Quand je regarde un film

Taillefer (09), France đŸ‡«đŸ‡·

Je me suis rĂ©veillĂ© tĂŽt ce matin, vers 6 heures dĂ©jĂ . Une journĂ©e chaude s’annonce, 38°C selon le widget mĂ©tĂ©o de mon ordinateur. Alors, j’en ai profitĂ© pour ouvrir toutes les portes de la grande salle pour bien aĂ©rer et rafraichir la piĂšce avant de tout refermer et garder l’espace au frais pour la journĂ©e. La yourte est dĂ©jĂ  fermĂ©e et j’y retournerai seulement vers 21 heures, quand la chaleur commencera Ă  se dissiper Ă  Taillefer. đŸ”„

Hier, j’ai mangĂ©. Ça m’arrive de temps en temps aprĂšs un accompagnement d’exploration. Le changement d’intensitĂ© aprĂšs le dĂ©part d’une partenaire peut crĂ©er en moi comme une dĂ©pression climatique, ce vide qui demande Ă  se remplir. C’est aussi de cette maniĂšre je peux mesurer oĂč ma co-exploratrice en est. Plus elle me sollicite Ă  partir de ses blessures, plus j’ai besoin de compenser par la suite. Avec deux d’entre elles j’arrive de plus en plus souvent Ă  garder mon niveau d’Amour stable et Ă  rester dans l’alimentation liquide aprĂšs leur dĂ©part. ❀ 

Alors, cette fois encore, mĂȘme sans avoir eu faim, je suis allĂ© cherchĂ© des choses Ă  grignoter chez SuperU. Pourtant, c’est Ă  chaque fois pareil. Ça ne fait que remplir, mais ne nourrit rien chez moi. Ça fait juste monter un excĂšs de chaleur dans mon corps, puis ça me fatigue et m’abrutit, c’est tout. En faisant des courses, j’ai anticipĂ© cet Ă©tat de fait aussi et j’ai pris des boissons pour faciliter le retour Ă  une nourriture plus subtile aujourd’hui. Du coca zĂ©ro, du sirop zĂ©ro et du thĂ© glacĂ© Ă  la menthe basse calories, m’attendent dĂ©jĂ  au frigo
 mais pour le moment l’eau et du thĂ© aux Ă©pices me suffisent largement. Je sais qu’aprĂšs avoir mangĂ©, il vaut mieux que je boive d’abord du chaud pour ne pas mettre mon chaudron hors d’usage. 💩 

J’intĂšgre mon exploration rĂ©cente. Je n’ai rien Ă  faire pour cela, la vie m’apporte tout ce qu’il me faut. Un jeune homme m’a sollicitĂ© hier et va passer ce soir. Je sais dĂ©jĂ  qu’en l’écoutant attentivement et en cherchant des rĂ©ponses Ă  ses interrogations, je vais rĂ©colter des informations prĂ©cieuses pour complĂ©ter le puzzle de mon miroir. Je sais que je dois me rĂ©veiller, j’ai compris que je dois prendre l’initiative quelque part. Je ne sais pas encore tout Ă  fait comment, ni quand, ni oĂč ni avec qui. Il n’y a toujours pas de pistes me conduisant ailleurs qu’à Taillefer. đŸŒ±

Je compte donc beaucoup sur cette rencontre. Pour le reste, je me laisse souvent enseigner par les films et les Ă©pisodes des sĂ©ries. Je ne vous ai jamais vraiment partagĂ© comment ça se passe pour moi, car ce n’est que rĂ©cemment que je me suis observĂ© attentivement alors que je regardais un Ă©pisode d’un feuilleton. C’est assez rigolo et si j’ai envie de raconter cette expĂ©rience c’est parce que je ne suis pas sĂ»r que tout le monde fasse pareil. Je pense que la plupart de gens font ce que j’ai fait la plus grande partie de ma vie, c’est-Ă -dire s’identifier tout simplement à une des personnages et vivre l’aventure avec elle. đŸ‘Żâ€â™€ïž

