Du temps pour poser le décor

Allonnes (72), France 🇫🇷

C’est ma troisième jour de repos après la retraite de Noël. Je sens encore la fatigue et cette nuit j’ai dormi comme une masse. Il fait sombre dans le salon chez Nathalie, la télé assure un bruit de fond avec un programme de musique. Un des chats est couché sur une sorte de pouffe devant le feu qui anime la cheminée tel un magnifique écran de veille pour ordinateur. Dehors il fait gris, froid et humide et je suis très bien ici en tailleur sur le canapé avec vous et mon ordi sur les genoux. Ça m’étonnerai que je sorte aujourd’hui ! ❄

Je suis arrivé au bout de la partie visible de mon chemin et j’attends tranquillement ici à Allonnes que la suite de mon histoire se dessine devant mes pieds. Nous nous connaissons depuis tellement longtemps, Nathalie et moi, que je sais que je peux me restaurer ici aussi longtemps que j’en ai besoin. C’est moi qui a choisi de payer un loyer il y a quelques jours, pour ne pas avoir l’impression d’abuser de l’amitié qu’elle me porte. 💝

Patrick et Gwenaëlle, les organisateurs de la retraite, sont partis avec ma valise pour décorer la salle de retraite que l’on appelle souvent “le temple”. Il y aura une suite et d’autres retraites vont sûrement voir le jour. En même temps, doucement, le nombre de femmes que j’accompagne en individuel augmente aussi. J’ai juste à attendre que tout ça prend sa juste place. Du temps “lent” me permettant de voir venir les choses et d’éviter de me tromper de chemin. 🛣

Car intérieurement je suis partagé. J’ai vécu dans le passé 3 fois un burn-out, la saturation professionnelle. C’était quand j’étais encore prof d’aérobic et ça a laissé des traces qui sembles indélébiles et qui me protègent contre la répétition de ce que j’ai connu. Dès que c’est trop, je lâche et je recule. En plus, je n’ai plus vraiment besoin de travailler… J’ai fait mes preuves dans plusieurs domaines avec succès et ça me remplit et me suffit amplement. Je n’ai plus rien à prouver. 😌

Une partie de moi est fatigué de tout l’effort que j’ai pu fournir dans ma vie. Je me suis toujours donné à fond sans m’aménager. J’ai vécu chaque métier comme si c’était “le dernier”. Peu importe ce que je faisais, généralement j’avais une très très bonne réputation. Ça m’a toujours fait croire : “ça y est, j’ai trouvé ma voie”. Puis, à chaque fois, d’un coup, tout basculait et je me trouvais projeté dans une nouvelle aventure. 🤪

Une partie de moi en a assez, n’en peut plus, est saturé. Je n’ai ni la force, ni l’envie, ni le courage de me lancer encore une fois de la même manière dans une nouvelle histoire. En plus, ce dont je suis en train de devenir porteur me dépasse tellement que même si je voulais, je ne pourrais pas le faire de la même façon, juste par la force de ma volonté. 😅

Je me sens tout petit face à ce qui se dessine progressivement devant moi depuis un certain temps. Même de le faire avec un partenaire ne changera rien. Cette fatigue se laisse uniquement remplacer par l’enthousiasme quand je me sens porté. Quand je suis dans mon axe, avec l’action juste, la vitesse juste, l’attitude juste, la parole juste… je sens que la vie prend le relais et que je peux à nouveau déplacer des montagnes. Disons, dans ce cas ce n’est plus moi qui les déplace… 🏔

Si je peux continuer de cette manière, je veux bien… J’ai l’impression que je me prépare intérieurement pour ça. Que c’est pour cela que j’ai du temps en ce moment. Pour apprendre à mettre mon ego suffisamment de côté pour que ma propre résistance ne me fera pas mal. Il y a encore trop de décalage entre les moments où je suis “au service” et mon quotidien. Je constate par le miroir que j’ai encore davantage besoin de me laisser glisser dans une espèce de “simplicité absolue” dans ma vie de tous les jours. Que je crée davantage de place pour ce qui veut s’exprimer à travers de moi… et que je me calme, que je me tais… enfin. 🙊    

Je vous souhaite une belle journée de cocooning… 💖💗💞💓 


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4 commentaires sur « Du temps pour poser le décor »

  1. Sympa cette image que tu as choisie pour illustrer ton article.
    Elle m’encourage à poursuivre le voyage intérieur avec les plantes.

    Tout à l’heure en descendant la poubelle j’ai vu à quelques mètres de là un sac par terre.
    En un autre temps je me serais déplacé pour ramasser et jeter, pensant faire une bonne action.
    Mais là je me suis dit, je m’en fous, j’ai assez à m’occuper de mes propres déchets, sur tous les plans.

    Où se situe notre mémoire ancestrale ?
    À l’évidence dans notre propre corps physique qui porte les gênes de nos ancêtres.
    Ce corps fatigué de porter des mémoires ancestrales qui ne lui appartiennent pas.
    Porteur aussi de trésors enfouis, oubliés.

    Les plantes permettent d’atteindre cette mémoire corporelle, cet inconscient profond, pour accomplir ce double travail de libération de ce qui nous alourdit, et de découverte de nos trésors en attente de ressurgir après des siècles de sommeil dans les corps qui les ont véhiculés jusqu’à nous.

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  2. on se sent tous fatigués de ne pas être reconnu par ce qu’on donne et qu’on fait à fond,on se sent comme tu le dis « tout petit »,rien finalement,on a une impression de reculer car on est toujours à ce point de départ,reconstruire et construire…Parfois,on abandonne ce combat quotidien et on reste chez soi bien au chaud et là on se dit,voilà que je le reconnais car je vis pour moi…

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  3. En te lisant, je sens (pour moi) que le seul ‘service’ juste est d’être au service de Soi et de sa Joie. Tout le reste est poids.Toute voie est un poids si elle n’est pas Joie. Merci Michael pour ton partage

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