Taillefer (09), France đ«đ·
Je sais trĂšs bien dâoĂč je viens et oĂč je suis censĂ© aller. Je sais aussi trĂšs bien que jây vais rĂ©ellement. Câest tout ce que je dĂ©sire dans cette vie, vivre ce pourquoi je suis venu. La seule chose que je ne sais pas, câest par quel chemin je vais passer. MĂȘme si parfois je suis un vrai visionnaire, la plupart du temps les choses ne se passent vraiment pas selon mes attentes. đł
Certains Ă©vĂšnements sont faciles Ă prĂ©voir. Ils sont la suite logique de ce qui est en train de se passer. Câest un peu comme sur un Ă©cran radar. Je peux voir certaines choses, jusquâĂ une distance prĂ©cise ou un moment particulier⊠mais, arrivĂ© au bout dâune certaine limite, dĂ©passant le bord de lâĂ©cran, je ne vois plus rien. đ
Câest Ă mon avis Ă cause de ça que beaucoup dâentre nous ne changent pas leur situation. Il y a trop dâinconnu, trop dâimprĂ©visible, trop dâinsĂ©curitĂ© pour se mettre en chemin en toute confiance. Jâai appris Ă fonctionner autrement. Ce nâĂ©tait pas simple, ni confortable. Pour me dĂ©loger de mon confort, la vie a minĂ© le terrain oĂč je me trouvais bien installĂ©. đ
JâĂ©tais obligĂ© Ă me mettre en mouvement et jâai longtemps pensĂ© que jâallais malgrĂ© tout vers un objectif, un endroit fixe et dĂ©terminĂ© et que jâallais pouvoir mâinstaller dĂ©finitivement un jour Ă nouveau. Il m’a fallu du temps pour comprendre que la vie est un mouvement perpĂ©tuel et il m’a fallu encore plus de temps pour lâintĂ©grer et le vivre rĂ©ellement. Aujourdâhui je sens que si je cherche Ă stabiliser quoi que ce soit, Ă le rendre permanent, je tue la Vie-mĂȘme un petit peu par la mĂȘme occasion. đ
Ainsi, Ă chaque fois que je pensais que quelque chose pouvait devenir structurel dans ma vie, jâĂ©tais soudainement poussĂ© Ă suivre le mouvement du changement. Je pense Ă mes compagnes, mes mĂ©tiers, mes lieux dâhabitation, mes amitiĂ©s, etc⊠Rien ne restait en place. Ăa a Ă©tĂ© douloureux dans le passĂ©, avec ma blessure dâabandon bĂ©ante. Tout mâĂ©chappait⊠et quand en attendant je mây Ă©tais accrochĂ©, je vivais le changement qui sâimposait comme une vraie dĂ©chirure. âĄïžÂ
Jâai fini par mây habituer et aujourdâhui ma vie est en mouvement perpĂ©tuel. Il y a une expression qui dit Ă juste titre : âLa seule chose qui ne change pas, câest le changement lui-mĂȘmeâ. Jâai pensĂ© cette fois-ci que mon camion allait ĂȘtre ma maison pour un bon bout de temps. Les pannes successives mâont fait comprendre ces derniers temps quâil Ă©tait peut-ĂȘtre sage de ne plus me dĂ©placer trop loin. Et en effet, ça fait presque 3 mois que je suis dĂ©jĂ ici Ă Taillefer. đ„
Ma jambe et les souris ont Ă©tĂ© un enseignement prĂ©cieux ces derniers jours. La douleur dans ma jambe mâa fait comprendre Ă quel point jâaurais aimer rester encore et encore dans mon trou de souris. Je constate Ă quel point jâai toujours encore du mal Ă sortir de mon antre, Ă entrer Ă nouveau dans lâaction, de me mettre sur la scĂšne et Ă sortir de la discrĂ©tion⊠Câest normal, la vie-mĂȘme mâa poussĂ© avec tellement de force dans mon Ă©tat dâermite, que jâai fini par mây sentir bien. đłđŒââïž
Depuis que Julien est parti en vacances, il y a une dizaine de jours, je dors dans la grande salle, que jâai fini par appeler âmon loftâ. Il y a quelques jours, j’ai senti une petite difficultĂ© Ă avoir 2 lieux avec des affaires dispersĂ©es. En plus, je voyais bien que les souris Ă©taient contentes de mon absence et quâil fallait peut-ĂȘtre leur tenir tĂȘte. Alors, avant-hier, dans un Ă©lan spontanĂ© jâai tout remballĂ© et je suis retournĂ© dans ma chambre sur roues. Certes, jây Ă©tais bien⊠mais, avec les souris en co-habitation, jâai compris que pour sortir de mon trou de souris, il fallait que je sorte de mon camion. đ
