Le commentaire d’Aude

Taillefer (09), France 🇫🇷

C’est le retour au calme à Taillefer. Tout le monde est parti. Je suis de retour dans la yourte où j’ai posé le strict minimum et je viens de passer à nouveau 2 heures avec la débroussailleuse rotofil. C’est mon 28ème jour du processus. Mes liquides deviennent doucement moins caloriques et je passe parfois la journée sans calories, sans vraiment m’en rendre compte. Le sirop 0 calories est une aubaine. ☺️ 

Cette nuit, j’ai trouvé le commentaire d’Aude à la suite de mon article de hier sur La Grande Famille. Même si j’en parle presque tout le temps, je pense que ce n’est pas facile de s’en faire une idée. Elle a participé à des rencontres et a expérimente le jeu du territoire au quotidien. J’ai trouvé son témoignage très complémentaire avec mon texte et j’ai eu envie de le partager ici. ✌️ 

« J’entends dans tes paroles et dans ta proposition de vivre la grande famille, le défi qui m’est proposé : oser aller vers moi VRAIMENT, dans un cadre à la fois très sécurisant et qui me déstabilise en même temps, car cette proposition me demande d’entrer pleinement dans mon autonomie affective.

Et pour moi, la proposition est à la fois souple et exigeante.

La souplesse, c’est la grande liberté intérieure que j’ai ressentie lors de ces moments vécus à Noirmoutiers. Me sentir être, sans avoir de compte à rendre à personne d’autre qu’à moi ; me sentir en pleine capacité d’accueillir ce qui est, quoi qu’il arrive, parce qu’il n’y a aucun jugement sur ce qui doit ou ne doit pas être ; ne plus avoir à répondre à des injonctions de l’extérieur qui ne me correspondent pas (en bref, ne plus être intrusée…)…

L’exigence porte sur la délicate question du territoire, du choix des mots et du comportement pour n’enfermer personne dans des rouages que je ne connais que trop bien. Or, pour que cette liberté intérieure puisse advenir, j’ai bien été obligée de constater que le respect total et sans concession du territoire était vital car tellement libérateur…

Et c’est une exigence à la fois évidente et inconfortable car trop méconnue. Pour avoir longtemps cheminé à tes côtés, je sais à quel point cette attention portée sur cette question a été LIBERATRICE de ma propre puissance de femme. Oui, il m’a fallu oser faire le premier pas : entendre là où je n’étais pas à ma juste place ; oser poursuivre : entendre encore et encore ce que mon ego blessé ne voulait pas reconnaître comme une intrusion ; oser tenir sur la longueur, oser me tromper et oser vouloir recommencer et poursuivre encore…

La question du territoire est devenue pour moi, un élément fondamental de ma vigilance, sachant que je suis en grande difficulté pour ne pas intruser chez les autres avec mes mots. Je les entends qui accrochent et qui heurtent sans que personne ne s’en rende compte. Mais moi, je m’entends. Et je m’entends hésiter et essayer de trouver des mots qui n’intrusent pas et je m’entends très souvent échouer… Alors je tâtonne et j’essaie encore et encore. Pendant longtemps, j’ai culpabilisé sur ces échecs apparents. Désormais, je me dis systématiquement que je fais de mon mieux.

Mon terrain d’entrainement c’est de l’entendre chez l’autre et de me questionner à chaque fois sur ce que j’aurais pu dire si j’avais été à sa place… je ressens donc très fortement l’intrusion des autres à mon égard, alors que leurs intentions se veulent très souvent bienveillantes.

J’ai constaté également que pour être moins intrusive, il me suffit tout simplement de me taire et de scanner mon besoin, ou ma demande potentielle, vis-à-vis de l’autre… Et ma question récurrente devient alors :  » As-tu vraiment besoin qu’il/elle fasse cela pour toi ? », « Peux-tu le laisser être/faire selon ce qu’il pense juste pour lui et non par rapport à ton besoin à toi ? » … 

Du coup, j’entends ma parole devenir plus spartiate et d’une certaine façon, plus neutre. Avec le temps, l’effet sur moi, est de me sentir plus autonome, et encore plus à l’écoute de mon vrai besoin, un besoin qui quitte la peur… »

Merci Aude ! 😍

Douce journée à tous ❤️🧡💛💚💙💜🖤


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2 commentaires sur « Le commentaire d’Aude »

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