Pas de place à moi ~ No place for me

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Netanya, Israël 🇮🇱 

Ça fait onze jours que je n’ai pas écrit ! Ce n’est pas parce que je n’avais rien à dire… Oh non, j’aurais pu écrire non-stop, tellement j’ai vécu des choses dans mes tripes. J’avais simplement besoin de toute mon espace psychologique pour moi-m’aime. Tout en étant profondément en paix intérieurement, je me suis laissé vivre toute la honte, la culpabilité, les regrets, le désespoir et la tristesse qui ont remonté de mon passé. Certes, je suis extrêmement fier de moi et de tous les défis que j’ai su relever sur mon parcours et d’avoir réussi à devenir enfin MOI. Toutefois, ces derniers temps, je me suis vu à travers les yeux de la société moldue et tous ceux qui ne m’ont pas compris… et qui ont donc logiquement jugé, puis forcément condamné mes attitudes, expressions et actions libératrices.

J’ai passé cette période seul à l’intérieur de l’appartement. Mes rythmes étaient complètement désordonné et j’ai passé tout mon temps dans le bain, dans mon lit, en train de manger… et de me gaver des séries sur Netflix. C’était magique de voir comment chaque série touchait en profondeur un aspect de moi que j’avais besoin d’affronter et d’intégrer. Il y avait clairement un ordre spontané et logique dans les séquences et mes émotions étaient touchées sans cesse. J’ai énormément pleuré et rare étaient les moments où mes yeux étaient secs. Ce qui m’a surtout brassé étaient les scènes d’amour et d’amitié sincères, la cohésion et le soutien dans des famille ou des groupes d’amis, des moments de reconnaissance et de justesse, les expression du coeur… et bien évidemment ceux qui montraient l’audace de poursuivre ses rêves et la fidélité aux valeurs profondes face à l’adversité… 

Une des chansons qui m’ont beaucoup touché… 

Il y avait d’abord les 121 épisodes de GLEE. C’est l’histoire d’un enseignant qui crée un groupe de chant et de danse au sein de son lycée. Ce sont des histoires simples et touchantes autour de l’acceptation de la différence entre les êtres. Les épisodes sont truffées de chansons. J’en ai zappé beaucoup que je trouvais quelconque, mais j’ai malgré cela pu enrichir mes playlistes avec une centaine de titres, des versions alternatives, connues de chanteurs célèbres. C’est une série avec un fin. Il n’est pas coupé quelque part au milieu de l’histoire. J’ai beaucoup aimé et étant plongé pendant plusieurs jours dans cette famille artistique, je me rends compte qu’elle me manque… même si je sais que tout a été inventé.

Les trois derniers jours, j’ai passé avec Anne avec un E. C’est l’histoire captivante d’une petite orpheline qui trace son chemin avec courage, tout en gardant ses valeurs simples et justes face aux valeurs judéo-chrétiennes figées de l’époque. Il y avaient 3 saisons et même si la fin m’a beaucoup plu, il restaient quelques parties de l’histoire sans aboutissement. J’ai vérifié sur Internet si une quatrième saison était envisagée, mais j’ai compris que malgré le succès énorme de la série, Netflix n’a pas prévu une suite. Snif… Anne aussi me manque déjà… 

Malgré mes intentions, je suis retourné à l’école. Je pense que j’ai enfin trouvé la réponse adéquate face aux bulldozers insensibles de l’enseignement. Quand je suis allé au bureau de l’école pour régler mon dû, je n’avais pas l’intention d’y retourner par la suite. J’étais prêt à perdre des sous, puisque si je ne suis pas présent aux cours, je ne reçois pas les remboursements de l’état. C’était okay pour moi. Toutefois, vers la fin de l’après-midi, la secrétaire, une jeune française, m’a envoyé un message m’informant que je pouvais intégrer une classe plus simple, du même niveau que mon cycle précédent. Je me suis senti enfin entendu et j’ai accepté d’y retourner… même si cette fois-ci les cours allaient se passer le soir.

