Entretenir ma place

Porquerolles (83) , France 🇫🇷

Ma tendance naturelle face aux femmes dominantes a été pendant toute ma vie de me faire tout petit et hyper serviable… De m’écraser quoi ! C’est grâce à ma dernière compagne que j’ai compris à quel point il me manquait face à ces énergumènes du “sexe faible”, une colonne vertébrale bien solide et une bonne paire de couilles. 🎳

Aujourd’hui encore, quand je vois une femme comme ça, je passe mon chemin. J’aime les femmes, profondément… vraiment. Mais celles qui ont systématiquement besoin de se comporter comme des mecs, de se mesurer aux hommes et de garder une attitude masculine et castratrice, me fatiguent… profondément… également. 🎱

Et malheureusement, je constate que ça concerne la majorité des femmes. Trois messages que j’ai reçu aujourd’hui m’ont fait comprendre que ni de m’écraser, ni de passer mon chemin sont à ce jour des comportements encore adéquats pour moi. Le premier message est un témoignage d’une de mes co-exploratrices qui partage sa prise de conscience lui concernant. Voici ce qu’elle écrit :  

“J’ai senti à travers toi Michael la colère des hommes lorsqu’ils se retrouvent face à une femme qui exprime un masculin castrateur. Leur besoin de me ressentir femme accueillante. J’ai vu comment ce masculin occupait ma vie, mon corps, mes mots.
La tristesse est arrivée, et j’ai senti le vide au creux de moi. Un vide de désir, que je comble par mes attentes, mes exigences vers l’autre.
Mais toi tu n’entres pas dans mes blessures, ta constante bienveillance, palpable, me renvoie à moi. Pas d’échappatoire possible, c’est bien à moi de vivre. A moi de décider de nager pour rejoindre la rive, ou de me laisser couler.
Et si je suis là, c’est que mon choix est fait. Une marche de plus est montée. Je suis responsable de mon désir. C’est à moi d’allumer et d’entretenir les flammes de mon foyer. C’est tout ce que j’ai à ÊTRE.
Je me souviens d’un homme qui a compté pour moi pendant longtemps et que je nommais « ma Flamme ». Je vois aujourd’hui pourquoi. Sans lui le feu de mon ventre ne s’allumait pas, et quand nous restions plusieurs semaines sans nous voir, mon foyer restait éteint, froid. C’était le vide, le manque… Et les reproches vers lui qui ne tenait plus la place que je lui assignais. Et je retombais dans ma place bien connue de victime.
Aujourd’hui, j’apprends à reprendre cette responsabilité, au quotidien, et aussi avec mon compagnon. Créer l’espace pour le recevoir, le temps pour l’accueillir, qu’il sente mon feu, qu’il se sente attendu… sans attente !
Avant j’aurais eu la tentation de me résoudre à le faire « pour lui ». Mais là il s’agit bien de moi, de me sentir juste à ma place de femme, et de faire circuler cette nouvelle énergie pour former le NOUS.”

Le deuxième message était un appel au secours d’une jeune femme que j’ai accompagné il y a longtemps. Son couple est en difficulté et après l’avoir écoutée, j’ai compris que l’origine du problème se trouvait au même endroit. Elle, trop volontaire, dominante et décisionnaire… puis un homme incapable de se créer une place avec elle… Au point de se créer le syndrome de Diogène, ou la syllogomanie, cette mystérieuse maladie qui empêche de jeter ce dont vous n’avez plus besoin. Pour moi, il cherche à prendre de la place là où il peut encore… même si ça ne l’amène pas où il veut… Le contraire est plutôt le cas. 😅

Le troisième est lié à ma co-exploratrice du moment. Ça fait deux ans que nous explorons déjà ensemble. Je la vois aujourd’hui comme une femme souveraine dont la puissance grandit de jour en jour. Ce n’était pas le cas quand nous nous sommes rencontrés. Elle est rapidement devenue consciente de sa tendance de dominer et a réussi par la suite de plus en plus à laisser l’espace à l’autre et à occuper sa place à elle. Sa puissance grandissante se voit et se sent. La réussite devient une évidence pour elle. Elle a juste arrêté de lutter et de revendiquer… et commençait à rendre à l’homme son territoire… Même si lui n’est pas nécessairement à la hauteur encore. ☺

