Plongé dans l’hébreu

Amsterdam, Pays-Bas 🇳🇱 

J’ai encore du mal à réaliser que mon temps ici en Europe est compté et que je serai… en Israël au plus tard dans deux semaines. J’ai vraiment la sensation que  pendant les 56 années passées, j’ai vécu mon exil, ma diaspora, mon holocauste, mon exode et ainsi mon odyssée personnels. Le temps de rentrer est enfin arrivé. Après avoir combattu mes monstres et mes démons intérieurs pendant de longues années, comme Ulysse, je rentre à Ithaque. 

Je me concentre en ce moment surtout sur la apprentissage de l’hébreu. Depuis toujours, les gens me disent que ma langue d’enfance est cachée quelque part dans mon cerveau. C’est certainement vrai, mais j’ai plutôt l’impression de devoir faire encore plus d’effort que d’autres pour retenir tous ces mots qui ne ressemblent à rien. Mais… j’y arrive ! 

Mes journées tournent donc autour de mes cours sur Duolingo. Je me suis laissé prendre par la compétition entre les étudiants et ça me stimule beaucoup. Dès que je me réveille, je commence les leçons. Je ne me prends plus la tête à faire un effort supplémentaire pour retenir les mots. A force de répéter encore et encore ils entrent tout doucement tout seuls. Dès que je sens une saturation, je fais une pause film ou j’écris mon article du jour. 

La nuit, pendant mon sommeil, je laisse une application de mon téléphone répéter doucement pendant quelques heures des mots en français puis en hébreu. Je ne sais pas si ça va aider beaucoup, mais je pense que la meilleure manière d’apprendre une langue est d’y être immergée autant que possible. C’est vrai, c’est un effort énorme pour moi, mais ça semble marcher. Doucement, certes… mais sûrement. J’échange déjà régulièrement des courtes phrases en Iwrieth avec Marion et il me manque de moins en moins des mots pour dire ce que je veux. Je constate aussi que je cherche à formuler spontanément des phrases dans ma tête quand je fais des choses. 

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En même temps, je me laisse complètement séduire par la bonne nourriture de Marion. Quand elle dit ce qu’elle a préparé et qu’elle me laisse le choix de participer ou pas au repas, je ne résiste pas. Ces sont peut-être les derniers fois que je peux en partager avec eux… alors, je ne vais pas faire le difficile, ni le compliqué. Bien évidemment, n’ayant pas vraiment besoin de manger, je prends du poids à vue d’oeil. 

Aujourd’hui, j’ai partagé un bon moment avec la seul amie encore vivante de ma mère. Même après 40 ans je l’ai reconnu et c’était réciproque. C’était très bizarre… car j’avais la sensation d’être un peu avec ma mère. Des histoires se bouclent et se clôturent ainsi depuis quelques mois… des adieux, des mercis, des émotions. 

Puis, je viens de rentrer de la poste ou j’ai envoyé une lettre recommandée pour résilier l’assurance de ma roulotte. C’est Julien qui l’a maintenant. Son oncle garagiste est en train de la faire passer le contrôle technique et de faire en sorte que Julien n’a pas de souci à se faire. Une bonne chose de faite !

Et, c’est shabbat ! Marion est en train de mettre la table. Ça va encore être chaleureux et délicieux. Depuis le temps que je viens ici je suis vraiment inondé de leur affection. Aucun remerciement de ma part peut exprimer suffisamment leur don sans condition. Alors, j’ai pris simplement quelques beaux bouquets de fleurs… comme modeste expression de ma gratitude. Je pense que c’est beaucoup grâce à eux que j’ai survécu à ces 7 dernières années. Mais… je pense aussi à d’autres qui m’ont offerts régulièrement des moments de répit, comme mon Amie à Die, Aude, Nathalie des chevaux, Eliane de Taillefer et Julien… Merci, merci, merci…    

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