Taillefer (09), France đ«đ·
Câest rare que je me sente compris. Tellement rare quâil est plus facile de me confier Ă quelquâun dont je sais d’emblĂ©e quâil ne me comprend pas… et que lui aussi il sache que câest le cas. Avec mon ami du lycĂ©e, Ruben, câest comme ça. Nous nous appelons environ une fois par semaine et jâadore partager mon vĂ©cu avec lui. đ
Parfois, quand ma vie devient trĂšs intense, je lâappelle plus souvent encore. Jâai la mĂȘme envie de lui raconter ce qui mâarrive, que jâai pu avoir quand jâĂ©tais jeune, avec ma mĂšre. Je pense que ça vient parce que mon histoire lâintĂ©resse vraiment mĂȘme sâil ne comprend pas tout, parce quâil mâaime beaucoup et mâaccepte exactement tel que je suis⊠et surtout parce que il sait vraiment Ă©couter. âșïž
Il ne me juge pas, ne me met pas en question, ne cherche pas ma faille, nâaccapare pas mon histoire, ne me donne pas de conseils, ne cherche pas Ă rĂ©gler ses comptes avec moi, ne se compare pas, ne fait pas la compĂ©tition, ne me pousse pas, ne mâimpose pas ses points de vues ou ses opinions, ne me met pas la pression, ne me dĂ©valorise pas, nâest pas condescendant⊠rien de tout cela. đ
Il mâĂ©coute patiemment et attentivement et, malgrĂ© mon flot de paroles, il me pose encore des questions. Des vraies dâailleurs⊠pas des sous-entendus, mais celles qui me font parler davantage. Il cherche vraiment Ă me comprendre et Ă me rejoindre. Je le sens et j’aime ça. Souvent lâhumour prend une grande place dans nos Ă©changes. Et mĂȘme si, Ă force de chercher Ă dire des bĂȘtises, un de nous âblesseâ l’autre, celui qui est touchĂ© dit la phrase : âEt ça, je le prends comme un compliment !â. Câest tellement simple et agrĂ©able de communiquer ainsi⊠đ
Je prĂ©fĂšre plutĂŽt quelquâun comme ça qui admet quâil ne me comprend pas que quelquâun qui insiste sur le fait quâil a vĂ©cu la mĂȘme chose et a systĂ©matiquement besoin de se comparer avec moi. Ăa arrive souvent ici dans mon journal. Jâai dĂ©jĂ partagĂ© sur ce sujet et je nâen reviens pas de voir avec quelle facilitĂ© certains pensent me comprendre, me connaitre et pensent savoir oĂč je me trouve sur mon chemin. Souvent, pour respecter leur contribution je mets au moins un smiley. đ€š

Jâaime lire vos commentaires, vraiment, mais je me rends compte Ă quel point il est difficile pour la plupart dâentre nous de parler de soi et de laisser lâautre tranquille et dans sa valeur… moi en lâoccurence. Jâaime quand quelquâun sait prendre mes textes pour lui et les utilise pour se mettre en question Ă son tour. Jâaime lire votre vulnĂ©rabilitĂ© Ă travers un vĂ©cu partagĂ© ouvertement. Je radote, je le sais. Pas grave⊠je ne peux pas Ă©crire quelque choses dâoriginale tous les jours quand mĂȘme ! đ
Il y a une citation amĂ©rindienne que jâaime beaucoup qui dit : âAvant de juger une personne, marchez trois lunes dans ses mocassins !â En ce qui me concerne je dirais mĂȘme : âNe me jugez pas car vous ne pourrez jamais marcher assez longtemps dans mes godasses pour savoir dâoĂč je viens, par oĂč je suis passĂ©, ce que jâai vĂ©cu et qui je suis devenu !â đ
Ha, mon propre orgueil me fait rire⊠ou est-ce plutĂŽt de la fiertĂ© ? Peu importe⊠mais je sais moi, QUI je suis⊠je sais dâoĂč je viens et je connais le chemin que jâai parcouru⊠et je peux vous dire que câest loin dâĂȘtre banal et encore plus loin dâĂȘtre facile Ă comprendre. Pour me comprendre ou me connaitre, pour me rejoindre dans mon coeur, il vaut mieux, comme le fait Ruben, me poser des questions, que de supposer. Je fuis ceux qui avec une certaine condescendance prĂ©tendent des choses me concernant. Certes, ils ne se tromperont jamais sur moi, les concernant EUX-MĂMES ! đÂ
