Saint-BarthĂ©lemy-Grozon (07), France đ«đ·Â
Quand Julien et moi sommes arrivĂ©s dans la maison vide de sa grand-mĂšre en pleine campagne ardĂ©choise, lâeau du chauffe-eau de la salle de bains nâa mĂȘme pas eu le temps de trouver sa tempĂ©rature de croisiĂšre. AprĂšs quelques semaines spartiates, oĂč je me suis lavĂ© grĂące aux douches sur les plages, dans la pluie ou Ă la bassine, avec Ă chaque fois de lâeau glacĂ©e, j’avais hĂąte de me laver convenablement. MĂȘme avec l’eau Ă peine tiĂšde, le bain sabot a Ă©tĂ© un vrai rĂ©gal.
Avoir pu utiliser simplement Ă nouveau du shampooing et de sentir bon par la suite mâa fait beaucoup de bien. Bien Ă©videmment, jâen ai profitĂ© en mĂȘme temps pour me tondre les cheveux et la barbe. Quand je me suis regardĂ© dans la glace un peu plus tard, ce que je nâai pas pu faire non plus, et que j’ai vu ma tronche de baroudeur Ă peu prĂšs soignĂ©e, je me suis trouvĂ© beau comme un astre !
Vivre une vraie vie sans Facebook
CâĂ©tait sur un coup de tĂȘte que je me suis Ă nouveau inscrit sur Facebook, il y a quelques jours. Je lâavais dĂ©jĂ fait il y a environ un an, mais jâai tout de suite effacĂ© lâinscription. Retourner dans ce pieuvre chronovore qui entretient des relations Ă distance et fait oublier en mĂȘme temps ceux qui sont assis juste Ă cĂŽtĂ©, mâĂ©tait encore impossible. Mais, Ă lâĂ©poque jâĂ©tais aussi encore en plein dĂ©pouillement et la Vie me guidait vers la solitude d’un ermite, certainement pour apprendre Ă mâĂ©clairer de lâintĂ©rieur⊠et non Ă la lumiĂšre dâun Ă©cran dâordinateur ou de smartphone.
Ma motivation derriĂšre lâinscription rĂ©cente a Ă©tĂ© de crĂ©er un rĂ©seau dans mon pays natal afin de mâaider Ă me lancer Ă nouveau dans mes activitĂ©s professionnelles lĂ -bas. Ăa ne mâa pas plu du tout. Le simple souvenir du flux publicitaire qui passait sur mon fil dâactualitĂ© Ă lâĂ©poque me donnait dĂ©jĂ la nausĂ©e et une sensation dâinconfort dans le ventre. Je le considĂ©rais dans ma tĂȘte comme un retour en arriĂšre. Je sentais bien que jâavais peur de ne pas rĂ©ussir par moi-mĂȘme et que mon inscription Ă©tait soutenu par elle.  Â
Je pense que jâai appuyĂ© au moins 10 fois sur le bouton pour effacer mon profil Ă nouveau. Comme il fallait confirmer mon action avec mon mot de passe, et quâil est trĂšs long, jâai arrĂȘtĂ© mon Ă©lan Ă chaque fois. Alors, face Ă cette hĂ©sitation, je me suis demandĂ© Ă quoi pouvait bien servir Face-de-bouc cette fois-ci, si toutefois jâallais le garder. Jâai fait mon sevrage il y a trois ans dĂ©jĂ et lâabsence de ce rĂ©seau dans ma vie mâa fait Ă©normĂ©ment de bien. En plus, ça mâa permis de ne pas voir systĂ©matiquement des visages qui me rappelaient le monde dans lequel je me suis tant blessĂ© et dont jâavais besoin de prendre distance pour en faire le deuil.Â
En mĂȘme temps, avec le dĂ©marrage de ma neuviĂšme vie, il sâagit pour moi dâĂȘtre Ă nouveau prĂ©sent et facilement joignable. Je nâai pas envie de lire ou dâĂ©crire sur Facebook, ni dây mettre des liens vers les articles de mon blog. Pas question que je crĂ©e des habitudes qui risquent de faire du mal Ă mes relations en chair et en os, prĂ©sentes ou Ă venir. Alors, aprĂšs mĂ»re rĂ©flexion, jâai dĂ©cidĂ© de rester et de lâutiliser comme un espĂšce de âSuperWhatsAppâ, permettant des gens qui ne sont pas dans mon carnet dâadresses de me joindre avec la mĂȘme facilitĂ©.Â
Jâai donc Ă nouveau un profil ! Je ne vais pas envoyer des invitations ! Par contre, si jâen reçois et que je peux voir de qui il sâagit, je lâaccepterai avec joie ! Je suis donc passivement prĂ©sent… et de cette maniĂšre facilement joignable par Messenger. Lâavantage de Messenger est quâil est indĂ©pendant de mon numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone⊠que je vais certainement devoir lĂącher en arrivant en IsraĂ«l. En mĂȘme temps, si je cherche quelquâun, Facebook est une base de donnĂ©es importante oĂč je peux trouver quasiment tout le monde.
C’est rigolo, car sans avoir fait quoi que ce soit, mon profil a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©couvert par quelques « face-hunters ». Au moment oĂč je poste mon article j’ai dĂ©jĂ Ă©tĂ© invitĂ© 23 fois et j’ai dĂ©jĂ Ă©changĂ© avec quelques personnes que j’avais perdu de vue. Ăa promet… car au moment oĂč je me suis retirĂ© en 2016 j’avais presque atteint le maximum d’amis autorisĂ©s pour un seul profil.  Â
âđâÂ
« Apprendre Ă m’Ă©clairer de l’intĂ©rieur »…
J’en suis lĂ chaque jour. Tel l’apprenti sage Nasrudin qui cherche la clĂ© du bonheur sous le lampadaire et non dans sa maison moins Ă©clairĂ©e !
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âșïž
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J’ai vu que tu Ă©tais de retour sur Facebook en te voyant apparaĂźtre dans les suggestions d’amis.
Tous nos faits et gestes sont tracĂ©s; Big Brother is watching you ! đ
Ton retour dans le monde « social » me fait penser au retour de Zarathoustra qui quitte ses montagnes pour retourner parmi les hommes đ
Je n’ai lu que quelques passages du livre de Nietzsche et je l’ai achetĂ© rĂ©cemment sur une « pulsion ».
J’ai envie de me frotter en ce moment Ă des penseurs « fous ».
« Deux vĂ©ritĂ©s opposĂ©es peuvent exister simultanĂ©ment dans le mĂȘme espace. »
Eh oui… dans le PlĂ©rome, puis dans l’Etoile/Soi (pour paraphraser Jung, un autre « fou »).
Ou pour paraphraser MichaĂ«l : Vers l’Est, Go West ! đ
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âșïž
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