Taillefer (09), France đ«đ·
Je ne vois pas le temps passer. Jour aprĂšs jour les moments agrĂ©ables se suivent. Je me lĂšve, et avant que jâai pu dire ouf, je me trouve dĂ©jĂ en train de mâinstaller pour la nuit. Le journĂ©es sont courtes, de 7 heures Ă 19 heures et les nuits, de la mĂȘme durĂ©e, sont dĂ©licieusement longues. đ
AprĂšs un rĂ©veil avec la lumiĂšre et le chant des oiseaux, je me lĂšve, passe le balais, mets de lâencens, mâhabille, range et quitte pour la journĂ©e ma yourte. Puis, dans la salle de bains de la grande salle je fais ma toilette, me munis de petits gĂąteaux pour les chiens et pars pour un tour des 4 stabulations afin de pourvoir les poneys et les chevaux, de foin, de cĂ©rĂ©ales et de lâeau. Au retour je me rince pour mâenlever la poussiĂšre du foin, je mâinstalle dans la grande salle pour Ă©crire mon article⊠puis ensuite, je bouquine ou regarde des feuilletons jusquâĂ 17 heures oĂč je redonne un peu de cĂ©rĂ©ales Ă Ficus, lâĂ©talon noir qui se pavane fiĂšrement devant ma Yourte. Ensuite, je bois une boisson chaude, je reprends une douche, ramasse mes affaires et retourne dans ma chambre sur pilotis. đ
Je lĂąche, je mâabandonne, je laisse faire⊠avec de temps en temps un sursaut oĂč âmon trucâ se rĂ©veille et oĂč je propose un dĂ©fi Ă quelquâun, je partage le miroir, avec ou sans tirage de cartes, avec ceux qui sont lĂ . Je laisse mon corps, mon mental et mon esprit suivre leurs cours sans intervenir. Le passĂ© sâestompe doucement, le futur ne mâintĂ©resse pas⊠mon prĂ©sent, mon cadeau du moment, sâintensifie peu Ă peu. đž
Comme dans le film UN JOUR SANS FIN, chaque jour se ressemble. Je savoure⊠Câest parfait, car câest assez lent pour avoir le temps et la prĂ©sence dâesprit pour y apporter juste la petite touche du jour, nĂ©cessaire pour mâapprocher dĂ©licatement et sans effort un peu plus de mon essence, de mon essentiel, de ma quintessence⊠de Qui je suis vraiment. đ„
La lenteur et des rĂ©pĂ©titions prĂ©cises me permettent de me peaufiner subtilement, dâavoir le temps de me retoucher en finesse et de me vĂ©rifier sans pression⊠afin que je reflĂšte au mieux la version la plus belle possible de mon ĂȘtre. La version 2019, la version 62, la version française LIBRE de droit et sans plus aucun virus ou pare-feu. Câest une version autonome, parfaite, puissante et Ă©volutive sans limites. Je deviens, comme ça sâappelle en informatique WYSIWYG, lâabbrĂ©viation de âWhat You See, Is What You Getâ (Ce que tu vois, câest ce que tu auras). đŠ
Jâai le temps de me poser, de pauser, de mâinterrompre et de reporter. Ma libertĂ© est enfin telle, que je peux ĂȘtre au service de la Vie, de lâEtre, de la Source, de la DĂ©esse MĂšre⊠sans que mon ego, mes petits besoins ou mes quĂȘtes personnelles parasitent ma prĂ©sence Ă lâautre ou Ă lâAmour. Jâai le temps de voir, dâentendre, de sentir, puis de percevoir avec mes sens plus subtiles ce qui se passe au delĂ du visible et lire entre les lignes des vibrations illusoires dont est composĂ© le miracle que nous vivons. đ„
Je ne vais plus nulle part⊠Je ne cherche plus aucun niveau Ă atteindre⊠Je nâai absolument plus rien Ă faire. Je mâaime comme je suis, je suis fier de moi et je me trouve parfait ! VoilĂ , ce qui est dit. Ma mĂšre ne me lâa pas dit, mon pĂšre ne me lâa pas dit, mes amoureuses ne me lâont pas dit⊠mes enseignants, mes amis, mes Ă©lĂšves ni mes employeurs ne me lâont dit. Peut-ĂȘtre serai-je le seul Ă me le dire⊠et jâavoue, sans aucune fausse humilité⊠que cela me suffit. â€ïž
Je ne pense pas que cela sera le cas, je pense que jâai encore des choses Ă vivre avec ceux qui me ressemblent⊠mais si je devais finir mes jours seul, devenant complĂštement invisible, vivant au diapason de la nature⊠au rythme du battement du coeur de la terre⊠étant Ă©phĂ©mĂšre comme le vent qui souffle et les nuages qui passent⊠mâabandonnant et laissant mon enveloppe au soin du grand manitou⊠Je me sentirai accomplis dĂ©jĂ . đ
Alors, je continue Ă laisser la magie de l’oubli opĂ©rer en moi. Je ne sais dĂ©jĂ plus quel jour nous sommes, quelle heure il est et parfois mĂȘme dans quel mois de l’annĂ©e nous nous trouvons. Parfois la venue prĂ©vue de quelqu’un Ă une date prĂ©cise me donne un repĂšre pendant un instant. Le peu que je sais encore, se remplace doucement par le bercement de mes sensations. Je ne suis plus sur qu’Alzheimer soit une maladie… c’est peut-ĂȘtre une grĂące… đ Â
Que lâAmour et la Puissance soient avec vousâŠÂ đ đÂ
Ma mĂšre « a » cette maladie dite d’Alzheimer et, de ce fait, elle vit maintenant dans une maison « spĂ©cialisĂ©e ». Au dĂ©but cela a Ă©tĂ© difficile Ă accepter, notamment pour moi, sa fille qui lui ressemble…
Mais l’autre jour je me suis surprise Ă penser que ce serait peut-ĂȘtre un « bien » de ne plus me souvenir de rien (mĂȘme des bonnes choses!) : cela me permettrait de ne rien attendre de ce que j’ai aimĂ©, de ne rien craindre de ce qui a pu me paraĂźtre difficile. En un mot de vivre dans le prĂ©sent : d’ĂȘtre avec ce qui est.
Oui se lever chaque jour et laisser faire…
Quand mĂȘme, ce matin, un chagrin : le bel et grand arbre que je contemplais en face de chez moi, derriĂšre la maison de mon voisin, se transformer au fil des saisons, ĂȘtre rempli d’oiseaux divers, a Ă©tĂ© abattu, sans que je sache pourquoi (maladie?).
Rien ne dure, n’est-ce pas…
Et une question en suspens en moi actuellement : quel est l’intĂ©rĂȘt Ă ce que je sois encore vivante ?
Comme si, juste ĂȘtre sans rien faire, ne suffisait pas.
Et, lĂ , je lis ce que tu vis : se sentir accompli …
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Mmmmmm… âșïž
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Tu peux ĂȘtre fier de toi, je poursuis mon chemin en m imprĂšgnent heure par heure jour par jour de tes dires via tes vidĂ©os je grandis j apprends je me laisse enseigner je fais le choix de laisser mes croyances s effacer pour laisser la place Ă dĂ©couvrir une autre rĂ©alitĂ© tu es dans ta nuit dinc quelle doit douce pour toi ..
Namasté
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Jây entre… merci Florence âșïž
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Marrant ce clip de Moustaki je l’ai visionnĂ© il y a quelques joursđ
C’est moi qui te l’avais envoyĂ© ?đ€
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Eh non… trouvĂ© tout seul comme un grand âșïž
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