Je les fuis comme la peste, parce que ce manque de conscience, de comprĂ©hension, de dĂ©licatesse ou dâĂ©coute mâa dĂ©jĂ fait Ă©normĂ©ment de tort dans le passĂ©. Le nombre de gens qui avec leurs esprit Ă©triquĂ© ou intelligence limitĂ©e pensent savoir qui je suis, et qui interprĂštent mes propos et mes actions sans y comprendre un jota, sont trĂšs trĂšs nombreux… et ils le sont de plus en plus au fur et Ă mesure que je m’Ă©loigne du chemin balisĂ©. đ
Ici câest mon journal dâintimitĂ© intĂ©rieure. Si je lâai mis en ligne câest pour partager mes rĂ©flexions du quotidien ouvertement. Câest mon seul et dernier lien public que jâai. MĂȘme si je peux avoir un regard critique sur la sociĂ©tĂ© et sur certaines maniĂšres de faire, je nâattaque personne en particulier. Jâoffre ma normalitĂ©, ma vulnĂ©rabilitĂ© et mon cheminement Ă la vue de tous. Chacun fait de mes textes comme bon lui semble. Câest le but, bien Ă©videmment.  đ
Mais, si vous souhaitez me rejoindre de maniĂšre bienveillante et me toucher le coeur, je vous invite Ă vĂ©rifier vos Ă©crits avant de les poster, que cela soit en commentaire, en sms ou en email⊠puis mĂȘme de vĂ©rifier vos paroles avant de les sortir de votre bouche, quand nous nous parlons. PrĂ©fĂ©rez les questions plutĂŽt que des confirmations hĂątives. Soyez curieux de me dĂ©couvrir au-delĂ de vos prĂ©jugĂ©s. Ăa me laisse la place de respirer, dâexister, de bouger, de m’apaiserâŠÂ Ăa me laisse surtout lâespace, et lâillusion peut-ĂȘtre, de croire que je suis spĂ©cial, diffĂ©rent et unique. đ
Certains disent qu’il est difficile de parler avec moi. Et, ils ont raison ! Je me souviens qu’Ă la fin de notre relation, ma derniĂšre compagne en date ne savait mĂȘme plus comment s’y prendre. Elle ne savait pas, comme la plupart d’entre nous d’ailleurs, parler d’elle… mais seulement de l’autre, ou en rĂ©action de l’autre. Nous nous sommes tous habituĂ©s Ă un mode de communication intrusif, irrespectueux et violent… et Ă tel point, que nous ne le remarquons mĂȘme plus. đ
Je ne suis plus un homme gentil !
Chemin faisant j’y suis devenu de plus en plus sensible. Jusque peu encore, il m’arrivait rĂ©guliĂšrement, quand quelqu’un commençait Ă me dire ce qu’il pensait de moi de maniĂšre « normal », sans me demander si j’Ă©tais prĂȘt Ă l’Ă©couter… que je lui ai fait remarquer que ses ressentis lui appartenaient et que je n’Ă©tais pas une poubelle verbale, ni un dĂ©potoir de ses Ă©motions. Pas simple… pas gentil… mais trĂšs efficace ! Chacun dans son territoire… en tout cas, pour entrer dans le mien, ça demande de toquer Ă la porte et de demander audience d’abord. đÂ
Et bien Ă©videmment, je sais de quelle maniĂšre jâai pu moi-mĂȘme ĂȘtre intrusif et comment jâai pu involontairement manquer de respect Ă certains dans le passĂ© avec mes conclusions ou diagnostiques rapides. Aujourdâhui, seuls avec ceux qui me le demandent, je me permet de parler de maniĂšre directe et franche. Sinon, si vraiment câest important pour moi que je mâexprime, je demande la permission avant de dire ce que je pense de quelquâun. Aujourdâhui je sais rester dans mon territoire et me retirer des polĂ©miques inutiles et souvent douloureuses pour quelquâun. Câest pour moi plus important que quelquâun sâaime que de lui dĂ©montrer que jâai raison ou que je suis mieux que lui. đ€©
En me relisant, le miroir me montre que jâai, moi aussi, certainement encore un peu de chemin Ă faire dans ce domaine. Mmmmmm… je resterai vigilant de mon cĂŽtĂ©, promis ! Mais, je me rends compte que la variĂ©tĂ© Ă©norme de mon vĂ©cu et de mes expĂ©riences me permet de comprendre facilement ce que vivent les autres. En revanche, je suis trĂšs conscient Ă quel point je suis quelquâun de complexe et dâoriginal et vraiment difficile Ă cerner⊠mĂȘme si certains, malgrĂ© tout, peuvent encore penser le contraire.đ§
Je vous souhaite une journĂ©e magnifique⊠à demain â€ïžđđđđđ€Â
Bonjour Michael
Merci de partager, une fois encore. Oui tu radotes, jâai lâimpression dâavoir dĂ©jĂ entendu cette demande, et câest nĂ©cessaire car elle nâest pas acquise pour moi.
