Modi’in, IsraĂ«l đźđ±
Ăa me fait du bien d’avoir Ă nouveau le temps de vivre Ă mon rythme. Je suis Ă nouveau beaucoup dans ma chambre, mes nuits sont plus longues, je marche plus lentement, la pression est partie, il m’est facile de me nourrir uniquement avec des liquides et mon corps se pose. En contrepartie, une sensation d’insĂ©curitĂ© est revenue. C’est le prix Ă payer et je le paye volontairement.
Pendant mon parcours professionnel, je me souviens de quelle maniĂšre la Vie m’a successivement manoeuvrĂ© de mĂ©tier en mĂ©tier et comment chaque expĂ©rience m’a permis de lĂącher un peu ce phĂ©nomĂšne que nous appelons « sĂ©curitĂ© ». Je ne l’ai pas fait en une fois. Oh non, il m’a fallu de longues annĂ©es avant que je puisse accueillir l’inconnu financier.
Selon mon expĂ©rience, cette sĂ©curitĂ© n’en est pas vraiment une. Nous travaillons de longues annĂ©es, pensant quelque part que notre entreprise tiendra, que l’Ă©tat nous protĂšge, que notre retraite tombera et qu’en donnant gentiment notre laine au quotidien, nous recevrons toujours la quantitĂ© de carottes nĂ©cessaires. Peut-ĂȘtre est-ce le cas pour certains, mais je pense que beaucoup d’entre nous se rend compte qu’en rĂ©alitĂ© cette sĂ©curitĂ© est illusoire et alĂ©atoire.
Pendant mes 6 semaines d’expĂ©rience hĂŽteliĂšre, j’ai eu Ă peine le temps de respirer. Les moments pour moi avaient quasiment disparu. J’avais besoin du peu de temps qui me restait pour rĂ©cupĂ©rer. Heureusement que je n’ai plus peur de rien. Je regarde la mort ou la misĂšre en face et je les emmerde. Plus personne ne me dicte une espĂšce de non-vie jouant sur un faux besoin de survivre.
Beaucoup d’entre nous travaillent ainsi, je le sais bien. Peu ont la grĂące d’avoir fait un chemin comme le mien et qui m’a rendu vraiment libre. Je suis Ă l’origine un manager professionnel. J’ai vu comment la manipulation patronale joue de niveau en niveau avec ses employĂ©s. Ceux qui ont un peu plus de responsabilitĂ© et qui gagnent un peu plus sont trĂšs motivĂ©s pour garder leur place, alors au lieu d’aider ceux qui sont en-dessous, ils servent la plupart du temps ceux qui sont au-dessus.Â
C’est une maniĂšre de travailler tout Ă fait habituelle, mais trĂšs ancienne qui vient de l’Ă©poque oĂč l’esclavage Ă©tait encore normal. Dans ces temps-lĂ , au mieux, l’esclave recevait un toit sur la tĂȘte et un petit bout de terre Ă cultiver. Juste assez pour le garder vivant et productif. Il ne vivait pas pour lui, mais pour ses maĂźtres. Certes, la forme, les noms et la scĂšne ont peut-ĂȘtre changĂ©, mais le principe est souvent encore le mĂȘme partout. Dans beaucoup de familles, les adultes doivent travailler tous pour maintenir une mĂȘme sorte de survie qu’Ă l’Ă©poque.
