Auch (32), France đ«đ·Â
Jâai pris encore une douche sous la pluie hier soir. Rien de plus naturel que de me laisser tremper par les gouttes qui tombent abondamment directement du ciel. Ăa me donne une sensation de simplicitĂ©, dâabandon et de puretĂ©. Ă se moment, je me sens encore un peu plus proche de la source et jâai lâimpression que câest carrĂ©ment elle qui me lave.Â
Ce matin, sur un coup de tĂȘte, jâai levĂ© le camp. Je pense que jâai eu peut-ĂȘtre envie de changer de dĂ©cor ou simplement de mettre des choses en mouvement. Câest magique de pouvoir me poser chez moi un peu partout oĂč je veux… si toutefois la rĂ©glementation le permet. Il y avait un autre lac dont mon dernier ami-hĂŽte mâavais parlĂ© et jâavais envie dâaller explorer dans cette direction.Â
Finalement, ça ressemblait aussi Ă un rĂ©servoir et aprĂšs avoir fait le tour je nâai pas vraiment trouvĂ© un endroit horizontal qui me permettait de me poser, mĂȘme si j’ai trouvĂ© le lieu magnifique. Puis, comme il nây avait presque pas de rĂ©seau, jâai continuĂ© mon exploration. La question du moment est bien Ă©videmment vers oĂč me diriger. Entre lâĂ©ventualitĂ© dâun accompagnement en Bretagne et la possibilitĂ© que je parte pour IsraĂ«l Ă partir dâAmsterdam, jâai choisi dâaller vers le nord.Â
Mais… il est dĂ©jĂ deux heures plus tard il nây a toujours pas de rĂ©seau ! Il est presque midi et je me suis posĂ© sur un grand parking devant le palais de justice dâAuch. Je me suis dit : « VoilĂ , comme dâhabitude, en voulant avoir le meilleur tu te retrouve avec rien du tout ! » Si je nâai pas de rĂ©seau, câest que je suis certainement pas connectĂ©. Alors, je vais finir dâĂ©crire ici et tenterais de retrouver le fil qui me lie au Grand Tout.Â
Le paysage Ă©tait magnifique ce matin. Jâaime beaucoup le Gers… surtout en restant sur les petites routes. Jâai lâimpression que tout le monde sâest donnĂ© le mot pour garder le territoire magnifiquement homogĂšne et harmonieux de la mĂȘme maniĂšre. La façon dont les terrains agricoles sâalternent avec des espaces boisĂ©s, câest parfois carrĂ©ment Ă couper le souffle. Je me sens bien dans cette terre douce, calme propre et accueillante, vallonnĂ©e Ă perte de vue. Certains villages sont tellement restĂ©es inchangĂ©es, quâil suffit parfois de peu pour sâimaginer encore au moyen Ăąge.Â
Lundi, je vais appeler une « shaliach », une femme qui accompagne des juifs vers IsraĂ«l. Jâai eu le contact par Ruben et Marion et elle habite juste en face de chez eux Ă Amsterdam. Câest elle qui a dit quâelle connaissait un kibboutz qui accueille des seniors. Comme elle est IsraĂ©lienne, jâai pensĂ© que je pouvais peut-ĂȘtre la mettre en contact avec mon Ami diplomate en IsraĂ«l, pour voir si câest possible d’Ă©viter le mur administratif. Surtout que selon lui tout est dĂ©jĂ correctement dans mon dossier au ministĂšre lĂ -bas.Â
Du coup je me suis, dit quâau lieu de faire un boucle vers IsraĂ«l, ce que je tente de faire depuis 1984 par la France, la Vie me guide peut-ĂȘtre afin que je revienne sur mes pas. Câest ça que jâai voulu en fait toute ma vie… rentrer. Donc, faire demi-tour et rentrer Ă Amsterdam pour vivre le dĂ©sir et le rĂȘve du petit garçon qui a pleurĂ© son pays Ă grosses et chaudes larmes pendant des annĂ©es, a plein de sens. Okay, rien nâest sĂ»r et rien nâest fait. Tout est possible. Peut-ĂȘtre que je suis simplement en train de vivre un processus qui me libĂšre de ce vieux chagrin avec lequel jâai appris Ă vivre habilement depuis si longtemps.Â
VoilĂ , je vais quitter le parking et rouler jusquâau moment oĂč jâai Ă nouveau du rĂ©seau. Câest une maniĂšre comme une autre de me laisser guider. La Vie sais que jâaime avoir du rĂ©seau pour me connecter Ă internet et rester en lien avec vous par mon journal. Alors, câest ainsi aussi quâelle peut mâindiquer Ă quel endroit je serais Ă ma place aujourdâhui. Si mon article est en ligne, c’est que jâai fini par trouver un relais SFR qui fonctionne. Pour lâinstant je me dirige vers Saint-Nicolas-De-La-Grave prĂšs de Montauban. Il me semble quâil y a un beau Ă©tendu dâeau par lĂ , mais je ne peux pas le vĂ©rifier. A voir sur place…Â
âđâ
« Lundi, je vais appeler une « shaliach », une femme qui accompagne des juifs vers IsraĂ«l. »
C’est bizarre Ă lire, une femme qui accompagne vers, mais qui n’y va pas.
« Peut-ĂȘtre que je suis simplement en train de vivre un processus qui me libĂšre de ce vieux chagrin avec lequel jâai appris Ă vivre habilement depuis si longtemps. »
C’est une hypothĂšse intelligente et tout Ă fait plausible.
Je « fantasme » rĂ©guliĂšrement sur un retour, un jour, dans le village de mon enfance.
Je sais pourtant que je n’y retrouverai que les ombres du passĂ©.
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Câest une IsraĂ©lienne qui est lĂ spĂ©cialement pour ça. Il y en a partout dans le monde. AprĂšs quelques annĂ©es elle rentrera avec sa famille…
Tu sais Alain, je pense vraiment que nos histoires et notre vĂ©cu sont complĂštement incomparables… âșïž
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« Câest une IsraĂ©lienne qui est lĂ spĂ©cialement pour ça. Il y en a partout dans le monde. AprĂšs quelques annĂ©es elle rentrera avec sa famille⊠»
Intéressant. Une bergÚre qui rassemble le troupeau.
ça me pose question quant à la notion de lignée, de filiation spirituelle.
« Tu sais Alain, je pense vraiment que nos histoires et notre vĂ©cu sont complĂštement incomparables⊠âșïž »
Oui je sais bien Michaël.
Et je pensais que tu savais que je sais đ
Je n’essayais pas de te dire que tu ne retrouverais que les ombres du passĂ© en IsraĂ«l.
Je parlais vĂ©ritablement de mon ressenti vis Ă vis de cette tentation que j’ai par moments d’un retour sur un passĂ© qui n’est plus.
J’ajoute que je crois en la singularitĂ©, en l’histoire unique de chacun.
Je ne veux en aucun cas entrainer qui que ce soit Ă ma suite, comme je ne veux en aucun cas vivre une histoire qui n’est pas la mienne.
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Mmmmmm… âșïž
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