Amritapuri, Inde đźđł
Jeudi soir 18h35
Je me suis installĂ© sur le balcon de lâĂ©tage avec vue sur lâocĂ©an. Les vagues sont Ă©normes. Tout Ă lâheure quelquâun sâĂ©tait presque fait emporter par le courant. Il marchait au bord de lâeau et lâocĂ©an est venu le chercher. Je sens lâĂ©nergie de lâeau magnifiquement puissante, menaçante peut-ĂȘtre mĂȘme aussi. Comme si elle est lĂ pour nous rappeler Ă lâordre en permanence. Pour nous rappeler que nous ne sommes pas grand chose Ă cĂŽtĂ© dâelle, mĂȘme si nous faisons beaucoup de bruit. đ
La cacophonie des corbeau monte fort vers le haut et leur croassement est plus fort encore que le son des vagues. En face de moi, une rapace est suspendu dans lâair depuis dĂ©jĂ fort longtemps pour guetter son diner potentiel au sol en bordure de mer. Il ne bouge pas et par moment je me demande si ce nâest pas un cerf-volant. đŠ
Au loin, jâentends vaguement le son provenant de la grande salle. Il est lâheure des Bahjans et jâai choisi de suivre mon rythme avant-tout. Je me rends compte Ă quel point il nâest pas Ă©vident ici de rester dans lâAmour. Pourtant, je suis chez Amma ! Je ne crois pas dans lâexistence de personnes ou des lieux qui ont une basse ou haute Ă©nergie et nous influencent tantĂŽt dans le sens positif, tantĂŽt dans le sens nĂ©gatif. Ce nâest pas cohĂ©rent avec la notion dâĂȘtre UN. â”
Par contre, je pense quâil y a des endroits ou des personnes qui me correspondent ou ne me correspondent pas, Ă un moment donnĂ©. Et ce nâest pas constant, ni linĂ©aire. Par exemple, ma chambre Ă©tait parfaite quand jâĂ©tais fatiguĂ© et je pouvais y rester toute la journĂ©e sans souci⊠pendant que maintenant je ne mây sens pas bien en dehors des heures de sommeil. Câest pour cela que je suis encore dehors sur le balcon⊠il Ă©tait temps pour moi de me retirer mais il nâest pas encore temps pour ĂȘtre dans ma chambre. đ
Jâaime bien vers 17h mâinstaller au Cocobar. Ca sonne chic, nâest-ce pas ? Surtout pour un cabane tout Ă fait primaire en bĂ©ton brut avec plein de noix de coco cassĂ©es par terre. Je me prends une heure pour mettre mon dernier article, chercher une photo pour lâaccompagner et rĂ©pondre Ă vos messages. Hier, jâen avais beaucoup⊠Merci de votre prĂ©sence !!! MĂȘme ma maitresse de lâĂ©cole primaire avait agit sur ma publication. Dâabord elle avait essayer de mâappeler dans la nuit, puis selon les indications de mon rĂ©pondeur elle mâavait Ă©crit un message utilisant la page contact de mon blog. đ
En lui rĂ©pondant je rĂ©alisais que câĂ©tait peut-ĂȘtre dâelle que jâavais hĂ©ritĂ© ce cotĂ© rebelle, non-conformiste doux⊠Car elle lâĂ©tait ! Pendant que mes parent et le reste de ma famille Ă©taient tous des moutons. Parfois des moutons noirs, mais moutons tout de mĂȘme ! Je lâai eu que pendant deux annĂ©es, dâabord quand jâavais 6 ans, puis 3 classes plus tard, quand jâen avais 9. Elle Ă©tait toute jeune, avait la peau rouge comme des jeunes femmes blondes et elle sentait la violette. Puis, comme tout les garçons, jâĂ©tais amoureux dâelle, bien sĂ»r. đ
Pas simple donc, de rester en connexion avec lâAmour en moi, ici. Cela va me demander encore plus dâĂ©coute, encore plus de prĂ©sence Ă mon soi, encore plus de lenteur. Depuis un certain temps, il ne sâagit plus dâappliquer tel ou tel outil, telle ou telle technique. Non, je jongle avec lâensemble de tout ce que jâai pu apprendre toute ma vie. Je ne suis plus en mode « apprentissage » ou « rĂ©paration »âŠ Non, je suis en mode « vol libre » ou « montre moi maintenant ce que tu as compris ». đ©
Jâai donc perdu toute constance ou fiabilitĂ©. Je change de casquette, de direction ou de repĂšre de plus en plus vite. MĂȘme pour moi, ce nâest pas simple, car un simple intention peut sâenvoler en un instant. Je vais me prĂ©parer pour ma journĂ©e de demain. Dâabord une douche Ă lâeau froide (pas de choix, ils ont oubliĂ© de mettre un robinet dâeau chaude) pour me rafraichir, puis une longue nuit afin dâĂȘtre bien reposĂ© et dâavoir les idĂ©es claires. Je ne me lĂšverais plus aussi tĂŽt que ce matin. Pourquoi me torturer. Je nâai jamais aimĂ© ça⊠alors, je ne vais pas commencer maintenant, non. Sauf si je change dâavis dans la nuit. đâïž
