Paris (75), France đ«đ·
Je suis assis Ă une terrasse sur la place de la RĂ©publique. Ce matin jâai pris le transport public pour visiter lâAmi dont je vais garder lâappartement aprĂšs mon retour dâAmsterdam. Passant ainsi de mĂ©tro en mĂ©tro je mâaperçois Ă quel point Paris est grand. Pour le trajet de retour jâai choisi de faire la partie Intramuros Ă pied. Je suis Ă peu prĂšs Ă mi-chemin je pense⊠đ«đ·Â
Marcher nâest plus trop mon truc, mais jâaime me promener, flĂąner, trainer et regarder tout ce qui se passe en chemin. Ăa ne sâarrĂȘte jamais ici. La ville est tout le temps en mouvement⊠bruyamment la plupart du temps. Depuis Saint Lazare je regarde⊠et je pense. Je pense Ă mon histoire, Ă ce que jâai encore Ă libĂ©rer pour ĂȘtre davantage moi-mĂȘme⊠Et bien Ă©videmment je pense Ă ma maison mobile. đ
Lâhistoire a commencĂ© depuis quelques heures Ă prendre des proportions dĂ©mesurĂ©es. Entre le fait que je me sentais au dĂ©but un peu dĂ©passĂ© par lâachat, la nouvelle loi concernant lâamĂ©nagement des camions, ma trĂ©sorerie, puis lâAmie chez qui je suis qui cherche Ă mâaider pour les travaux dans ma nouvelle maison, les obstacles sur le chemin⊠tout devenait trĂšs compliquĂ© et jâai failli rendre le camion au vendeur il y a quelques instants encore. Ăa aurait Ă©tĂ© facile car le virement bancaire nâest pas encore fait. đ
Puis, j’ai regardĂ© attentivement mes miroirs qui me disaient de bien rester dans mon territoire et de faire les choses Ă ma maniĂšre. Je suis devenu tellement simple dans ma tĂȘte quâil ne reste au quotidien que de la place pour lâessentiel. Je me sens vite dĂ©passĂ© par les procĂ©dures, les rĂšgles, les normes, les valeurs et les cadres imposĂ©s ou appris. đ€
Pendant ma rĂ©flexion pĂ©destre, je me suis vu faire un saut en arriĂšre dans le temps⊠vers lâĂ©poque oĂč jâĂ©tais en formation Ă lâAcadĂ©mie Militaire Royale des Pays-bas. Les leçons apprises dans le passĂ© ne sont pas toutes futiles et parfois il y en a qui me reviennent. Je me souviens dâune scĂšne oĂč nous Ă©tions 4 ou 5 futurs officiers rassemblĂ©s autour de notre sergent-instructeur. đ
Nous Ă©tions en manoeuvre et un de nous devait faire un topo. Il me semble quâil sâagissait de la disposition des canons, camions et cĂąbles sur le terrain et la situation tactique et stratĂ©gique de la mise en scĂšne militaire. Le collĂšgue dĂ©signĂ© Ă sâexprimer partait dans un exposĂ© sans fin. Un peu logique car commander une unitĂ© de combat nâest pas aussi simple que dans les films. đ€Ș
Il ne sâen sortait pas et Ă un moment donnĂ© lâinstructeur lui a dit STOP⊠disant que la rĂšgle principale Ă appliquer dans chaque situation est celle du KIS ! Bien Ă©videmment il ne sâagissait pas de se faire des bisous. Non, KIS veut dire : Keep It Simple ! Garde les choses simples⊠Depuis cette Ă©poque jâai toujours essayĂ© de lâappliquer et parfois quand je lâoublie la vie me rappelle Ă lâordre. Comme aujourdâhui avec mon camion⊠garder les choses simples ! đ
Oui, la vie peut ĂȘtre compliquĂ©e⊠Rendre mon camion viable et joli est compliquĂ© pour moi qui ne suis pas bricoleur. Mais si jâapplique le KIS et les projections, le calme sâinstalle Ă nouveau en moi. Jâai un camion⊠il nâest pas propre Ă l’intĂ©rieur⊠mais je peux trĂšs bien lâutiliser tel quâil est. Faire ce que je fais toujours⊠juste bien le nettoyer Ă lâintĂ©rieur et me dĂ©brouiller avec ce que jâai, sans me prendre la tĂȘte. đ
