Taillefer (09), France đ«đ·
Il fait frais dans la grande salle. Jây suis bien. Il suffit de venir le matin tĂŽt, de crĂ©er un bon courant dâair et de fermer les volets lĂ oĂč le soleil chauffe trop la piĂšce. La fraĂźcheur accumulĂ©e dans lâespace reste ensuite toute la journĂ©e, alors jâen profite et je ne bouge plus. Je ne me sens pas du tout attirĂ© pour aller mâaventurer dans la chaleur. Câest seulement vers 21 heures que la yourte redevient Ă nouveau assez accueillante pour que jây retourne et que je quitte mon havre de fraicheur. đ
Pour quelquâun qui ne me connaĂźt pas et qui ne sait pas ce qui se passe au fond de moi, je suis certainement un homme ennuyeux qui ne fait jamais rien. Pas de promenades en bord mer, en forĂȘt ou en ville⊠pas de sorties en terrasse, au cinĂ©ma ou chez des copains⊠pas de rencontres avec les poneys, les plantes mĂ©dicinales ou des coins magiques de Taillefer⊠mĂȘme pas de bronzage pour donner un aspect plus jeune et plus attrayant Ă mon corps. Rien, nada, clum⊠đÂ
Je suis lĂ que pour une seule chose. Jâaime le dire ouvertement et sans retenue depuis quelque jours et je le redirai certainement encore et encore. Etre Ă lâextĂ©rieur du placard correspond pour lâinstant Ă mon expression haute et forte de ce que je suis rĂ©ellement, sans plus tenir compte de ce que quelquâun puisse penser de moi. Je suis lĂ pour initier la co-crĂ©ation dâun mouvement vers lâAmour et lâUnité⊠Je suis unique, car je sais exactement comment y arriver⊠avec une personne, avec un couple, avec un groupe et mĂȘme au niveau de la terre entiĂšre. đ§š
Je suis un leader avec un coeur gros comme une maison, prĂȘt Ă accueillir les premiers membres de notre Grande Famille dâHumains Nouveaux. Ce coeur bat au rythme des tambours de nos peuples anciens. Ils ont tous disparu en laissant juste leur empreinte dans le mĂ©moire cellulaire, dont notre monde illusoire est fait. Il suffit dâĂ©couter partout aux parois pour entendre le coeur de lâHomme, le coeur de la Vie, qui nous donne sans cesse le rythme dâune renaissance Ă©ventuelle prochaine. đ
Je ne bouge plus. Je suis lĂ , attentif et disponible. En tant quâhomme jâai vĂ©cu assez de folies et dâexpĂ©riences de toutes sortes. Jâai fait le tour de mon histoire personnelle Ă©gotique. Seul, je ne peux plus aller plus loin. Je suis comme la Bastille, comme ce symbole qui reprĂ©sente un patriarcat rĂ©volu et qui se rend compte que seul il ne reprĂ©sente rien. Alors il est prĂȘt Ă se laisser renverser et balayer volontairement par une deuxiĂšme Ă©volution, une rĂ©volution, le retour de la puissance fĂ©minine. đž
Quand je me trouve en ce moment avec une co-voyageuse, je ne fais plus rien. Le peu que je faisais encore vient de sâarrĂȘter. Jâai compris et intĂ©grĂ© enfin que ma prĂ©sence seule suffit et que je nâai mĂȘme pas besoin dâagir ou de parler. Je suis lĂ pour elles⊠je suis entiĂšrement disponible, comme un socle qui attend que la statue reprenne sa place. Câest de la femme que le monde est né⊠câest Ă travers elle quâil peut renaĂźtre. đ
Jâaccueille celles qui me sollicitent et qui me semblent prĂȘtes. Elles viennent, comme dâhabitude, toutes seules Ă ma rencontre. Elles nâont plus le mĂȘme profil. LâĂąge sâĂ©tale⊠lâĂ©tat de sorciĂšre est plus proche de la surface. Elles deviennent plus jeunes, plus indigo ou cristal, plus gourmandes et surtout plus folles. Mon dieux que jâaime ça. DĂ©jĂ en mâĂ©crivant ou en Ă©changeant par tĂ©lĂ©phone elles se lĂąchent. Elles semblent avoir tellement faim et soif dâautre chose⊠et tellement envie et besoin de se retrouver. Jâai lâimpression que certaines ont vraiment compris que je suis uniquement lĂ pour faire couler la source⊠pour que ça coule de source.đ§
DĂ©jĂ en Ă©crivant, je me sens presque en extase. JE SUIS LA POUR ĂA ! Jâattends depuis tellement longtemps. Jâai tellement fait dâeffort. Il y a dĂ©jĂ tellement de femmes qui sont venues Ă ce rendez-vous donnĂ© il y a 700 ans. Celles qui viennent encore sont de plus en plus prĂȘtes. Jâai lâimpression que âcâest aujourdâhui demainâ. Je commence Ă sentir comment ma simple prĂ©sence pourra leur permettre dâĂ©clore. Avant il fallait encore de lâancien Michael, de Mike, le hĂ©ros qui allait Ă leur rencontre parce quâelles restaient coincĂ©es quelque part. đšâđ
