Taillefer (09), France đ«đ·
Avec mon ami Ruben dâAmsterdam, je me suis entendu mâexprimer sur le dĂ©part de mon pĂšre, hier en fin de journĂ©e, par WhatsApp. Je lui ai partagĂ© que je me sentais comme je ne me suis jamais senti auparavant, et que je constate un Ă©tat et une attitude chez moi trĂšs inhabituels. Depuis que jâai appris le dĂ©cĂšs de mon gĂ©niteur je me sens en joie⊠profondĂ©ment. Quelque chose en moi semble avoir attendu ce moment depuis bien longtemps. đŠ
Câest comme une chape qui sâest retirĂ©e de ma vie et que ma libĂ©ration et ma libertĂ© sâen trouvent encore agrandies. Jâai lâimpression de respirer mieux et que quelque chose de lourd, de pesant s’est envolĂ©. Câest exactement la mĂȘme sensation que jâai eue quand Tototte, la dame ĂągĂ©e de 84 ans, mâavait libĂ©rĂ© de la magie noire que jâavais subie pendant trĂšs trĂšs longtemps, il y a presque 20 ans. đ
Peut-ĂȘtre que ce nâest que dans ma tĂȘte, mais je pense que mon pĂšre vivait au quotidien son non-amour pour moi. Je pense que câĂ©tait un Ă©tat actif et rĂ©-actif constant mĂ©langĂ© de sentiments plus ou moins sombres, comme la jalousie, la colĂšre, lâincomprĂ©hension. Diriger des sentiments comme ça vers quelquâun est dĂ©jĂ une forme de magie-noire, mĂȘme si lâĂ©metteur ne le fait pas de maniĂšre volontaire. Il entretenait une espĂšce de hargne, dâaversion⊠sa rĂ©ponse Ă un amour refoulĂ© et soutenu par des blessures graves. đ
Je pense quâau dĂ©part de notre histoire commune, quand je suis parti avec ma mĂšre vers les Pays-bas aprĂšs leur divorce, il a eu plus mal quâil n’a voulu admettre. Quand je lâai revu 18 ans plus tard, je pense quâil nâa pas su gĂ©rer ma dĂ©ception et ma colĂšre concernant sa longue absence silencieuse, puis lâattitude quâil a eue envers moi quand nous nous sommes revus. Il est clair que pour pouvoir vivre avec lui-mĂȘme et sa famille, il fallait me trouver une place cohĂ©rente dans son existence. Alors, je suis devenu le mouton noir, lâexclu, le mĂ©chant… lâennemi Ă abattre. đ€š
Dâailleurs, je remercie ceux de mon entourage qui, quand ils ont su quâil Ă©tait parti, de ne pas mâavoir prĂ©sentĂ© leurs condolĂ©ances. Okay, une seule personne mâa envoyĂ© des cĂąlins virtuels. Elle nâavait sĂ»rement pas compris ce que je vivais. Ruben disait hier que pour sa compagne ce serait certainement difficile de comprendre cela. La mort chez les juifs, câest grave. Moi, jâai plutĂŽt envie de recevoir et de me faire des cadeaux pour fĂȘter la fin du rĂšgne de cet homme. đ
Pour moi, la mort nâexiste pas. De ma fenĂȘtre il nâest pas parti. Câest seulement sa prĂ©sence dans notre jeu virtuel commun qui a cessĂ©, câest tout. Rien ne se crĂ©e, rien ne se perd, tout se transforme. Il est retournĂ©, ou il est en train de retourner, dans son Ă©tat Ă©nergĂ©tique pur et fait ou fera bientĂŽt Ă nouveau entiĂšrement parti du UN. Je lâaime, je lâai toujours aimé⊠mais, mon dieu, que je suis heureux quâil soit parti⊠Le rois est mort, vive le roi ! Je vais enfin pouvoir prendre ma place et vivre mon hĂ©ritage. đ Â
Je peux mâimaginer que pour ceux qui considĂšrent la mort comme quelque chose de rĂ©el et de grave, mon langage peut sembler dur et choquant. Je peux aussi mâimaginer que pour ceux qui pensent que lâamour est un sentiment qui accompagne un comportement de servitude, mon expression est loin dâĂȘtre cohĂ©rente avec lâUnitĂ© que je prĂŽne. Ce nâest pas mon intention de choquer ou de blesser qui que ce soit. Je reconnais dans son dĂ©part simplement la place parfaite que lâĂ©vĂšnement prend dans le dĂ©roulement de mon Ă©popĂ©e. đ
Mon Ibiza PORT15UHF-BT Enceinte Portable 800 W Noir arrive aujourdâhui. Ce soir nous serons au moins 6 ici Ă Taillefer. Ce sera peut-ĂȘtre lâoccasion de danser et dâaccompagner mon pĂšre vers sa maison avec de belles vibrations de joie et de lĂ©gĂšreté⊠Dâailleurs, ça me fait penser Ă une belle histoire Zen. âŻïž
« Jadis, trois moines voyageaient en Chine, anonymes et toujours contents. On les appelait simplement les trois moines rieurs. Lorsquâils arrivaient dans un village, ils se postaient sur la place du marchĂ© et se mettaient Ă rire. Leur bonne humeur se propageait rapidement et dĂ©clenchait la gaietĂ© dans toute lâagglomĂ©ration. Les gens aimaient beaucoup ces trois hommes qui savaient les mettre en joie et dĂ©rider les mĂ©lancoliques, les colĂ©reux, les envieux, les jaloux⊠Ils ne prĂȘchaient pas, ils crĂ©aient simplement pendant quelques secondes un monde nouveau, une situation de non-mental.
