Une vrai grâce ~ A real grace

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Modi’in, Israël 🇮🇱 

Je n’ai pas écrit depuis 5 jours. Pourtant, j’avais de quoi remplir des pages et des pages. La Vie m’accompagne à travers un changement important et l’information me vient sans cesse et sans me donner de répit. La raison de mon silence est évidente… je n’ai simplement pas de temps.  Si je veux respecter mes rythmes avec mes heures de repos et de sommeil, je dois mettre des priorités et choisir entre plusieurs activités qui sont aussi importantes à mes yeux les unes que les autres.

Mes journées se ressemblent et tous les jours, je me lève avec le soleil, vers cinq heures et quart en ce moment. Je fais ma toilette et quitte l’appartement une demie heure plus tard pour attraper le bus de presque six heures. Dès que je suis dehors, tout en marchant, je commence à réviser mes nouveaux mots d’hébreu avec mon téléphone. Dans mon album photo j’ai, de chaque mot que j’ai appris en cours, une capture d’écran que j’ai faite à partir de mon dictionnaire. Je continue tranquillement dans le bus qui s’arrête finalement à une des gares routières de Tel Aviv.

Ensuite, j’ai l’embarras du choix, car beaucoup de bus vont vers la mer. Je prends le premier et je descends généralement au niveau de mon marché préféré, le Chuk HaCarmel, où les commerçants sont encore en train de monter leurs étals. Je traverse cette rue agréablement animée et je rejoins la plage que je longe pendant 2 ou 3 kilomètres vers le nord, vers mon école. J’ai deux heures devant moi, alors je m’assoie régulièrement sur un banc pour assimiler mes mots, tout en admirant les jeunes sportifs qui s’entrainent en maillot de bain sur la plage. Dans une supérette juste avant l’école j’achète un coca zéro et une bouteille d’eau de fruits pour me désaltérer. Finalement, j’arrive à l’école avec une heure d’avance.

A l’entrée, en présence d’un vigile, je remets mon masque, que je garderai ensuite jusqu’à 13 heures. Je remplis ma déclaration de santé, me lave les mains avec du gel et m’installe dans la classe pour me préparer au cours. Elle va vite ma maitresse Schlomit, et jusqu’à la fin je ne sors pas de la classe. J’ai besoin de mes pauses pour me rattraper et pour m’économiser du travail une fois de retour à la maison. Quand le cours se termine, je révise jusqu’au moment de mes rendez-vous. Quand je me couche, de préférence avec le soleil, vers 20 heures en ce moment, je n’ai pas eu le temps d’écrire… et même si ça me manque énormément, je ne le regrette pas.

Vous imaginez la grâce que je vis ? J’ai été arraché à mon pays, mon père, mon chien, mes amis et de mon école quand j’avais 5 ans et demi. J’en ai souffert le martyr, au point d’occulter complètement ma langue maternelle. Il m’a fallu une épopée de 57 ans pour réussir à retrouver ma terre natale. Certes, le pays et ses habitants ont perdu leur beauté à mes yeux, je ne connais plus personne, je vis dans une chambre de location de manière assez spartiate d’où je ne sors que rarement… le corona domine encore les activités quotidiennes, mais je suis enfin chez moi. Mon corps reconnait la chaleur, les odeurs et plein d’autres stimuli subtiles qu’il n’a jamais oublié.

Et là, la Vie m’offre gracieusement le cadeau inestimable de reprendre exactement à l’endroit où j’ai arrêté il y a 58 ans… à l’école ! Pour apprendre à lire et à écrire… puis, dans mon cas, à re-parler ma langue. Vous pouvez vous imaginer comment je me sens, à 63 ans, en mettant le matin mon tout nouveau cartable bleu sur mon dos, de courir vers le bus et de me retrouver en classe, avec une maitresse, avec des devoirs et avec mes difficultés habituelles d’apprentissage ??? Je suis heureux comme tout et je chanterais des louanges sans cesse. Vous pensez que je vais gâcher un cadeau pareil ? Comme je l’ai appris en hébreu, la réponse est : « Be’choum paniem we’ofen lo! », ce qui veut simplement dire : NO WAY ! 

