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Michael à Fort-de-France, Martinique
Il y a 6 heures de décalage entre la France et la Martinique. Du coup, même si j’écris mon article tôt le matin, mes amis-lecteurs de l’Hexagone ne le lisent seulement que dans l’après-midi ou la soirée. En revanche, comme ils se lèvent aussi 6 heures avant moi, quand je me réveille, j’ai généralement déjà plusieurs notifications qui m’attendent sur mon téléphone, ma tablette ou mon ordinateur. Je peux même vérifier mon solde bancaire néerlandais vers 3 heures du matin, quand la banque là-bas ouvre. Je trouve ça rigolo et plaisant. C’est comme si j’étais un peu attendu à mon réveil… et cela donne un ton, une couleur à ma journée, puisque ce sont en même temps mes premières projections.
Ainsi, ce matin, un commentaire sur mon article de hier m’attendait dans l’application WordPress. J’ai l’impression d’avoir souvent répondu à la question que Catherine posait. Toutefois, je la considère un peu comme cette question répétitive qui se pratiquait pendant un temps au cours de certains ateliers de développement personnel. Vous vous souvenez de ça ? Deux personnes s’assoient face à face parterre et l’une demande à l’autre « Qui es-tu ? ». Après chaque réponse, le demandeur réitère exactement la même question à son partenaire. L’intention derrière la méthode est d’emmener celui qui est interrogé à chaque fois un peu plus loin, à chaque fois un peu plus profond et ainsi progressivement un peu plus proche de sa vérité du moment.
Voici le commentaire de ce matin : « Bonjour Michel, en te lisant, je me demande pourquoi c’est si important pour moi de vouloir éclairer l’autre ? et est-ce que c’est juste ? Je sens fort en moi ce besoin de remettre de l’ordre et de l’harmonie là où je sens le désordre, et j’ai du mal à discerner ma part d’orgueil de mon désir de perfection; Belle journée à toi, Catherine. »
Je pense que c’est une question qu’elle pose surtout à elle-même et qu’elle ne demande pas nécessairement une réponse de ma part. Toutefois, je vais l’utiliser pour, encore une fois, sonder mes propres motivations. Pourquoi ? Parce que suite à mon vécu de hier, je me sens triste, déçu et désemparé… et la question de Catherine tombe donc à pic.
Si je généralise, je trouve automatiquement les raisons qui m’ont motivé moi-même dans le passé pour aider l’autre. Je n’en étais pas conscient du tout. Peut-être que je le faisais parce que je pensais quelque part que c’était ma mission, que ce besoin faisait partie de mes gènes ou de ma personnalité, ou parce que j’étais conscient que je m’aidais moi-même à travers l’autre ou encore parce que j’ai simplement créé mon métier autour de mes aptitudes et ainsi de ce que je savais faire le mieux. Je pense que tout était vrai à un moment ou un autre. Toutefois, rétrospectivement, je sais aujourd’hui sans l’ombre d’un doute que tous mes élans d’aider sont en réalité toujours venus à partir de mes blessures.
L’absence de connexion avec la Source et mes Origines a fait grandir un manque de plus en plus grand à l’intérieur de moi. Comme tout le monde, j’ai cherché à compenser ce vide par la nourriture, les activités, les possessions, un statut social et, bien évidemment, les autres. J’avais besoin d’être aimé, d’être reconnu, d’être vu, d’être considéré et d’être important pour quelqu’un. J’ai toujours cherché à faire partie d’un groupe, d’une famille ou d’un réseau pour combler mes vides sidéraux. Dans ma propre quête d’être aidé par les autres, j’ai en réalité toujours cherché le père ou la mère qui me manquait.
Il est évident que ce vide fondamental ne peut jamais être comblé par quelque chose d’aussi illusoire et dérisoire que la bouffe, le sexe ou le travail ! Aucune affiliation peut remplacer le lien intime de notre Nature Profonde d’Origine. Après que j’ai vécu mon expérience d’éveil, il y a vingt ans déjà, tout ça était devenu limpide pour moi. J’ai consciemment choisi d’utiliser mon expérience pour accompagner les autres vers le bonheur que je venais de découvrir. Tout mon accompagnement était basé sur la re-connexion avec la Source selon une méthode fait-maison très précise. Et ça fonctionnait merveilleusement bien…
Mais, comme je l’ai déjà expliqué à des multiples reprises, l’éveil n’est pas un fin en soi. C’est une expérience qui est censée marquer le début d’un chemin impitoyable vers l’Amour Véritable, l’Unité et nos Origines… et où il n’y a pas de place pour le compromis, le tiède ou l’à peu près. Même si je n’ai jamais été aussi heureux qu’à cette époque, mon accompagnement était, malgré tout, motivé par mes besoins compensatoires. En aidant les autres à trouver leur connexion, j’ai trouvé progressivement la mienne. Les blessures, les conditionnements et les peurs avaient de moins en moins prises sur moi et l’envie d’accompagner se dissipait doucement au même rythme… pour enfin disparaitre complètement autour de 2018.
