Taillefer (09), France đ«đ·
Une des choses que je vis en ce moment chaque matin, est la rencontre avec pas mal de poneys et quelques chevaux. Je pourrais voir la tournĂ©e du matin comme une corvĂ©e ou une routine journaliĂšre mâobligeant Ă sortir de mon lit. Certes, je lâutilise aussi pour mesurer ainsi ma motivation matinale Ă cueillir le jour qui sâannonce. Mon Ă©lan mâindique oĂč jâen suis entre mon trou de souris et mon retour dans le monde. đŠ
Mais, Ă part leur donner du foin, de lâeau et des cĂ©rĂ©ales, il y a autre chose. Il y a la rencontre. Chaque jour jâai la possibilitĂ© de les rencontrer⊠ou pas. Ăa vous semble peut-ĂȘtre quelque chose de banal. AprĂšs tout, en tant quâĂȘtre humain et en haut de la pyramide des prĂ©dateurs et de lâintelligence (ce qui est encore Ă prouver), je pourrais me sentir supĂ©rieur et les approcher comme bon me semble. đ
Dâailleurs, je constate que la plupart dâentre nous le font. Ăa semble normal de soumettre un animal et de le domestiquer, afin de le forcer Ă nous procurer sa prĂ©sence, son soutien et sa force⊠ou encore sa peau, sa graisse, ses oeufs, son ivoire, ses os et sa chair. Il semble normal dâenlever un animal de sa mĂšre et de casser ou construire les familles et les races comme bon nous semble. Souvent, ceux qui se servent dâanimaux ainsi, proclament ouvertement leur amour pour eux. Ăa me fait penser Ă une phrase que Domenico Provenzano dit souvent : âLes animaux sont mes amis⊠et je ne mange pas mes amis !â. đ€š
Je suis de son avis et je dirais aujourdâhui mĂȘme que je nâutilise pas mes amis, je ne les force Ă rien ! Un ami est libre de sa vie, dâen faire ce quâil veut et de partir quand il le veut. Je ne le forcerai mĂȘme pas Ă mâaimer, ni Ă jouer avec moi. Certains diraient que les animaux nous aiment. Je rĂ©pondrais que câest peut-ĂȘtre normal que ça ait lâair ainsi, puisque nous lui avons enlevĂ© tout ce quâil avait⊠il ne lui reste souvent que nous et nous lâavons rendu inapte Ă vivre dans son milieu naturel. đ
Conscient de ça je mâapproche de mes amis quadrupĂšdes. Ils ont la chance ici dâĂȘtre un peu plus libres, de pouvoir vivre dans leur famille et dâavoir gardĂ© encore un petit peu de leur Ă©tat naturel. Bien Ă©videmment, que nous soyons bien clairs, je ne juge personne. Je sais trĂšs bien comment nous en sommes arrivĂ© lĂ et pourquoi nous agissons ainsi. Chacun fait selon sa conscience et ses possibilitĂ©s. Dâailleurs chaque ĂȘtre reste, que ça me plaise ou pas, une partie de mon miroir. đÂ
Si je sors du monde de dressage oĂč je les oblige Ă avoir un comportement qui me convient et que je mâapproche des chevaux et des poneys autrement⊠si je leur donne lâespace dâĂȘtre un peu plus eux-mĂȘmes, alors, câest eux qui peuvent mâenseigner. Beaucoup mĂȘme⊠Je pense que plus je laisse un animal libre et en lien avec sa nature profonde, plus grand sera peut-ĂȘtre lâenseignement. Il peut mâapprendre des choses quâavec mon cerveau formatĂ© je nâarrive plus Ă capter par moi-mĂȘme.đ
Jâai remarquĂ© quâen mâapprochant des chevaux comme Sea Crest de Nathalie ou de Ficus dâEliane, qui ont une personnalitĂ© forte et bien dĂ©finie, jâapprends le plus. Si je vais vers eux en voulant ĂȘtre aimĂ© ou montrer que je suis un âbon humainâ⊠il y a grand chance quâil me manquent de respect, me bousculent et me rentrent dedans. Si je vais vers eux voulant montrer qui est le chef ici et que je cherche Ă les dominer⊠il est bien possible quâil reste loin de moi et que ne pourrai mĂȘme pas les approcher. đ
Ils ne font pas de quartier. Pour les approcher, ce qui marche le mieux pour moi, si jâarrive, c’est de trouver mon centre et dâĂȘtre autant que possible moi-mĂȘme, bien ancrĂ© dans mes basques et mon territoire⊠ni dominant, ni dominé⊠en conscience et avec le respect que je dois Ă un autre ĂȘtre vivant. Et cela bien Ă©videmment extĂ©rieurement avec mon attitude et mes gestes, mais surtout et avant-tout intĂ©rieurement, avec ma maniĂšre de âmâhabiterâ. Les chevaux et les poneys rĂ©agissent immĂ©diatement Ă ce que jâĂ©mane et montrent en miroir et en direct ma moindre faiblesse, fausse force, dĂ©centrage ou manquement. Ils ne jouent pas comme nous Ă partir de leurs blessures avec des jeux psychologiques manipulateurs. Câest naturel chez eux. đ€Ș
