L’inconfort face à l’inconnu

Les Anses-d’Arlet (97), Martinique 🇲🇶

Depuis que j’ai vu la jolie camionnette d’Alain à Castres, j’y pense. Je dirais même que c’est la chose à laquelle je pense le plus en ce moment. J’ai l’impression qu’un choix important s’impose à moi. Continuer à pied ou acheter une camionnette. 🚚

Le vide continu à se propager autour de moi. Des amis qui s’éloignent, les invitations qui diminuent, les accompagnements qui se font de plus en plus rare. Si au départ de mon itinérance j’avais mon agenda plein au moins deux mois d’avance, aujourd’hui l’inconnu m’attend à peine à quelques jours d’ici. 📆

Ne me méprenez pas. Ma démarche est consciente et volontaire. Je vois bien qu’au fur et à mesure que je deviens « le vrai Michael », je passe simplement par la phase où tout ceux qui aimaient « le faux » doivent quitter la scène. C’est inévitable… et sain même, de mon point de vue. 😎

Je me rends compte que j’aime ce processus de purification, de simplification. C’est comme si en devenant d’une certaine manière progressivement inexistant, je reviens en même temps à une vie plus vraie au fond de moi. Certes, ce n’est pas toujours confortable de ne pas savoir ce qui va se passer à l’avance… mais, en contre-partie, qu’est-ce que je me sens vivant. 🌋

C’est comme si je retrouvais dans mes sensations « un vieil ami » que j’avais oublié. Il s’appellerait « Surprise », « Spontanéité » ou simplement « Naturel ». En le revoyant, je me rends même compte que c’était en réalité mon meilleur ami et que j’avais oublié à quel point je l’aimais. Maintenant, en le retrouvant, je réalise ô combien je me suis éloigné de lui… et de mon vrai moi. Je ne sais même plus comment vivre avec eux… 👨‍❤️‍👨

J’apprends à vivre de plus en plus « le moment présent » et « l’imprévu »… et en ce moment les deux pointent leur nez de manière incontournable et ce n’est pas tout à fait confortable. Comment faire ? C’est simple, créer des problèmes là où il n’y en a pas ! Et détourner de cette manière mon attention vers ce que je connais. Plus confortable certes, mais plus fade aussi. 😝

Alors, je me suis mis en tête que peut-être le moment serait venu de changer quelque chose dans ma manière de vivre. Une partie de moi rêve de s’installer dans un Renault Traffic aménagé. Je peux me permettre l’achat et j’arrive même à m’imaginer dans l’arrière de mon fourgon à contempler des lacs, des rivières, des montagnes et d’autres paysages magnifiques. 🦀

Je serais tranquille… avec un toit sur la tête. Mon toit… Plus de questions à me poser pour le gîte ! Et selon mes calcules, je pourrais tenir longtemps ainsi, voyageant de merveille en merveille sur la terre ferme. L’Asie, l’Afrique, l’Europe… tout ça à portée de main. Encore plus libre… et autonome en plus, par dessus tout. 🌎

Pourtant je doute, car en choisissant une camionnette comme moyen de transport et lieu de vie, j’ai aussi l’impression que je m’installe dans un confort que j’ai déjà connu et qui m’empêcherait d’aller jusqu’au bout de mon rêve et de trouver ou créer la famille, ma famille… intérieure ou extérieure… petite ou grande.  👨‍👨‍👧‍👧👩‍👩‍👧‍👦

A pied, je suis obligé de rencontrer des gens. Je suis entouré sans cesse, dans la rue, quand je marche, en blablacar, dans des gares et les trains, dans les aéroports et les avions, quand je suis en visite chez des gens… Je suis dans ce monde, tout le temps. Avec une camionnette, il me semble logique que je serais plus à l’écart des choses. Quelque part ça ressemble pour moi actuellement à une fuite. Comme si j’arrêtais ce processus où j’ose me montrer de plus en plus comme je suis véritablement… 👣

