J’aurai pu ~ I could have

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Michael à Modi’in, Israël 🇮🇱 

Depuis ma décision d’hier d’arrêter mes cours je perçois clairement des changements à l’intérieur de moi. Physiquement et mentalement je me sens à nouveau détendu, le besoin ou l’envie de me nourrir avec de la nourriture solide s’est calmé et je sens davantage le plaisir d’être ici et tout simplement vivant. Je suis assis dans mon petit fauteuil, les jambes sur mon lit, l’ordinateur sur mes genoux et la fenêtre ouverte… J’entends les oiseaux chanter. C’est comme si c’était depuis un bout de temps qu’ils n’étaient plus là.

Avant-hier j’ai écrit que j’ai senti que mon pays de naissance retrouvait une place plus juste dans mon coeur, au fur et à mesure que l’histoire avec mes parents se tassait. Le baromètre émotionnel, qu’Israël était devenu depuis des années, de manière totalement inconsciente, commence à pointer sur « neutre ». Après avoir idéalisé mon pays la première moitié de ma vie, puis l’avoir rejeté l’autre moitié, je me trouve aujourd’hui enfin en empathie avec lui. Certes, c’est physiquement toujours ma base d’origine, mais c’est aujourd’hui pour moi juste un pays comme un autre… sans émotion ni attachement particulier.

Il est donc logique, que par la suite, mon besoin visceral de re-apprendre ma langue maternel se calme. L’acte que j’ai su poser hier en est pour moi la preuve. Je me sens davantage ouvert, disponible et présent. Mon regard est moins dirigé vers l’intérieur et plus orienté vers le monde. Ce sont des sensations… J’aborde ma journée d’aujourd’hui avec beaucoup plus de détente. Si je continue quand-même mon apprentissage c’est parce que ça semble malgré tout nourrir quelque chose en moi, parce que je vis ici, parce que c’est quand même sympa de pouvoir m’exprimer dans la langue de ceux qui m’entourent… mais aussi parce que je n’ai simplement pas mieux à faire !

Je me sens assez libéré de mon besoin de récupérer ma langue et vraiment prêt à repartir. Toutefois, le Corona rode encore, les déplacements sont encore limités… et, il n’y a pas encore d’appel venant d’ailleurs. Ce qui veut dire que pour l’instant ma place est encore ici. En plus, hier j’ai remarqué qu’une boule s’est formée sur mon mâchoire inférieur droite. Exactement sous le molaire de mon mâchoire supérieur qui vient de se faire traiter à l’université de Jérusalem. Mon décodage confirme ce que le miroir me montre depuis quelques mois.

Le molaire supérieur représente ma mère. J’ai voyagé pendant deux ans avec ce dent cassé, comme ma mère l’a été. Les deux pointes qui restaient ont du briser le molaire en-dessous… celui qui représente mon papa. Ma mère à brisé la place de mon papa. La grande compréhension de ce dernier temps à été que mon père n’était pour rien dans tout mon histoire traumatique… à part peut-être d’avoir été lâche et avoir été hyper-traumatisé lui-même. Tout venait en fait de ma mère… qui a passé sa vie « après-holocauste » à essayer à tout prix de combler ses manques et ses pertes… 

Des facettes du miroir qui sont revenues à plusieurs reprises me font croire qu’il y a peut-être un abcès avec du pus. Le pus représente pour moi le « j’aurai pu »… et pointe donc vers du regret, et peut-être même vers la culpabilité que je porte en moi aujourd’hui après tant d’années de fausses accusations portées vers mon père. Si j’avais seulement su… alors, j’aurai peut-être pu… en je n’aurai pas vécu ce que j’ai vécu… j’aurai certainement eu mon père dans ma vie… Mais, c’est bel et bien trop tard.

Il y a longtemps déjà, depuis que j’ai fini de subir de la magie noire que j’ai reçu pendant 17 ans, vers 2001, que j’ai compris que cela était censé me pousser vers Israel pour faire la paix avec mon père. J’ai suivi à plusieurs reprises cette direction que la Vie m’indiquait. A l’époque il m’a clairement manqué de compréhension pour pouvoir réussir à faire la paix avec mon père et je n’ai jamais vraiment réussi. Pire encore, cela s’est terminé avec un clash terrible. Aujourd’hui, je comprends enfin ce qui s’est réellement passé… et je constate qu’il y a du regret en moi…

En même temps, j’ai passé toute ma vie à chercher mon père, mon papa. Ça a toujours été moi qui prenait des élans pour aller vers lui. Si je défile le film de mon mémoire et regarde tout ce que j’ai fait, je ne pense pas que j’aurais pu (!) mieux faire, considérant l’information que j’avais, l’état dans lequel je me trouvait, les situations que se présentaient et surtout la personnalité endurcie de mon paternel. Même si je regrette, même si je me sens coupable et que je m’en veux de ne pas avoir vu ni compris à temps avec mon regard aiguisé d’aigle… je sais que je n’aurais absolument pas pu faire autrement !