Ma force rĂ©side dans ma capacitĂ© dâattendre, de lĂącher prise, de mâadapter Ă la situation et de me laisser guider par la foi et la Vie. Chaque chose en son temps alors… Une fois ma maison aussi propre que possible – mĂȘme si ce nâest pas joli du tout – je peux poser mes affaires, ĂȘtre Ă lâabri quand je ne dispose pas dâun vrai lit et me rendre oĂč je veux par mes propres moyens. Câest dĂ©jĂ Ă©norme, non ??? đ
Avec le temps, je verrai bien⊠Il suffit au dĂ©part peut-ĂȘtre juste de couvrir le sol avec des tapis et dâacheter un grand jerrycan pour avoir de lâeau. Lâhomme simple que je suis nâa vraiment pas besoin de grand chose. Jâai eu des grandes pĂ©riodes dans ma vie oĂč je vivais de maniĂšre trĂšs spartiate. Dans lâarmĂ©e⊠dans ma salle de gym⊠ces derniers temps⊠đ
En plus, je ne suis vraiment pas pressĂ©. Je ne vais nulle part⊠sauf peut-ĂȘtre Ă chaque fois un plus proche de moi-mĂȘme. LĂ , assis sur la terrasse, entourĂ© de toute cette vie qui grouille, je me sens en paix, rempli de gratitude⊠Merci la Vie pour cette aventure extraordinaire !!! đÂ
Voici une jolie petite histoire de sagesse que j’ai lue aujourd’hui et que j’ai envie d’utiliser pour illustrer mon article. Ce que j’aime dans les contes, c’est qu’ils nous laissent la place afin que nous trouvions par nous-mĂȘmes le message qui s’y cache. đ
Namouss le moucheron et lâĂ©lĂ©phant (Conte soufi)
Il Ă©tait une fois un moucheron. Il sâappelait Namouss mais on le connaissait sous le nom de Namouss le Perspicace, tant il Ă©tait fin et sensible. Un jour notre moucheron dĂ©cida, pour de bonnes et suffisantes raisons, et aprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, de dĂ©mĂ©nager. Il choisit pour nouveau domicile un lieu qui lui convenait parfaitement : lâoreille dâun Ă©lĂ©phant. Il ne lui restait plus quâĂ y transporter ses affaires : câest ce quâil fit sans tarder.
Namouss Ă©tait maintenant installĂ© dans sa vaste et agrĂ©able demeure. Les jours succĂ©dĂšrent aux jours. Il Ă©leva plusieurs gĂ©nĂ©rations de moucheronnets quâil envoya affronter le monde. Il connut des moments difficiles, des moments heureux, Ă©prouva joie et chagrin, inquiĂ©tude et quiĂ©tude, toute la gamme des sentiments qui est le lot du moucheron oĂč quâil se trouve.   Â
Lâoreille de lâĂ©lĂ©phant Ă©tait son chez-soi, et, comme tous les vivants toujours et partout, il sentait (et ce sentiment persista jusquâĂ devenir permanent) quâil existait un rapport Ă©troit entre sa vie, son histoire, son ĂȘtre mĂȘme et le lieu oĂč il avait choisi de rĂ©sider. Il y faisait si agrĂ©ablement chaud ; lâoreille Ă©tait si accueillante, si vaste, elle avait Ă©tĂ© le théùtre de tant dâexpĂ©riences !   Â
Naturellement, Namouss nâavait pas emmĂ©nagĂ© sans les cĂ©rĂ©monies dâusage. Il avait scrupuleusement respectĂ© les formes consacrĂ©es. Câest ainsi quâavant dâentrer dans sa nouvelle demeure, il avait proclamĂ©, du haut de sa petite voix aiguĂ«, sa dĂ©cision : « à ElĂ©phant ! Sache que moi, et nul autre, Namouss le Moucheron, connu sous le nom de Namouss le Perspicace, jâai lâintention dâĂ©lire domicile en ce lieu. Puisquâil sâagit de ton oreille, je tâavertis, comme le veut la coutume, de mon irrĂ©vocable dĂ©cision. »
LâĂ©lĂ©phant nâavait pas soulevĂ© dâobjection. Ce que Namouss ne savait pas, câest que lâĂ©lĂ©phant nâavait rien entendu. Pas plus, dâailleurs, quâil nâavait perçu lâarrivĂ©e, la prĂ©sence ou lâabsence du moucheron et de ses progĂ©nitures. Pour ne pas trop nous Ă©tendre lĂ -dessus, disons quâil ignorait absolument que des moucherons se trouvaient lĂ .