En bravant ma timiditĂ© et ma peur de prendre trop de place, jâen ai parlĂ© Ă Eliane pendant notre tour matinal avec les poypoys. Il me semble quâelle Ă©tait contente, puisque ça fait un bout de temps dĂ©jĂ quâelle me propose de mâinstaller quelque part. Jâai pu prendre la petite yourte en bois qui me plait beaucoup et qui se trouve en face des collines, juste Ă cĂŽtĂ© des ruches et Ficus et en contrebas de la grande maison et la salle. đ
Alors, hier, au lieu dâĂ©crire jâai passĂ© ma journĂ©e Ă dĂ©faire une grande partie de la dĂ©co de mon camion, Ă le vider et Ă mâinstaller dans ma nouvelle chambre. A la fin de la journĂ©e câĂ©tait devenu un joli petit temple et toutes mes affaires ont trouvĂ© une place. Le camion est posĂ© dans le hangar habituel et a repris son rĂŽle de simple voiture de transport. Dâailleurs, il nây a plus de souris et ma jambe ne me fait plus mal. đÂ
Je ne sais pas exactement pourquoi tout ce mouvement, car ça dĂ©passe mon Ă©cran de radar, mais jâai simplement suivi les signes. Je sais que si je ne pose pas le pas que la vie me propose de faire, je ne pourrai pas voir le pas suivant, ni celui dâaprĂšs. Alors, un pas Ă la fois⊠mĂȘme si je ne sais pas oĂč ça va me mener. Je verrai bien⊠je le vis comme un touriste qui se fait promener. đŁ
Alors moi qui Ă©tais parti pour vivre de maniĂšre itinĂ©rante dans mon camion pendant encore un petit bout de temps, je me trouve dans une chambre de rĂȘve en plein milieu de la nature, entourĂ© dâanimaux⊠et je mây sens super-bien. Quel cadeau⊠Merci Eliane, merci la Vie ! Je mâapproche doucement mais visiblement de la terre. Je mâapproche en mĂȘme temps du lien privilĂ©giĂ© quâelle me permet dâavoir avec la source. đ§
Pour lâinstant je nourris les poneys, ou jâaide Ă le faire, et je mets du bois dans le chauffage. Mais dans le temps qui vient, jâespĂšre aller petit Ă petit un peu plus loin. Couper du bois, manipuler peut-ĂȘtre le tracteur pour dĂ©placer des choses ou travailler la terre, aider Ă la rĂ©colte. Eliane mâest une source de connaissance trĂšs apprĂ©ciĂ©e et jâapprends petit Ă petit comment vivre dans ce monde nouveau pour moi. Si mon corps tient le coup, je vais finir par devenir un vrai fermier. đ Â
Merveilleuse journĂ©e Ă tous â€ïžđđđđđ€Â
Excellent !
Je suis trĂšs envieux de ta nouvelle demeure !
Je rĂȘve de vivre dans ce type d’habitation, et dans ce genre de lieu.
Je fais réguliÚrement part à ma chérie de mon désir de vie en yourte.
Prochaine Ă©tape de notre aventure je l’espĂšre !
Profiter d’une vie simple et paisible, au contact de la nature, avec ma belle et ma petite Flamelle, waouh !
En attendant, je remercie Dieu pour toutes les belles choses qu’il me donne de vivre. Je me sens aimĂ©.
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Magnifique âșïž
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L’oiseau a fait son nid. TrĂšs joli.
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Merci âșïž
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On voyage autour du monde Ă la recherche de quelque chose et on rentre chez soi pour le trouver – George Moore (ça te parle?)
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En ce dĂ©but dâannĂ©e 2015, nous vous proposons 4 citations orientales qui peuvent paraĂźtre au premier abord absurdes⊠Elles cachent pourtant un sens profond. Ces citations proviennent du « Zen », une branche du bouddhisme apparue en Chine au 6Ăšme siĂšcle, qui insiste sur lâimportance de lâintrospection mĂ©ditative. On peut en tirer quelques enseignements utiles Ă notre Ăšre moderne oĂč tout va trop viteâŠ
1 « Avant lâillumination, coupe du bois, transporte de lâeau. AprĂšs lâillumination, coupe du bois, transporte de lâeau. »
« Mais que vais-je faire aprĂšs ? » Beaucoup se sentent perdus sans projet Ă succĂ©der au prĂ©cĂ©dent. Dans la vie, nous avons pourtant besoin de faire les mĂȘmes choses basiques pour avancer. Ainsi, mĂȘme si nous atteignons un grand objectif, il ne faut pas lĂącher prise avec les choses du quotidien.
