Modi’in, Israël 🇮🇱

Aujourd’hui, je les sens mes 63 années ! Depuis que j’ai acheté le Trafic, je n’ai plus eu besoin de porter mon sac et je n’ai donc pratiquement plus eu d’exercice physique. Alors que maintenant, je me lève tôt, je marche 10 minutes vers le bus, fais mes leçons d’hébreu en chemin, remarche 10 minutes vers l’hôtel, reste environ 8 heures debout… et refais le même trajet vers ma chambre à la fin de la journée.

Je viens de rentrer et de prendre ma douche et j’avoue que j’ai plutôt envie de m’allonger et de dormir, parce que j’ai la sensation dans mon corps d’avoir couru le marathon. Mais j’ai choisi de donner priorité à mon envie d’écrire pour garder le lien avec vous vivant. J’écrirai peut-être juste un peu moins. Je vis mon travail dans l’hôtel de plusieurs manières. En l’occurrence c’est aussi un moyen de me remettre en forme physiquement. 

Sur la route vers l’hôtel…

Ce n’est pas très dur comme boulot. Certes, je suis la plupart du temps debout et parfois je déplace quelques valises… mais je ne me prends pas la tête et je m’efforce surtout de m’amuser. C’est ce que ma jambe à mon avis essaye de me faire comprendre depuis le début. Alors, je lâche mon sérieux et je laisse doucement sortir ma coolitude. Du coup je m’amuse vraiment… et aujourd’hui je n’ai quasiment pas senti de douleur. Je suis certainement sur le bon chemin.

Je dis bonjour, ouvre des portes, accueille des gens, leur souhaite une bonne journée ou une belle promenade et leur demande à leur retour s’ils ont passé un bon moment. Parfois je discute avec eux pour leur tenir compagnie et au moment de leur départ je les accompagne vers la voiture. Quand je me lâche, j’ai toujours une bêtise qui sort de ma bouche. Ça semble plaire, alors, au fur et à mesure je redeviens tel que j’aime être… 

ITHAKA

Par C.P. Cavafy – Traduit par Google

Quand vous partez pour Ithaka
j’espère que votre route est longue,
plein d’aventure, plein de découvertes.
Laistrygoniens, Cyclopes,
Poséidon en colère – n’ayez pas peur d’eux:
vous ne trouverez jamais de telles choses sur votre chemin
tant que vous gardez vos pensées élevées,
aussi longtemps qu’une excitation rare
remue votre esprit et votre corps.
Laistrygoniens, Cyclopes,
Poséidon sauvage – vous ne les rencontrerez pas
à moins que vous ne les apportiez dans votre âme,
à moins que votre âme ne les installe devant vous.

J’espère que votre route est longue.
Qu’il y ait beaucoup de matins d’été quand,
avec quel plaisir, quelle joie,
vous entrez dans des ports que vous voyez pour la première fois;
pouvez-vous vous arrêter aux stations de commerce phéniciennes
pour acheter de belles choses,
nacre et corail, ambre et ébène,
parfum sensuel de toutes sortes –
autant de parfums sensuels que possible;
et pouvez-vous visiter de nombreuses villes égyptiennes
d’apprendre et de continuer à apprendre de leurs universitaires.

Gardez Ithaka toujours dans votre esprit.
Arriver là-bas est ce à quoi vous êtes destiné.
Mais ne vous précipitez pas du tout.
Mieux si ça dure des années,
donc vous êtes vieux quand vous arrivez sur l’île,
riche avec tout ce que vous avez gagné sur le chemin,
ne vous attendez pas à ce qu’Ithaque vous rende riche.

Ithaka vous a donné ce merveilleux voyage.
Sans elle, vous ne seriez pas parti.
Elle n’a plus rien à vous donner désormais.

Et si vous la trouvez pauvre, Ithaka ne vous aura pas trompé.
Sage comme vous serez devenu, si plein d’expérience,
vous aurez alors compris ce que ces Ithakas signifient.

Je ne suis jamais seul. Il y a d’un côté un homme de la sécurité avec moi, et de l’autre, le chef des taxis. Les bell-boys sont souvent à l’intérieur et sortent surtout quand il y a des valises à porter. Mais, il y en a quelques uns qui viennent de plus en plus me tenir compagnie et discuter. Ils sont jeunes, beaux et sympas comme tout. 

Ce qui me plait aussi c’est qu’il est facile de ne pas manger. Je suis en pause alimentaire depuis la dernière fois que j’ai été invité, c’est à dire vendredi dernier, pour le soir de shabbat. Chaque deux heures, je prends juste une dizaine de minutes pour boire un bouillon ou un thé chaud et j’aime m’offrir un jus de grenade frais quand je traverse le marché du Carmel sur mon chemin du retour. C’est la belle Vie… 

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