Je suis capable de me lancer dans une aventure nouvelle et continuer sur les routes à quatre roues. Mais j’ai vraiment l’impression que l’histoire que je vis en ce moment n’est pas terminée encore. Alors, comment faire ??? Suivre mon envie du moment ou continuer sur mon élan actuel ??? 🤔

Mon ego n’aime pas l’inconfort. Il cherche des solutions partout dès que quelque chose ne va pas. C’est logique donc, que je pense à me réfugier dans une camionnette. Mon être profond, mon vrai Michael, ne cherche qu’à vivre sa quête aussi honnête et intègre qu’il en est capable. L’inconfort ne lui fait pas peur. 🌪

Le hic est de savoir « qui » en moi me parle et « quelle partie » de moi écoute. Mon ego est malin même si mon « petit Michael » est de moins en moins dupe. Entre « lâcher prise » et « fuir » il n’y a pas grande différence, ni au niveau du ressenti, ni au niveau de l’application. Et je n’ai pas envie de fuir. Je l’ai assez fait… 😣

Au contraire, j’ai envie de plonger dedans, dans la Vie, encore et encore. De plus en plus profondément. Il y a encore tellement de choses que j’ai envie de sentir, de vivre, de voir. J’ai 60 ans et ma vie vient à peine de commencer. Pas question de prendre le risque et d’éteindre l’étincelle qui a eu besoin de tant d’années pour s’allumer. 🔥

Alors, je fais comme d’habitude au moment des grands doutes : J’écoute encore plus attentivement les signes… J’attends et regarde ce qui se passe spontanément au fur et à mesure que le temps avance…  Et j’évite de prendre des décisions engageantes. Tant que je ne sais pas quoi faire et où aller, j’attends ! 😇

Et justement, le miroir le plus important du moment est : « apprendre à faire le chat ». Ici à Morne Bigot, en Martinique, chez Sébastien, c’est notre passe-temps favori. Nous apprenons ensemble. Faire le « chat-l’homme », comme j’aime bien le dire pour faire un petit jeu de mots. Nous sommes en train de devenir des « maîtres-chat ». 🐈

Faire le chat… ne rien faire, en fait. Savoir, comme un chat, chat-vourer « ce qui est ». Dormir, partager des caresses, jouer, se promener… une vie de rêve quoi ! Je savais le faire, quand j’étais tout petit. Aujourd’hui je re-apprends et j’y arrive à nouveau tout doucement, tout doucement. 😻

Quelque chose me dit que cet apprentissage est tellement important, que je ne peux pas vraiment passer à la case suivante, peu importe lequel, tant que je ne maitrise pas un minimum cet art de contemplation et d’innocence. D’ailleurs, un chat, ça ne bouge pas inutilement à mon avis. Et quand il n’a rien à faire, il dort, se lave ou observe son entourage. Surtout, je ne pense pas qu’un chat va créer des problèmes là où il n’y en a pas, juste pour s’occuper ? 😅

Déjà en écrivant tout ça, les choses s’éclaircissent en moi, comme d’habitude. C’est une des raisons pourquoi j’aime aujourd’hui écrire. Alors, j’affronterai mon inconfort face à l’inconnu et je resterai dans mon état de chat, sans me chercher des problèmes ou des choix à prendre. Jusqu’à ce que l’évidence même me montre le contraire.📝

Ce jeudi je pars à Amsterdam, en passant par Paris… Ensuite je passerai quelque semaines avec un ami près de Toulouse. Je viens tout juste de recevoir son invitation. Ca me fait beaucoup de bien d’être avec des hommes, mes pairs. Je vois le résultat par la suite quand je rencontre des partenaires-femmes. 🙃

Bien évidemment, il ne s’agit dans le fond pas de ce que je vais faire ou avoir. Il s’agit avant-tout d’améliorer au quotidien la version de « ce que je suis » et de faire émerger de plus en plus « qui je suis vraiment ». De vivre la re-connexion avec mon masculin et féminin et créer ce mariage à l’intérieur de moi. Ce qui se passe dans mon quotidien à l’extérieur, ne sont que des circonstances me permettant d’avancer sur ce chemin-là. 🛤