Si jusque lĂ jâai dĂ» faire un effort au cours des explorations pour les rĂ©veiller, pour relancer leur Ă©nergie et leur audace… et pour leur montrer leur hĂ©ritage⊠aujourdâhui elles viennent me chercher, dĂ©jĂ toutes prĂȘtes Ă vivre leur folie. Je pense que je suis enfin prĂȘt pour les accueillir Ă leur niveau, Ă accueillir la Femme dans toute sa gloire. Ăa ne se voit pas trop de lâextĂ©rieur⊠câest tout en subtilitĂ© Ă lâintĂ©rieur de moi. En plus, câest encore en train de se mettre en place. đ„Ž
Jâaime lire leur folie⊠jâaime voir leur audace⊠jâaime quand elle comprennent quâelle peuvent explorer Ă travers moi en toute sĂ©curitĂ© pour retrouver leur hĂ©ritage perdu. Je suis unique comme homme. Jâen suis conscient et je mâen fous si ça sonne orgueilleux ou mĂ©galomane. Aider une femme Ă accoucher dâelle-mĂȘme et lâaccompagner dans le processus de sa propre restauration demande une disponibilitĂ© pour laquelle la plupart de mes frĂšres nâont pas Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s. Il nây a pas de place pour une autre distraction. Il nâest pas possible de perdre lâattention un seul instant. La moindre absence peut laisser place Ă une peur viscĂ©rale et ancestrale venant des bĂ»chers et dâautres dĂ©sastres du passé⊠et court-circuiter ce qui se passe une fois pour tout. đ
Une fois quâelles osent, quâelles comprennent quâelles sont en sĂ©curitĂ© et que je ne suis pas une menace, mais un co-pilote, co-voyageur et co-explorateur complice et solide⊠ma prĂ©sence et mon corps deviennent une source dâĂ©nergie et dâinspiration, un support, un socle, une prise de terre, un vaisseau. Jâaccompagne leur exploration et jâencourage et valide tout Ă©lan vers elles-mĂȘmes, leur particularitĂ©, la source, lâAmour et la dĂ©esse-mĂšre. En mĂȘme temps je les aide Ă sortir de la peur, des retenues, du lourd, de lâancien, de la prison, du mental, du pouvoir et du superficiel. Mes dons servent à ça⊠je sens exactement oĂč elles se trouvent au cours de leur exploration, et au besoin je les guide. đ€©
Si jusque lĂ jâallais encore Ă la rencontre de celles qui avaient des rĂ©serves, aujourdâhui je ne le fais plus. Si la sorciĂšre en herbe nâose pas mâutiliser et quâelle reste dans sa timiditĂ© ou ses attentes, elle rentrera tout simplement bredouille. Alors, je mâextasie devant celles qui ont compris, qui prennent la responsabilitĂ© de leur sort et qui prennent le devant. Ce nâest pas nĂ©cessairement simple pour elles, je le vois bien. Ăa demande vraiment de sortir de sa zone de confort un peu comme la cavalerie dans des westerns amĂ©ricains. đ
Parfois je me demande comment elles font pour avoir envie dâexplorer avec moi. Comme je lâai dit, je nâai plus 30 ans, et mĂȘme si intĂ©rieurement jâai plutĂŽt lâĂąge de mon enfant intĂ©rieur, mon corps et bien celui dâun soixantenaire. Ce qui explique en fait tout, câest quâelles me reconnaissent ! Elles me connaissent avant de mâavoir vu. Elle me reconnaissent par mes Ă©critures, par mes paroles, par ma vibration⊠La plupart dâentre elles savent inconsciemment dĂ©jĂ qui je suis et me font dâemblĂ©e confiance. Elles ont rĂȘvĂ© de moi, mâont vu dans des Ă©tats de conscience modifiĂ©s, dans des âdĂ©jĂ vueâ⊠ou elles savent, tout simplement. đ€Ș
Je suis plutĂŽt quelquâun qui vit dans lâici et maintenant⊠mais il devient de plus en plus Ă©vident quâelles reconnaissent le grand prĂȘtre ou maĂźtre sorcier que jâai dĂ» ĂȘtre un jour. Celui qui a maudit ses assassins au moment de sâenflammer sur les bĂ»chers⊠entourĂ© de toutes celles quâil retrouve aujourdâhui. Ăa a dĂ» ĂȘtre quelquâun de bien, de pur et de valeureux. Câest comme si elle rentraient Ă la maison quand elles se trouvent avec moi. Câest dĂ©routant, mais je sens la mĂȘme chose. Je sens mes Amies dâantan revenir une Ă une chez ellesâŠđ„   Â
Je vous souhaite une journĂ©e magique de plus ââ€ïžâÂ
2 commentaires sur « La Bastille »