Et quand Namouss le Perspicace dĂ©cida quâil Ă©tait temps de partir, pour des raisons quâil jugeait importantes et irrĂ©futables, il se dit quâil devrait une fois encore procĂ©der selon la coutume Ă©tablie et sacro-sainte. Il se prĂ©para pour la cĂ©rĂ©monie au cours de laquelle il dĂ©clarerait solennellement son intention de quitter lâaccueillante oreille.  Â
Quand sa dĂ©cision fut prise irrĂ©vocablement et quâil eut suffisamment prĂ©parĂ© son discours, il cria de nouveau dans lâoreille de son hĂŽte. Il cria une fois, il nây eut pas de rĂ©ponse. Il cria une deuxiĂšme fois, lâĂ©lĂ©phant resta silencieux. La troisiĂšme fois, poussant sa voix trĂšs haut pour ĂȘtre sĂ»r de se faire entendre, il hurla : « O ElĂ©phant ! Sache que moi, Namouss le Moucheron perspicace, jâai lâintention de quitter mon foyer, ma demeure, de mâen aller dâici, de cette oreille qui est tienne, oĂč il y a si longtemps que je vis, et ce pour une importante et suffisante raison que je suis prĂȘt Ă tâexpliquer
Cette fois, le pachyderme perçut le son de la voix de Namouss. Il pesait les mots du moucheron, lorsque ce dernier interrompit sa rĂ©flexion : « Quâas-tu Ă dire en rĂ©ponse Ă cette information ? Que penses-tu de mon dĂ©part ? » LâĂ©lĂ©phant leva sa grosse tĂȘte et poussa quelques barrissements. Et ces barrissements signifiaient : « Va en paix : Ă dire vrai, ton dĂ©part a aussi peu dâintĂ©rĂȘt et dâimportance pour moi que ton arrivĂ©e. »
Je vous souhaite une dĂ©licieuse journĂ©e â€đđđđđ€Â
Excellentissime ! Il faut savoir faire avec ce qu’on a dans le frigo, au moment T… https://wordpress.com/read/blogs/114545632/posts/4388
JâaimeAimĂ© par 1 personne
âșïž
JâaimeJâaime
Super Michael… ta maison mobile …tout viendra en son temps ! Moi qui vit dans un intĂ©rieur confortable….je dis toujours qu’on peut tout me voler… je garde des tapis, des livres et des tableaux !!
Un tapis sur le sol et deux bouquins et tu te sentiras dĂ©jĂ chez toi. Je reviens du cinĂ©ma et j’y ai vu BĂ©cassine….LOL mais c’Ă©tait trĂšs poĂ©tique et touchant….et contrairement Ă ce que d’aucuns pourraient penser…..bĂ©cassine est une femme puissante car elle fait tout avec le coeur et malgrĂ© sa maladresse, guidĂ©e par son coeur il ne peut rien lui arriver de mauvais !!
Longue vie Ă ton carrosse…et amitiĂ©.
JâaimeAimĂ© par 1 personne
Merci đ
JâaimeJâaime
Oh đ± j adore cette histoire…ce matin, assise Ă la terrasse dâun cafĂ©…dâune petite ville du sud qui sent bon les vacances et que tu connais bien…je me sens bien petit moucheron..!!!
Bonne journĂ©e đ
JâaimeAimĂ© par 1 personne
Bonne journĂ©e Ă toi aussi đ
JâaimeJâaime
Un jerrican d’eau, un matelas au sol, c’est la base.
Tu as le temps d’amĂ©nager ta maison mobile au fil des mois.
Pour le nettoyage, j’ai un ami Ă Six-Fours dont c’est le mĂ©tier.
Il fait du trĂšs bon travail.
Je peux vous mettre en relation si tu le souhaites.
Ensuite, faudra isoler avant l’hiver.
Tout ça me semble jouable avec un peu de patience.
Le rĂ©sultat pourrait ĂȘtre trĂšs sympa.
JâaimeAimĂ© par 1 personne
Merci Alain… J’y penserai… Je cherche plutĂŽt quelqu’un qui sait faire l’isolation et le coffrage… âșïž
JâaimeJâaime