Ce sont donc bien évidemment pas les choix proprement dit qui importent, mais « qui » en moi oeuvre. Si c’est mon ego avec ses peurs plus ou moins cachées, je resterais dans ces peurs plus ou moins inconscientes, puis les mêmes défis se répéteront encore et encore. Si c’est l’Etre en moi qui fait, si c’est l’Amour qui oeuvre… alors, je peux passer au niveau suivant dans ce magnifique jeu de la Vie. 🌻

Dans ce cas précis, mon ego semble chercher à choisir, à décider, à trancher… Il cherche à s’occuper pour sortir de l’inconfort du farniente. Il a spécialement pour ça créé un choix pour s’occuper. Peut-être l’invitation serait justement de ne plus réfléchir du tout et laisser en tout simplicité une espace de « toutes les possibles » ouverte ? Puis faire comme le chat pour qui chaque instant correspond un état d’être à vivre et pour qui les choix deviennent des actions simples, à force d’attendre et de laisser faire ? 😻

De toutes les manières, comment aller vers l’inconnue si je fonctionne à partir des habitudes ou des réflexes conditionnées ? Il semble qu’il s’agit donc de ne plus choisir, de pas créer et m’occuper des faux problèmes, puis de vivre en toute simplicité l’éventuel inconfort face à l’imprévisible et de me laisser porter par le courant de la vie vers ce lieu, également inconnu, qui semble m’attendre. 💓

Belle journée à tous 🌻☀️💛

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8 commentaires sur « L’inconfort face à l’inconnu »

  1. Bonjour mickael he bien voila c est exactement ce que je vis aujourdhui cette impression de vide qui a la fois me ramène à l être essentiel que je suis. Pour autant les constats que je fais me sont encore douloureux. Je suis on chemin et suis convaincue que la vie m attend la bas.
    A tres vite
    Valerie

    Aimé par 1 personne

  2. Bonsoir Michaël,

    J’ai pensé aussi à la camionnette « Scoubidou » aménagée 🙂
    ça donne beaucoup de liberté de mouvement.
    Et puis ça fait un « chez soi ».
    ça me parait important d’avoir un « chez soi ».

    ça fait des années que je suis devenu nomade pour le boulot.
    Je voyage au gré des missions proposées par ma société : 1 an à Marseille, 8 mois à Nantes, 3 mois à Guyancourt, et ces 6 derniers mois à Brest.
    Le bon côté est que ça me fait découvrir des lieux et rencontrer des gens que je n’aurais jamais rencontré si j’étais resté sédentaire.
    Le côté moins sympa est de ne plus vraiment avoir de « chez moi » car je vais de meublé en meublé.

    Ces dernières semaines, je ressens le désir de me poser de nouveau quelque part.
    Je scrute les annonces immobilières du Bon Coin pour faire surgir des idées.
    La dernière en date serait d’économiser pour acheter en 2018 un chalet en bois (avec poêle à bois) en Dordogne sur un bout de terrain.
    Se fixer de nouveau ou aller plus loin encore dans la mobilité, telle est peut-être la question.

    Peut-être anecdotique, mais j’ai signé aujourd’hui l’avenant à mon contrat de travail pour passer à 80%, et ne plus travailler « que » 4 jours par semaine (je termine désormais ma semaine le jeudi soir).
    Intérieurement ça me perturbe, c’est source de peur et de joie. Peur liée à la baisse du salaire (bien qu’il reste confortable et donc j’ai un peu honte). Joie de donner factuellement un peu plus de valeur à la vie qu’à la sécurité financière.

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  3. Quel courage Michaël !
    Je continue à lire attentivement tes partages .Au cours d’un entretien , tu me parlais de la zone de confort qui peut geler toute en vie ! Maintenant , je réalise un peu mieux .Ce qui m’encourage tout de même ce que la vie peut commencer à 60 ans .Nous avons presque le même âge … Et le partage avec les pairs , pas toujours si évident ! Continue à prendre soin de toi !
    Gérard

    Aimé par 1 personne

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