Ça tiraille à l’intérieur 

Amsterdam, Pays-Bas 🇳🇱 

Extérieurement, rien ne se voit vraiment chez moi en ce moment. En tout cas, je le pense. Intérieurement, par contre, je perçois que je ne suis pas tout à fait tranquille et que je me fais certainement des soucis. J’ai du mal à dormir, je me suis empiffré à 3 reprises et je sens bien que j’ai dû mal à trouver mon centre et à y rester. 

Selon mon expérience, la voie vers l’Amour est loin d’être un long fleuve tranquille. Depuis le temps que je prétends cheminer sur cette voie, je vois bien à quel point chaque pas correspond à une confrontation avec la peur, suivi par un arrachement et un sevrage. Rester dans ma zone de confort est confortable… faire un pas de plus vers l’Amour ne l’est pas du tout. Et une fois le nouveau pas intégré et assimilé, le suivant attend déjà impatiemment. Et ceci jusqu’à atteindre l’état d’Amour Vrai, celui qui est gratuit et sans condition. 

Systématiquement, j’entends des gens me dire qu’ils se trouvent “dans l’Amour”. La plupart du temps, je pense qu’ils sont sincères, certes… mais juste inconscientes. Je constate généralement qu’ils se connaissent tellement peu et qu’ils n’ont aucun discernement concernant leur personnage. C’est un peu comparable aux couples fusionnels qui pensent vivre l’extase de l’Amour vrai… alors, qu’en réalité ils vivent la « maison témoin » liée à une interdépendance inconsciente très forte. 

Parmi tous ceux que j’ai entendu dire qu’ils étaient dans un espace d’Amour intérieur, je n’en ai vu aucun où c’était réellement le cas. Bien évidemment je peux me tromper… mais honnêtement, je ne pense pas. Si j’ai bien un seul don, c’est celui-là… discerner où quelqu’un se trouve sur sa voie vers l’Amour. Les signes extérieurs, la situation d’une personne, ses propos, son comportement et l’énergie qu’elle dégage ne trompent pas. Ces personnes sont la plupart du temps calfeutrées dans un espace quelque part à l’intérieur d’eux, bien confortable, où la force acquise nourrit et maintient les masques de leurs blessures en place, comme une forteresse d’ego imprenable.  

CAD

Je suis les signes. Je prends des risques. Je suis conscient qu’il se peut que je ne m’en sortirais pas vivant cette fois-ci. Quand je constate que je vivote et que ma vie devient confortable, facile ou tiède, j’observe encore plus attentivement le miroir. Car, dans ce cas, il y a grande chance que je stagne sur mon chemin. Et ça, pour moi, me concernant, je ne l’accepte pas. De mon point de vue, la voie vers l’Amour et la transformation alchimique qu’elle nous invite à vivre, est notre seule raison d’être. De ma fenêtre, la plupart des gens sont déjà mort depuis bien longtemps quand ils ferment enfin leurs yeux pour la dernière fois. Moi, je mourrai vivant et en bonne santé !!! 

De là où je regarde notre société humaine, je ne vois que des gens en cage. Ceux qui ont une cage un peu plus grande ont souvent beaucoup d’influence sur les autres. Beaucoup plus en tout cas que ceux qui n’en ont plus. Ça m’épate ! C’est comme aller voir un dealer pour apprendre comment se sevrer des drogues. Plein d’enseignants très connus sont morts de pathologies qui montrent qu’ils ont vécu l’échec et que leur enseignement est du toc. Je peux en nommer plusieurs. Pourtant, les gens continuent à lire leurs livres et à suivre leurs enseignements. Dans ma tête je me dis qu’ils ont certainement envie de mourir de la même manière ? 

Récemment encore, j’ai dit à ma jeune Amie R, qu’avant qu’elle ne suive un enseignement, qu’elle vérifie bien auparavant si l’enseignant marche comme il parle, qu’il est en bonne santé et que sa vie est réellement une exemple à suivre. Entre beaucoup de parents et leurs enfants c’est pareil. Ils induisent leurs incapacités à leur progéniture en les forçant à penser et à faire comme eux. Après ils s’étonnent qu’ils partent en vrille et attrapent les mêmes maladies ?