La prof, une femme d’environ 65 ans, parle beaucoup plus lentement et clairement que les autres profs que j’ai eu auparavant. Son langage est un peu plus simple et beaucoup plus adapté aux nouveaux immigrants, alors je comprends beaucoup mieux ce qu’elle dit. Elle me laisse le temps de réfléchir et ne me met aucune pression. J’ai eu déjà trois cours et dans chacun d’eux, je n’ai pas vu le temps passer. J’ai laissé partir toute pression et je n’étudie pas à la maison pour l’instant. La prof précédente a été dans un tel non-écoute que ça m’a remis dans une sorte de burn-out cérébral. Je ne fais donc pas mes devoirs… je n’aime plus ça et je n’ai pas envie de les faire pour l’instant. Quand je l’ai dit au prof, elle semble avoir compris et elle a accepté mon choix… Si j’avais eu des profs comme elle depuis le début, je pense que mon intégration dans le pays aurait était plus simple et ma motivation de rester plus grande. Cela représente une réparation importante liée à mon temps passé au lycée, où je n’ai jamais trouvé la réponse adéquate entre ma simplicité et ma lenteur face à un système éducatif insensible et inconscient. 

La chanson commence après 45 secondes… 

Même si j’ai laissé aussi place à ma gourmandise, j’ai passé beaucoup de temps en pause alimentaire. Mes repas deviennent avec le temps plus petits, mais, quand j’ai envie de manger, je ne fais aucun compromis. Sachant que, de toute manière, les repas me nourrissent pas, je laisse mon enfant intérieur choisir selon l’envie de son palet et de sa gourmandise du moment. Ainsi, avant-hier soir, après le cours d’hébreu, sans avoir vraiment eu faim, j’avais soudainement envie d’une pizza pepperoni. C’était certainement un moment de nostalgie lié à mes pizzas préférées dans le port de Cannes. Ici, en Israël, c’est difficile de trouver des pizzas avec de la viande dessus. Ce n’est pas kasher de mélanger viande et fromage. La Tora dit : « Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère. ». Alors, j’ai fait un bon détour pour passer chez Domino’s Pizza, la seule pizzeria qui déroge à la règle. Puis, près de la maison, j’ai pris une grosse glace Ben & Jerry’s avec mon parfum préféré du moment « Dulce de leche »… miam !

Il y a quelque chose qui a bougé pendant mes pauses alimentaires. Après que j’ai consommé un repas, je passe d’abord, comme d’habitude un ou deux jours avec un peu de glace, de chocolat, du coca-cola, des jus de fruits et des boissons au soja, amandes ou riz. Par contre, après cela je passe maintenant directement à l’eau. Plus de sodas, de jus, de laits ou de chocolat… Juste de l’eau froide, de l’eau chaude, du thé et du bouillon. Si j’ai envie d’un peu de goût sucré, je prends un peu de miel en fin de journée. Soit je prends une cuillère de miel solide que je laisse fondre dans ma bouche, soit j’ajoute du miel liquide dans de l’eau ou du thé. Israël est le pays du miel. Ça ne coûte vraiment pas cher ici. Un pot d’un kilo coûte environ 10 euros. Le pot de miel bio de 1500 grammes, sur la photo ci-dessous, était à 17 euros. C’est du miel de fleurs d’avocat. Je ne savais pas que ça existait et ça me fais un peu bizarre… alors, je n’ai pas encore goûté… 😉 

Capture d’écran 2021-05-21 à 14.15.40

Si j’écris à nouveau c’est parce que les émotions fortes semblent s’évaporer doucement. J’ai à nouveau de la place pour vous et mon journal. Je me sens plus proche de mon centre que jamais… et je sens quelque chose qui s’ouvre de l’intérieur. Je me sens plus disponible pour les autres. Je me sens de plus en plus prêt pour l’étape suivante de mon épopée. Je sens doucement, très doucement, l’envie de bouger revenir. En même temps, je sens aussi mes limites. Pendant les heures sombres que je viens de vivre, je me suis senti proche de la mort. Je suis conscient qu’il y a la possibilité que je n’arrive pas au bout de mon épopée, que je n’ai pas assez d’endurance et de force. Je suis en paix avec cette idée. J’ai volontairement choisi de ne pas interrompre le processus puissant, que je vis depuis plusieurs années déjà, par des techniques thérapeutiques ou spirituelles. D’accueillir ce qui vient, sans le modérer, fait partie de ma guérison.

