Amsterdam, Pays-Bas 🇳🇱 

C’était clairement des adieux que j’ai vécus encore une fois… mais cette fois-ci avec la ville de ma jeunesse. Pendant quatre jours, nous avons beaucoup marché, parlé et goutté à beaucoup de délices culinaires typiques pour la ville. Bien évidemment que j’ai suivi Julien aussi dans son petit fantasme de consommer librement de la marihuana. Chaque soir, je me suis couché bien stoned pour ensuite flotter agréablement jusqu’au lendemain. 

Alors, avec au moins 6 kilos en plus et des cernes sous les yeux, je m’arrête là. Il reste deux jours avant mon départ et j’ai envie de les vivre en pleine conscience. Demain, je vois juste encore Rene, un ami du lycée qui habitait avec sa famille en face de chez moi et ma mère. J’ai passé beaucoup de temps avec lui entre mes 16 et 24 ans et je le vois encore de temps en temps. Ensuite, je ferai encore un dernier petit tour dans le quartier rouge pour goutter l’ambiance… puis, rideau ! 

Le temps va passer vite. J’aurai peut-être encore le temps de faire une lessive et de passer quelques moments de qualité avec Ruben et Marion. Ensuite, mercredi matin 07h15 je décolle de cette terre d’accueil vers celle qui m’a vu naître. La femme qui me loue sa chambre d’abri m’a dit qu’elle viendrait me chercher à l’aéroport. Puis, une fois installé je contacterai John pour voir à quel moment démarrer les formalités. 

Je me sens parfaitement préparé pour mon aventure. Je voyage léger dans tous les sens. J’ai la sensation de m’être préparé à ce voyage de retour depuis le jour où ma mère m’a emmené “de force” à Amsterdam après son divorce. J’ai eu besoin de toutes ces années pour être enfin prêt aujourd’hui. Quel chemin de réparation, de guérison et de déconstruction incroyable… Si quelqu’un me proposait de refaire un tour, je déclinerais poliment en m’éclipsant à grande vitesse…

Amsterdam par les yeux de Julien…

Je pense que j’ai réglé ce qu’il y avait à régler, j’ai l’esprit en mode “simple” et mes bagages n’atteignent même pas les 20 kilo. Je ferai à mon rythme un pas à la fois. Ma situation est déjà bien et confortable telle qu’elle est. Je commence l’aventure sachant que je n’ai rien à prouver ni rien à acquérir. Tout ce que la Vie déposera devant mes pieds sera cadeau.

Les quatre jours passés m’ont rappelé surtout cela. La Vie est déjà belle… Pas besoin de courir, de faire un effort ou de forcer… pas besoin d’y ajouter des artifices, des activités ou des décorations supplémentaires. Ce qui vient de manière spontanée vers nous, semble ne pas être suffisant pour la plupart d’entre nous… pour moi si ! Ces dernières années m’ont appris à être heureux avec peu. Un lit chaud et un toit au-dessus de ma tête est déjà énorme. Pouvoir accompagner ou partager du temps avec une exploratrice en chemin sont des cerises sur le gâteau. 

Les mots qui résonnent dans ma tête, devant ce chemin qui s’ouvre devant mes pieds sont : calme, lenteur, présence, simplicité, réceptivité et obéissance. J’ai à surveiller que je reste dans un état me permettant d’entendre les murmures doux de la Vie… et que je sois prêt à dire OUI quand elle me suggère une possibilité ou une voie à prendre. Je m’entraine à cela depuis presque 40 ans. Je me connais et je sais que je vais avoir besoin de tous mes acquis pour rester calme dans ce pays où je vois de manière générale les gens hyperactifs, superficiels, directs, durs et trop sûrs d’eux. 

Mais, je m’y reconnais bien… car c’est chez moi. Et les gens chez moi sont comme moi ! C’est comme si je m’étais extrait de la masse pendant 57 ans pour apprendre à fonctionner autrement. Maintenant que ça semble à peu près acquis, je retourne dans la caverne de Platon, riche de mes expériences et de mes aptitudes. Je suis curieux de connaitre la suite. Je suis impatient de voir comment la Vie va s’agencer sur le chemin qui m’attend. Mmmmmm… je vous tiendrai au courant au fur et à mesure !

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