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Quand je suis avec elle, je vois bien mon comportement. Ma tendance est de faire comme avant et d’essayer de m’adapter et de plaire. C’est plus facile que de faire l’effort et d’occuper pleinement ma place. J’ai encore en moi un petit résidu de mes anciennes habitudes et de suivre les envies des autres. Ce n’est pas toujours simple de me positionner et de déterminer puis d’exprimer mes besoins ou envies. J’oublie encore parfois que je dois prendre en permanence soin de mon territoire. Mettre des clôtures, décider qui peut entrer ou pas, accompagner les intrus vers la sortie, réparer et maintenir les frontières de mon chez moi en bon état. 😍

Je dois faire attention de pas vouloir me reposer sur mes acquis. Ce serait facile et ceux qui m’entourent ne le verraient même pas. Ce serait facile de tricher. Mais… la vie le saurait… la vie le verrait… et d’habiter pleinement mon territoire est tellement important que si je ne le fais pas, ça m’empêcherait d’avancer. Comme si pour arriver vers ma “maison intérieure”, je dois habiter totalement ma “maison extérieure”. Ça me semble logique. 😌

Alors, mon intention est donc de faire attention et de me positionner en douceur à chaque fois que la vie me sollicite et ainsi habiter pleinement mon territoire, et cela sans éviter les dominatrices bien évidemment. Je vais déjà commencer avec mon amie ici à Porquerolles. Je sais que ça peut me mettre en inconfort. J’ai parfois même l’impression de créer des problèmes, pendant qu’il s’agit en fait seulement de laisser la place à ma différence, à la partie unique en moi. 🎉

Je suis assis au soleil, juste avec une veste, adossé contre un mur de la forteresse sur l’ile. Il fait bon… chaud… Je vais continuer mon exploration. A demain… Magnifique journée à tous… ❤💛💚💙💜🖤      

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12 commentaires sur « Entretenir ma place »

  1. Trés touchée par ton ajustement permanent.
    Merci pour ta transparence qui m’ouvre vers ta vulnérabilité.

    C’est pour moi un soutien pour continuer la route, et pour accueillir la femme que je suis, sans perdre de vue celle vers laquelle je chemine.

    Jolie journée à toi Michael

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  2. j’ai aussi été souvent sous l’emprise des hommes et qui ne m’apportaient pas de sensualité,et là je l’ai trouvé cet homme si sensuel et qui est très rare de nos jours,juste des câlins sans sexe sont parfois mieux et agréable…

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  3. « malheureusement, je constate que ça concerne la majorité des femmes. »
    C’est ta vision avec tes yeux à toi. Je ne vois pas ça autour de moi.
    Etonnant, non ?

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  4. Petit clin d’oeil Michael….profite de ces belles journées du Sud sur cette île magique que j’affectionne particulièrement….prendre sa place face à une femme dominatrice, cela m’évoque en tant que femme….ma mère…j’ai passé ma vie à ne pas me comporter en victime, à régler mes problèmes identitaires, à défusionner et à prendre MA place sur MON territoire…je me dis qu’aujourd’hui en approchant la soixantaine…il était temps d’y parvenir mais la blessure est toujours là et il ne faut pas trop appuyer dessus tout de même…amitiés Michael

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    1. Merci Catherine… pour ton partage ! Déjà je suis à la destination suivante, Die… J’ai quelques jours d’avance sur mes articles… Là où je suis réellement c’est noté à droite où il y a une petite carte Google. C’était délicieux à Porquerolles… Belle journée à toi, amitiés

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  5. Une place…. où chacun se retrouve pour mieux être à l’écoute de soi, des autres. Une place difficile à conserver tant les distractions sont nombreuses, une place où la liberté est souveraine, l’écoute difficile et la compréhension malmenée. Un parcours de vie, où il y a une place pour tout et rien, une place pour de belles journées nourricières.

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