Modi’in, Israël 🇮🇱 

Ça fait donc 63 ans que je me promène et que je joue sur cette terre. La Source m’a projeté ici sous forme humaine pour participer au jeu de la Vie. Une fois qu’elle m’a fait oublier QUI je suis vraiment et d’où je viens, elle m’a infligé assez de douleur pour que je mette ma vie en mouvement et que je participe inconsciemment et involontairement au jeu Alchimique de la Transformation de moi-même. L’enjeu du jeu a été de transformer l’expérience du Divin qui vit l’état humain vers celle de l’humain qui vit son état Divin sur terre. En d’autres mots, la transformation du plomb en or, de la dualité vers l’Unité ou de la Peur vers l’Amour. 

C’est mon anniversaire et je me suis offert le plus beau cadeau que je puisse m’imaginer. Pendant 57 ans, j’ai parcouru le plateau de ce jeu avec un courage digne d’Ulysse. C’était une vraie épopée pour arriver à me transformer assez pour être ici aujourd’hui ! Je me suis battu, réparé et guéri… j’ai affronté et me suis débarrassé de mes fantômes du passé… j’ai réussi à vaincre les peurs et résistances résiduelles liées à mon histoire et à mon pays… et je suis rentré chez moi… à bout de souffle, mais apaisé et équilibré… juste à temps pour célébrer mon “Yom huledet”.    

Je me souhaite de maintenir vivant ce mélange qui me rend si particulier, entre mon calme et ma passion, mon silence et mon exubérance, ma sagesse et mon innocence.  Je me souhaite de garder un pied dans chaque monde, d’être rien et tout à la fois, de me savoir illusion tout en savourant chaque miette de ce qu’elle offre. Je me souhaite de garder le cap de mon compas intérieur et de jamais oublier Qui je suis vraiment et Pourquoi je suis là. Je me souhaite de vivre l’accomplissement de ma quête et de déployer mes ailes pour vivre mon plein potentiel : ma petite famille… ma Grande Famille… et réussir à vivre tous ensemble comme UN.

Il fait beau aujourd’hui à Modi’in. La météo prévoit 19 dégrées. Incroyable non, en plein milieu de décembre. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je n’ai besoin de rien en particulier. Je me sens bien, tout va bien. Peut-être que je ferai un tour en bus vers Jérusalem… ou peut-être vers Tel-Aviv. Peut-être que je resterai tranquillement ici, avec moi, à l’intérieur. Je ne sais pas encore. Je vais vérifier les horaires du bus et je vais me laisser porter par ce qui se présente. 

Hier soir, mes Amis Eitan et Cheryl sont venus me chercher pour boire quelque chose et célébrer l’arrivée de mon anniversaire. Finalement, nous avons mangé et j’ai eu un plat délicieux que je ne connaissais pas… de la viande hachée en croûte servie avec du tahin, le moelleux d’une aubergine et des frites… suivi par un apple-crumble aussi délicieux, orné d’une bougie et accompagné de « we yom yom huledet » par mes amis et la serveuse. 

En même temps, je me suis trouvé hier avec John dans les rouages administratifs. Nous sommes allés à Ramla pour démarrer la procédure officielle de mon immigration et nous sommes rentrés bredouilles. Ils ne me demandent pas beaucoup, juste la preuve que je suis bel et bien parti en 1962. Pas simple, malgré tout, car je n’ai plus rien, mon école primaire n’existe plus et à l’époque les choses n’étaient pas encore informatisées. J’ai demandé à quelques amis aux Pays-bas s’ils peuvent dénicher des attestations… et je verrai bien. Rendez-vous dans deux semaines. Ça ne m’a pas empêché, plus tard dans la matinée, d’envoyer mon CV pour la première fois pour un poste de concierge dans un hôtel. 

∞💜∞