Just by knowing

Toulouse (31), France đŸ‡«đŸ‡·

« Juste by knowing » est une expression que j’ai souvent entendu dire par une de mes thĂ©rapeutes, une kinĂ©siologue. Ca voulait dire que le simple fait de connaĂźtre ou de comprendre une problĂ©matique suffisait pour que la solution se mette en place. Je pense que beaucoup de techniques thĂ©rapeutiques verbales sont basĂ©es sur ce principe. đŸ€”

J’ai remarquĂ© que dans ma propre pratique, oĂč il s’agit d’ĂȘtre cohĂ©rent avec la notion de l’UnitĂ©, « just by knowing » ne prend qu’une toute petite place parmi les sources de solutions. Je dirais comme ça, au pif, que seulement 10% des problĂšmes se rĂ©solvent de cette maniĂšre lĂ . Parfois il suffit, une fois compris, de simplement s’exprimer, pour que les choses changent. Cs serait donc « just by saying », dans ce cas. 😌

De ma fenĂȘtre il est logique que ces deux ne prennent que trĂšs peu de place dans le processus de transformation, car pour moi nous ne sommes pas venus ici pour comprendre ni pour exprimer notre comprĂ©hension, mais pour LA VIVRE, pour faire L’EXPÉRIENCE de ce que nous avons compris afin de vivre progressivement « qui nous sommes vraiment ». Les comprĂ©hensions et les expressions de nos comprĂ©hensions ne sont que des Ă©tapes prĂ©paratoires dans notre processus. Il s’agit en fin de compte de « just by doing ». 😇

Pourquoi je parle de ça ? Parce que rĂ©cemment, quand j’étais en Martinique, j’avais pris conscience qu’il y avait un lien fort entre ma relation avec la nourriture et celle avec mon pĂšre. D’ĂȘtre en prĂ©sence d’hommes me fait du bien, surtout quand la nourriture reste en dehors du lien. Je l’avais compris et je l’avais mĂȘme exprimĂ© ici sur mon journal. 😌

Cette « triangulation » commençait Ă  l’ñge de cinq ans, quand, en quittant mon pays natal, mon pĂšre ne voulait pas me laisser partir avec ma casquette militaire, qui faisait partie d’une uniforme que ma mĂšre m’avait achetĂ© pour Chanukah, une fĂȘte proche de NoĂ«l oĂč les enfants se dĂ©guisaient. Seulement la casquette m’allait encore et je la portais tout le temps. 👼

Il m’avait dit qu’il allait me l’envoyer plus tard avec deux boĂźtes de houmous dedans, sachant que j’adorais ça. Il ne l’a jamais fait. J’ai trouvĂ© ma petite casquette toute usĂ©e 17 ans plus tard dans la chambre de mon demi-frĂšre quand j’ai re-visitĂ© mon pĂšre en IsraĂ«l pour la premiĂšre fois. Ca me faisait un choc et je me suis sentie rejetĂ© et trahi. Je m’en souviens encore. 🍯

AprĂšs, Ă  chaque fois que je venais chez lui, il m’amenait manger le meilleur houmous ou falafel partout oĂč on allait. Il connaissais bien le pays, grĂące Ă  son mĂ©tier de reprĂ©sentant. Au dĂ©part j’adorais ça. Je voyais que nous ressemblions Ă©normĂ©ment et que la nourriture Ă©tait un « point de rencontre ». Quelques annĂ©es plus tard, je commençais Ă  changer mes habitudes alimentaires. Au dĂ©but c’était tout simplement par rapport au sport. Pour avoir le plus d’énergie que possible, je commençais Ă  dissocier mes aliments. 🍇

Je pense que c’est lĂ  oĂč l’ancrage de mon conflit interne face Ă  la nourriture se trouvait. Certes, il y avait cette sensation de trahison et rejet par rapport Ă  sa promesse quand j’étais petit. Mais lĂ , Ă  chaque visite la problĂ©matique se renforçait car il ne voyait pas ma transformation et par peur de le blesser ou de le dĂ©cevoir et ainsi perdre le peu d’affection que je recevais de lui, je n’ai pas su me faire entendre. 🙊

Est-ce qu’il le faisait par culpabilitĂ© ? Par affection ? Pour me faire plaisir ? Les trois ? Je ne sais pas. Tout ce dont je me souviens c’est qu’il continuait Ă  me narguer, Ă  jouer avec moi par le biais de la nourriture. Jusqu’à la fin de notre relation je n’ai pas su me positionner. Je me souviens encore d’ĂȘtre revenu des vacances avec 8 kilos de plus, en seulement deux semaines de temps. 🐗

Je voyais bien le problĂšme. Je savais mĂȘme le dire. Pas Ă  lui bien sĂ»r, il ne m’écoutait pas. Mais je n’ai jamais encore rĂ©ussi Ă  trouver ce positionnement qui me permettait de dire tranquillement « non merci » Ă  la nourriture, sans sentir cette tristesse d’exclusion liĂ©e Ă  mon histoire. 😱

Aujourd’hui, tout en douceur
 sans rien faire de particulier
 par le simple fait d’ĂȘtre avec des hommes doux, en conscience
 rĂ©pare des choses en moi. C’est subtil, je le sens uniquement au calme qui s’installe dans mon ventre au fur et Ă  mesure et Ă  la faim qui disparait. Et avec l’apparition de cette sensation dĂ©licieuse que je sens de plus en plus, je commence Ă  sentir aussi la possibilitĂ© de dire « non merci », sachant qu’en fin de compte je ne perdrais rien du tout. 💓

