Amritapuri, Inde đźđł
Je pars demain. Je suis content. Envie de trouver plus de fraicheur et du coup aussi plus de mobilitĂ©. Je me rĂ©jouis Ă lâidĂ©e de me retrouver Ă voyager de nouveau. Jâaurais jamais cru que cela pourrait un jour me plaire Ă ce point. En mĂȘme temps je sens un peu de pression par rapport Ă lâinconnu qui va se prĂ©senter et de lâapprĂ©hension quant Ă la prĂ©sence permanente de mon enfant intĂ©rieur irraisonnable et indomptable. Alors, assis perchĂ© comme un aigle sur ma treiziĂšme Ă©tage, voyant dâici tout ce qui se passe, jâespĂšre avoir de recul pour faire dĂ©jĂ le bilan de ce sĂ©jour qui sâest passĂ© Ă la vitesse dâun Ă©clair. đ
Jâai beaucoup Ă©crit ! Et ça mâa Ă©normĂ©ment aidĂ© Ă conscientiser ce qui sâest passĂ© pour moi intĂ©rieurement, subtilement. Et je peux vous dire que câĂ©tait intense. Pourtant je nâai pas fait grande chose, je nâai pas participĂ© au programme ni quittĂ© lâashram pour visiter du pays. JâĂ©tais juste lĂ , pour moi, pour me poser, me poser vraiment. Me poser suffisamment pour arriver Ă sentir, faire apparaitre, approfondir, transformer, intĂ©grer et Ă©liminer tous les aspect dâun processus initiatique entier. Sherlock Ă©tait au boulot tout le temps pour pister ce dont jâavais besoin Ă travers une myriade dâindices. Peu lui a Ă©chappĂ©, je vous assure⊠Je nâai pas pu tout Ă©crire. đ”đœ
Votre prĂ©sence Ă©tait importante pour moi. De savoir que vous me lisiez et que jâallais trouver rĂ©guliĂšrement quelques rĂ©actions encourageantes Ă la suite de mes posts Ă©tait un vrai soutien. Je suis trĂšs conscient quâil y en avaient aussi qui mâont soutenu en silence. Des lectures rĂ©guliĂšres et spontanĂ©es dâune amie mĂ©dium Ă©taient des aides prĂ©cieuses que la vie elle-mĂȘme mâa envoyĂ© pour mâaider dans ce passage plutĂŽt rude. Puis, il y avaient Rimish, Panchi, Joe, Nadine, Tara, Swami Gurudas, Nadia et bien Ă©videmment Shrinat, qui ont donnĂ© une saveur particuliĂšrement agrĂ©ables Ă mes journĂ©es. Leur passage Ă©tait toujours dâune synchronicitĂ© parfaite. La prĂ©sence dâAmma pendant la plus grand partie de mon sĂ©jour Ă©tait la cerise sur le gĂąteau⊠cadeau, tout simplement. Jâai lâimpression dâavoir fait ce voyage ensemble, avec vous⊠et que nous tirons tous des bĂ©nĂ©fices de cette expĂ©rience partagĂ©e, chacun Ă sa maniĂšre. đÂ
Le bilan est simple, je pense. Tout ce que jâai Ă©crit depuis mon arrivĂ©e ici va se rĂ©sumer dans les quelques alinĂ©as qui vont suivre. Avant tout, je dirais que câĂ©tait vraiment ICI ma place pour vivre ce que jâavais Ă vivre. Peu importe si cela mâa plu ou pas. Car ce nâest pas mon monde ici chez Amma. Je ne suis pas Ă ma place ici en tant que dĂ©vot et rester en tant que tel Ă lâombre dâune mahatma, puis ainsi dans les jupes de ma mĂšre. Je ne suis pas non plus Ă ma place dans ce lieu rempli dâautant de rituels et de rĂšgles le rendant ainsi Ă mes yeux infantilisant et sans Vie. đ
Mais jâavais besoin de CA, de cette constatation concernant le monde autour de la mĂšre dans sa toute puissance fĂ©minine. Jâavais besoin de reconnaitre dans lâĂ©nergie de lâocean la violence du pĂšre autoritariste aussi. Jâavais besoin des deux pour, encore une fois, constater Ă quel point mon enfant intĂ©rieur Ă©tait pris en Ă©tau entre lâenvie dâĂȘtre rassurĂ© par lâodeur et la tĂ©tĂ© de maman et par les obligations moralisatrices imposĂ©es par le pĂšre. Les deux ensemble provoquent une cage dorĂ©e infantilisante, stĂ©rile, vide, mortelle⊠et en mĂȘme temps tellement rassurant ! đ”đż
Jâai dĂ©jĂ beaucoup travaillĂ© sur la libĂ©ration de mon enfant intĂ©rieur. Depuis que jâai quittĂ© lâarmĂ©e, je pense, en 1984. Jâai aussi beaucoup travaillĂ© sur le pĂšre et la mĂšre et la libĂ©ration de leur influence sur moi. Je suis venu ici pour terminer ce travail DEFINITIVEMENT. Je suis venue pour faire monter Ă la surface de ma conscience, Ă quel point mon enfant intĂ©rieur Ă©tait dĂ©jĂ bien manifestĂ©, mais que le plus important Ă©tait Ă libĂ©rer MAINTENANT enfin que je puisse enfin mâenvoler vraiment, enfin. đ«
