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Netanya, Israël
Je n’ai jamais encore vécu ce que je vis actuellement. Même si je pourrais dire cela de chaque phase que j’ai traversé dans ma vie, ce qui se passe pour moi ces derniers temps est vraiment déroutant. D’une part, je me sens profondément Libre et en Paix… de l’autre, toute ma vie semble suspendu à un fil invisible qui pourrait se rompre à chaque instant. D’un côté, je suis fidèlement des signes, subtils et palpables pour moi mais invisibles pour l’oeil non-entrainé, et je me vois me transformer intérieurement… de l’autre, il n’y a presque pas de mouvement dans mon quotidien, je ne bouge pas, je ne fais rien et de l’extérieur ça peut sembler être la fin de mon histoire.
Ça fait tellement longtemps que je travaille sur moi, que j’oeuvre ardemment pour retrouver mon état naturel et originel. J’aspire tellement à me fondre avec la Source. Je me connais uniquement ainsi maintenant, en quête et en cheminement perpétuel… et je suis peut-être ainsi à l’image du juif errant. Je me sens comme un guerrier de lumière qui tous les jours se dégage un peu plus de l’ombre dans lequel le conditionnement de ses éducateurs l’ont plongé.
J’ai 64 ans et malgré tout ce que j’ai déjà découvert sur moi… sur ce que je suis vraiment, d’où je viens, mon histoire, vers où je vais, mes particularités, quelle est ma place, ma raison d’être… presque tous les jours je découvre encore quelque chose de nouveau. Chaque nouveau détail me permet de compléter au fur et à mesure que j’avance le puzzle de ma vie, qui, comme une carte de trésor, me place, avec ma quête, à un endroit très précis de mon histoire. Le défi à chaque instant, bien évidemment, est de ne pas attendre demain, mais de savourer l’instant.
Un autre défi, plus difficile, surtout avec l’âge, est de rester enseignable et de ne pas figer ce que j’ai appris en chemin. Le mots et l’attitude qui correspondent à « peut-être » et à « je ne sais pas », assurent l’ouverture et l’apprentissage dont j’ai besoin pour avancer. Les mots et l’attitude qui correspondent à « je sais déjà », « j’ai déjà fait » ou « ça ne s’applique pas à moi », ferment les portes et assurent une sclérose qui va avec un vieillissement avant l’âge. Je ne vous parle même pas de l’effet que font « je ne sais pas », « c’est trop dur », « je suis coincé » ou « je n’arrive pas »… Ces expressions expriment carrément l’échec et provoquent pour moi carrément une mort prématuré…
La petite personne que je suis peut parfois désespérer dans sa situation. C’est normal… ce que je vis est nouveau, mon étape est plus difficile que la précédente, le niveau que j’explore est plus engageant… et il n’a pas de guide ou de maitre pour me rassurer. Après un voyage de 57 ans j’ai fini par retrouver mon pays. A l’arrivé je ne savais pas vraiment pourquoi, ni pour combien de temps. Les réponses sont venues progressivement. Aujourd’hui, il semble que je ne suis pas venu pour rester… et que mon errance n’est pas terminée.
Mais, je partirai réparé et de mon plein gré. Je ne sais pas encore exactement quand. Je sais seulement que si je suis encore là, qu’il doit y avoir une bonne raison. Okay, je suis né ici. Ma mère m’a arraché à mon pays, à mon père, à mes amis et à mon chien. Ça a enclenché mes blessures, un regard tourné vers le passé en permanence et donc le besoin viscéral de revenir un jour. Malgré mon cheminement thérapeutique et spirituel, une grande partie de moi est revenue pour retrouver ce qu’il a perdu. Mais, le pays a vraiment changé et ne correspond pas à l’homme que je suis devenu. Le lien avec mon frère et soeur semble rompu pour de bon. Je ne trouve pas de gens avec qui partager mes valeurs.
C’est probablement pas ici que la suite de mon histoire va se dérouler. J’entends déjà l’appel de la France et de la Martinique… et même des murmures venant d’autres endroits. Je pourrais déjà partir. Rien ne me retient. Pourtant, même si je me sens prêt, je ne passe pas à l’action, je ne pose pas des dates, je ne prends pas de billets. Que se passe-t-il ??? Bien évidemment, ce sont les signes et le miroir !!! Mon processus intérieur n’est pas terminé… et je pense savoir de quelle partie il s’agit en ce moment.
Je n’ai pas de préférence pour un pays en particulier. J’aime les Pays-bas, j’aime la France, j’aime en fait chaque pays, chaque endroit où j’ai habité ou que j’ai visité. Certains endroits étaient juste un peu plus ou un peu moins confortables que d’autres. Israël, n’a rien de vraiment particulier pour moi. Un état juif n’a pas de sens pour l’homme unitaire que je suis devenu… et se battre pour une terre, peu importe le prétexte ou le contexte, montre un état de conscience très limité. Le dieu que moi je connais de l’intérieur ne cherche pas à nous diviser, mais à nous unir…
Toutefois, que je sois dedans ou dehors, il y a parfois un son, une odeur, une vue ou une situation qui interpelle un endroit tendre en moi. Ce n’est pas quelque chose de réel, ça stimule certainement une partie de mon cerveau et de mon mémoire refoulée. Le sens qui par une connexion mystérieuse réveille un sentiment connu jadis. Ça me rend nostalgique… et renforce l’envie de retrouver mon paradis perdu… et l’espoir que c’est possible. Pourtant, mon être entier sait que ce que j’ai perdu ne reviendra plus jamais sous cette forme…
Alors, j’attends… La partie consciente en moi attend patiemment que le petit garçon en moi comprend et intègre… et qu’il soit prêt à laisser partir ce qui est en fait déjà parti depuis longtemps. Il n’aurait pas senti ce qu’il sent aujourd’hui s’il n’avait pas quitté le pays à un si jeune âge. S’il était resté ici, le changement aurait été progressif. Il doit laisser partir un souvenir tendre… d’un pays aimé, des parents ensemble, de la fusion entre lui et son ami-chien Flippie, de sa place parmi ses copains, d’un parcours de vie pleine d’espoir… et d’une ambiance générale chaleureuse, harmonieuse et heureuse entre survivants de l’holocauste. Il se sèvre… Je me sèvre… et ce n’est pas facile…
Douce journée à nous tous… ∞❤️∞
L’hymne national… l’espoir et l’émotion de tout un peuple dans une seule chanson…
J’ai toujours et malgré tout des larmes qui coulent et la gorge nouée en l’écoutant…
« Un état juif n’a pas de sens pour l’homme unitaire que je suis devenu… et se battre pour une terre, peu importe le prétexte ou le contexte, montre un état de conscience très limité. Le dieu que moi je connais de l’intérieur ne cherche pas à nous diviser, mais à nous unir… »
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Je suis 100% du même avis… ☺️
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*rire* et il a le sens de l’Umour
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