Thollet (86), France đ«đ·
Je suis gourmand, trĂšs gourmand mĂȘme, et je comprends trĂšs bien ceux qui nâont pas envie de faire des jeunes ou de devenir praniques. Je comprends et jâai moi-mĂȘme toujours aimĂ© tous les rituels autour de la nourriture. Je ne renie rien de tout ça⊠A part le bon goĂ»t dâun aliment lui-mĂȘme, le repas a toujours Ă©tĂ© pour moi un moment de convivialitĂ© convoitĂ©. âș
ConvoitĂ©, car je nâai pas vraiment connu le plaisir de la table quand jâĂ©tais jeune. Pendant la journĂ©e je me dĂ©brouillais et quand ma mĂšre entrait pour le repas du soir, nous mangions rapidement pour quâelle puisse se poser devant la tĂ©lĂ© dĂšs que possible. Câest lĂ oĂč se trouve lâorigine du glouton que je suis devenu. đ
MĂȘme ayant eu des partenaires ou des amis entourĂ©s de leur famille, je nâai jamais vraiment rĂ©ussi Ă vivre pleinement le plaisir partagĂ© pendant le repas. Une fois le repas dĂ©vorĂ©, jâaspirait rapidement Ă mâinstaller confortablement dans le canapĂ© pour regarder un bon film, au lieu de mâĂ©terniser âassis deboutâ, comme jâappelais ça, avec un thĂ© ou une tisane. â
Encore aujourdâhui jâai une maniĂšre typique Ă moi pour savourer ce que je consomme. Certes, jâaime beaucoup partager un repas avec quelquâun en tĂȘte Ă tĂȘte⊠Mais si je veux vraiment me faire plaisir, le top reste de partager un « plateau repas » devant un bon film. Ce sont de vieilles rĂ©flexes associatifs. Souvent en mangeant jâai envie de voir un film et en regardant un film j’ai rapidement faim. đ
Jâai vĂ©cu plusieurs phases alimentaires dans le passĂ©. Dâabord, jusquâĂ mes 30 ans environ, je mangeais nâimporte quoi, nâimporte quand et ça passait comme une lettre Ă la poste. Jâavais un systĂšme digestif en bĂ©ton. Dans une groupe jâĂ©tais gĂ©nĂ©ralement un peu âla poubelleâ, je mangeais ce que les autres laissaient, sauf leurs lĂ©gumes bien Ă©videmment. đÂ
Ensuite, pour avoir assez dâĂ©nergie en tant quâathlĂšte professionnelle, je suis devenu un adepte de lâalimentation dissociĂ©e. Ca fonctionnait parfaitement pour moi et ça consistait en gros Ă ne pas mĂ©langer des protĂ©ines avec des hydrates de carbone. Je vivais en demi-jeĂ»ne pendant des annĂ©es et mangeais uniquement des fruits dans la journĂ©e et un bon repas dissociĂ© le soir. Sauf, bien Ă©videmment si une belle pizza ou un bon hamburger me sĂ©duisait⊠Ce qui mâarrivait rĂ©guliĂšrement. đ
Quand jâĂ©tais cuisinier, jâai pris 20 kilos en 1 an. Jâaimais ce que je cuisinais et si pendant la premiĂšre annĂ©e jâarrivais encore Ă goĂ»ter puis recracher, comme beaucoup de cuisiniers semblent faire, la deuxiĂšme annĂ©e jâai complĂštement craquĂ© et j’ai mangĂ© sans frein… et sans me rendre compte que je prenais presque 2 kilos par mois ! đ„
Je nâai jamais rĂ©ussi Ă perdre ces kilos superflus. Sauf une fois oĂč jâai fait un rĂ©gime hyper-protĂ©inĂ©. Jâai perdu les 20 kilos, certes, en deux mois mĂȘme, mais jâai aussi perdu des graisses Ă des endroits stratĂ©giques comme mes lĂšvres, mes pommettes, mes yeux, etc. ce qui changeait et vieillissait mon apparence physique, auquel jâai du mâhabituer pendant longtemps. Un an plus tard, je me trouvais Ă nouveau avec mes kilos au grand complet… j’en avais plus de 100 ! đ€·ââïž Â Â
