J’explore 

Taillefer (09), France 🇫🇷

Je viens de vérifier. Malgré le fait que j’écris souvent et beaucoup sur mes explorations, je n’ai pas encore utilisé ce titre. Alors, j’en profite, puisque j’ai envie d’en reparler aujourd’hui. J’explore ! J’explore tout le temps, en toute circonstance et avec tout le monde. En tant que pionnier c’est forcément mon mode de vie. Je suis tout le temps en terrain inconnu et j’apprends en permanence. 😍

De mon point de vue, nous sommes tous des pionniers quelque part. Au moins, jusqu’au moment où nous avons fini d’apprendre comment fonctionner dans la société… et que nous commençons à circuler dans un circuit fermé de plus en plus connu. Pour quelqu’un qui vit une vie plutôt traditionnelle, la gamme des imprévus est peut-être plus connue et intégrée dans le quotidien, que pour quelqu’un qui est sorti du chemin balisé comme moi. 🛣

Je n’ai pas quitté ce chemin d’un coup. Oh non… Ça s’est fait par étapes, beaucoup d’étapes. A chaque fois qu’intérieurement quelque chose s’est réparé, guéri ou libéré, mon positionnement dans la société a changé de manière synchrone. Je me souviens encore de mon premier pas. J’avais 27 ans et je m’étais intérieurement engagé dans l’armée pour la vie. Je ne pouvais même pas m’imaginer partir un jour. Ma vie était déjà toute tracée. J’allais être lieutenant pendant 3 ans, ensuite capitaine pendant 8 ans, puis selon un rythme précis j’allais finir lieutenant-colonel, ou plus haut encore si j’étais sélectionné pour faire le stage d’officier supérieur à l’école supérieur de guerre. 🎖

J’avais une très bonne réputation en tant qu’officier, et en tant que lieutenant je me suis trouvé déjà prématurément sur le poste d’un capitaine, comme commandant de compagnie. J’étais fier de mon uniforme. C’est normal, car pour l’avoir j’ai dû passer beaucoup beaucoup d’épreuves. L’unité où j’ai commencé a été au top. Quand je me suis trouvé à deux reprises comme commandant d’une compagnie formée par d’autres officiers, j’ai eu des amis et collègues de l’académie sous mes ordres. Quand j’ai vu à quel point c’était le bordel ça a été le début de la fin. Ma motivation a disparu comme neige au soleil, j’ai commencé à avoir honte d’être officier et mon premier burn-out est rapidement arrivé. 

La routine, rassurante et mortelle

C’est quelques semaines avant ma promotion de capitaine que je suis parti. C’était quasiment impossible de partir. Il a fallu un miracle sous forme d’un colonel qui connaissait ma réputation et qui m’a aidé à partir. Il a été membre de la jeunesse de Hitler et sachant que j’étais juif, je pense qu’il voyait en moi une manière de réparer quelque chose. De manière illégale je travaillais déjà depuis plusieurs mois en tant que manager dans une salle de fitness à Amsterdam quand j’ai appris que j’étais congédié. C’était la première fois que je me suis trouvé en dehors d’un cadre rassurant. 😅

Mon histoire est longue, complexe, passionnante et riche. Je pourrais écrire plusieurs livres ou en faire plusieurs films sans jamais arriver au bout. Je peux raconter des histoires et des anecdotes sans fin. Ce journal me permet de transcrire au moins quelques bribes par-ci par-là. Je ne vais donc pas décrire chaque étape de mon processus de libération. Ce serait trop long, même si ça pourrait être passionnant ou riche. 😉 

Avant-hier j’ai envoyé un petit message par WhatsApp à Danielle. Ça faisait longtemps. J’essaie plutôt de la laisser en paix et de ne pas trop remuer le passé. Je pense que nous étions depuis toujours faits l’un pour l’autre. C’est ma lâcheté de l’époque qui me l’a fait perdre. Une leçon capitale très chèrement payée. Nous ne vivons plus dans le même monde et en échangeant elle m’a dit qu’elle ne comprenait pas mon choix de vivre comme je le fais depuis quelques années. J’ai essayé de lui expliquer, encore une fois… et encore une fois ça a été en vain… 😢  

Car pour moi je n’ai pas choisi. Oui, si nous considérons l’option entre recevoir un coup ou partager un câlin, comme un choix… oui, dans ce cas on peut dire que j’ai choisi ma vie d’aujourd’hui. Pour moi, ma vie s’est transformée au rythme de mes guérisons et de mes libérations. L’intégrité de ma liberté intérieure m’empêche aujourd’hui de retourner dans l’enclos, de remettre la camisole et, comme un mouton, de me faire tondre en échange d’une carotte. Je vivrai peut-être la vie familiale à laquelle j’aspire tant, mais mon enfant intérieur se trouvera rabougri, desséché et sous père-fusion.  😅

