Aéroport international Aimé-Césaire (97), Martinique 🇲🇶
Je pense depuis longtemps que je suis fait pour vivre en communauté. Même si je n’en ai jamais fait vraiment l’expérience. Je m’y suis approché un peu pendant trois ans, quand j’étais cuisinier aux Courmettes entre 1992 et 1996. C’était un groupe spirituel qui s’était formé autour d’un maître, une femme, que je n’ai jamais connu. Nous vivions presque en communauté… trop déjà sûrement, car je n’avais jamais vu autant de situations conflictuelles de ma vie. 😣
Chaque lundi matin il y avait une réunion de l’équipe de base dont je faisait partie. Un bénévole prenait ma place derrière les fourneaux et moi, je me régalais voyant le spectacle qui se déroulait fidèlement devant mes yeux. C’était surtout entre le régisseur du domaine et celle qui cherchait à faire connaitre la perma-culture à l’époque, que ça explosait. Puis chacun à son tour y passait, un jour ou l’autre. Trop de personnalités fortes avec des rêves pour ce lieu magnifique trop différents les uns des autres. 😤
Et bien évidemment, il y avait des règles. Il y en a toujours… partout. Un règlement intérieur, une charte ou une autre sorte de liste imposant des comportements adaptés au lieu et projet en cours. Moi-même, dès que je démarrais un projet dans le passé je commençais par la création des règles garantissant un fonctionnement lisse et harmonieux. Ca me semblait logique. 😎
Il me fallait longtemps pour comprendre que ça ne marche pas, que ça ne marchera jamais et que ça ne pourrait par définition jamais marcher ! Je n’ai pas encore rencontré un groupe de gens qui vivent en harmonie depuis plusieurs années sans qu’il y a un être charismatique au-dessus qui garantit le respect d’un règlement. Il en existent peut-être, je n’en ai simplement pas encore rencontré. 😌
Une loi, une règle… dans un pays, une entreprise ou une groupe… impose un comportement plus ou moins homogène avec relativement peu de place pour l’originalité qui fait partie de notre être. C’est pour cette raison que je pense que je ne me suis jamais engagé encore dans un projet. Soit je trouvais qu’il y avait un total absence de cadre et que c’était du « n’importe quoi », soit je sentais de loin la prise de pouvoir d’une ou plusieurs personnes sur les autres. 👽
Je pense avoir compris seulement récemment ce que je cherche dans un groupe. Je pense que je cherche nostalgiquement ma famille. L’endroit où je me sens bien et où je peux être entièrement libre et où je peux exprimer sans gène mon originalité. Et je ne pense pas que c’est possible dans un endroit où il existe un règlement qui dicte le comportement. 😒
Je pense que la solution se trouve dans l’idée que j’ai de nos anciennes tribus. C’était dans mon imaginaire des endroits où la différence et l’originalité étaient des richesses. Chacun adorait le divin à sa manière et tant que cela n’empiétait pas sur le territoire de quelqu’un d’autre, je pense que tout se passait plutôt bien. 😎
Je pense que l’ordre se maintenait à partir de quelques règles intuitives et simples qui étaient en place depuis longtemps. Et si conflit il y avait, il y avait sûrement des solutions aussi simples. Je pense entre autres aux anciens… les sages de la tribu. Ce n’est pas pareil qu’un juge et un jury étranger qui ne connait pas l’accusé. Non, ce sont les pères et les grand-mères (ou mères) de celui ou ceux qui vivaient le conflit. C’était aussi eux qui savaient sans doute placer l’incident à sa juste place face à la vie, spirituellement. 😇
Eh ben, et si cela ne se passait pas ainsi, alors je pense que cela aurait dû… et que c’est de mon point de vue de cette manière qu’un groupe pourrait fonctionner en harmonie encore aujourd’hui. Une intention commune au départ… deux règles de base, une sur la manière de prendre des décisions et l’autre sur la manière de résoudre un conflit… un garant de l’harmonie… et une groupe considéré « les sages ou anciens du groupe »… puis chacun qui entre dans le groupe accepte l’autorité des anciens.. 😍
Ce n’est qu’un début. Comment créer à nouveau et rapidement une structure avec la solidité humaine et spirituelle comme jadis, avant l’époque des bûchers ? Je pense que pour démarrer quelque chose de cet ordre, cela demande à ceux qui en seront les fondateurs, à être vraiment libre d’un intéressement personnel et egotique. 😅
Je pourrais déjà écrire des pages et des pages sur ma manière de voir ce lieu qui existe déjà dans ma tête et mon coeur. J’aimerais décrire la simplicité de son fonctionnement, puis crier des toits à quel point c’est possible et facile. Alors, je me calme un peu et vous laisse juste avec une mise en bouche… le reste me semble inutile pour l’instant. 🙃
Je m’y prépare. J’y vais doucement. Je rencontre des gens. Je vois des lieux. Je me connecte. Je sens, je tâte, j’attends, je jauge, je passe, je continue… je me prépare… sérieusement. Et peut-être ce rêve ne verra jamais le jour. C’est ok aussi pour moi. Je pense avant tout que c’est la quête sincère qui compte et l’intention de celui qui chemine. 🔥
Bon… Là, je suis à l’aéroport de la Martinique en partance pour Paris. Avant de venir j’ai eu encore droit à une petite visite guidée en voiture par Sébastien. J’en ai profité pour prendre encore quelques photos pour vous donner un aperçu de ce beau pays. 🇲🇶
A demain ? Peut-être… ? 😍😍😍
J’aspire aussi à une vie en communauté.
Je suis un solitaire qui aspire à une fraternité qui n’existe plus.
Je suis allé en Croatie cet été à la rencontre d’un groupe d’amis, pensant éventuellement m’installer avec eux.
Mais j’ai vite compris que la communauté était asservie au projet du « meneur », un projet démesuré, voué à l’échec, et qui ne laissait aucune place à mon rêve, ni au rêve des autres membres.
Je rêve d’une communauté, sorte de clan, auto suffisant, installée dans un lieu paisible et naturel, où chacun peut expérimenter sa propre quête intérieure et la partager avec le reste du groupe. Partager des repas, discuter, chanter, autour d’un feu.
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Sympa !
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