Taillefer (09), France đ«đ·
Il est 1 heure du matin passĂ© et jâai vraiment envie de dormir et de me trouver dans les bras de MorphĂ©e, la dĂ©esse des rĂȘves. Pourtant, je ne peux pas faire autrement que de mâassoir dans ma chambre obscure dâĂ peine 9 mĂštres cubes oĂč ça sent lâencens que je brĂ»le en abondance chaque matin, afin que mes affaires sâen empreignent. Les phrases me harcĂšlent dans la tĂȘte et martĂšlent contre les parois de mon crĂąne me disant : tu ne vas pas dormir, tu as des choses importantes Ă Ă©crire. âđœ
Bien Ă©videmment, ces phrases sâadressaient Ă vous, comme dâhabitude, car câest en vous Ă©crivant que je mâentends le mieux ces derniĂšres annĂ©es. Je savais bien que tant que je resterais couchĂ©, lâavalanche des mots nâallait pas cesser. Ăa parlait de Julien et moi et de nos Ă©changes rĂ©cents et profonds, dâune amie proche et commune et de sa maman qui vient dâĂȘtre admise Ă lâhĂŽpital, de quelques personnes qui mâĂ©taient chĂšres et que jâai perdues de vue et Ă qui jâai envoyĂ© un petit message toute Ă lâheure⊠puis enfin dâun Ă©change par mail avec lâune dâentre vous qui habite Ă Paris, et qui partageait ses prises de conscience provoquĂ©es par mes Ă©crits. đ
Le tout pour me faire comprendre encore mieux, encore une fois, encore autrement⊠encore et encore⊠ce qui me retient et mâempĂȘche d’entrer dans le nouveau, dans ma nouvelle vie, dans mes nouveaux habits⊠pour vivre la promesse que la Vie elle-mĂȘme m’a faite Ă la naissance. Je le sais, il fait nuit et grĂące Ă cela le souvenir sous forme de sensation trĂšs forte vient flotter Ă la surface de ma mĂ©moire. Jâentends intĂ©rieurement quâelle me parle, la Vie, quâelle me chuchote intensĂ©ment :Â
âMichael, oh mon petit Michael⊠ça ne va ĂȘtre facile du tout. Mais sois courageux mon garçon, car le jeu en vaut la chandelle. Tu es spĂ©cial⊠Oh si tu savais seulement Ă quel point. Je suis la Vie et je tâaime. Je suis la Vie et je tâai choisi. Je tâai choisi comme jâai choisi chaque enfant qui est capable de mâentendre. Es-tu prĂȘt pour vivre lâaventure de ta Vie ? Es-tu prĂȘt Ă ĂȘtre la magie incarnĂ©e ? Es-tu prĂȘt Ă ĂȘtre assez fou pour aller lĂ oĂč personne nâose aller ? Si câest le cas, vas-y⊠et vas-y Ă fond. Cours, saute, esquive, plonge, tombe et relĂšve toi⊠et avance encore et encore. Ne laisse rien tâarrĂȘter, te dĂ©courager, ni te retenir. Il faut perdurer encore et encore, car câest au bout du chemin que je tâattends, lĂ oĂč se trouve notre maison Ă tousâŠâ đ Â
Avec Julien jâinsiste ces derniers jours comme si jâĂ©tais son pĂšre, comme si jâĂ©tais mon pĂšre Ă moi et que je me parlais⊠que je me disais des mots que jâavais besoin dâentendre il y a longtemps, de lâhomme qui mâa oubliĂ©. Je lui rĂ©pĂšte encore et encore de ne pas sâendormir au quotidien, de rester Ă©veillĂ© tout le temps. Je lui fais remarquer que nous vivons une grĂące, un temps de rĂ©paration extra-ordinaire. La Vie est lĂ Ă nous parler, Ă nous guider comme jamais. Si nous sommes endormis, nous ne remarquerons pas les voies de passage, les chemins de traverse quâelle nous indique au fur et Ă mesure. Ces chemins sont faits pour ceux qui osent sortir des routes balisĂ©es⊠elles sont invisibles pour les moldus, comme le quai des trains pour les sorciers qui doivent se rendre Ă Poudlard. J.K.Rowling a Ă©tĂ© certainement inspirĂ© directement par la Source. đ§ââïž
En parlant avec Julien sur ce qui arrive Ă la maman de cette Amie commune, nous avons compris que quelque chose nous retenait en arriĂšre. Dâailleurs, Julien est appelĂ© Ă visiter plusieurs lieux de son enfance ces semaines-ci. Quel est ce besoin inconscient qui cherche Ă sâassouvir ? Il est clair quâil sâagit de la tĂ©tĂ©e de maman. Il est clair quâil sâagit rĂ©ellement de MorphĂ©e, la femme dĂ©esse de mes rĂȘves. Comme il est difficile de lĂącher son sein et dâaller Ă la chasse, debout, comme un Homme avec un grand H, sans regarder en arriĂšre. Comme câest difficile dâavancer sans avoir Ă©tĂ© rĂ©ellement validĂ©, ni par maman victime et castratrice, ni par papa bourreau et castrĂ© ! đ