Lâaboutissement de mon travail ici se rĂ©sume dans lâobĂ©issance que jâai aujourdâhui vis-Ă -vis de mon enfant intĂ©rieur, ce lutin espiĂšgle, incontrĂŽlable et imprĂ©visible. Je mâengage solennellement Ă lâĂ©couter sans cesse maintenant, de ne plus jamais lâoublier, mĂȘme pas un seul instant. Je mâengage Ă ne plus faire des compromis non plus quant Ă ses besoins. Mon Gamin⊠mon Dieu⊠la Vie⊠câest la mĂȘme chose Ă mes yeux. Je mâabandonne dĂ©sormais Ă la sagesse divine et sacrĂ©e de mon enfant intĂ©rieur. Je mâabandonne entiĂšrement et sans retenu Ă ses rĂ©flexes et Ă son intuition bien aiguisĂ©es pour savoir ce qui est bon pour moi. đŒ
Sachant aujourdâhui enfin lâentendre, sans mĂȘme plus avoir assez de volontĂ© pour intervenir, je suis peut-ĂȘtre aussi enfin capable de le suivre loin au delĂ de mon enclos, libĂ©rĂ© de ma camisole, vers ce plein potentiel et la rĂ©alisation de mon rĂȘve. Comme si je mâĂ©tais libĂ©rĂ© ici des rĂ©sidus mâempĂȘchant de suivre les directions et propositions de la vie, en occurrence mon besoin de nourriture de maman et mon besoin de reconnaissance de mon pĂšre. Ces deux aspect continuaient Ă me clouer sur place systĂ©matiquement et empĂȘchaient ma vie dâĂȘtre fluide, ouverte et vivante. đ
Jâavais dĂ©jĂ accumulĂ© assez de folie en moi pour arriver lĂ oĂč jâen Ă©tĂ© en arrivant. Par contre pour aller lĂ oĂč jâaspire aller, oĂč la Vie semble avoir des aspirations pour moi, il fallait augmenter la dose de folie. Pas de folie plus grande que la folie divine, la folie qui ne tient plus compte de quoi que ce soit de calculĂ©, mais qui garde ses yeux rivĂ©s sur son seul baro-maĂźtre, celui qui indique le niveau de plaisir et de bonheur. Mmmm⊠ça me plait⊠đ€
Câest avec ça que je pars dâici⊠et jâen tremble. AprĂšs si peu de temps dâintĂ©gration, je nâose plus faire des projets. Je ne contrĂŽle plus rien. Je ne me gĂšre plus. Je ne peux quâaccueillir ce qui vient et me laisser docilement guider par ce vortex. Jâavoue que jâapprĂ©hende dâĂȘtre Ă nouveau avec des gens autour de moi. Je ne sais pas ce qui pourra se passer. En Ă©crivant ça, jâentends un rire sadique de mon gamin qui se dĂ©lecte au fond de moi. Le petit salaud đ€Ą
Laisser faire mon enfant, sourire et rendre grĂące⊠Ce sera ça, mon programme dans lâimmĂ©diat⊠Aujourdâhui je sais le faire !!! Depuis ce matin je sens que je rencontre les gens diffĂ©remment. Il y en a qui ne me parlaient pas vraiment et qui sâintĂ©ressent Ă moi soudainement, dâautres qui viennent spontanĂ©ment sâassoir Ă cĂŽtĂ© de moi pour Ă©changer. Un gamin indien de 14 ans vraiment mignon dans la piscine qui venait me solliciter pour que je lâapprenne un truc dans lâeau. Echange de quelques blagues et un peu de sagesse avec Swami Gurudas⊠et encore⊠Jâaime ça ! đ„
Je vais descendre, faire le chat sur mon banc (je pense⊠aie). Jâai dĂ©jĂ rĂ©servĂ© le taxi pour demain midi, achetĂ© quelque nĂ©cessitĂ©s de voyage, puis mon sac est prĂȘt pour le dĂ©part dĂ©jĂ . A trĂšs bientĂŽt⊠peut-ĂȘtre⊠Sâil le veut bien ! En Ă©crivant cela je me rends compte que je suis peut-ĂȘtre le seul homme qui un enfant comme maĂźtre. Je sens que câest fini ici, je me sens heureux, bien dans mon corps et mes Ă©nergies au beau fixe. đÂ
Quelques heures plus tard
Ca fait 3 semaines que je demande systĂ©matiquement des pizzas au snack europĂ©en. Ils nâen avaient jamais. LĂ , en arrivant sur mes banc, il y avaient deux jeunes indiennes en train de dĂ©guster la pizza que jâattendais tant. Ca mâa tellement fait rire intĂ©rieurement. Mon gamin se fout de ma gueule, car je nâai plus de roupies sur moi et le snack venait de fermer. A ma gauche un type avec une liasse de billets Ă©norme. Je le vois bien⊠Il est ok aussi pour arrĂȘter de manger. Il en a ras le bol aussi. Et lĂ , il me nargue⊠nous nous amusons⊠disons, lui ! Moi, jâaccueille⊠Les filles mâont gentiment offert un morceau⊠Jâai refusĂ© en souriant. Pas envie dâouvrir la boite de Pandore alimentaire. Mdr đ
Une heure plus tard
