Entre Paris (75) et Valence (26), France đ«đ·
Une exploration se termine et une autre va commencer quand jâarriverai Ă Die vers 16 heures. Pour le moment je suis encore dans le TGV⊠en premiĂšre classe cette fois-ci. Le fil conducteur de ce dernier accompagnement Ă©tait lâurgence dâĂȘtre autonome, positif, centrĂ© et prĂ©sent⊠afin de trouver plus de finesse avec mes sens et pouvoir ainsi aller plus loin dans les voyages intimes partagĂ©s. đ
Jâai proposĂ© Ă ma co-exploratrice de rĂ©pĂ©ter un mantra qui mâa Ă©tĂ© inspirĂ© par un mail que jâai reçu rĂ©cemment : âJe suis fiĂšre comme une reine, discrĂšte comme une geisha et puissante comme une dĂ©esseâ. Du coup, bien Ă©videmment je lâai adaptĂ© pour moi en : âJe suis fier comme un roi, discret comme un maĂźtre et puissant comme un dieuâ. Un joli souvenir que je garderai de ce passage Ă Paris⊠đ«đ·Â
MĂȘme si quelques destinations sont encore affichĂ©es dans mon carnet de voyage mon avenir devient vraiment incertain sur le plan gĂ©ographique. LĂ , je suis en chemin vers Die, puis ensuite je nâai plus de vrais engagements, ni quelquâun qui mâattend quelque part. Je ne sais pas exactement combien de temps je resterai Ă Die, ce sera quelque part entre une et quatre semaines. Ensuite, câest le flou artistique. đ€Ș
Tout est possible⊠jâessaye de me laisser porter et de rester ouvert Ă toutes les possibilitĂ©s. En mĂȘme temps je perçois que jâentends Ă nouveau beaucoup parler du chemin de Compostelle. Alors, je me suis intĂ©ressĂ© ces derniers jours Ă chercher comment voyager confortablement avec ma maison sur le dos sachant quâil est possible que je ne ferai quâun aller simple sans destination finale en vue. đč
Pour vivre lâaventure Ă venir de maniĂšre confortable jâai cherchĂ© une solution pour ne pas porter mon sac de 20 kilos sur le dos mais de lâattacher sur un chariot de randonnĂ©e et de le tirer derriĂšre moi. Un peu comme les indiens transportaient leurs affaires utilisant leurs chevaux. đ
Jâai trouvĂ© deux marques de chariot qui sont chacune trĂšs onĂ©reuses mais qui sont selon mes recherches de vrais produits de qualitĂ© fabriquĂ©s en Allemagne et en Suisse. Il y a le Monowalker dont la robustesse mâattire beaucoup⊠et le Carrix qui a une tente qui peut sây accrocher facilement⊠parfait pour le bivouac. đ
Quand jâaccompagnais les gens et que je me rendais compte quâils nâarrivaient pas Ă quitter une situation difficile et inconfortable dans laquelle ils Ă©taient bien empĂȘtrĂ©s, il sâagissait souvent de la peur de lâinconnu et donc la peur de prendre des risques. Pour les aider je leur demandais gĂ©nĂ©ralement dâĂ©crire le scĂ©nario de ce qui pouvait leur arriver de pire. Jâappelais ça le ScĂ©nario Catastrophe ! đ    Â
Il y avaient souvent plusieurs scĂ©narios possible. RĂ©guliĂšrement les gens se trouveraient de retour chez les parents⊠Mais, quoi que nous trouvions, mĂȘme si les gens nâavaient vraiment pas envie de vivre leur scĂ©nario catastrophe, gĂ©nĂ©ralement il ne leur faisait pas peur. En constatant simplement que le pire nâĂ©tait pas si grave que ça, prendre un risque et aller vers le changement devenait alors possible et la situation se dĂ©bloquait ainsi rapidement 9 fois sur 10. đ
Ce petit jeu purement psychologique mâĂ©tait venu entre 1995 et 2000 quand ma situation financiĂšre Ă©tait devenue une nouvelle fois trĂšs difficile. Câest grĂące au SEL, le SystĂšme dâEchange Local, Ă des dĂ©pannages et Ă des cours dâinformatique que jâai rĂ©ussi Ă ramener un peu de nourriture et dâargent Ă la maison. Voyant mes rĂ©serves financiĂšres fondre rapidement je me figeais de plus en plus et nâosais plus prendre de risque⊠ce qui empirait encore plus la situation. đ©
