Laisser partir ~ Letting go

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Michael à Modi’in, Israël 🇮🇱 

En y réfléchissant… depuis toute ma vie, je vis au quotidien ce qui est le plus difficile pour moi depuis toujours… laisser partir les gens. Mes problèmes ont commencé le jour où j’ai quitté mon pays à l’âge de 5 ans. Sans pouvoir y faire quelque chose, j’ai dû laisser mon père, mon chien, mes amis, mon école et ma terre derrière moi.

Avec le temps, les émotions liées à la perte, la séparation et l’abandon sont devenus comme des couteaux qui coupaient directement dans mon coeur si sensible. Après la migration vers Amsterdam, j’ai eu environ 13 ans pour intégrer le shock et pour installer les vérités qui allaient être à la source de mes schémas répétitifs un peu plus tard. Je pense que j’ai dû essayer de me construire une carapace pour arriver à survivre dans ce monde si dur. Quand je pense à cette époque, c’est comme un rêve, comme l’histoire de quelqu’un d’autre.

Quand j’ai doublé à deux reprises mon bac, à la suite de ma première rupture et deux interventions chirurgicales, un scenario répétitif de perte, de séparation et d’abandon s’est mis en place. J’étais le plus âgé de l’école et même si je connaissais tous le monde, je n’avais plus vraiment de copains. Je me trouvais seul et passais mon temps chez le concierge… 

Ça s’est renforcé quand j’ai quitté l’appartement où je vivais avec ma mère pour aller vivre à l’Académie Militaire Royale. Loin de la maison et de mes repères rassurantes je me battais pour vivre dans un milieu plutôt hostile. J’avais l’impression de réussir à peu près… quand soudainement ma mère est décédée.

Sans entrer dans les détails de chaque histoire, ma vie a été marquée par des séparations déchirants successives sans cesse. J’ai passé en total à peu près 25 ans à me rétablir seulement de mes ruptures amoureuses. La dernière a été la plus longue et m’a pris 5 ans. A chaque fois je m’attachais beaucoup trop sans m’en rendre compte. Des lieux, des amis, des amours, des professions et des animaux que j’ai aimé ont défilé dans ma vie à une vitesse vertigineuse… et en sortaient souvent brusquement et douloureusement, en me laissant en ruine. 

Même dans mon métier d’accompagnant, j’ai dû apprendre à laisser partir les gens quand c’était le moment, ou quand ils en avaient simplement envie. En plus, régulièrement, je prenais au moment du départ le transfert négatif violant envers un parent en plein dans les gencives.

On pourrait croire qu’avec le temps, ça devenait plus simple… Que nenni ! Juste pendant une certaine période après mon expérience d’éveil c’était facile. Je baignait tout simplement dans la lumière. A part de ce moment précis, c’était tout le contraire. Je me rappelle encore de manière très précis de la douleur de chaque départ, de chaque séparation, de chaque perte, de chaque abandon, rejet, humiliation ou trahison injuste. Cette sensation de ne plus être aimé, d’être livré à moi-même et d’être obligé de déconstruire intérieurement la charge d’amour que je sentais pour la ou les personnes qui partaient, était terrible… surtout que je savais que pour les histoires d’amour la douleur allait durer des années…

En cheminant, j’ai beaucoup réparé et guéri… surtout grâce à la Fasciathérapie et la Kinésiologie. En revanche, même si les stages de Tantra ont réparé beaucoup d’aspects de ma vie intime, sur le plan du coeur, cette expérience a été un véritable coup de grâce. En peu de temps, j’ai accumulé trois séparations, dont les deux dernières ont été les pires de ma vie. Ça ma propulsait dans une fuite effrénée vers l’avant… qui s’avérait être en fin de compte une quête vers une guérison (quasi) totale.

Quand j’ai quitté mon petit appartement au Cannet pour accompagner des gens chez eux, j’ai rapidement vu ce qui se tramait pour moi. En passant de maison en maison, de famille en famille, de femme en femme et d’homme à homme, je vivais en permanence et obligatoirement le mécanisme de fusion et de dé-fusion. Ça a été énorme… et ça allait tellement vite que j’ai fini par m’habituer au phénomène et ainsi à la normalité des séparations, comme une personne « normale ».

C’est seulement depuis quelques années que je suis capable d’être seul, d’être uniquement avec moi et de me sentir bien ainsi. J’aurai pu entre temps m’engager à plusieurs reprises dans une nouvelle relation, mais je ne l’ai pas fait volontairement. Je n’étais pas encore prêt, je n’étais pas encore assez serein avec moi-m’aime et j’aurais certainement répété le même scénario encore une fois.

Depuis quelque temps, aussi bizarre que je puisse être et paraître aux yeux des autres, je suis enfin MOI. Du coup, je suis peut-être aussi enfin prêt pour une relation digne de ce nom. Aujourd’hui, c’est facile d’accueillir quelqu’un dans ma vie, de savourer le temps qu’il ou elle est là… tout en respectant son territoire… et de le/la laisser partir quand c’est le moment pour lui ou elle, en accompagnant gracieusement le mouvement.

Je joue à cela depuis aux moins une vingtaine d’années, mais c’est seulement depuis environ deux ans que j’y arrive vraiment… autant avec des amis, comme avec ceux que j’accompagne. Pas de résistance, pas de manipulation, pas de retenu… que sera sera… vivre et laisser vivre… c’est la VIE qui décide… moi, je ne fais que suivre… Et même s’il peut y avoir des personnes auxquelles je tiens vraiment et avec qui je pourrais m’imaginer une « suite », je laisse partir si ainsi est leur choix… Ça me touche, et c’est normal… mais ça ne me fait plus mal ! 

Je nous souhaite une autre délicieuse journée ∞❤️∞ 

Une jolie chanson pour le shabbat…

2 commentaires sur « Laisser partir ~ Letting go »

  1. Bonsoir Mickaël,
    Très belles paroles empreintes de tant de sincérité !
    Être bien, en équilibre soi avec soi !
    J’ai mis du temps aussi a y arriver… J’avais toujours besoin d’un fond sonore à la maison, illusion de présence… Et cela fait quelques années que je n’en n’ai plus besoin… Pas plus que des gens d’ailleurs, amies-is, enfants, petits enfants, compagnon, relations… ect… Frères, neveux, nièces… Etc…
    Je les vois, c’est bien, je ne les vois pas c’est bien aussi… Le temps passe…
    Plus jeune, je ne peux pas dire que j’ai souffert de voir un Amour de terminer… En fait, j’ai tellement souffert de l’abandon, du manque d’amour dans mon enfance, de ce drame entre le père de mes 2 filles et moi même, qu’après, c’était toujours moi qui faisait tout pour arriver à la rupture tellement j’étais terrorisée par ce bien être au quotidien qui se profilait… et cette fameuse carapace de protection impalpable et tellement présente qu’il est presque possible de la toucher… Et qui fait fuir l’autre, les autres…
    Beaucoup de regrets maintenant que je suis installée dans cette solitude sans fin qui n’en finit pas… Avec pourtant toujours tellement d’Amour à donner…
    Nostalgie quand tu nous tiens… Tu ne sais plus nous lâcher.
    Marie.

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