Un jour, lâun dâeux mourut. Les gens Ă©piĂšrent les deux moines privĂ©s de leur vieux compagnon, se disant que cette fois-ci, on les verrait dans lâaffliction. Or, les deux hommes riaient. La foule en fut un peu choquĂ©e. Nous rions, expliquĂšrent les deux compĂšres, parce que notre ami a gagnĂ©. Nous avons souvent pariĂ© pour savoir qui de nous partirait le premier. Nous fĂȘtons sa victoire. Et puis, nous avons toujours vu notre compagnon hilare. Pouvons-nous lui dire adieu en pleurant ? Il penserait certainement : « Pauvres idiots ! Vous voilĂ retombĂ©s dans le piĂšge ! » Pour nous, il nâest pas mort. La gaietĂ© et la vie nâont pas de fin !
Avant dâexpirer, le moine avait demandĂ© quâon ne procĂšde pas Ă la toilette des morts. Ne me lavez pas, ne changez pas mes habits, avait-il dit, placez-moi tel quel sur le bĂ»cher. Or, il avait cachĂ© des feux dâartifice dans ses vĂȘtements. En dĂ©couvrant cette derniĂšre farce de leur ami, les moines se mirent Ă danser et bientĂŽt la liesse fut gĂ©nĂ©rale. Les funĂ©railles furent une diwali, une grande fĂȘte. »Â
Bon voyage papa ! Belle journĂ©e Ă nous tous⊠đđ„đ„đŠđžđđ
J’adore l’image en haut de ton texte. Ca me fait rire de bon coeur. Ce qui m’interpelle, c’est qu’une personne puisse rester avec un Ă©tat de non-amour et que ça puisse avoir un impact sur l’autre. N’est-ce qu’une croyance ? Et si c’est le cas, si c’est rĂ©el, pourquoi vivre dans un Ă©tat pareil ? Ca me porte Ă rĂ©flĂ©chir sur mes propres pensĂ©es et sentiments sur autrui. Merci.
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Tâen prie âșïž
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Je ne suis pas choqué de ta réaction.
Je la trouve mĂȘme positive, saine.
Mon pĂšre est mort quand j’avais 15 ans et demi.
Je n’ai ressenti aucune tristesse.
Je n’avais pas ou peu de lien affectif avec lui.
Je me souviens avoir pris une mine triste lors de l’enterrement pour cacher aux adultes prĂ©sents mon indiffĂ©rence.
Ma mĂšre est toujours en vie. Elle a 85 ans.
Son départ sera probablement pour moi un mélange de tristesse et de soulagement.
J’espĂšre que je sentirai son Ăąme prĂšs de moi, comme tu as pu ressentir celle de ton pĂšre.
Je crois avoir réglé à peu prÚs tous les conflits, tous les noeuds émotionnels avec elle.
Je me sens prĂšs enfin Ă la prendre dans mes bras tendrement, librement, et sans mot.
J’ai de moins en moins peur de la mort.
C’est liĂ© Ă mes incursions rĂ©guliĂšres de l’autre cĂŽtĂ©.
J’ai juste peur de ne pas revoir les ĂȘtres aimĂ©s et en mĂȘme temps je ne vois pas de raison de ne pas les retrouver dans la suite de nos aventures respectives.
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Je comprends… âșïž
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Rien de choquant. Juste ta rĂ©alité et ton authenticitĂ© … qui peuvent peut-ĂȘtre ouvrir la voie Ă une «autorisation » pour dâautresđ.
Jâai tellement entendu « mais câest quand mĂȘme ton pĂšre » ou « quand il ne sera plus lĂ tu vas regretter ». Je ne rĂ©ponds pas, je souris gentiment … car je sais ce qui a du sens pour moi et je comprends que lâautre puisse sâobliger diffĂ©remment.
Belle fĂȘte Ă toiâïž
Il me semble quâelle ne lui enlĂšve rien. Il poursuit sa route.
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Yes… merci FrĂ©dĂ©rique… âșïž
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Bonjour, tes mots rentrent ma projection que j’apprivoise de mieux en mieux, toute les personnes parties reviennent et continuent indĂ©finiment une vie vers le un ; l’histoire ou plutĂŽt le conte que tu ajoutes a ton article me donne une vision plus joyeuse d’un dĂ©part ; une vision de libĂ©ration de moi mĂȘme un nouveau souffle. Une vision de la vie qui nous poussent vers le JE le JEU des farces dans ce conte, l’expression de notre JE de joies namastĂ©
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NamastĂ© Florence âșïž
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Belle célébration dans la joie!!!
t’embrasse
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Merci Claire âșïž
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Non, rien de choquant pour moi que tu te sentes libĂ©rĂ©, vu les relations que tu dĂ©cris…
Belle journée dans la joie !
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Merci Mariflore… âșïž
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