J’ai vécu cela comme une victoire énorme. Je savais depuis longtemps que quand mes accompagnements allaient cesser spontanément, c’était parce que j’étais forcément arrivé à l’entrée de Ma Maison Intérieure. C’est depuis ce temps-là que je me suis reconnecté de manière tout à fait naturelle et douce à notre culture ancestrale et que je me vois progresser, comme nos anciens jadis, sur ce chemin si peu fréquenté de nos jours. Alors, pourquoi toujours accompagner ??? De quoi mon élan se nourrit encore aujourd’hui ??? C’est en y réfléchissant ce matin que j’ai pu mettre un peu plus de lumière sur la question.
Ma démarche est solitaire depuis très très longtemps… depuis 1979, où la perte de mes parents m’a poussé à trouver un chemin alternatif… depuis 1984, quand je me suis décroché de la masse qui suivait la volonté sociétale comme un troupeau de moutons qui se faire tondre pour une carotte par son berger… depuis 2001, quand j’ai quitté la voie néo-thérapeutique et néo-spirituelle, où des praticiens et maitres aveugles, mais très charismatiques, poussent leur clients, patients ou disciples dans les précipices multiples de l’ego… depuis 2015, quand la Vie-même a décidé de me prendre tout ce qui restait de mes attachements et des mes rêves par le dépouillement-restaurateur…
Il y a quelques années en arrière déjà… je pense que mon premier souvenir date de quelque part autour de 2004… que j’ai exprimé que les seuls qui me comprenaient vraiment étaient ceux que j’avais accompagnés. Et c’était vrai ! J’ai systématiquement essayé d’accompagner les gens vers mon niveau de conscience. Ça a peut-être l’air très orgueilleux ou mégalomane, mais depuis longtemps, c’est la seule manière que j’ai trouvé pour ne pas me sentir seul. La plupart des gens que j’ai accompagné ainsi et avec qui j’ai tissé un lien ont fini par retomber, malgré tout, sur un palier inférieur qui leur convenait, mais qui en même temps, logiquement, coupait notre complicité. Il n’y que très peu de gens qui me comprennent vraiment… peut-être juste un ou deux… et encore…
Mais, ma motivation d’aider vient toujours de là… de ce besoin de retrouver mes semblables. Puisque je ne les trouve pas là où je suis, je les crée ! Je reconnais tout de suite le potentiel de ceux qui viennent me solliciter. Je sens les résidus de la mémoires d’un sorcier ou d’une sorcière… je reconnais l’énergie d’un enfant indigo… je perçois tout de suite quand quelqu’un cherche l’Amour Véritable… parfois, je vois simplement un potentiel très prometteur chez quelqu’un de très motivé. Plus le niveau de conscience monte, plus fort le lien entre la personne et moi devient. Je suis conscient qu’il me faut quelques personnes comme ça avec moi sur le-chemin-si-peu-fréquenté, pour enfin pouvoir commencer la mise en place de La Grande Famille.
Le top est, bien évidemment, de vivre avec une compagne qui me comprend et avec qui je partage le chemin. Souvent, il y a au départ juste une attirance énergétique réciproque… ou autre chose encore. Mais, le reste reste généralement à faire. Vous comprenez peut-être mieux pourquoi je suis souvent un compagnon-accompagnant ? Si je veux avancer à deux, je dois aider d’abord ma propre compagne à se mettre en mouvement. Abandonner cela voudrait dire que j’accepte définitivement ma solitude. Je n’ai plus beaucoup d’énergie, alors quand je constate que les résistances en face de moi sont trop fortes et que je suis face à cette solitude potentielle, je peux me sentir triste et désemparé comme hier… Alors, je cherche, j’explore, je tisse…
Je nous souhaite une délicieuse journée de plus… ∞❤️∞
MERCI Michael. Je me laisse résonner par ta réponse à mon propre questionnement. Et je me sens envahie par une grande tristesse, et une forme de lassitude aussi, d’avoir cherché toute ma vie un compagnon qui me corresponde en terme de sensibilité et de conscience. Aujourd’hui, je sens que mon âme est fatiguée, et mon corps aussi, de chercher, de voir et de sentir toute la souffrance du monde, et tous les comportements négatifs que cette souffrance engendre. Probablement que si cela m’atteint encore, c’est que je n’en ai pas fini avec la mienne propre. La difficulté pour moi de me remettre en couple et de devoir constater le décalage. J’ai même abandonnée l’idée. Fatiguée de bosser sur moi et d’avancer toujours seule. Je sens que mon désir toujours présent de rencontre et ce rêve impossible de le concrétiser dans un lien à deux, s’étiole de plus en plus. Mais peut-être que cet absolu que je porte en moi ne peut se vivre à deux dans un quotidien et dans la durée. Ou peut-être qu’à force de me sentir seule, je suis devenue une handicapée du lien. En tout cas, sache que tu n’es pas seul dans cette quête, et te lire me fait me sentir moins seule.
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J’ai la sensation que nous nous comprenions… En Israël j’avais abandonné tout espoir… Ma voie de passage vers S et la Martinique était complètement inattendu… Merci de ton partage vulnérable… 🙏
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Se laisser porter par ce que la Vie nous présente et garder l’espérance. Oui moi aussi j’ai souvent la sensation en te lisant d’être en terrain connu. Et ça me fait du bien. Belle journée à toi Michael, de tout coeur.
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Belle journée à toi aussi Catherine … ☺️
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