LâHoumeau (17), France đ«đ·
Dans mes souvenirs, jâai dĂ» avoir environ 16 ans quand je me suis fermĂ© pour la premiĂšre fois. Ce mĂ©canisme de protection, de dĂ©fense et de punition est restĂ© en place durant une trĂšs grande partie de ma vie. LâĂ©tat dans lequel je me trouvais Ă©tait aussi difficile pour mon entourage que pour moi. Avec le recul et mon expĂ©rience dâaujourdâhui je comprends trĂšs bien ce qui sâest passĂ©. đ
Ăa a commencĂ© pendant que je faisais de lâhumour avec ma mĂšre dans le couloir de notre appartement Ă Amsterdam. Mes plaisanteries Ă©taient de moins en moins drĂŽles et je mâemmenais progressivement dans un Ă©tat hystĂ©rique sans plus rĂ©ussir Ă mâarrĂȘter. Quand elle mâa sĂ©vĂšrement sommĂ© de cesser, je me suis enfermĂ© Ă lâintĂ©rieur de moi pendant aux moins 3 mois. Avec dâautres gens jâĂ©tais quasiment normal, mais avec elle jâĂ©tais complĂštement bloquĂ©. Je ne la regardais pas et je ne lui parlais pas. đ
Je me sentais injustement rejetĂ© et je fuyais de maniĂšre rigide Ă lâintĂ©rieur de moi. En mĂȘme temps jâavais honte et je me sentais coupable dâavoir dĂ©passĂ© les bornes avec mon comportement excessif. Comme un autiste, je me protĂ©geais dâelle avec une attitude accusatrice et je la punissais de mâavoir brimĂ© et fait mal. Mon Ă©tat intĂ©rieur pouvait se comparer Ă la mĂąchoire dâun pitbull qui, une fois serrĂ©e, est quasiment impossible de dĂ©-serrer. Il m’a fallu longtemps pour que je me dĂ©tende, que je fonde tout doucement et que je mâouvre Ă nouveau. đ
Pendant la pĂ©riode de ma scolaritĂ© ça pouvait mâarriver plusieurs fois par an. CâĂ©tait pĂ©nible pour celui qui Ă©tait concernĂ©, mais câĂ©tait encore plus pĂ©nible pour moi, car je mâexcluais tout seul de la vie de lâautre ou des autres. Je peux encore sentir ce mĂ©lange de solitude, de honte, de tristesse, dâindignation et surtout de colĂšre Ă lâintĂ©rieur de moi. CâĂ©tait comme un cyclone avec des Ă©clairs et de lâorage violents⊠et une partie de moi voulais disparaitre Ă jamais. đÂ
Avec le temps ça sâest tassĂ©. Je pense que câest liĂ© Ă ma quĂȘte intĂ©rieure. Aujourdâhui, je comprends mieux comment jâai pu me sentir oppressĂ© et comprimĂ© par mon Ă©ducation Ă ce point. Je vois bien que lâhumour du dĂ©part nâĂ©tait quâune petite soupape qui faisait Ă©chapper un peu de la pression Ă©norme que je vivais inconsciemment Ă lâintĂ©rieur de moi. Mes crises Ă©taient comme des signaux de dĂ©tresse, mais personne les entendaient. A chaque fois jâai fini par retourner docilement dans ma camisole psychologique et comportementale, pensant que câĂ©tait moi qui avait un problĂšme. đ€Â
Oui, bien Ă©videmment câĂ©tait moi. JâĂ©tais complĂštement dĂ©connectĂ© de mon Ă©tat naturel dâenfant. Quand jây pense, nous passons les annĂ©es les plus importantes de notre vie Ă nous faire laver le cerveau, au lieu de jouer⊠et dâapprendre en jouant et en imitant. Avec les annĂ©es le phĂ©nomĂšne sâest de plus en plus espacĂ© et estompĂ©. Câest devenu plus lĂ©ger, plus discret et un peu plus facile Ă vivre. Je pense que le mĂ©canisme sâest dĂ©finitivement arrĂȘtĂ© au cours de ma derniĂšre relation, il y 5 ans environ. Câest avec et grĂące Ă ma derniĂšre compagne que jâai osĂ© commencer Ă quitter ma camisole. Malheureusement ça mâa coutĂ© ma relation avec elle, car jâai vĂ©cu plusieurs colĂšres incontrĂŽlables qui ont dĂ» ĂȘtre trĂšs violentes. đ
La boite de Pandore sâĂ©tait ouverte et elle ne sâest plus fermĂ©e par la suite. Câest lâĂ©poque oĂč jâai enfin appris Ă savoir ce que je voulais, Ă me positionner et Ă habiter mon territoire. Ăa explique pourquoi encore aujourdâhui je peux ĂȘtre si virulent quand quelquâun cherche Ă me brimer dans ma libre expression. Les crises du passĂ© mâont permis de voir quâil y avait un grave problĂšme⊠lâobstruction de la libertĂ© de penser et de vivre selon un mode depuis longtemps rĂ©primĂ©. La beautĂ© derriĂšre tout ça câest que dans ce sens aussi, le naturel revient toujours au galop. La question est plutĂŽt : âCombien de temps faut-il encore avant que tout le monde fasse exploser sa camisole ?â. đ€
Du coup, quand je rencontre quelquâun qui se trouve bloquĂ© ainsi, jâai la facilitĂ© de savoir comment le sortir de son mutisme. Câest dĂ©jĂ arrivĂ© Ă plusieurs reprises dans ma vie. Je connais les mots, les gestes et lâattitude dont ils ont besoin pour se dĂ©tendre et revenir au normal. Quand jâaccompagne un couple ça fait carrĂ©ment partie du processus⊠comment ĂȘtre face Ă son partenaire et lâaider Ă sortir de sa colĂšre, sa fermeture et les Ă©motions qui le bloquent. âșïž Â