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C’est vrai, aux yeux d’un moldu, j’ai complètement raté ma vie. Pas d’enfants, pas de famille, pas de patrimoine, pas de carrière… et je ne laisserai peut-être même pas de trace de mon passage ici sur terre. En échangeant avec Danielle, je me suis reconnecté avec la dévalorisation que je peux sentir encore parfois quand je me compare aux autres. En même temps, je suis fier de ne plus être Micky ou Mike et d’avoir évolué vers Michael, celui qui est comme dieu ! Je suis fier de mes exploits, de mon courage, de ma persévérance, d’avoir trouvé ma liberté, ma puissance et de plus en plus l’Amour “avec un grand A”… je suis fier de la manière dont je me suis guéri d’une vie malade… même si je peux encore parfois pleurer mes pertes. 💎

C’est rigolo, car elle m’a dit aussi qu’elle se faisait du souci pour moi et qu’elle voudrait me secouer pour me réveiller. C’est peut-être elle qui a raison, mais de ma fenêtre c’est exactement le contraire. Ce n’est peut-être pas simple ce que je vis et certains peuvent avoir l’impression que je vis un échec… alors, que pour moi c’est du vivant que j’expérimente. Je suis définitivement sorti du chemin balisé et même si je le voulais, je ne pourrais pas revenir en arrière. La sensation de sécurité qui accompagnait la routine a été remplacée par une sensation d’inconfort face à l’inconnu complet et l’obligation d’explorer en permanence pour découvrir et comprendre ce qui se passe. 🔥

C’est pour cela que je vais si lentement, que je fais si peu. J’ai besoin de temps pour sentir où mettre le pied suivant. Je n’ai plus l’aptitude d’un animal qui vit spontanément et naturellement dans l’environnement dans lequel il se trouve. Je ne sais plus faire ce que faisait l’homme encore il y a quelques années en arrière, c’est-à-dire vivre dehors avec peu sans se soucier du confort. Mon chemin n’est pas balisé, mais c’est un chemin tout de même. Il a été abandonné il y a longtemps et j’ai besoin de toutes mes ressources pour retrouver les marques m’indiquant par où passer. J’ai fortement la sensation que ma marge d’erreur est toute petite. 😅

Mes cartes du jour sont affirmatives… 

Alors, j’explore. Je tâte le terrain, j’expérimente mon territoire avec ses limites et je vérifie ma justesse tout le temps… avec chaque relation, présente ou pas… dans mon attitude et mon expression… quand j’expérimente avec une partenaire… quand je m’engage… quand j’écris… quand je me déplace… quand je fais mes courses… Pour moi, il ne s’agit jamais de simplement faire quelque chose. Oh non, chaque situation offre de manière dissimulée la possibilité de choisir entre la peur et l’amour, entre rester dans la mort ou faire un pas de plus vers la vie. Ça me demande beaucoup de présence, d’audace et de conscience pour ne pas me perdre. Lenteur, donc… 🐌

Mes deux cartes du jour confirment mon miroir et mes sensations du moment. Explorer, expérimenter et tisser… jusqu’à l’Amour, jusqu’au moment où je serai à nouveau entier… UN et à la Maison. La vie se vit… sinon elle se meurt. Et pour moi, enchainer activité après activité, loisir après loisir, relation après relation, voyage après voyage, repas après repas, n’est pas nécessairement VIVRE. Ça me fait plutôt penser à un manège que l’on met dans une cage pour que les animaux ne s’ennuient pas… ou à l’époque de Caesar quand il donnait du pain et des jeux au peuple pour que les gens choisissent d’eux-mêmes de rester dociles. 🙃  

Encore 3 semaines à Taillefer. Je sais que je peux revenir ici et plusieurs personnes m’ont dit je pouvais rester aussi longtemps que je le désire chez eux aussi. Ça adoucit mes sensations. J’ai déjà 8 destinations… Les dates et les durées pour les 4 dernières sont encore aléatoires. Je sens que le départ se prépare déjà émotionnellement à l’intérieur de moi. Je me sens doucement switcher en mode voyage et les amarres se décrochent déjà petit à petit. ⚓️

Délicieuse journée à tous ∞❤️∞  (Amour Infini)


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