MĂȘme si jâapprĂ©cie davantage le caractĂšre âbon enfantâ des poneys, eux non plus nâont pas besoin de mâaimer ou mĂȘme de mâapprĂ©cier. Si je veux apprendre quoi que ce soit dâeux, jâai bien compris quâil faut avant-tout que je commence par leur laisser cette libertĂ©-lĂ . Jâessaie pour lâinstant, autant que je le peux et grĂące Ă ce quâils me renvoient, dâĂȘtre le plus authentique possible. Une fois trouvĂ© cet espace de normalitĂ© en moi⊠peut-ĂȘtre⊠peut-ĂȘtre, que je pourrai apprendre quelque chose dâeux dâun ordre plus subtil. Si toutefois ils en ont la capacitĂ© et lâenvie⊠đ
Le matin, je ne fonce donc pas dans leur direction, mĂȘme si le gamin en moi aimerait bien. Je vais vers eux avec autant de conscience, dâauthenticitĂ© et de respect dont je dispose et je suis trĂšs attentif Ă plein de choses, comme lâendroit oĂč chacun se trouve sur le terrain et par rapport aux autres⊠le rĂŽle que certains ont Ă ce moment-là ⊠lâallure physique et lâhumeur de chaque individu et du troupeau en tant quâentité⊠lâaffect, ou son absence, entre eux et envers moi⊠leur disponibilitĂ©, curiositĂ© ou envie dâexplorer ou de jouer⊠etc. Chaque matin câest diffĂ©rent. Chaque matin est un nouvel apprentissage⊠et ça me plait, mĂȘme si jâai encore beaucoup de chemin Ă faire. đÂ
Je vous souhaite une dĂ©licieuse journĂ©e đ„đ„đđŠđžđ Â
Une sĂ©rie de mon enfance… Mr Ed, le cheval qui parle.
Malheureusement je ne l’ai pas trouvĂ© en français.
Bonjour, j ai vu cette derniĂšre semaine pas mal de vos videos sur you tube et je me retrouve dans plusieurs d elles. Je partage vos idĂ©es sur ce monde qui est triste et effarant. Les animaux, oui, on les utilise abusivement. Que n y-a-t-il pas de nombreuses , des millions de personnes ayant votre sensibilitĂ© et rĂ©flexion….on se le souhaite ! A bientĂŽt
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Ă bientĂŽt Gabriella… bienvenue ici âșïž
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Tu sembles avoir enfin trouvĂ© de vrais enseignants ! ? đ
(A qui tu offres leur bol de riz comme a des moines đŸđđ)
Merci pour le proverbe de Blake đ
Bises sur les joies que tu nous envoie đ
Eric
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Bien reçu Eric… merci đ
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Juste quelques mots, un ptit « CYGNE » en cette fin de journĂ©e.
Place Ă mon cĂŽtĂ© animal, puisqu’on me renvoie (miroir) que je suis un brin farouche comme tes amis en ce moment. Belle soirĂ©e
Namasté
Florence
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Belle soirĂ©e Ă toi aussi Florence âșïž
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depuis mon enfance, des chevaux vivent dans ma tĂȘte…
adolescente, j’ai cĂ©dĂ© au formatage : appris l’Ă©quitation, le saut d’obstacles, le dressage…. j’ai aussi beaucoup transgressĂ©…cherchant la relation, l’intimitĂ©, la connexion (Ă une Ă©poque ou l’on n’en parlait pas, alors que maintenant, c’est « Ă la mode ») avec ces « animaux » (animĂ©s) trĂšs particuliers…
les deux chevaux qui vivent avec moi sont espiĂšgles, eux aussi, chaque jour diffĂ©rents… je ne les monte plus, ou trĂšs peu, leur offre (ils m’offrent) une ballade Ă l’occasion, et, principalement, je suis Ă leur service….
j’aime les regarder trotter ou galoper dans le prĂ©, manger de l’herbe, ou quand ils me gratifient d’un cĂąlin ou d’une communication…
le Coran prĂ©sente le cheval comme une bĂ©nĂ©diction : » « Celui qui nourrit le cheval pour le triomphe de la religion fait Ă Dieu un prĂ©sent magnifique ». bon, j’ai quelques rĂ©serves sur la partie : pour le triomphe de la religion…..
bienvenue, Michael, dans le monde magique, doux et puissant des Ă©quidĂ©s…..
laura skywalker
« petit cheval rĂ©calcitrant »
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âșïž
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