Câest ça qui a rĂ©veillĂ© ce manque en moi aujourdâhui et qui mâa motivĂ© Ă Ă©crire Ă ceux qui avaient dĂ©jĂ glissĂ©s en dehors de ma vie. Pourquoi les avoir contactĂ© Ă nouveau ? Souvent lâĂ©lan venait dĂ©jĂ de moi dans le passĂ©. Pourquoi ne pas les laisser lĂ oĂč ils sont et accepter leur Ă©loignement ? Pourquoi ne pas laisser le temps au temps et laisser la poussiĂšre se poser dans le verre aprĂšs tout ce remue-mĂ©nage, afin que lâeau de mon esprit et de ma vie deviennent limpides Ă nouveau ? Oui, parfois lâĂ©lan de vie est trop fort pour lâhomme que je suis. Parfois lâavancĂ©e est trop rapide, trop puissante et ce tiraillement me provoque du vide, un dĂ©chirement, le manque⊠et lâenvie de trouver des repĂšres rassurants comme le sein de ma maman, est irrĂ©sistible. đ©âđŠ
Je sens le manque. Je sens comme la solitude sur mon chemin initiatique me fait rĂȘver de ma promise. Jâai faim dâelle, jâai soif de sa prĂ©sence, jâai lâimpression quâil nây a quâelle qui puisse assouvir ce vide dâAmour que je peux parfois encore sentir. Pourtant, ma conscience me dit : âNON⊠câest nâest pas ça. Câest une Fata Morgana, la MitotĂ©, la Maya⊠lâILLUSION⊠Les fameuses sirĂšnes sur le chemin dâUlysse qui l’appellent et qui lâattirent. Câest une rĂ©ponse facile et immĂ©diate Ă la souffrance et au manque, comme la piqure de drogue, la pizza, la cigarette, lâorgasme. La rĂ©ponse facile et rapide⊠mais IL-LU-SOIRE !!! Câest ça que tu veux, Michael ? Câest vraiment ça ??? Ou aspires-tu Ă autre chose ? Es-tu prĂȘt Ă te contenter d’une simple maison tĂ©moin⊠ou es-tu prĂȘt Ă faire ce quâil faut pour rentrer chez toi rĂ©ellement et vivre l’apothĂ©ose de ton existence ??????????â âïž
(Jâai du mal Ă suivre mes doigts qui parcourent mon clavier Ă la vitesse de la lumiĂšre comme des somnambules libĂ©rĂ©s de mon emprise mental⊠Câest ma petite folie personnelle, la folie de dieu qui me fait Ă©crire des choses qui me font rougir quand je les vois apparaitre sur mon Ă©cran. Mon cerveau est en Ă©bullition et libre. Je sens la joie qui accompagne ces mots qui sâadressent avant tout Ă moi-mĂȘme. Mon dieu que câest bon⊠đ )
Puis, le message par mail que jâai reçu, a confirmĂ© et validĂ© ce que je savais dĂ©jĂ mais que jâavais besoin dâentendre une fois de plus. Jâai reçu un message qui ressemblait Ă ce qui suit, mais que jâai adaptĂ© lĂ©gĂšrement afin quâil corresponde Ă ma rĂ©alitĂ© : âCette histoire de nostalgie, je la connais, ce n’est pas une nouveautĂ©, mais ce que je vois encore une fois, c’est comment mon mental garde encore et encore ses archives Ă jour. Je rĂ©alise que si je suis ce jeu-lĂ , c’est sans fin. Jâai vu clairement que tout ceci n’est qu’une distraction pour crĂ©er une sĂ©paration⊠et je perçois celle-ci comme une vĂ©ritable pĂ©pite, qui vaut de l’or en ce moment. Si jâarrive Ă dĂ©jouer mon mental, alors, des pans entiers de mon histoire s’Ă©croulent. Dans ce cas, mon histoire avec ces dĂ©tails n’a plus aucune espĂšce d’importance. C’est une cristallisation mentale, le point d’achoppement⊠à moi de voir ce que je veux garder et ce que je suis prĂȘt Ă laisser partir⊠afin de laisser le silence prendre son ampleur, si dense, me permettant de planer dans mon ciel intĂ©rieurâŠâ âš
Câest limpide non ? Je vois comment je me prostitue pour avoir ma dose de tranquillisant facile. Je vois comment je peux encore ĂȘtre fidĂšle aux rĂšgles, normes et valeurs fausses mais si rassurantes que mes bourreaux mâont inculquĂ© et auxquelles je mâadapte en espĂ©rant que si je suis un garçon sage et gentil comme avant, elle me ramĂšnera ma mĂšre⊠mĂȘme aprĂšs 40 ans. đą
