Wijk aan Zee, Pays-Bas đłđ±
Je nâai jamais aimĂ© bricoler. Comme il nây avait pas dâhomme Ă la maison pendant ma jeunesse je nâai pas appris Ă le faire. Le bricolage devenait avec le temps un domaine Ă©tranger pour moi et progressivement jâai carrĂ©ment créé une aversion. Par contre, faire des courses, cuisiner, repasser, faire la lessive ou le mĂ©nage⊠pas de problĂšme. đ
Pourtant, je me souviens avoir repeint ma chambre au grenier quand jâavais 16 ans et lâappartement que jâai pris aprĂšs le dĂ©cĂšs de ma mĂšre. Je nâavais pas encore dĂ©veloppĂ© autant de rĂ©sistance, je pense. Il fallait le faire et je ne rĂ©flĂ©chissais pas trop Ă la question. Dans mon souvenir mon travail Ă©tait assez grossier. Les finitions laissaient vraiment Ă dĂ©sirer. đ€š
Il y avait aussi autre chose qui me freinait. Dâavoir les mains sales et rugueuses me provoquait des sensations trĂšs dĂ©sagrĂ©ables. Au point, que dans lâarmĂ©e quand jâĂ©tais devenu officier, dĂšs quâil fallait faire quelque chose de manuel, je mettais des gants que jâavais spĂ©cialement prĂ©vus pour ça. âș
Mon pĂšre semblait trĂšs habile de ses mains. Ma mĂšre me disait toujours quâil savait dĂ©monter une radio et quand il la remettait en Ă©tat, il lui restait des piĂšces et il captait davantage de stations. Le pĂšre dâune de mes compagnes Ă©tait trĂšs bricoleur aussi et jây voyais lâoccasion dâapprendre avec un peu de retard ce qui mâhandicapait malgrĂ© tout. Ăa ne sâest jamais fait⊠la famille avait une sorte de rituel quand il y avaient des travaux Ă faire qui ne me permettait pas vraiment de participer et de mâamĂ©liorer. đ
Et lĂ , je me trouve avec un fourgon qui a vraiment besoin de mains expertes pour en faire quelque chose de sympa. Au dĂ©part je ne me sentais mĂȘme pas capable de chercher quelquâun pour le faire. Je me trouvais complĂštement en dehors de ma zone de confort. CâĂ©tait ma co-voyageuse du moment qui a pris lâinitiative pour trouver quelquâun. đ
Plusieurs options se sont prĂ©sentĂ©es⊠mais rien de sĂ»r ne me permettait de m’engager avec quelqu’un. Je sentais que la vie me dirigeait afin que j’affronte ma zone dâinconfort. Par facilitĂ© jâai laissĂ© ma maison sur roues Ă Paris⊠il me fallait du temps pour apprĂ©hender le dĂ©fi qui mâattendait. Dans 10 jours je retourne en France et je vais avoir trois semaines oĂč je nâai rien Ă faire⊠et une place de parking juste devant la porte. đ
Les signes concernant mon camion venaient au compte-goutte et ont Ă©tĂ© pour moi clairs comme du cristal. Je commençais Ă m’habituer Ă l’idĂ©e dâentamer les travaux seul. Je me voyais retirer le revĂȘtement du sol et la boiserie dĂ©jĂ en place⊠mettre partout une couche dâantirouille prĂ©ventif⊠couvrir lâintĂ©rieur de 2 sortes dâisolants⊠et finir avec du bois⊠Je voyais le scĂ©nario encore et encore⊠Cherchant dans ma tĂȘte comment dĂ©passer les difficultĂ©s Ă©ventuelles. đșÂ
Puis, jâai reçu une proposition dâaide, il y a quelques jours. Quand jâai contactĂ© lâami concernĂ© il mâa dit quâil n’y avait quâune seule condition, et câest que je participe aux travaux. En plus, je lui donnerai en Ă©change ce qui me semblerais juste. Quelque chose que je demande moi-mĂȘme Ă ceux que j’accompagne et qui nâest pas nĂ©cessairement  confortable. Ma zone de confort demande dâĂȘtre agrandie Ă deux endroits donc. Alors, jâai accepté⊠đ
Du coup, toute rĂ©sistance est tombĂ©e et dĂšs que je rĂ©cupĂšre ma voiture je vais commencer Ă bricoler tranquillement, Ă mon rythme, Ă©tape par Ă©tape. Si pendant cette pĂ©riode de 3 semaines quelquâun a envie de mâaider, je suis preneur, bien Ă©videmment⊠mais je nây compte pas. Je ne suis pas plus bĂȘte quâun autre et je peux trĂšs bien le faire tout seul. đÂ
Dans les jours qui me restent ici Ă Amsterdam je vais visionner autant de vidĂ©os sur Youtube que je peux trouver pour voir comment dâautres ont fait⊠quels matĂ©riaux utiliser⊠quels outils acheter⊠dans quel ordre procĂ©der⊠comment faire les finitions avec le bois⊠jusquâoĂč pousser lâamĂ©nagement⊠En y pensant je commence mĂȘme avoir envie. Et si je nâarrive pas jusquâau bout, je terminerai les travaux avec lâami dont jâai parlĂ©, prĂšs de Carcassonne. La premiĂšre chose que jâachĂšterai câest une paire de gants ! đÂ
Hier, jâai bien profitĂ© du soleil. Mon corps est un peu saturĂ© aprĂšs 30 ans sur la CĂŽte dâAzur et aprĂšs 2 ou 3 heures je sature. Jâai marchĂ© une petite demi-heure pour mâextraire de la foule et jâai trouvĂ© un petit coin hors du vent dans les dunes. Aujourdâhui mes fesses sont toute rouge⊠et ça tombe bien car dĂšs que mes amis auront fini de manger nous allons nettoyer lâappartement et rentrer Ă Amsterdam. âș Â
Je vous souhaite une belle journĂ©e d’Ă©tĂ©… â€đđđđđ€Â