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Michael à Fort-de-France, Martinique
Il parait que c’est ma fête aujourd’hui ! Je n’y pense jamais. Je l’ai su uniquement parce que j’ai reçu un message avec un souhait ce matin. En cherchant une photo pour mon article, j’ai compris que je partage mon nom avec des saints, des archanges, des célébrités, des églises, des monastères, des immeubles, des îles… et plus encore. Chaque pays utilise une version différente de mon nom. Ainsi on peut trouver Michel, Mickaïl, Mikal, Michal, Michael, Mickael, Maikel, Miguel, Michiel, Mika, Micha, Mike, etc… sans oublier leurs versions pour femmes.
Les français ont toujours eu du mal à prononcer mon nom. Ils le disent avec le K au lieu d’avec le G (comme la gotta espagnol). J’ai beau expliquer que ma mère m’a appelé Michael et non Mickael, en insistant bien sur la prononciation, et en expliquant qu’elle m’a dit mon nom verbalement et qu’elle ne me l’a pas écrit… ils persistent à changer la consonne controversée. Quand je dis Michael (avec le G), ils me demandent comment ça s’écrit et disent presque tous, ahhh Mickael (avec le K)… Grrrrr… (avec le G !)
Mon nom est originalement masculin, vient de l’hébreu, trouve son origine dans les textes bibliques où il fait référence à l’archange… et signifie « qui est semblable à dieu ». Selon les textes bibliques l’archange jouera un rôle décisif lors de l’Apocalypse. Ce n’est pas un nom facile à porter. Au cours de mes accompagnements, j’ai compris que les parents posent une intention sur leur enfant en choisissant son prénom. Bien évidemment, généralement, ça se passe de manière inconsciente. Ce qui est intéressant dans mon histoire, est que ma quête spirituelle est réellement de devenir comme dieu et de participer à améliorer le monde.
D’appeler un bébé Michael est peut-être un peu lourd. Alors, c’est certainement pour ça que mes parents m’ont appelé Micky quand j’étais petit. En arrivant aux Pays-bas, les autres enfants ont rapidement commencé à se moquer de mon nom en faisant une rime. Micky, Micky er hangt een sikkie aan je pikkie… ce qui veut dire : Micky, Micky une barbichette pend de ton zizi. Certes, ce ne sont que des mots et l’adulte d’aujourd’hui en rit, mais à l’époque ça m’exaspérait et il n’y avait pas meilleur moyen pour me faire réagir et taper sur quelqu’un. Il y a juste une ou deux personnes en Israël qui m’appellent parfois encore comme ça…
Je n’avais qu’un seul prénom. En arrivant aux Pays-bas, je ne savais pas que c’était plutôt exceptionnel. Les juifs ont souvent un prénom unique et si celui-ci n’est pas hébraïque, ils ajoutent parfois un nom qui les lient à leurs origines. Ma mère s’appelait Phoebie et a pris un nom hébraïque « Tova », ce qui veut dire « Bon ». Les deux noms n’ont clairement pas la même signification. Je me souviens ainsi qu’à l’école primaire, un jour, il fallait écrire tous ses prénoms sur une feuille de test. Je me suis senti démuni et le soir, quand ma mère est rentrée à la maison, je lui ai demandé pourquoi j’avais seulement un prénom. Sur quoi elle m’a répondu que je m’appelais Micky, Michael, Maikel… Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre que c’était 3 versions du même nom !
Alors, quand je suis allé au lycée à 12 ans et qu’on m’a demandé mon nom, j’ai saisi l’occasion et j’ai dit fièrement que je m’appelais Michael. Comme c’était un lycée juif, rapidement les autres enfants commençaient à m’appeler Micha (avec la Gotta). C’était trop pour moi. Les Michas que je connaissais étaient très religieux et ce nom ne me correspondait du coup pas du tout. Mais quoi faire ? Comment sortir de là ? Finalement, un copain ou copine, je ne sais plus qui c’était, m’a soufflé à l’oreille dans un couloir d’école, que Mike, c’était Micky pour adultes et en anglais. Alors là, ça ma vraiment plu… et je me suis fait appeler Mike jusqu’à mes 40 ans.
Mike me correspondait bien. Quelques personnes persistent à m’appeler encore comme ça aujourd’hui. Dans les films c’est toujours le héros, celui qui gagne, le battant, le chef, le guide, l’entraineur, le sauveur, qui s’appelle comme ça. Chez moi, ça correspondait bien à ce que je dégageais, à mon avis, comme athlète, officier dans l’armée, prof d’aérobic, thérapeute et cuisinier. C’est vers la fin de 1995, quand j’allais quitter la cuisine des Courmettes, que je sentais que quelque chose dans mon énergie avait changé. La cuisine est souvent un lieu de transformation profonde et j’avais perdu une grande partie de ma niaque, cette motivation qui me poussait à briller et à vouloir être le meilleur.
Je n’étais déjà plus Micky depuis longtemps, mais le nom Mike ne me correspondait soudainement plus du tout non plus. C’était devenu un nom trop dur à mon goût et à mes oreilles. C’est à ce moment-là que j’ai choisi d’utiliser enfin mon vrai nom. Je le porte depuis seulement 26 ans et je l’aime beaucoup ! Je trouve que c’est un nom doux et puissant à la fois… exactement comme j’ai envie d’être. Bon, ce n’est pas sûr que je vais y arriver un jour. Certes, je sens bien qu’une partie de moi est comme ça, mais en même temps, au fur et à mesure que je retrouve ma véritable identité, il y a beaucoup d’autres facettes de ma personnalité que j’ai parfois du mal à accueillir.
Je nous souhaite à tous une merveilleuse journée… ∞❤️∞