Taillefer (09), France đ«đ·
En quittant la grande salle, boitant lĂ©gĂšrement, mon envie mâa dirigĂ© vers la premiĂšre stabulation, lĂ oĂč nous commençons chaque matin. Treize poneys viennent manger leur foin lĂ , dont trois Shetlands couleur caramel. Il y en a encore trois autres, dont un tachetĂ© blanc et marron de 40 ou 45 ans, Oma, ce qui veut dire grand-mĂšre en Hollandais. Avec deux petites blanches, elles se mĂ©langent rarement au troupeau et font leur vie tranquillement entre elles. đ»
Papillon Ă gauche, Lola au milieu et Oma Ă droite…
Il Ă©tait dĂ©jĂ 13 heures et ils Ă©taient encore tous lĂ . Connaissant leur gentillesse, je mâapprochais relativement vite de lâun dâentre eux. CâĂ©tait la ponette Fantaisie, reconnaissable Ă sa couleur noire et sa virgule blanche sur le front. MĂȘme si elle mâaurait laissĂ© faire, je sentais que je manquais de respect en allant si vite vers elle. âCe nâest pas parce que je suis un humain que jâai tous les droitsâ, me suis-je dit. đ
Alors, jâai reculĂ© physiquement et Ă©nergetiquement un petit peu en faisant davantage attention Ă ce qui se passait Ă lâintĂ©rieur de moi. Ainsi je lui ai laissĂ© aussi le choix, de venir vers moi ou pas. Je suis restĂ© lĂ debout pendant un petit moment avec la sensation de demander audience. En mĂȘme temps je me libĂ©rais de toute volontĂ© personnelle pour pouvoir accueillir ce qui allait se prĂ©senter et pour pouvoir mieux les rencontrer⊠si toutefois câĂ©tait leur envie aussi. đ
Fantaisie Ă gauche et Fabio Ă droite
CâĂ©tait quand-mĂȘme Fantaisie qui est venue vers moi. Jâavais dĂ©jĂ rencontrĂ© Fabio, son frĂšre, le noir avec une Ă©toile sur le front⊠et aussi Douwassa, qui est entiĂšrement noire et avec qui jâai mĂ©ditĂ© il y a quelques semaines. Ces deux-lĂ me semblent avoir un rĂŽle important dans le troupeau. Souvent ils tiennent la garde, alors que les autres mangent. Ou ils se mettent Ă dĂ©couvert en premier, alors que les autres restent bien camouflĂ©s dans les bois, le temps dâĂȘtre sĂ»r quâil nây a pas de danger. đŽ
Presque chaque matin il y a un vrai comitĂ© dâaccueil. En arrivant, nous nâen voyons dâabord quâun ou deux. Puis, en nous approchant, nous voyons les autres dans leur cachette. Il suffit dâattendre un petit peu et comme des enfants curieux ils viennent  sentir, jouer ou chercher un cĂąlin. Jâadore ça⊠ce sont des coeurs ambulants avec une peau autour. Je suis seulement sur mes gardes quant Ă mes mouvements, afin quâils ne soient pas brusques. Ils rĂ©agissent vite aux stimuli extĂ©rieurs comme ça et jâai lâimpression que ça coupe la communication en cours. đđ»
Le jeune Hendrix Ă gauche et Amigo avec Fabio Ă droite
CâĂ©tait un petit moment doux avec Fantaisie, puis je suis allĂ© mâassoir Ă lâintĂ©rieur de la stabulation pour ĂȘtre physiquement davantage Ă leur niveau. Avec des chevaux je ne me serais pas senti aussi Ă lâaise. Ils nâont pas le mĂȘme style de comportement que les poneys. Alors, lĂ ils Ă©taient 5 en train de me renifler les cheveux et le visage, de me lĂ©cher la main, dâessayer de manger une de mes bottes, pensant certainement que câĂ©tait de lâherbe. đż
Jâai savourĂ© ce moment. Je nâai pas cherchĂ© Ă comprendre. Jâai juste voulu sentir⊠et ce que jâai senti Ă©tait doux, cĂąlin, agrĂ©able, plein, complice, espiĂšgle⊠Quand jâai senti que câĂ©tait assez pour moi jâai pris congĂ© et jâai commencĂ© Ă suivre le chemin du haut Ă travers les arbres quâils empruntent pour arriver Ă la stabulation. đČ
Le coucher de soleil d’avant-hier.