Puis, peut-ĂȘtre je me sentirais prĂȘt Ă dĂ©marrer aussi la voie du silence⊠Jâen ai trĂšs envie⊠Ca me fait un peu peur car je nâai pas envie de faire lâintĂ©ressant et dâattirer lâattention⊠Je vais voir, sentir⊠Jâai aussi trĂšs envie dâaller sentir la puissance de lâeau. Pas me baigner, jâai Ă©tĂ© assez averti comme ça⊠Non, trouver un endroit oĂč les vagues ne peuvent pas mâatteindre et mâinstaller confortablement face Ă lâeau. Et si je le peux, je vais essayer de me mettre en rĂ©sonance avec cette puissance fĂ©minine qui quelque part fait partie de moi aussi.Â
Vendredi matin 02h45
Je viens de me rĂ©veiller en pensant Ă ce quâa Ă©crit Maxime dans un commentaire hier. Il disait quâil se sentait plus mal quand il quittait Amma, quâen arrivant. Je comprends ce quâil veut dire, je le sens aussi⊠à Toulon, comme ici. Pourtant Amma est la personne incarnĂ© la plus belle que je connaisse, celle qui manifeste extĂ©rieurement le plus fort sa divinitĂ©. đ
Pourtant, je sens bien quâelle ne peut pas briller de toutes ses lumiĂšres ici. Amritapuri est devenu, Ă mon humble avis, un gros boulet. Toutes ces personnes qui sâaccrochent Ă ses basques et qui lâempĂȘchent toute mouvement spontané⊠La sĂ©curitĂ© autour dâelle en outrance aussi. Elle est rigolote, semble aimer les histoires drĂŽles, faire des bĂȘtises, raconter des conneries. Ca se voit⊠đ€Ą
Il parait quâĂ une Ă©poque elle sortait rĂ©guliĂšrement de chez elle pour se promener la nuit et quâainsi une fois, elle sâest aventurĂ© dans les dortoirs des femmes oĂč elle Ă tressĂ© les cheveux de deux femmes ensemble. Ca lui va bien. Je trouve quâelle a le regard coquin⊠Aujourdâhui elle ne peut pas faire un pas sans que lâAshram entier se met en alerte. Elle est devenu prisonniĂšre de sa propre crĂ©ation⊠Je connais bien ça. đÂ
Vendredi matin 04h30
Finalement, je nâai plus dormi. Jâai rĂ©pondu Ă des messages dâune amie, puis jâai fait une lettre Ă « Jonathan », que je vous partagerais sĂ»rement ce soir. Je viens de prendre ma douche, je me sens en pleine forme, alors, je vais mĂ©diter et Ă©couter les 1000 noms de la divinité⊠Puis faire « chop-chop » avec DonaldâŠÂ
Vendredi matin 09h30
J’ai eu l’intention de rester en silence aujourd’hui… et je n’ai pas parlĂ© autant depuis que je suis arrivĂ© ici. Entre la connivence et les plaisanteries avec Donald et mon Ă©nergie qui a montĂ© rapidement, je me sentais intenable, insortable. đÂ
Douce journĂ©e Ă tous â€ïžđđđđ Â
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Merci Michael, j’ai beaucoup de « plaisir » Ă te lire. Inspirant, Frederic.
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T’en prie FrĂ©dĂ©ric… content que ça te « plait »… đ
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Michaël, je suis heureux que tu sois en chemin. Merci de partager les émotions de ta route.
Je t’embrasse mon frĂšre, coeur contre coeur, dans la douceur du matin naissant
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Merci frĂšre poĂšte… Ă tout bientĂŽt…
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Merci pour ce partage du coeur, Michaël.
« je pense quâil y a des endroits ou des personnes qui me correspondent ou ne me correspondent pas », je comprends ça. Pas facile de voir – et accepter – que des personnes pensent / agissent / parlent diffĂ©remment de moi. C’est mon grand questionnement : aller uniquement vers ceux qui me ressemblent ou essayer de « vivre avec » tout le monde et ĂȘtre en dĂ©saccord avec les personnes autour de moi…
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En effet… un grande question… Comment tu fais alors ?
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J’Ă©coute ce qui est au fond de mon coeur, et je le suis.
đđđđđ
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