Alors, vais-je arriver Ă terminer cette lutte entre mon ego et mon ĂȘtre ? Est-ce que je vais trouver la force nĂ©cessaire pour ne pas succomber systĂ©matiquement Ă la sĂ©duction des sirĂšnes sous toutes leurs formes ? Mon navire intĂ©rieur est pris dans les remous qui rĂ©sultent des courants qui se contrarient. Yâa-t-il quelquâun qui tient la barre ? Est-ce le capitaine de mon Ăąme ou un simple droguĂ© assommĂ© et abruti par les distractions enfantines ? Vais-je arriver Ă tenir le cap de ma destinĂ©e ou succomber Ă la facilitĂ© ? Mon dieu, ma dĂ©esse, donnez-moi la force, le courage, lâendurance mais surtout l’innocence dâaller jusquâau bout de mon Ă©popĂ©e. â”ïžÂ
Ăa se calme en moi, enfin⊠Il est 2 heures 30⊠douce nuit Ă tous⊠đđŽđ€đÂ
P.S. Je viens de me relire. Ouf, quelle nuit dĂ©licieuse. AprĂšs mon sursaut littĂ©raire je me suis recouchĂ©, mais je suis restĂ© entre deux mondes avec des sensations que je connais mais que je ne saurais pas dĂ©finir. Mon corps tout doux se trouvait sous la couette chaude avec une tempĂ©rature idĂ©ale et ce contact parfait avec le tissu qui mâentourait. Mmmmmm… merci la nuit, merci la Vie. â€ïž Â
Moi c’est mon pĂšre que je recherche. Un homme qui puisse me protĂ©ger de la vie : je me sens si faible et si peu courageuse! Et lĂ , justement, il repart! Et j’aimerais le retenir « encore un peu mon Amoureux » comme le chante Piaf.
J’ai peur du vide, de la solitude. J’aurais prĂ©fĂ©rĂ© mourir dans ses bras. Je ne vois plus l’intĂ©rĂȘt d’ĂȘtre vivante.
Et pourtant, parfois, je capte tout l’amour qu’il y a en moi et autour de moi et ça me remplit. Et je me sens innocente totalement.
Cette nuit j’ai Ă©crit Ă cet homme avant qu’il ne parte sans savoir si j’allais lui envoyer cette lettre et, ce matin, Ă mon rĂ©veil je te lis.
Je vais le laisser partir sans rien dire malgrĂ© ma tristesse. Mais c’est dur!
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Merci de ce partage Maryse… âșïž
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Bonjour, c est dans le doux silence de la nuit que les mots illuminent plus fortement le papier
Ton écrit me fait ressentir plus profondément le poids des circonstances de la vie
Cela me pose questions ?
Etre debout alors qu’ il est l heure de dormir ĂȘtre debout pour affirmer notre vie pour ĂȘtre la prĂ©sent qu’ importe ce que cela va faire vivre !
Merci de ce partage qui me guide qui m ouvre un chemin moins sombre ..
Merci de ton insomnie guidante rassurante souhaitant que tu sois encore quelques heures dans les bras de Morphée tout en confiance douce matinée étoilée
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Tâen prie… Je vais me lever lĂ … lâheure dâĂȘtre debout đ
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touchĂ©e, je suis touchĂ©e de tant de sincerite……….merci pour cette ex-peau-sition si belle et si forte…………
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Avec joie Nicole… Quoi partager dâautre ? âșïž
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Je ressens depuis 2/3 jours le manque du sein de maman,ton article tombe Ă pic pour me permettre de ne pas succomber au chant des sirĂšnes đđ§đșđ
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Mmmmmm… peut-ĂȘtre un bon pizza alors ? đ
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Merciâșïž
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Tâen prie đ
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Je suis touchĂ©e par tes mots, cette prĂ©sence-vigilance Ă la Vie, le courage qui jây vois, peut-ĂȘtre parcequâil me manque souvent.
Lâattention encore et encore Ă ĂȘtre chez toi.