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Je ne sais pas exactement quand j’ai changĂ© ma maniĂšre de vivre les aventures virtuelles, mais j’ai l’impression que c’est venu progressivement depuis mon expĂ©rience d’éveil. Je pense que la Vie a simplement optimiser le rendement du canal par lequel elle me passe des informations. Si j’avais Ă©tĂ© plutĂŽt un mĂ©ditant, j’aurais certainement des informations par ce biais lĂ . Moi, j’aime les films, la Vie le sait, alors elle me nourrit par lĂ . Je pense que c’est le propre de chaque bon enseignant ou accompagnant, d’utiliser les ouvertures dĂ©jĂ  existantes chez l’accompagnĂ©, au lieu de le forcer Ă  en crĂ©er lĂ  oĂč il n’y en a pas. 😅

Depuis trĂšs longtemps, dĂ©jĂ  quand je vivais Ă  Amsterdam, je sentais intuitivement quelques instants avant l’arrivĂ©e d’une sĂ©quence que les phrases qui allaient suivre Ă©taient pour moi. Ça pouvait m’arriver plusieurs fois dans un film, mais souvent une seule fois suffisait. Parfois, quand j’étais avec quelqu’un, j’avais mĂȘme le temps de l’avertir en lui faisant signe avec mon coude et en lui disant quelque chose comme : “Attention, les mots qui viennent sont pour nous !”. Ceux qui me connaissent bien et depuis assez longtemps, s’en souviennent certainement
 😉 

En fait, quand je regarde un film aujourd’hui, je fais exactement comme dans la vie. Plus rien ne m’échappe et je m’identifie Ă  tout et Ă  tout le monde. J’utilise quasiment chaque situation, Ă©vĂ©nement ou dĂ©tail pour me mettre en question
 pour trouver mes rĂ©ponses ou voies de passages
 et pour valider mes dĂ©cisions ou acquis. Les phrases exprimĂ©es sont plus prĂ©cieuses encore, car elles sont en langage clair ce que je n’ai pas besoin d’interprĂ©ter ni de dĂ©coder. 😳

Quand j’y pense quand-mĂȘme, c’est assez rigolo, car ça donne quelque chose comme ça :

  • LUI : Pourquoi tu ne m’as pas appelĂ© ?
    • MOI : Aie, c’est intrusif et violent
 Je suis certainement encore trop intrusif ou violent ?
 Peut-ĂȘtre que je fais des reproches sans m’en rendre compte
 Est-ce que j’ai oubliĂ© d’appeler quelqu’un ?
 Comment je l’aurais formulĂ© ?
 Comment j’aurais rĂ©pondu Ă  la question ?
 Est-ce que je pourrais rĂ©pondre simplement ou est-ce que j’ai encore besoin de protĂ©ger mon territoire ???
  • ELLE : (en mentant) J’ai oubliĂ© !
    • MOI : Pourquoi elle ment ?
 Pourquoi elle ne dit pas la vĂ©ritĂ© directe tout simplement ?
 Pourquoi avons-nous besoin de rendre les choses si compliquĂ©es en Ă©vitant de dire la vĂ©ritĂ© ?
 Est-ce que moi je mens en ce moment ?
 A qui est-ce que je n’ose pas dire ce que je pense ?
 Est-ce que je laisse quelqu’un dans l’inconfort en ce moment en jouant avec la vĂ©ritĂ© ?
 Est-ce que j’ai encore besoin de manipuler aujourd’hui ?

Je peux vous dire que de faire ça pendant tout un film peut ĂȘtre assez dĂ©coiffant. Je me rends compte que ça ne me fatigue pas, car je n’y pense pas et je le fais de maniĂšre spontanĂ©e et automatique. Je me souviens encore comment c’était difficile au dĂ©part de rester vraiment prĂ©sent Ă  quelqu’un pendant toute une sĂ©ance d’accompagnement
 et comment j’ai appris progressivement Ă  prolonger cette qualitĂ©. Aujourd’hui, j’arrive Ă  ĂȘtre prĂ©sent sans effort quasiment 24/24
 mĂȘme pendant la nuit. Je le sais, car mĂȘme quand mes co-exploratrices dorment, j’ai une loupiote dans ma conscience qui reste allumĂ©e et connectĂ©e Ă  elles
 parfois mĂȘme Ă  distance. C’est assez bizarre comme phĂ©nomĂšne. 💡  

Bande annonce « Un soupçon de magie »