Un jour je me suis assis dans le jardin et je me suis dit : âOk⊠au pire⊠que ferais-tu ?â Et je me suis vu dĂ©velopper une solution qui mâa permis de me dĂ©tendre. Je me suis dit que quand mes rĂ©serves atteindraient le minimum de 30.000 francs je quitterais ma compagne pour ne pas lâentrainer dans cette chute vertigineuse et je partirais tout simplement sur les routes.đ¶ââïž
Ayant fait lâarmĂ©e assez longtemps ça ne me faisait pas peur. Je nâen avais pas envie⊠mais je nâen avais pas peur non plus. Mais pour aller oĂč ? Alors, je me suis imaginĂ© tout simplement suivre le bord de mer et faire les lieux saints en commençant par le chemin de Saint Jacques de Compostelle⊠en continuant ensuite vers Rome, toujours en suivant la cĂŽte⊠puis JĂ©rusalem et la Mecque⊠pour terminer Ă Baktapur en Inde. CâĂ©tait faisable⊠et nâayant donc plus peur du pire, je me suis dĂ©tendu et ma situation a commencĂ© Ă Ă©voluer Ă nouveau. âïž
Ce scĂ©nario est toujours restĂ© prĂ©sent en moi. Ăa a toujours Ă©tĂ© une option de secours quelque part dans mon for intĂ©rieur. Peut-ĂȘtre ai-je fini par le crĂ©er, câest possible⊠Peut-ĂȘtre que ça fait partie de mon apprentissage dans mon devenir dâhomme autonome, comme je lâai compris il y a 3 ans. Quoi quâil en soit, aujourdâhui, 20 ans plus tard, il se peut trĂšs bien que ce scĂ©nario se concrĂ©tise. A part quâil nây a pas de catastrophe. âĄïž
Libre comme je suis⊠en paix comme je me sens⊠je me trouve bien partout. Et câest encore mieux, bien Ă©videmment, quand je me sens bien accompagnĂ©. Lâendroit oĂč je suis nâa plus dâimportance⊠Mais, jâai un rĂȘve Ă rĂ©aliser ! Et si le rĂȘve ne vient pas vers moi, câest moi qui vais vers lui. Je suis donc conscient quâil se peut que le moment soit venu de me mettre rĂ©ellement Ă marcher. Il se pourrait trĂšs bien que je quitte Die Ă pied cette fois-ci⊠direction Santiago.đ¶ââïž
Rien n’est fixé⊠rien n’est figé⊠je reste trĂšs attentif sachant quâĂ chaque instant, maintenant ou plus tard, la vie peut mâinterpeller pour que jâaille accompagner quelquâun, animer une retraite, rĂ©pondre Ă une invitation, participer Ă un projet, mâinstaller quelque part⊠ou mĂȘme crĂ©er une famille. Câest lâaventure⊠Les deux derniĂšres annĂ©es mâont beaucoup prĂ©parĂ© pour que je me sente aujourdâhui assez libre pour pouvoir suivre la Vie oĂč je sens quâelle mâappelle. Je sens la diffĂ©rence. Câest Ă©norme. đÂ
đ»đ»đ»đ»đ»Â DĂ©licieuse journĂ©e Ă tous⊠à demain đ»đ»đ»đ»đ»Â
Bonjour Michael, je traverse en ce moment un passage difficile qui m’amĂšne Ă me confronter Ă mes peurs les plus profondes, mais ce matin, alors que mes peurs me prenaient aux tripes, j’ai aussi senti en moi la puissance de la force d’amour qui m’anime, et ça c’est cool ! Comme toi je n’ai aucune idĂ©e de lĂ oĂč la vie me me conduit, alors je reste connectĂ©e Ă cette force et je m’abandonne Ă elle tout en gardant mon attention sur les diffĂ©rents mouvements qui se dessinent et en sentant ceux qui me procurent de la Joie. Ton partage d’aujourd’hui entre en rĂ©sonnance avec mon vĂ©cu du moment.
Bon vent, belle route, et bonne journée !
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Bonne journĂ©e Ă toi aussi Catherine âșïž
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Super Michael! Magnifique projet qui laisse beaucoup de place aux rencontres! Pour moi, c’est quasiment aux antipodes, mais c’est super aussi… me voilĂ depuis plusieurs mois dans un endroit d’oĂč je ne peux presque pas m’absenter. Je suis devenu « accueilleur », dans un gĂźte, oĂč j’ai le plaisir de faire des rencontres improbables, chacune avec une couleur diffĂ©rente. Je te souhaite de merveilleux moments avec ta roulotte. Nicolas
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Sympa… accueilleur… Merci Nicolas… Mais, rien nâest encore dĂ©cidĂ©… âșïž
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