Et je vois bien comment je me perds, comment je laisse une grande place Ă mes sirĂšnes, comment la pleureuse victime revient encore et encore.
Pourtant je sens aussi que tes partages soutiennent mon chemin. Redonnent espoir à des parties de moi qui continuent à écouter, à accueillir.
Merci.
Une douce et joyeuse journée à toi Michael
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Merci Ă toi aussi Isabelle… Ă vous tous de me permettre de partager mon vĂ©cu ici. Belle journĂ©e Ă toi, Ă vous âșïž
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Je crois que la femme est une « Porte », Ă la fois vulgaire et sacrĂ©e, qui bien souvent s’ignore.
Porte des hommes, porte vulgaire, lorsqu’elle enfante en ce monde.
Porte des dieux, porte sacrĂ©e, lorsqu’elle fait d’un homme un dieu. Lorsqu’elle sait s’effacer totalement, lorsqu’elle redevient vierge, pour accueillir totalement.
L’homme qu’elle accueille totalement doit aussi se donner totalement, pour vivre ce profond mystĂšre du mariage intĂ©rieur avec sa Reine.
Il y a une semaine, j’ai vĂ©cu une initiation intĂ©rieure qui m’a Ă©tabli en tant que PĂšre.
Je suis PĂšre et Fils.
Ma Belle n’y est pas Ă©trangĂšre.
Je suis loin de comprendre tout ce qui je vis au dedans, mais je suis confiant, je vis le mystĂšre simplement, je sens que c’est bon, je sens que c’est juste.
Ce qui me retient ?
Je ne saurais le dire clairement.
Je n’ai pas envie d’ailleurs de me poser trop de question dans le sens oĂč je veux de moins en moins utiliser ma tĂȘte, la raison.
Je veux sentir toujours plus avec mon cĆur.
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âșïž
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đ †J'ADORE ! MERCI Michael ! đ
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T’en prie… đ
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Bonjour Michael, quelle force je sens dans ton texte, la force de cette quĂȘte qui me touche et rĂ©sonne avec mon activitĂ© intĂ©rieure du moment. Je cible aussi de plus en plus distinctement ma lutte contre mes dĂ©mons Ă©chapatoires (surtout la bouffe et la soif de paroles – Ă©crits, Ă©coutes, textes etc qui entretiennent ma quĂȘte) et je rĂ©alise en mĂȘme temps que toutes les histoires que je me raconte sont illusoires. La parole de mon pĂšre Ă©tait toxique, et l’enfant en moi reste dans la fusion et la confusion du terreau maternel, et cherche Ă s’en extraire. J’ai l’image de cette glaise sans forme dont je suis issue et avec laquelle je tente de façonner ma propre forme, mais c’est comme s’il me manquait encore du souffle, pour ensemencer ma terre. Pourtant ce souffle je le sens en moi quand je le transmets.Mais je le perds quand je l’attends pour moi. Comme un hiatus oĂč je perds la relation avec l’Un quand je me coupe des autresâŠ. Je vais continuer Ă cheminer seule avec ça pour ne pas polluer ton espace. Merci Ă toi et trĂšs belle journĂ©e !
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Tu ne pollues pas mon espace… Quand tu parles de toi, en vulnĂ©rabilitĂ© et sans m’y impliquer, tu rends ce lieu plus riche encore.
Merci Catherine… âșïž
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La solitude, Ă©cris-tu MichaĂ«l…….
MĂȘme lorsque nous sommes entourĂ©s, elle est parfois encore plus criante.
J’ ai passĂ© mes premiĂšres annĂ©es Ă espĂ©rer former le couple idĂ©al, sans succĂšs.
Pas mal d’ illusions, style « petite maison dans la prairie »
Depuis la mort de mon pĂšre (il y a dix ans) un vide abyssal et un grand besoin de le combler mĂȘme en Ă©tant parfaitement consciente de ma fausse trajectoire …d’ oĂč
des histoires d’ amour « pansement » ,qui s’ en suivirent afin de cicatriser la plaie.
Cela fait maintenant un peu plus d’ un an que ma solitude n’ est plus une souffrance et que chemin (spirituel) faisant, je ne suis plus dans l’ attente de LA rencontre.
Je ne sais pas si je suis dĂ©finitivement guĂ©rie, mais ça y ressemble. Je sens qu’ un dĂ©clic s’ est produit et ça fait un bien fou d’ ĂȘtre dans cette acceptation.
Il me reste par ailleurs tu t’ en doutes, bien d’ autres points sensibles Ă essayer de dĂ©passer, accepter, voire transcender.
Merci pour ces partages.
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Et merci pour le tien âșïž
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