Je suis le plus vieux de la classe maintenant. Celui qui avait 3 ans de plus que moi a dû décrocher. Le rythme était trop soutenu pour lui. Moi aussi, je crains de ne pas y arriver. Pour l’instant, j’ai de l’avance sur les autres. C’est une distance de sécurité qu’il me faut pour ne pas vivre la même perdition que j’ai connu au lycée. J’ai bien peur, à un moment donné de ne plus arriver à suivre par manque de compréhension. Malgré mon apparence rapide et assurant, j’ai en réalité toujours été trop lent et trop simple pour suivre la vitesse soutenue de mes enseignants. J’adore la maitresse, mais elle parle vite, écrit vite et passe rapidement d’un sujet à un autre. Et moi, je cours, je cours…

Et c’est okay ! Je n’ai plus le stress comme à l’époque. Je m’aime tel que je suis et j’accueille les choses comme elle viennent. Je ne peux que faire de mon mieux, n’est-ce pas ? Ensuite, Inch Allah ! Diplôme, pas de diplôme… parler couramment l’hébreu ou pas… peu importe. C’est l’expérience qui m’importe. Ce pour quoi je suis réellement fait, j’excellerai toujours ! Certes, je vis une grâce véritable… et peut-être que l’apprentissage de l’hébreu a un sens supplémentaire dans ma vie… mais, je suis ici avant-tout pour démarrer ma neuvième vie, puis, pour réaliser mon rêve, déployer mes ailes et vivre mon plein potentiel.

Alors, j’écrirai pendant mes jours de congé, comme aujourd’hui, et davantage si mon agenda me le permet. Les choses progressent et mes accompagnements et les réunions Zoom de La Grande Famille prennent également une place indispensable dans ma vie en ce moment. La Tribu est en train de se structurer doucement, nous apprenons à nous connaitre de mieux en mieux et progressivement chacun livre un peu plus de ses profondeurs et montre davantage ses particularités originales. Imaginez-vous… imaginez juste un instant, que là aussi la Vie m’offre la possibilité de vivre une réparation… mais une qui est plus grande encore… celle du rétablissement des valeurs anciennes et la re-connexion à nos vraies racines… dont nous sommes coupés depuis presque une millénaire. Mmmmmm… à suivre…

Je nous souhaite une journée de grâce en plus ∞❤️∞     




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Modi’in, Israël 🇮🇱 

I haven’t written for 5 days. However, I had enough to fill pages and pages. Life accompanies me through an important change and information comes to me constantly and without giving me respite. The reason for my silence is obvious … I just don’t have time. If I want to stick to my rhythms with my hours of rest and sleep, I have to prioritize and choose between several activities that are as important to me as one another.

My days are the same and every day I get out of bed at sunrise, around a quarter past five right now. I wash and leave the apartment half an hour later to catch the almost six-hour bus. As soon as I am outside, while walking, I start to revise my new Hebrew words with my phone. In my photo album I have a screenshot, of each word I learned in class, that I took from my dictionary. I continue quietly on the bus which finally stops at one of the bus stations in Tel Aviv.

Then, I have a lot of choice, because many buses go to the sea. I take the first one and usually I get down at the level of my favorite market, the Chuk HaCarmel, where the traders are still setting up their stalls. I cross this pleasantly animated street and I join the beach which I follow for 2 or 3 kilometers towards the north, towards my school. I have two hours ahead of me, so I sit regularly on a bench to assimilate my words, while admiring the young athletes who train in swimsuits on the beach. In a mini-market just before school I buy a Coke Zero and a bottle of fruit water to quench my thirst. Finally, I arrive at school an hour early.

At the entrance, in the presence of a vigilant, I put on my mask, which I would then keep until 1 p.m. I fill out my health declaration, wash my hands with gel and sit in the classroom to prepare for the course. She goes quickly my teacher Schlomit, and until the end I do not leave the class. I need my breaks to catch up and save myself work when I get home. When the course ends, I revise until the time of my appointments. When I go to bed, preferably with the sun, around 8 pm at the moment, I didn’t have time to write … and even if I miss it a lot, I don’t regret it.

Can you imagine the grace that I live? I was torn from my country, my father, my dog, my friends and from my school when I was 5 and a half. I suffered like martyr from it, to the point of completely obscuring my mother tongue. It took me a 57-year journey to find my homeland. Admittedly, the country and its inhabitants have lost their beauty in my eyes, I don’t know anyone anymore, I live in a rental room in a rather spartan way where I rarely go out … the corona still dominates daily activities, but I’m finally home. My body recognizes the heat, smells and many other subtle stimuli that it has never forgotten.