Il y a une seconde citation « zen » qui Ă©nonce que la façon dont une personne fait une chose est la façon dont elle fait tout. Si vous ne pouvez pas assumer les tĂąches simples du mieux que vous le pouvez, comment pourriez-vous conquĂ©rir les grandes choses ? Pour mieux comprendre le sens de cette citation, voici un extrait du livre dâOsho « Etre en pleine conscience » :
UN MAĂTRE ZEN PRENAIT DE LâEAU DANS UN PUITS QUAND UN VISITEUR QUI AVAIT FAIT UN LONG VOYAGE LUI DEMANDA, « OĂ PUIS-JE TROUVER LE MAĂTRE DE CE MONASTĂRE ? » IL PENSAIT QUE CET HOMME QUI PRENAIT DE LâEAU AU PUITS NâĂTAIT QUâUN SERVITEUR, UN BOUDDHA NE FERAIT PAS CELA, UN BOUDDHA NE NETTOIE PAS LE PARQUET !
LE MAĂTRE ĂCLATA DE RIRE ET DIT, « JE SUIS LA PERSONNE QUE VOUS CHERCHEZ. »
LâADMIRATEUR NE POUVAIT PAS Y CROIRE. « JâAI BEAUCOUP ENTENDU PARLER DE VOUS, MAIS JE NE PEUX PAS CONCEVOIR QUE CâEST VOUS QUI ALLEZ CHERCHER LâEAU AU PUITS. »
LE MAĂTRE RĂPONDIT, « MAIS, CâEST CE QUE JE FAISAIS AVANT LâILLUMINATION. TRANSPORTER LâEAU, COUPER DU BOIS, CâEST CE QUE JâAI TOUJOURS FAIT ET CâEST POURQUOI JE CONTINUE. JE SAIS BIEN FAIRE CE TRAVAIL. VENEZ AVEC MOI, JE VAIS ALLER MAINTENANT COUPER DU BOIS, VENEZ ME REGARDER ! » « QUELLE EST ALORS LA DIFFĂRENCE ? AVANT LâILLUMINATION, VOUS FAISIEZ CES DEUX TĂCHES, APRĂS LâILLUMINATION, VOUS FAITES ENCORE LES DEUX MĂMES CHOSES. QUâEST-CE QUI A CHANGĂ ?
LE MAĂTRE RIAIT. « LA DIFFĂRENCE EST Ă LâINTĂRIEUR. AVANT, JE FAISAIS LES CHOSES DANS UN ĂTAT DE SOMMEIL. MAINTENANT, JE LES FAIS AVEC CONSCIENCE, CâEST LA SEULE DIFFĂRENCE. LES ACTIVITĂS SONT LES MĂMES MAIS JE NE SUIS PAS LE MĂME. LE MONDE EST LE MĂME, MAIS JE NE SUIS PAS LE MĂME. ET PARCE QUE JE NE SUIS PLUS LE MĂME, POUR MOI, LE MONDE AUSSI NâEST PLUS LE MĂME. (SOURCE)
Faites votre travail, faites-le bien, et quand vous trouvez le succĂšs, le faire Ă nouveau.
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âșïž
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je ne suis pas itinĂ©rante…. le lieu dans lequel je rĂ©side depuis 30 ans m’a gardĂ©e…. comme gardienne…. c’est beaucoup plus petit que Taillefer (2 ha)… il y a du bois Ă couper pour alimenter les poeles, et, si l’eau coule aux robinets, l’eau de la source court Ă la riviĂšre…ce qui demande de l’entretien!… et, comme « Candide », je cultive mon jardin.
je fais maintenant ces choses avec plus de conscience, et…. beaucoup plus de joie !!!!
Pour moi aussi, la Vie dĂ©cide, me conduit, m’emmĂšne (dans ce voyage sĂ©dentaire) avec impermanence et imprĂ©dictibilitĂ©…. Ce lieu, et moi, nous nous transformons, Ă©voluons ensemble, en confiance, en puissance….
Merci, merci, merci…pour tout celĂ , pour vos mots, vos phrases, les partages….les doutes….
Merci Ă la « super » lune de ce soir, et Ă tous les troubles, fatigues et remaniements qui l’accompagnent depuis quelques jours ….
et…. un proverbe chinois (?) : « si tu crains plus le changement que le malheur, comment Ă©viter le
malheur ? » (ça doit ĂȘtre mal traduit, ce mot : malheur…)
laura skywalker
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Merci Laura âșïž
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