Depuis le premier stage avec toi jâai vu combien il mâest difficile de parler de moi, dâetre PrĂ©sente dans ĂȘtre rĂ©active, de rester dans mon territoire sans parler de lâautre, sur lâautre, sans me placer en victime pour essayer de le culpabiliser de le manipuler.
Il mâetait alors Ă©vident que je voulais changer « ça »… Et pourtant je nây suis toujours pas.
Une phrase que tu as adressĂ©e Ă une autre personne Ă Noirmoutier mâa aidĂ©e. Quelque chose comme : câest quoi qui est important ? Ce que tu veux de cette situation ou la relation Ă lâautre? Je me la rĂ©pĂšte quand je me vois tomber dans « le vouloir ». Et quelques fois ça me remet dans la douceur, dans lâouverture, et lâaitre Reprend sa place dans mon cĆur. Et je peux me dire : tout est parfait ainsi, câest exactement ce que la vie me propose.
Je continue, Ă mon rythme.
Et jâinterprete aussi quâĂȘtre curieuse de toi serait bienvenu. Est-ce bien cela? Si oui il va falloir que je regarde bien comment exprimer ma curiositĂ© qui est bien lĂ en restant dans mon territoire….
Ă suivre.
Merci pour ton partage qui mâinvite Ă me de re-centrer.
Douce journée à toi Michael
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Merci Ă toi Isabelle de mettre en pratique ce dont je parle… âșïž
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Merci de ces écrits personnels et pour moi oui cela me pose questions sur questions ouvre mon regard plus largement c est des paroles précieuses et vraiment enchantés pour moi dans ces moments difficiles de ma vie j attends avec impatience de te lire de plonger dans tes écrits dans les profondeurs de ma vie
NAMASTĂ
NAMASTĂ đ€đ€
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NamastĂ© Florence âșïž
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PAS enchantĂ©es mais ancrĂ©es enfin elles peuvent aussi l ĂȘtre đ¶đ¶đ”đ¶đ¶ plĂ©onasme d internet !
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Yes… âșïž
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Je te lis et en te lisant, je t’Ă©coute Michael (ou pour le moins, quelque chose en moi Ă©couteâŠ. !)
Belle aprĂšs midi Ă toi
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Belle aprĂšs-midi Ă toi aussi âșïž
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Je reviens ici, guidĂ©e ce matin … pourquoi ? Je lis vos Ă©crits avec ouverture et joue de dĂ©couvrir Ă nouveau.
Et toujours
Une part de moi pleine dAmour qui ne cherche ni Ă comprendre, ni Ă avoir un avis sur… juste accueillir, lire, un partage prĂ©cieux.
Une autre part de moi est toujours aussi mal Ă lâaise, ne se sentant pas accueillie comme vous souhaitez lâĂȘtre, Ă la lecture de lâidee toujours prĂ©sente dans nombre de vos Ă©crits que votre parcours ( que personne ne peut connaĂźtre complĂštement ne lâayant pas vĂ©cu… mais nâest ce pas notre cas aussi ?) vous permettrait de sentir parfaitement ce qui manque Ă lâautre pour avancer et ce dont il a besoin… des certitudes que vous ne souhaitez pas pour vous-mĂȘme.
Ces petites phrases sont toujours reçues comme une violence chez moi Michael… certainement parce que mon parcours (comme le votre ?) a Ă©tĂ© et est toujours parfois une longue, trĂšs longue route et que jâai compris que câest Ă moi de choisir, pour garder mes forces de vivre, ce que je suis en mesure dâintegrer Ă chaque moment de m vie. La lenteur parfois est vitale oui !!đ
Est-ce donc si difficile pour chacun dâentre nous dâofftir Ă lâautre ce Ă quoi nous aspirons tant ?
Ăa lâest pour moi vraiment et je partage cette contradiction. Une demande forte parfois proportionnelle Ă ma difficultĂ© Ă lâoffrir.
âïžâ€ïžPour vous Michael
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Bonjour FrĂ©dĂ©rique…
Oui, il y avait longtemps… bienvenue de retour…
Je pense que la chose la plus difficile pour l’humain est de ne pas projeter sa propre vie et convictions sur l’autre…
Dans ce sens lĂ , ça peut ĂȘtre violent. Dans l’autre sens, se reconnaitre dans l’autre, c’est peut-ĂȘtre tout le contraire…
Je fais trĂšs attention de ne pas entrer dans l’histoire de l’autre avec mes jugements ou conclusions hĂątives… et je demande Ă mes amis de faire de mĂȘme. Aussi simple que ça…
Et ici, dans mon journal, je ne fais que partager mon vĂ©cu. Chacun en fait ce qu’il veut.
Belle journĂ©e Ă toi âșïž
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