Comme il n’y a pas de hasard dans le choix de mes films, dans les Ă©pisodes d’une sĂ©rie, ni dans les sĂ©quences que je regarde, les mĂȘme thĂšmes reviennent encore et encore
 Il y a un parallĂšle et une synchronicitĂ© claire et directe avec ce qui se prĂ©sente dans ma vie rĂ©elle. Les films m’offrent beaucoup de piĂšces pour le puzzle de ma projection. Comme ma vie quotidienne est calme, c’est vraiment le bienvenu, car ainsi je reste en Ă©veil tout en me distrayant ! Il y a une interaction Ă©vidente entre ma vie vĂ©ritable et les histoires sur l’écran. Alors, progressivement, d’épisode en Ă©pisode, de film en film
 mes interrogations et pistes Ă  suivre deviennent plus prĂ©cises
 Jusqu’au moment oĂč j’ai compris, que je l’applique dans ma vie et que je peux enfin passer Ă  autre chose
 mĂȘme si ce n’est que pour un temps. ✌

Dans ce cas, je vais ĂȘtre attirĂ© par un film oĂč les interactions se passent autrement, oĂč les enjeux ne sont pas les mĂȘmes et oĂč je vais avoir d’autres pistes Ă  explorer. Essayer de changer de style de film ou de sĂ©rie pour travailler volontairement sur autre chose ne fonctionne pas, car mĂȘme si en apparence il peut s’agir d’une histoire complĂštement diffĂ©rente, les interrogations et les problĂšmes qui se prĂ©sentent peuvent ĂȘtre les mĂȘmes. Alors, je suis mon envie, un Ă©lan spontanĂ© ou j’accepte simplement de regarder ce qui se prĂ©sente de maniĂšre automatique. 😏

En ce moment je regarde une sĂ©rie que j’aime beaucoup : “Un soupçon de magie”. Une histoire autour d’une mĂšre et de sa fille qui sont de gentilles sorciĂšres. C’est un feuilleton avec des histoires Ă  l’eau de rose que je trouve simple et en mĂȘme temps tout Ă  fait rafraichissant
 mĂȘme s’il est truffĂ© de clichĂ©s et que le jeu est parfois trĂšs caricatural. J’aime beaucoup le personnage “Cassie”, la sorciĂšre, malgrĂ© son visage malheureusement relookĂ© et loupĂ© par la chirurgie esthĂ©tique. MĂȘme si elle est gentille et bienveillante, ce qui me touche dans ce personnage c’est sa maniĂšre d’ĂȘtre condescendante en permanence. Dans l’histoire ça passe, car elle la sage plus ou moins reconnue Ă  “Middleton”. En mĂȘme temps, j’aime bien comment elle aide avec des petites phrases qu’elle lance par-ci et par-lĂ , sans entrer dans la lourdeur thĂ©rapeutique. 😌

Dans mon histoire du moment, ça me permet tout simplement de m’interroger d’épisode en Ă©pisode et sous des angles diffĂ©rents, ma propre maniĂšre d’ĂȘtre. Je sais que le miroir ne ment jamais, alors, tout en regardant je me pose des questions comme : Est-ce que moi-mĂȘme je suis encore condescendant ? Si oui, de quelle maniĂšre ? Comment ? Avec qui ? A quel moment ? Dans quelles circonstances ? Comment je pourrais m’exprimer sans l’ĂȘtre ? Sinon, comment puis-je allĂ©ger ma maniĂšre d’ĂȘtre avec ceux et celles qui me sollicitent ? Et encore
 En mĂȘme temps, j’observe comment les gens communiquent et interagissent et je joue Ă  travers eux et dans ma tĂȘte au jeu du territoire : Ah, lĂ  il intruse
 Ah, lĂ  elle s’est arrĂȘtĂ©e Ă  sa limite
 Ah, lĂ  il manipule
 Ah, s’il avait dit les choses autrement, ça aurait Ă©tĂ© plus harmonieux
 etc. Ouf, regarder des films, c’est du boulot. 😉

Je vous souhaite une dĂ©licieuse journĂ©e â€ïžđŸ§ĄđŸ’›đŸ’šđŸ’™đŸ’œđŸ–€  

Retrouvailles en 2002, 24 ans aprĂšs la sortie du film « Grease »

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