Baffrancou à Limousis (11), France
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Je me souviens du terme Mémento mori de l’école. Je l’ai appris en même temps que son opposé Carpe diem. Le premier veut dire “Souviens-toi que tu te meurs” et le deuxième “Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain”. J’ai toujours adhéré à l’idée apprise que l’un était l’opposé à l’autre, que c’était soit l’un, soit l’autre. Aujourd’hui, je perçois intérieurement que les deux termes sont indissociables… et que l’intégration du premier permet la réalité du deuxième. 🧐
Depuis que ma conscience du temps s’est réveillée, vers mes 13 ans, j’ai longtemps paniqué en voyant le temps se défiler sans pouvoir l’arrêter. Je me souviens encore à quel point ça m’obsédait et que je ne me sentais vraiment pas bien du tout. Vous pouvez peut-être vous imaginer le travail qu’il m’a fallu pour arriver à lâcher tout ça et d’être capable à laisser le temps filer comme je le fais actuellement… comme s’il n’avait aucune importance. Pour y arriver, il fallait que je soit en paix avec ma mort… ⚰️
Ce n’était pas un travail que j’ai volontairement ou consciemment entrepris. Je me suis tout simplement trouvé à l’article de la mort à plusieurs reprises. La première fois était pendant ma grande dépression, vers mes 30 ans, dû à la magie noire que je subissais. La deuxième fois était il y a 10 ans, quand j’ai appris que j’avais un staphylocoque doré dans ma jambe, une bactérie mortelle, une maladie nosocomiale que j’ai contracté à l’hôpital suite à la rupture de mon tendon d’Achille. La troisième fois était récemment en Israël, où je pensais que ma route touchait réellement à sa fin et que j’ai vu mon corps se détériorer rapidement… 💔
Les trois fois, je savais pertinemment que j’allais mourir. A chaque fois, j’ai sondé intérieurement si c’était okay pour moi de partir. Les trois fois, j’étais profondément en paix avec la fin de mon parcours. Etre en paix avec mon départ m’a aidé à enlevé progressivement la peur de vivre pleinement. Aujourd’hui, je vis en permanence avec la conscience que chaque jour pourrait bel et bien être le dernier… du coup, je cueille chaque jour sans me soucier de quoi que ce soit. Certes, je vois bien qu’il y a encore une marge. Je ne vis pas encore tout à fait pleinement. 😏
Même si je ne me suis jamais senti aussi libre, en paix et présent, je vois bien cette partie de moi qui se restreint, qui est prudente et qui vit d’une manière un peu minimaliste… un peu trop peut-être. J’ai la foi… mais, j’attache mon chameau. Je n’ai pas l’impression que c’est par peur de vivre… mais c’est possible. J’ai le sentiment que j’ai simplement tout ce qu’il me faut. J’aime cette vie simple et transparente qu’est la mienne. Chaque possession ou engagement a besoin d’entretien ou d’attention. Moins j’en ai, plus je me sens libre de mon temps et de mon espace. 🥰
En plus, en ce qui me concerne, j’ai fait le tour de notre vie superficielle. Je préfère plutôt me concentrer sur les profondeurs de l’Être et sur l’Essence-ciel afin de retrouver ce fameux paradis perdu. J’ai l’impression que pour le retrouver, il faut mourir à soi-même, abandonner l’ego à son Être… et cela même plusieurs fois dans une vie… afin de mourir aux fausses vérités (et les comportements qui en résultent) qui nous éloignent de Qui Nous Sommes Vraiment. Mourir à moi-même, me trouver réellement face à la mort et me trouver à plusieurs reprises dans la certitude que ma vie était terminée, m’a permis de trouver la paix avec le temps qui s’écoule et avec la mort. 🏴☠️
J’ai bien intégré l’adage de Lavoisier “Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme !”. Pour moi, la mort n’existe vraiment pas… C’est juste l’expérience que je vis dans mon corps physique qui se termine. Ma conscience se confondra à mon avis dans la conscience collective… et l’idée de retrouver cette Unité perdue me plaît beaucoup… même si je perdrais certainement ma conscience individuelle telle que je le vis actuellement. Mon défi est justement de vivre l’Unité, et l’état d’Amour qui va avec… de mon vivant… ici bas… sur terre… avec vous… ☯️
Mon aptitude à vivre pleinement et profondément (Carpe Diem) semble donc complètement dépendre de ma relation à la mort, de mourir à soi, de savoir avec certitude que je vais mourir… et même d’en être désireux (memento mori). Quoi qu’il en soit, je vois bien à quel point le deuil que j’ai fait de ma vie me permet encore aujourd’hui de traverser mes peurs, de dépasser mes limites, d’affronter mes résistances, de vivre l’inconnu au quotidien… et donc, de « cueillir le jour ». C’est comme si je me disais devant chaque situation périlleuse : “Qu’est-ce que tu risques ? D’une certaine manière, ta vie est déjà terminée… la vraie vie est ailleurs… tout ici sur terre n’est que jeu et illusion !”. 🙈
Bon… entre temps, je me laisse guider par le miroir. Celui que j’ai reçu d’une amie ce matin me parle beaucoup, alors je me le suis approprié : « Tout se précipite et se débloque d’un coup, pour plus de sens et de légèreté à venir. Même si je reste dans des émotions terrestres (indignation, sentiment de saturation, d’empressement qui stresse) je sais que le chemin de la vie se met en place pour le mieux. Dans ce processus de lâcher prise, je dois continuer à être vigilant sur mes communications et le respect du territoire. ». A suivre… 📡⛳️
Je vous souhaite une délicieuse journée, soirée ou nuit… où que vous soyez… ∞❤️∞