Mon pĂšre a toujours Ă©tĂ© sourd par rapport Ă  mes besoins. Il n’a jamais Ă©tĂ© lĂ  pour moi.  MĂȘme quand ma mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e. Les deux conflits dans les retraites passĂ©es Ă©taient avec des hommes rĂ©ellement sourds, physiquement. Et ce dernier temps je me retrouve rĂ©guliĂšrement avec des hommes sourds ou malentendants. Pas simple pour me faire entendre. 🗣

Attention, je n’accuse personne et je n’en veux Ă  personne. Ni Ă  mon pĂšre, ni Ă  ceux avec qui j’ai vĂ©cu des conflits ou encore les autres qui ne m’entendent pas
 C’est mon dĂ©fi. C’est Ă  moi d’oser m’approcher de qui je suis et de sortir de mes peurs. C’est Ă  moi de rester connectĂ© Ă  mon bien-ĂȘtre intĂ©rieur et Ă  mon envie ou besoin. C’est encore Ă  moi de savoir exprimer mon « non merci », malgrĂ© l’envie bien prĂ©sent en mĂȘme temps de rejoindre l’autre ou les autres. đŸ’ȘđŸŒ

Les circonstances sont idĂ©ales en ce moment ! Un ami qui aime partager son plaisir gourmand… mon besoin de me nourrir d’autre chose… mon corps qui ne ressent plus la faim
 mon trĂ©sor de bien-ĂȘtre dans le ventre. Le moment est venu d’affronter l’éventuel l’inconfort physique qui pourrait accompagner le « non merci ». Je commence aujourd’hui ! 😊 

DĂ©licieuse soirĂ©e Ă  tousÂ â€đŸ’›đŸ’šđŸ’™đŸ’œđŸ–€Â 

IMG_4348
Une carte que je tire souvent en ce moment !

3 commentaires sur « Just by knowing »

  1. « Don’t even think about it, just do it ! » 🙂
    Mélange de deux citations connues qui collent bien à tes propos.

    Je loue une chambre chez l’habitant depuis deux mois chez un couple proche de la retraite.
    Le mari a des appareils auditifs.
    J’ai dĂ©marrĂ© une nouvelle mission il y a un mois, chez un nouveau client.
    Le gars juste face Ă  moi dans le bureau s’appelle Alain, et il a aussi des appareils auditifs…

    Ma maniĂšre actuelle de me nourrir me convient bien.
    Je mange ce qui me fait envie, le matin et le midi.
    Et pas de repas le soir depuis un certain temps déjà.
    Et je n’ai jamais faim. Juste parfois une espĂšce d’envie de salĂ© ou de sucrĂ©.
    Mais quand j’interroge alors mon ventre, il me rĂ©pond : « je suis plein ! »
    La nourriture est Ă  mon sens une clĂ© extrĂȘmement importante.
    Je m’Ă©tais intĂ©ressĂ© au jeĂ»ne il y a quelques annĂ©es et j’avais suscitĂ© des rĂ©actions de peur autour de moi, puis j’avais fini par laisser tomber.
    J’y reviens aujourd’hui « grĂące » Ă  toi, merci.

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  2. Bonjour Michael,
    Clarissa Pinkola EstĂšs dit dans son livre: « Femmes qui courent avec les loups: « Il est trĂšs utile, si nous voulons approfondir notre relation avec la nature instinctuelle, de comprendre les histoires comme si nous Ă©tions Ă  l’intĂ©rieur et non comme si elles nous Ă©taient extĂ©rieures. C’est cette Ă©coute intĂ©rieure qui nous ouvre la porte de l’histoire;L’histoire racontĂ©e est perçue comme des vibrations qui, transformĂ©es en impulsions Ă©lectriques, parviennent au cerveau par l’intermĂ©diaire du nerf auditif. LĂ  les impulsions sont relayĂ©es et remontent Ă  la conscience ou bien, Ă  ce qu’on dit, Ă  l’Ăąme…selon l’attitude de celui qui Ă©coute…Autrefois, les dissecteurs disaient que le nerf auditif Ă©tait divisĂ© en trois sections au moins, qui s’enfonçaient dans le cerveau. Pour eux, en consĂ©quence, l’oreille est destinĂ©e Ă  entendre Ă  3 niveaux diffĂ©rents: le premier permettrait d’entendre les conversations terrestres, le deuxiĂšme de saisir l’apprentissage et l’art, et le troisiĂšme Ă©tait lĂ  pour que l’Ăąme elle-mĂȘme puisse du temps de son passage sur terre, entendre les conseils et acquĂ©rir un savoir.. » J’adore quand tu parles de malentendants car dans tes retraites j’ai dĂ©couvert que presque tous nous Ă©tions malentendants parce que nous avions peur de souffrir.. Pour ma part j’avais mis un globe de verre autour de mon coeur…GrĂące Ă  l’Ă©criture et Ă  mes crĂ©ations, j’ai cassĂ© cette bulle et lorsque je te lis j’Ă©coute les histoires qui t’appartiennent avec la voix de l’Ăąme et me rends compte que je ne suis pas seule Ă  chercher un chemin Ă  travers mes histoires que certains sourds appellent des fabulations…
    Belle journée à toi
    Mary.

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    1. Dans la CNV, Marshall Roosenberg lui parle de dĂ©velopper ses oreilles de girafe dans sa rencontre avec l’autre pour apprendre Ă  entendre ses besoins..J’ai Ă©tĂ© trĂšs Ă©mue en dĂ©couvrant le blog de l’apprenti girafe qui a travers des dessins explique ce long travail pour acquĂ©rir ces oreilles de girafe au milieu des oreilles de chacals…
      Bisous Ă  l’Achimiste

      Aimé par 1 personne

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