And there, Life graciously offers me the priceless gift of picking up exactly where I left off 58 years ago… at school! To learn to read and write … and, in my case, to re-speak my language. Can you imagine how I feel, at 63, putting my brand new blue schoolbag on my back in the morning, running towards the bus and finding myself in class, with a teacher, with homework and with my usual learning difficulties ??? I am happy as ever and I would sing praises constantly. Do you think I’m going to spoil such a gift? As I learned in Hebrew, the answer is: « Be’choum paniem we’ofen lo! », which simply means: NO WAY!

I’m the oldest in the class now. The one who was 3 years older than me had to drop out. The pace was too fast for him. I, too, fear that I will not manage. For now, I am ahead of the others. It is a safe distance that I need so as not to experience the same perdition that I experienced in high school. I am afraid that at some point I will no longer be able to follow because of lack of understanding. Despite my quick and assertive appearance, in reality I have always been too slow and too simple to follow the sustained speed of my teachers. I love my teacher, but she speaks fast, writes quickly and rapidly goes from one subject to another. And I run, I run …

And it’s ok! I no longer have the stress as at the time. I love myself as I am and I welcome things as they come. I can only do my best, right? Then, Inch Allah! Diploma, no diploma … speak Hebrew fluently or not … whatever. It’s the experience that matters to me. What I am really made for, I will always excel! Certainly, I live a real grace … and maybe learning Hebrew has an additional meaning in my life … but, I am here first of all to start my ninth life, and thus, to realize my dream, to deploy my wings and live my full potential.

So, I will write during my days off, like today, and more if my calendar allows me. Things are progressing and my accompaniments and Zoom meetings of The Big Family are also taking an essential place in my life at the moment. The Tribe is slowly structuring itself, we get to know each other better and better and gradually each one gives a little more of its depths and shows more its original particularities. Imagine … just imagine for a moment, that there too Life offers me the possibility of living a reparation … but one which is even greater … that of the re-establishment of old values ​​and the re-connection to our true roots … from which we have been cut for almost a millennium. Mmmmmm… to be continued… 

I wish us another day of grace ∞❤️∞


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12 commentaires sur « Une vrai grâce ~ A real grace »

  1. Et c’est une grâce de te lire !
    Très touchée par ton partage qui me met en contact avec l’enfant émerveillée et paisible face à la vie que je suis, et que j’oublie parfois quand je me laisser happer par la souffrance du monde et qu’elle devient la mienne.
    Oui je trouve saisissant ton parcours, et que la vie te propose de reprendre l’apprentissage à un endroit où ça c’était mal passé, comme un espace de guérison.
    L’alchimie est mon chemin de vie….depuis toute petite je cherche l’étincelle qui jaillit dans les ténèbres, et à transformer l’ombre en lumière, et j’apprends encore tous les jours !
    Et c’est ce que tu me renvoies, c’est peut-être pour cela essentiellement que j’aime suivre tes écrits, qui sait …?!
    Belle journée à toi Michael

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  2. Salut Michaël
    Je cite Luc : « Elle avait une soeur appelée Marie, qui s’assit aux pieds de Jésus et écoutait ce qu’il disait.
    Marthe était affairée aux nombreuses tâches du service. Elle survint et dit: «Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de venir m’aider.»
    Jésus lui répondit: «Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses,
    mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, elle ne lui sera pas enlevée.»
    Comme chacun de nous à son heure, la Vie m’offre le choix de « la bonne part ». Ou pas ?
    Je suis heureux de lire que tu accèdes à ce point. Bonne route Michaël.

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  3. Eh oui, Vivre est une grâce….heureux ceux qui en ont conscience chaque jour !!
    « Heureux les doux, car ils possèderont la terre » est une de mes béatitudes préférées….car cela prend souvent une vie pour être apaisé non ? Pour ma part, la « famille humaine » me plait bien dans sa diversité et j’essaie modestement de garder mon coeur ouvert (et je n’y parviens pas toujours évidemment…) mais chaque jour sur le métier je remets mon ouvrage avec ma foi en la Vie pour bagage. Beaucoup de plaisir a toi dans ta grande famille…Amitié et …prend soin de toi.

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