Il y avait un halo en arc-en-ciel, invisible sur la photo.Â
Et lĂ , je me suis embourbĂ© dans la glaise. La terre, trĂšs argileuse, nâa pas voulu me rendre ma botte Ă plusieurs reprises et je mâimaginais dĂ©jĂ rentrer pieds nus. Surtout que ma jambe gauche nâest pas encore vraiment en forme et jâavais du mal Ă faire mes pas. On aurait dit une scĂšne dans un film de chasseurs perdus dans le forĂȘt. Bon, je savais quand-mĂȘme oĂč jâĂ©tais et 30 minutes et 50 mĂštres plus tard jâĂ©tais de retour dans mon loft. đĄ
LâexpĂ©rience entiĂšre a durĂ©e environ une heure et demie. CâĂ©tait simple et intense et jâĂ©tais content de moi. Du coup je me suis senti nourri et je nâai pas eu besoin de nourriture traditionnelle par ailleurs. Jâai mĂȘme repris la lecture. Ăa semble me faire du bien, alors toute Ă lâheure je vais rĂ©itĂ©rer lâexpĂ©rience. Je ne sais pas encore comment. Je me laisserai guider. đ»
Je vous souhaite une magnifique journĂ©e đ»đżđșđČđđšđ
DĂ©licieux ce partage , me rappelant mes moments intimes avec RomĂ©o (, un poney que j ai adoptĂ© ) et mes ballades en solitaire dans la nature qui environne le centre Ă©questre immense oĂč il vit avec ses congĂ©nĂšres .
Sans faire un laĂŻus sur les poneys je me retrouve , dans cette simplicitĂ© d « ĂȘtre » libre et proche de ma source naturelle en compagnie d eux . Comme si mon Ăąme, s exprimait pleinement Ă la sensibilitĂ© de toute ma personne. SĂ©rĂ©nitĂ© , paix , et harmonie en toute libertĂ© sont ce que je vis dans ces moments lĂ !
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Oui… je comprends… âșïž
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Bonjour Michael, et au-revoirâŠ. dans la douceur de ce moment de tendresse partagĂ©. TrĂšs bon dimanche !
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Bon dimanche Ă toi aussi âșïž
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Sympa comme expérience.
DĂšs la premiĂšre partie oĂč tu indiques avoir reculĂ© pour ne pas brusquer le poney, j’ai pensĂ© Ă un texte de Jean de la Croix : la nuit obscure.
Il y a un passage qui fait référence à Moïse et au buisson ardent.
Dieu s’adresse Ă MoĂŻse, et MoĂŻse s’avance alors vers Dieu (le buisson ardent).
Il s’avance avec impĂ©tuositĂ©.
Alors Dieu lui commande d’enlever ses chaussures car il foule une terre sacrĂ©e.
MoĂŻse alors, non seulement enlĂšve ses chaussures, mais de plus il n’ose plus regarder Dieu.
Il a pris conscience du caractÚre éminemment sacré de la rencontre.
j’y ai repensĂ© avec le sourire lorsque tu as relatĂ© l’Ă©pisode de tes bottes coincĂ©es dans l’argile đ
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Eh oui Dieu et Fantaisie ne font quâun đ
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La projection me parle.
Alors je m’interroge : quel est ce domaine de ma vie oĂč je rencontre Dieu et oĂč il me demande d’ĂŽter mes chaussures ?
S’agit-il de ma relation avec ma Reine ?
Ou s’agit-il de mes incursions de l’ « autre cĂŽtĂ© » avec les plantes ?
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Mmmmmm… âșïž
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