Ma pĂ©riode de dissociation alimentaire a durĂ©e environ 25 ans et quelque part au milieu jâai mĂȘme Ă©tĂ© vĂ©gĂ©tarien pendant quelques annĂ©es⊠Jusquâau jour oĂč en passant Ă la caisse Ă Satoriz, la caissiĂšre me fait : âAh, encore un vĂ©gĂ©tarien contrariĂ© !â. JâĂ©tais perplexe mais je comprenais rapidement sa remarque aprĂšs quâelle mâait montrĂ© tous les substituts de viande qui se trouvaient dans mon caddie. Il me semble que je suis allĂ© manger un bon steak peu de temps aprĂšs.đ„©
Quand le Prana est venu frapper Ă ma porte, câĂ©tait pile pendant un tournant essentiel de ma vie. Ma libertĂ© grandissante, jâai progressivement tout perdu⊠et mes kilos superflus avec. Et mĂȘme si câest le Prana qui est venu vers moi et non inversement, je ne pouvais pas mâimaginer que moi, gourmand comme jâĂ©tais, comme je le suis encore⊠je cesserais de manger ??? đ€Ș Â
Pourtant, la Vie semble me diriger dans cette direction. Il nây a plus dâaliments qui me nourrissent⊠Ils ne font que mâaffaiblir et me fatiguer. Je sens bien que je nâai plus besoin de manger, mais je co-habite encore avec ma gourmandise et avec une mĂ©moire des gouts liĂ©s nostalgiquement Ă mon passĂ©. Et depuis un certain temps, Ă chaque fois que le souvenir dâun goĂ»t me sĂ©duit et que je re-mange, je suis déçu, car tout est fade Ă cĂŽtĂ© de la saveur du prana. đ
Je mangerais encore de temps en temps, jusquâau jour que jâen aurai « marre dâen avoir marre » et que mes cellules auront intĂ©grĂ© l’information que je ne trouverais plus jamais le goĂ»t que je cherche dans lâalimentation solide. Je suis en quelque sorte un âpranique en sursisâ, mĂȘme si je trouve cette dĂ©nomination sĂ©paratrice et inutile. Pendant cette phase de transition jâaime dire que je fais des âpauses alimentairesâ, des pauses de plus en plus longues oĂč je ne mange pas. âž Â Â Â
Jâai simplement inversĂ© le raisonnement habituel. Au lieu de manger dĂšs que jâai de la place, je mange quand jâen ai vraiment envie ou besoin. Que cela vient de mon ego ou de mon enfant intĂ©rieur, je mâen fous. Et dans ce cas, je laisse toute la libertĂ© Ă mes pulsions⊠Chaque fois que je remange, je trouve rapidement la raison pourquoi j’ai craquĂ© et je me libĂšre ainsi progressivement de mes attachements rĂ©siduels⊠đ
Au lieu de vouloir Ă tout prix devenir pranique, je cherche plutĂŽt Ă ĂȘtre âAmourâ, dâinstant en instant. De suivre mes pulsions primaires dans un monde raisonnable en fait probablement partie ! Alors, quand ça me vient, je re-gloutonne pendant un petit bout de temps… Le temps de me rendre compte que je ne me sens vraiment pas nourri ainsi, puis je reviens vers le subtil doucement. En ce moment, pour revenir, un peu de chocolat par jour fait lâaffaire et jâai remarquĂ© que Ă©lan gourmand sâen va avec un peu de coca cola. đ„€Â
Ah oui, de rester dans le subtil est plus facile Ă deux pour moi. Au bout dâun certain temps, lâappel de la nourriture sâen va complĂštement. Il sâagit chez moi de bien trouver ce qui peut me nourrir intĂ©rieurement quand je ne mange pas et de rester consciemment en lien avec ça⊠đ·
Je vous souhaite une dĂ©licieuse journĂ©e â€đđđđđ€Â Â
oh que oui il faut faire trĂšs attention ,pareil,j’aurais tendance Ă manger toutes les heures car j’ai peur de ne jamais connaĂźtre tous ces mets,lĂ je veux une gaufre!!!lol,mais je fais trĂšs attention car suite Ă une maladie HHS,j’ai des carences,donc en Ă©quilibre alimentaire et je tiens aussi Ă garder ma taille 38!!!lol
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