Patricia, la compagne avec qui j’ai vécu 21 ans et qui est aussi la meilleure thérapeute manuelle que je connaisse, m’a régulièrement dit dans le passé qu’elle sentait une espèce de tristesse au plus fond de moi. Au cours de mes découvertes successives, j’ai trouvé des causes différentes possibles pour cette tristesse. Il est possible que ces derniers jours m’ont mis en contact avec son origine. Récemment, un ami de l’école primaire m’a demandé si j’étais heureux. Je lui ai répondu que j’étais en paix, mais pas vraiment heureux en ce moment. Quand il m’a demandé ce qui me manquait pour être heureux, je n’ai pas su répondre tout de suite. J’ai dû plonger un petit moment au fond de moi pour pouvoir y répondre honnêtement. Après un peu d’exploration intérieur, j’ai compris que ce qui me manque depuis que j’ai quitté mon pays à 5 ans et 1/2, et qui est un peu le fil rouge de mon histoire… était simplement d’avoir MA place. Même si je me sens plus au moins chez moi un peu partout, ce qui manque à l’homme simple que je suis est une place stable dans Ma communauté, dans Ma maison, dans MA famille, avec MA compagne, avec MES enfants, avec MES affaires, avec MES amis, dans MON travail, avec MES hobbies et MES liens vers un peu partout… puis, le plus important, l’expression de MON plein potentiel et de MA mission sans entrave. Mmmmmm… je suis encore en intégration de tout cela… ça fait partie de mon processus… à suivre…  

Je nous souhaite une délicieuse journée… ∞❤️∞ 

Une chanson bien appropriée… 


En savoir plus sur Le journal de Michael…

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12 commentaires sur « Pas de place à moi ~ No place for me »

  1. Merci Michaël pour ton article qui résonne beaucoup en moi … 🙏 merci pour ces partages de musique dont la première m’a donnée des frissons ✨ une de tes dernières phrases m’a beaucoup touchée, je me sens aussi en paix mais pas vraiment heureuse en ce moment … je ne sais pas pourquoi
    Douces pensées pour toi, je t’aime

    Aimé par 1 personne

  2. Merci de ce partage Michaël. La notion de PLACE résonne beaucoup en moi, même si j’ai un lieu de vie, une famille, des enfants, des activités régulières, cela ne m’empêche pas de ne pas toujours sentir ma place, et de continuer à chercher ce qui me laisse penser que c’est le plus important, et je reprends t’es mots : « l’expression de MON plein potentiel et de MA mission sans entrave ». En effet, cela me semble le plus important aussi, et surtout le sentiment que j’en ai, c’est à dire la pleine confiance que je réalise ma mission. Car j’ai compris que je suis dans tous les cas à ma place, et que j’en ai pas encore la pleine et constante assurance, car je sens que je pourrai me rapprocher d’avantage de mon plein potentiel.
    Le chemin qui m’y mène est la place où je suis et la seule
    Namasté 🙏
    Merci pour le partage de ta traversée sombre et pour ton courage à l’accueillir.

    💕✨

    Aimé par 1 personne

  3. Un grand plaisir à retrouver tes mots, merci Michael de tes partages.
    Te lire me donne envie d’écrire, de me dire en simplicité, en transparence. Peut-être pour mieux me voir, pour décripter MA place, Mon chemin.
    Ce matin après cette lecture, je me suis laissée aller dans le jardin, respirant les fleurs que j’aime, dont les parfums se répondent, parfois enivrants, parfois délicats ou même sucrés. Et parfois aussi mon nez ne sent rien.
    C’était un temps de paix, même si je ne sais pas dire ce qui fait cette aigreur qui affleure encore au quotidien. Sans doute de ne pas vivre plus MON essentiel…
    Merci, je te souhaite une joyeuse journée
    🌈🧚🏻‍♀️🦄

    J’aime

  4. Bonsoir Michaël cet écrit est en diapason avec ma vie en ce moment je suis descendue très bas depuis 5 jours j’ai eu comme un Electrochoc comme si on avait appuyé sur un interrupteur et ma vie se présente plus simple avec moi de peurs moins de tristesse tout au fond de mon regard donc dans ton écrit je prends conscience que j’ai grandi d’un coup en quelques secondes j’ai été projeté dans ma vie d’adulte ton écrit me fais voir la vie peut-être un peu magique voilà mon ressenti voilà ce que je ressens dans ton écrit ce qui vibre en moi c’est le plaisir de pouvoir te relire c’est combler un manque de tes mots
    Namasté

    Aimé par 1 personne

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