Et tous les managers, Ă tous les niveaux vivent une pression venant d’en bas, comme d’en haut. Ils gagnent peut-ĂȘtre davantage, mais doivent travailler plus et doivent par-dessus tout montrer l’exemple… puis, prĂ©tendre que leur travail est gĂ©nial. Ils ont l’air souvent plus heureux, mais ne le sont pas vraiment. Il suffit de gratter un peu pour voir ce qui se trouve juste en-dessous de la couche superficielle comportementale. Je le vois mĂȘme sans gratter. Il suffit de les observer un peu quand ils pensent qu’ils sont seuls…Â
J’ai bien vu comment mes jeunes collĂšgues Ă©taient coincĂ©s. Ils reçoivent le minimum, ce qui leur permet uniquement de travailler, sans pour autant leur offrir assez de libertĂ© pour changer de vie. C’est pire encore quand les gens sont en couple et ont une famille avec des grosses factures Ă payer. Pour garder chacun dans les rangs, je vois bien la fragilitĂ© derriĂšre les attitudes rassurantes des managers. Je vois bien les manipulations et les jeux que chacun doit jouer pour ne pas perdre ce qu’il pense avoir.Â
Attention, je ne jette pas la pierre et je ne juge personne. Je ne suis pas d’accord, c’est tout. Mais qu’est-ce que je peux faire ? Ăa se passe dans notre sociĂ©tĂ© tellement partout et c’est tellement intĂ©grĂ© dans le quotidien… que la plupart des gens ne le voient mĂȘme pas, parce que c’est « normal. Ben, pas pour moi !Â
Je n’ai pas de solution de maniĂšre globale. Je peux juste montrer qu’il est possible de ne pas faire le mouton dans l’enclos en sautant moi-mĂȘme par-dessus la barriĂšre. C’est peut-ĂȘtre pour ça aussi que je fais mon comeback, pour aider chacun Ă trouver sa voie de passage vers la promesse que la Vie nous a faite Ă notre naissance un jour. Une promesse de libertĂ©, de douceur, de beautĂ© et de magie…
J’ai plein de gratitude pour l’hĂŽtel et pour ceux que j’ai rencontrĂ©s. Ils m’ont permis de voir oĂč j’en Ă©tais dans ma capacitĂ© d’accueil, mon authenticitĂ©, ma simplicitĂ© et mon intĂ©gritĂ©. GrĂące Ă cette expĂ©rience j’ai rĂ©alisĂ© que je suis Ă nouveau prĂȘt Ă accompagner. J’ai retrouvĂ© le calme et la patience que j’avais perdus pendant un temps. Merci, merci, merci…Â
Okay, je ne sais pas vraiment encore oĂč je mets les pieds. C’est ça justement qui est extraordinaire, car il suffit d’oser poser un pas et quelque chose d’autre se passe par la suite permettant de continuer Ă marcher. Je navigue Ă vue en ce moment, signe aprĂšs signe, miroir aprĂšs miroir, pas aprĂšs pas… attentif, rĂ©ceptif, silencieux, vulnĂ©rable…
âđâ
Bonjour MichaĂ«l, oui oser le pas, pas Ă©vident mais qu’en a oser la vie devient insĂ©cure et en mĂȘme temps d’une douceur inconnue, pleine d’aventure, merci d’avoir sautĂ© ainsi la barriĂšre pour libĂ©rer le mouton que je suis je suis en ce moment toute folle toute folle d’une certaine libertĂ© trouvĂ©e ivre de vie un peu fĂȘlĂ© quoi ! mais ne dis ton pas heureux les fĂȘlĂ©s car ils laissent passer la lumiĂšre alors j’accepte mon insouciance d’enfant.
Merci merci de tes écrits qui me permettent de lùcher les chaines qui me maintenait dans une place pas si sécure que cela !
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Heureux de lire que mes articles aident Ă lĂącher… âșïž
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Bonjour Michaël,
Le vivant depuis des annĂ©es, je ne peux ĂȘtre que d’accord avec ce que tu Ă©cris. Il y a que nous vivons dans une sociĂ©tĂ© basĂ©e sur la peur et nos dirigeants savent bien nous manipuler lĂ dessus. TV + pubs = consommation donc trĂšs souvent crĂ©dits qu’on le veuille ou non ça s’inscrit dans notre subconscient et la manipulation est en place, le fer des esclaves est mis aux pieds. Peur de manquer…
Au marche ou crĂšve je prĂ©fĂšre marche et rĂȘve…
Coupez TV, radio et infos et les remplacer par des balades dans la nature à écouter le chant des oiseaux, à regarder une fleur, eux ont beaucoup plus de vérités à nous enseigner.
Belle journée
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Tout Ă fait de ton avis… Dâailleurs, je ne lis ni regarde les nouvelles, nâachĂšte pas Ă crĂ©dit, ne fais pas de soldes et ne vote jamais ! đ
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« Je regarde la mort ou la misĂšre en face et je les emmerde. » đ đ đ
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Eh oui, je vais dĂ©velopper bientĂŽt dans un autre texte… đ
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