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Avec Paul, un camarade de classe de l’école primaire, et Carla, notre maîtresse…  

Bon, j’arrête de revendiquer. J’avais en fait juste envie de dire où j’en suis actuellement. Le pas vers l’Amour que je viens de faire en quittant la France n’est pas vraiment confortable. Certes, je suis bien là où je suis en ce moment, chez mes Amis à Amsterdam. J’ai la chance de pouvoir vivre ma transition avec lenteur. Mais… je vois bien que j’ai un peu plus de patience que d’habitude et que d’attendre ici m’arrange bien. Un peu comme le type qui tombe du 50 étage et qui répète en chemin : “Jusque là, tout va bien !”. 

Tout en bougeant, je me trouve dans une bulle, un sas de confort, chez Marion et Ruben. Je sais que je peux rester ici aussi longtemps que je le veux. Ils ne me mettent aucune pression. J’attends tranquillement que mon ami d’enfance, John, me dit que c’est le moment de prendre l’avion. Je me sens prêt, et pourtant… En écrivant ainsi dans mon journal ce matin, je sens bien que c’est l’orage dans mon for intérieur. Je pense que mon être vit pleinement son deuil du passé et en même temps sa préparation au futur… et ça tiraille ! 

Je n’ai aucun doute quant à mon départ. C’est pour bientôt… Je traine juste pour que le confort et le connu durent encore un petit peu. J’ai mangé mon plat favori, j’ai saucé mon assiette… et je vais le lécher minutieusement pour en récupérer le moindre trace afin de garder le goût que j’ai tant aimé, vivant en moi. Tout en sachant que le passé est révolu, je cherche à repousser le moment de l’arrachement… Ce n’est pas si simple que ça, laisser partir ce que j’ai connu jusque là. 

∞💜∞

8 commentaires sur « Ça tiraille à l’intérieur  »

  1. J’imagine bien la douceur de rester encore un peu dans un confort connu… Et en même temps, c’est ta vigilance confiante à garder le cap sur l’amour qui fait de toi un être à part, en tout cas un repère vrai et éclairant sur ma route vers l’amour.
    Merci d’être MICHAEL

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  2. « De ma fenêtre, la plupart des gens sont déjà mort depuis bien longtemps quand ils ferment enfin leurs yeux pour la dernière fois. »
    C’est une évidence. Mais que faire ? Pour eux, rien !
    Je vois chaque jour des aberrations, et je me suis fait une raison de me taire, de laisser toute cette foule continuer à dormir. Je sais que je ne peux qu’œuvrer à ma propre alchimie et que mon temps pour ça est précieux.

    « Moi, je mourrai vivant et en bonne santé !!! »
    Attention avec ce genre d’affirmation, la vie est très joueuse comme tu le sais.
    Mais je souhaite de tout cœur qu’elle te valide sur ce point 🙂

    « Plein d’enseignants très connus sont morts de pathologies qui montrent qu’ils ont vécu l’échec et que leur enseignement est du toc. Je peux en nommer plusieurs. Pourtant, les gens continuent à lire leurs livres et à suivre leurs enseignements. Dans ma tête je me dis qu’ils ont certainement envie de mourir de la même manière ?  »
    J’adore ce côté tranchant que tu as sur ce sujet.
    J’ai tendance à le partager.
    Mon ancien « gourou » de Kundalini Yoga me citait des « grands maîtres » morts de cancers et autres pathologies.
    Mais selon lui cela n’avait aucune importance et ne remettait absolument pas en cause leur état d’être réalisé. J’avoue que j’ai beaucoup de mal avec ça.
    Je citais aussi les guérisons opérées par Jésus, et chaque fois on m’a répondu que l’époque des guérisons est révolue, que cela ne correspond plus à l’état spirituel du monde.
    Je crois plutôt pour ma part que c’est toujours possible mais que les églises et gourous en tous genres ont perdu le « contact » avec les sphères divines qui permettait autrefois ces guérisons.

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          1. J’apprécie beaucoup les échanges entre Alain et vous Michael, le Rabbi moine tantrique… 😉
            Votre texte de ce jour est magnifique, et je le prends aussi en miroir pour moi.

            Aimé par 1 personne

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