Bouc émissaire ~ Scapegoat

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Netanya, Israël 🇮🇱 

En rentrant hier soir, avant de m’endormir, j’ai regardé un film qui m’a beaucoup touché. C’était l’histoire d’un jeune homme accusé de meurtre. Par le simple fait qu’il était jeune, black, sur la scène du crime et sur le banc des accusés, le rendait, sans vraiment avoir besoin de preuve au préalable, d’emblée coupable aux yeux du jury. Ce matin au réveil j’ai compris pourquoi cette situation m’a tant parlé.

Depuis que je suis jeune, je me trouve systématiquement dans des situations de cet ordre. Tout au long de mon histoire un même scénario se reproduit encore et encore. Il se passe quelque chose, un conflit, un malentendu, une agression… puis par le simple fait que je me trouve au mauvais moment au mauvais endroit je me fais accuser de quelque chose dont je ne suis pas coupable.

Je me souviens de la toute première fois. J’ai dû avoir 13 ou 14 ans. Mes camarades de classe du primaire jouaient au foot devant notre ancien école, juste devant les fenêtres de la salle de gym ou une de nos anciennes enseignantes était en train d’enseigner. Moi, j’étais juste là en train de les regarder. Je n’aimais pas jouer au foot. Les fenêtres avaient été travaillées et on ne pouvait pas voir à travers. De temps en temps, la balle rebondissait contre la fenêtre et à force de répétition ça a commencé à énerver l’enseignante. Quand la balle est carrément entré à l’intérieur par une fenêtre supérieure ouverte, elle est sortie de sa classe très en colère.

Sans que je m’en suis rendu compte, tous mes copains avaient déguerpi et quand l’enseignante est sortie, fulminante, j’étais là, tout seul comme un con. J’ai pris toute l’avalanche de ses accusations et de sa colère sans arriver à piper mot. Le pire dans tout ça était que, comme beaucoup de garçons, j’étais depuis toujours secrètement amoureux d’elle et le simple fait qu’elle pouvait penser que je lui ferais une chose pareil m’a touché en plein coeur. C’est l’enseignante que je vois encore de temps en temps quand je vais à Amsterdam…

Aujourd’hui Israël fête le jour où Jérusalem a été annexé, en 1967

Depuis le temps, j’ai tellement vécu ce même scénario, que je ne cherche même plus à me défendre. La situation aux yeux des autres est tellement claire que ce n’est vraiment pas la peine d’essayer. Même moi à leur place, j’aurais cru en ma culpabilité la plupart du temps. Alors, je me tais et me sentant non désiré, je me retire et je m’efface. J’ai perdu beaucoup d’amis de cette manière.

Je pense ainsi à une situation très embarrassante avec la première fille dont j’étais fou amoureux quand j’avais 18 ans. Elle était dans ma chambre au grenier quand un de mes amis est arrivé. Je me suis absenté un petit moment et quand je les ai rejoins, ils était en train de s’embrasser et de se toucher. J’étais sous le choc et ne savais pas quoi faire. Au moment que j’ai décidé de m’éloigner de la scène et quitter ma chambre, son frère, qui était mon meilleur ami, est entré sans prévenir. Pour lui c’était clair qu’avec mon autre ami j’étais en train de faire des saloperies à sa soeur. Notre amitié s’est arrêté ce jour-là… Il n’y avait rien à faire. Pour lui, c’était clair comme du cristal.

Mmmmmm… jolie…

De la même manière, par des malentendus, des suppositions, des préjugés ou des non-dits, je me suis trouvé dans des situation qui ont provoqué la perte du lien avec beaucoup de gens qui comptaient vraiment beaucoup pour moi. Je pense, entre autres, à ma meilleure Amie de jeunesse Rosa… la femme que j’aime depuis toujours, Danielle… mon ami d’Amsterdam Ruben et sa compagne… mon frère et ma soeur, Yaron et Sigal… et beaucoup d’autres… 

Ça explique peut-être un peu plus mon retrait d’aujourd’hui. Il y a tellement de gens qui m’ont jaugé ou jugé sans vraiment me connaitre, ou connaitre la situation sur laquelle ils expriment leur avis négatif, qu’à force de vivre ces situations, je ne me sens plus vraiment désiré. Ces jugements intempestifs incessants depuis que je suis petit ont eu fini par avoir un impact négatif tellement grand sur la personne sensible que je suis, que je préfère rester à l’écart. Pour sortir de ma tanière et affronter à nouveau le monde, il me faut une volonté que je n’ai pas encore retrouvé.

Je nous souhaite une douce journée de plus… ∞❤️∞ 


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