J’ai depuis longtemps pardonné à mes parents. Je réitère actuellement régulièrement ce pardon à l’intérieur de moi, même s’il n’y a en réalité plus rien à pardonner… puisqu’ils étaient vraiment pour rien tous les deux. C’étaient deux gamins entre 20 et 30 ans, encore traumatisés des camps de concentration. Tout le monde dans l’histoire a fait de son mieux dans cette époque encore imbibé des horreurs de la guerre. Le temps est peut-être venu de demander pardon et de me pardonner à moi-même afin de laisser reposer le passé en paix de manière définitive. Je ne sais pas encore exactement comment je vais m’y prendre. C’est encore tout frais. Il va peut-être falloir que je demande à ma soeur où mon père est enterré… afin de poser physiquement un acte… Mmmmmm… A suivre… 

Je vous souhaite une douce journée… ∞❤️∞

Michael




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Michael in Modi’in, Israël 🇮🇱 

Since my decision yesterday to stop my classes, I can clearly see changes inside of me. Physically and mentally I feel relaxed again, the need or désire to feed myself with solid food has subsided and I feel more the pleasure of being here and just alive. I am sitting in my small armchair, my legs on my bed, computer on my knees and the window open … I hear the birds singing. It’s as if it was a while since they weren’t there.

The day before yesterday, I wrote that I felt that my country of birth was finding a more correct place in my heart as the story with my parents settled down. The emotional barometer that Israel had become for years, totally unconsciously, is starting to point to « neutral. » After idealizing my country the first half of my life, then rejecting it the other half, I now find myself empathizing with it. Of course, it is physically my home base, but today it is just a country like any other … without emotion or particular attachment.

It is therefore logical that afterwards my visceral need to re-learn my mother tongue would subside. The act that I was able to do yesterday is proof of this for me. I feel more open, available and present. My look is less directed inward and more directed outward. These are sensations … I approach my day today much more relaxed. If I continue my learning it’s because it still seems to nourish something in me, because I live here and it’s still nice to be able to express myself in the language of those around me … but also because I simply have nothing better to do!

I feel quite freed from my need to get my mother tongue back and really ready to leave. However, the Corona is still there, movements are still limited … and, there is no call yet from elsewhere. Which means that for the moment my place is still here. On top of that, yesterday I noticed that a lump formed on my lower right jaw. Exactly under the molar, of my upper jaw, that has just been treated at the University of Jerusalem. My decoding confirms what the mirror has shown me since a few months.

The upper molar represents my mother. I traveled for two years while it was broken, like my mom was. The two tips that remained must have broken the molar underneath … the one that represents my dad. My mother has crushed my father out of my life… The great understanding of this last time has been that my father had nothing to do with my entire traumatic story … other than maybe being cowardly and hyper-traumatized himself. It all came from my mother … who spent her « post-holocaust » life trying to make up for her losses …

Facets of the mirror that have returned several times make me believe that there may be an abscess with pus. The pus represents for me the « I could have » … and therefore points to regret, and perhaps even the guilt that I carry in me today after so many years of false accusations made against my father . If I had only known … then, I might have been able … I would not have lived what I experienced … I would certainly have had my father in my life … But, it is truly too late.

It has been a long time, since I finished undergoing the black magic that I received for 17 years, around 2001, that I understood that it was supposed to push me towards Israel, to make peace with my dad. I have repeatedly followed the direction that Life indicated. At the time I clearly lacked the understanding to be able to succeed in making peace with my father and I never really succeeded. Worse yet, it ended in a terrible clash. Today, I finally understand what really happened … and I see that there is regret in me …

At the same time, I have spent my whole life looking for my father, my dad. It was always me who took the initiative to find him. If I scroll through my memory and look at all that I have done, I don’t think that I could have (!) Done better, considering the information I had, the state in which I was, the situations that presented themselves and especially the hardened personality of my father. Even if I regret, even if I feel guilty and I blame myself for not having seen or understood in time with my sharp eagle look … I know that I absolutely could not have done otherwise!

I have long forgiven my parents. I currently regularly reiterate this forgiveness inside of me, even though there is actually nothing more to forgive … since they were both really for nothing. They were two kids between 20 and 30, still traumatized by the concentration camps. Everyone in my story had done their best in this time still influenced in the horrors of the war. Perhaps the time has come to ask for forgiveness and forgive myself in order to let the past rest in peace for good. I don’t know exactly how I’m going to go about it yet. It’s still very fresh. I may have to ask my sister where my father is buried … in order to physically perform an act … Mmmmmm … To be continued …

I wish you a sweet day … ∞❤️∞

Michael

 


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Un commentaire sur « J’aurai pu ~ I could have »

  1. C’est à cette troisième lecture que je vois un miroir : « … demander pardon, me pardonner … »
    Et c’est un exemple : par le trop plein de mes journées je perds l’attention nécessaire pour entendre ce que la vie me dit. Et c’est mon VOULOIR qui me fait trop faire.
    Alors vite ! Enfin hum…
    RALENTIR, NE RIEN VOULOIR.

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