AprĂšs le chaĂŻ presque traditionnel avec Joe et Panchi, jâai vu Donald Shrinat. Je lui ai partagĂ© les photos et texte oĂč il apparait et je lui ai offert mon beau mala. Je sentais quâil ne mâappartenait plus⊠Quand il a voulu me remercier, je lui ai rĂ©pondu que câest grĂące Ă lui que jâavais retrouvĂ© mon sourire et que ce mala Ă©tait pour quâil nâoublie jamais Ă quel point il est spĂ©cial, peu importe ce que les gens puissent dire. Mmmm⊠jâavais oubliĂ© quâil voulait mâinviter Ă son tour. Alors, ce soir PIZZA !!! Bien Ă©videmment câest moi qui rĂ©gale⊠Jâadore le voir sourire, mon Popeye⊠âïž
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Bonsoir Michael … parfois, comme ça , une pensĂ©e t’envoyer quelques mots , rien de spĂ©cial juste communication contact . Je suis heureux de voir dans tes Ă©crits que tu continue ta marche sur le chemin qui te mĂšne vers toi mĂȘme … L’Inde c’est quelque chose ! j’y suis allĂ© il y a longtemps et je suis restĂ© 6 mois …il y a dans ce pays une saveur et une Ă©nergie particuliĂšre liĂ©e Ă ce que l’on appelle communĂ©ment le chemin spirituel et je comprends ce que tu dit quand tu parle de l’ambiance qui rĂšgne dans l’ Ashram avec ses diffĂ©rents aspects . Tu as fait apparemment un sĂ©jour enrichissant Ă Amritapuri ( je n’y suis pas allĂ© ) et je te souhaite un bon voyage de retour vers la MĂ©diterranĂ©e ( ou ailleurs peut ĂȘtre ) Ă bientĂŽt …
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Merci pour tes mots doux Maurice… Oui, c’Ă©tait riche… je pars dans deux heures đ NamastĂ©
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« De savoir que vous me lisiez » : oui!
Avec des « Ă©chos » en moi que je pourrais te souligner mais qui, en mĂȘme temps, n’ont pas besoin d’ĂȘtre exprimĂ©s car je ne ferai que redire ce que tu as partagĂ© avec nous.
Je voulais aussi te tĂ©moigner que lire tes Ă©crits actuels « au jour le jour » me « parle » davantage, maintenant, que visionner tes anciennes vidĂ©os (pour faire suite Ă ce que tu m’avais conseillĂ©).
Je te souhaite un bon retour en France.
Et si un jour tu reviens en Bretagne…
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Merci Maryse… oui, je comprends ta prĂ©fĂ©rence… Ăa n’a pas la mĂȘme intention… bisous đ
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Merci pour ce partage du cĆur, MichaĂ«l.
Au plaisir d’Ă©changer avec toi de visu.
Bon retour !!! â
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Plaisir partagĂ© đ merci đ
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ben on est deux adultes alors Ă avoir comme maitre un enfant intĂšrieur, mais si tu veux mon avis tous les adultes devraient avoir ce maitre , entendre qu’il dort en eux et le laisser jaillir enfin, c’est juste qu’il faut qu’ils en prennent conscience !!! GrĂące Ă toi je me sens moins dĂ©calĂ©e avec ma psychologie d’enfant, avec ma volontĂ© de garder cette dimension en moi bien vivante !!! car jusqu’Ă il y a peu j’ai failli rentrer dans les rangs de ces adultes morts et me dire que je n’avais plus le choix, que je devais moi aussi accepter cette mort intĂšrieure !!! mais non tu es arrivĂ© et tu m’as montrĂ© que l’enfant en nous doit vivre car il est notre moteur de vie !!! j’avais si peur d’intĂ©grer ce monde oĂč il faut toujours ĂȘtre sĂšrieux et montrer que l’on travaille ( au sens Ă©thymologique de souffrance), apprendre Ă faire taire ses Ă©motions pour ne surtout pas les donner Ă voir ni mĂȘme les laisser vivre, paraitre et ĂȘtre un bon petit mouton…non vraiment ça me tuait Ă petit feux, je ne pouvais envisager la vie sans mon cĂŽtĂ© enfantin, sans mon enfant intĂšrieur cabotin, imprĂ©visible et belliqueux, aimant l’imprĂ©vu, les surprises, rire et s’amuser , vivre quoi et non passer sa vie Ă attendre la retraite puis mourir tel un zombi … je te rend grĂące michael, vraiment !!!
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Le plus important semble que maintenant ça marche mieux pour toi… tu as l’air plus positive et enthousiaste… heureuse… đ
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Merci pour ce voyage loin…..Ă l’interieur! đ Bisous mon Mija!
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Avec plaisir Sylvain… âđŒđ
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