Câest mon miroir du jour qui a ramenĂ© ces souvenirs Ă la surface. Ma solution de lâĂ©poque Ă©tait la plus simple face Ă ceux qui mâentouraient et par qui je me sentais brimé⊠me fermer. Je ne savais pas quâil y avaient dâautres solutions. Il y avaient beaucoup d’endroits oĂč je pensais que je nâavais pas le choix. Je ne savais pas que je pouvais faire des demandes, donner mes prĂ©fĂ©rences ou mĂȘme refuser. Aujourdâhui je sais comment faire, et câest trĂšs simple en rĂ©alitĂ©. Mais, jâai beaucoup plus de libertĂ© quâun enfant. Je nâai pas la rĂ©sistance dâun parent qui pense bien faire en face de moi. Il me reste juste les impositions de la sociĂ©tĂ© et de lâadministration du pays⊠dont aujourdâhui je me fous royalement. đ
Je comprends trĂšs bien quâil y a tant dâenfants dissidents, hyperactifs, autistes, bipolaires, ou avec dâautres formes de dĂ©fenses contre lâintrusion parentale, Ă©ducatives ou sociĂ©taire. La destruction du naturel que la sociĂ©tĂ© impose Ă travers les parents et les Ă©ducateurs est Ă©norme. Si je ne me positionne pas et que je ne dĂ©fends pas mon territoire, je suis automatiquement emportĂ© par le courant le plus grand. Si moi je ne prends pas ma vie en main, il y a bien quelquâun dâautre qui le fera Ă ma place⊠et ça risque de ne pas me plaire. AprĂšs je rĂąle, je critique, je juge et jâaccuse⊠đ
Câest ça que mon miroir du jour me montre. Certes, parfois je nâai pas vraiment le choix, mais la plupart du temps je me dois dâĂȘtre responsable de ma vie et de prendre les rĂȘnes en main. Je me dois dâĂȘtre clair et de demander ce dont jâai envie. Je dois exprimer mes prĂ©fĂ©rences et oser faire des demandes risquĂ©es. Bien Ă©videmment, sans charger lâautre⊠Mais si je reste dans lâattente, espĂ©rant que les autres vont deviner mes besoins, je peux toujours courir. Câest Ă moi de prendre le devant et de suivre mes Ă©lans, de prendre des initiatives⊠dâĂȘtre spontanĂ©, cash et transparent⊠de ne pas attendre et dâĂ©couter mon enfant intĂ©rieur simple, amoureux et innocent. Câest vrai, câest un risque, mais au pire jâentendrai un NON. Mais⊠il se peut trĂšs bien aussi que ce sera un OUI ! đ
Merveilleuse journĂ©e Ă tous â€ïžđ§Ąđđđđđ€Â
Ton miroir de ce jour me permet de mieux comprendre encore ce que vivait ma derniĂšre compagne, sa souffrance intĂ©rieure et pourquoi elle agissait de la mĂȘme maniĂšre que tu Ă©voques.
Je n’avais pas les outils et pas toujours la comprĂ©hension nĂ©cessaire pour l’aider Ă s’extirper de son « chaos » intĂ©rieur, c’Ă©tait ses mots.
Merci Michael, je suis trĂšs touchĂ© par ce que tu nous livre aujourd’hui.
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Avec joie Daniel… La suite demain… Douce journĂ©e Ă toi âșïž
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Merci pour ton partage đ tes mots rĂ©sonnent en moi et je sens que je dois aller dans cette direction, laisser mon enfant intĂ©rieur s’exprimer pleinement … Oser ma spontanĂ©itĂ©, ma folie, ma simplicitĂ© âš me laisser jouer, rire, danser et faire des choses qui sortent du cadre ! đșđđ
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Merci pour ton partage Roxane đ
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ouah Michael, ton écrit du jour, me parle me parle tout en me rassurant
Ce matin j’ai fait un tirage avec la voie des papillons je suis tombĂ©e sur Aime sans manipuler et cette carte dans un premier temps m’a apportĂ©e un grand malaise puis j’ai posĂ© mes ressentis et j’ai lu sa signification elle comportait cette phrase qui vient faire Ă©cho a ton Ă©crit alors obligĂ©e de te le partager
« dis simplement je prends conscience que tu ne peux pas rĂ©pondre Ă ce besoin que j’ia et c’est difficile pour moi de l’accepter car j’ai longtemps pensĂ© qu’on devait dire oui aux personnes qu’on aime. je souhaite transformer cette croyance pour que notre relation nous offre un espace mutuel de libertĂ© tu choisis ainsi par ces mots d’aimer sans manipuler »
voilà la phrase qui me relie a ton écrit belle fin de journée Michael NAMASTE
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Belle fin de journĂ©e Ă toi aussi Florence âșïž
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Merci Michael, ton histoire est la mienne, tu as juste beaucoup plus avancĂ© que moi, la peur du Non est sans doute encore trop envahissante chez moi… je vais m’inspirer de tous ces mots qui rĂ©sonnent comme une supplique et Oser, oser exprimer mes besoins, mes dĂ©sirs, mes attentes, oser me « casser la gueule » et affronter la rĂ©alitĂ© ! Merci, je t’embrasse,
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Yes mon frĂšre… et la suite se trouve dans mon article d’aujourd’hui… đ
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