Malédiction et bénédiction à la fois…

Cagnes-sur-Mer (06), France 🇫🇷 

Je ne sais pas si je suis née hypersensible ou si ma sensibilité a été provoquée et développée par mes traumatismes. Ma logique me dit que c’est plutôt le premier. Je pense que je suis né avec toutes mes prédispositions, comme mon état indigo par exemple. Certaines facultés ont dû se cacher au plus profond de moi face à ce monde brutal et pour d’autres le traumatisme a certainement dû fonctionner comme un catalyseur. Le premier souvenir que j’ai de ma sensibilité est lié à l’école maternelle lorsque je suis arrivée à Amsterdam quand j’avais 6 ans. Même si j’avais déjà développé des pathologies étant enfant (infection de l’oreille) en Israël, le souvenir global de cette époque évoque en moi la nostalgie. J’ai beaucoup de souvenirs entre 2 et 6 ans et je me souviens à quel point je me sentais bien. Je ne vivais rien de douloureux qui pouvait interférer avec cela. 🥳

Par contre, quand je suis arrivé à Amsterdam, la ville où ont vécu toutes les générations de la famille de ma mère du côté paternel, elle m’a mis dans une école juive. J’étais déjà costaud, mais presque toute la classe s’en est pris à moi, sans que je sache pourquoi. Je me souviens m’être senti abasourdi et, dans un moment de désespoir, j’ai attrapé un morceau d’iso-montage (vous vous souvenez de ce jeu ?) pour me défendre. Je me souviens très bien du moment exact, car juste au moment où j’étais sur le point de taper, le photographe de l’école m’a pris en photo. Je ne l’ai plus, mais je me souviens très bien de ce beau petit garçon blond aux cheveux lisses, assis sur une petite table, avec son air déterminé et sa mâchoire serrée, prêt à se lancer dans ce combat et à bondir sur les autres. La violence contre moi était telle qu’au bout de quelques semaines, ma mère m’a mis dans une école publique et au judo ! 🥋

Je pense que c’était la première fois que je ressentais ma différence de manière douloureuse. Ce sentiment inconfortable m’a ensuite accompagné pendant une grande partie de ma vie. C’est un mélange de peur, de panique, de perte, de doute et de profonde solitude. J’ai grandi en mode défense et comme l’attaque est souvent le moyen le plus efficace de se défendre, je suis devenu susceptible et agressif. Même aujourd’hui, face aux injustices, mon état antérieur peut revenir. En revanche, lorsque justice est rendue de manière véritablement humaine, mes larmes coulent d’elles-mêmes. Les films et séries américains sont très bons pour cela. Hier soir, j’en ai vu un bon, tiré d’une histoire vraie… Les 30 dernières minutes ont été pour moi riches en émotions. Quand cela arrive avec les animaux, c’est souvent encore plus fort… 🐕

Je suis donc devenue hypersensible, ou bien mon hypersensibilité de naissance s’est développée de plus en plus au fil des années. Je suis devenu clairsentient, entre parfois spontanément dans une transe médiumnique et expérimente au quotidien au mieux mon état permanent d’empathie. Je ressens ce que ressentent les gens, je comprends ce qu’ils vivent et je sais où ils en sont dans leur histoire. Je ressens dans mon corps ce qui arrive à l’autre, même s’il ne s’en rend pas compte lui-même. Même à distance, je ressens les gens avec qui je suis connecté. Je peux sentir quand ils pensent à moi, quand ils ont besoin de moi, comment leur énergie circule, leur état ou quand il y a un problème. Ce n’est pas quelque chose que je fais volontairement tout le temps. Ça vient spontanément quand j’en ai besoin et je l’ai beaucoup utilisé lors de mon accompagnement. 🥰

C’était surtout avec les femmes de ma vie que j’en avais besoin. Mon hypersensibilité augmente ma réceptivité et augmente ainsi mon énergie féminine, dont j’ai besoin pour trouver la bonne attitude envers mes partenaires. Attention, non pas pour les manipuler, non, pour les sentir, les soutenir, pour éviter toute intrusion de ma part et trouver ma juste place vis-à-vis d’elles. Ensuite, pour des explorations subtiles ensemble, ma sensibilité est absolument essentielle, car voyager dans le monde énergétique où il n’y a pas de repères physiques nécessite de capter des signes, des manifestations, des mouvements, des indices, des courants ou des vibrations. invisible à l’œil nu. En ce sens ma particularité est clairement une bénédiction et sans elle je me sentirais carrément aveugle dans ce monde où tout tourne autour de la matière. 🧑‍🦯‍➡️

Par contre, vivre constamment avec l’impact de la violence environnante dans mon corps, avec la souffrance que je ressens autour de moi, avec la douleur que je peux moi-même provoquer chez certaines personnes, n’est vraiment pas une bénédiction. Vivre tout le temps à fleur de peau et prendre à cœur le moindre malheur des autres et de moi-même est épuisant. Chaque souffrance était amplifiée et durait bien plus longtemps que chez d’autres. J’avais mal tout le temps ! Heureusement, avec le temps et le travail sur moi-même, j’ai pu tout calmer. À mon avis, ceux qui souffrent de maladies nerveuses, comme la sclérose en plaques, ont fini par somatiser l’incapacité de vivre avec la sensation de ce qui se passe autour d’eux. Ils ont carrément « les nerfs à vif ». Pour moi, c’est ça qui a provoqué mon retrait. L’évitement est une réponse non violente à la violence environnante. En même temps c’est assez ambivalent, car c’est justement mon empathie grandissante qui me permet de comprendre les gens violents et donc de les intégrer plus facilement dans ma vie… ce qui est important pour moi, car l’Unité (et donc l’Amour) se crée par intégration et non par élimination !!! ❤️ 

Lorsque j’étais davantage sous l’influence de mes traumatismes, de ma peur et de mes conditionnements, à cause de mon hypersensibilité, j’ai souvent capté et interprété les choses de manière injuste et trop rapide. C’est comme si mes blessures avaient créé des filtres qui provoquaient une vision erronée de la réalité. Tout le monde vit ça ainsi. Les blessures stimulent en quelque sorte la continuité d’elles-mêmes. Une personne qui a subi un rejet, par exemple, éprouvera plus facilement le NON comme un déni d’elle-même, comme un signe indiquant qu’elle n’est pas assez bonne ou digne pour que quelqu’un lui dise OUI. Et c’est comme ça que ça marche pour toutes les blessures. Ainsi, les personnes hypersensibles captent les NON encore plus vite, encore plus fort, encore plus violemment, même sans qu’ils soient clairement exprimés. Ils perçoivent mal, interprètent trop vite et réagissent donc de manière encore plus inadéquate aux stimuli reçus qu’une personne « normale ». 😥

Je me souviens très bien de ma réactivité venant de mes blessures, face aux propos des autres. J’ai injustement vu l’agressivité partout et cela m’a certainement rendu parfois insupportable et trop compliqué pour mon entourage. J’ai été réactif à tous points de vue. Parfois en défense, parfois en attaque, parfois en anticipant, mais jamais au repos. J’avais tout le temps besoin de corriger l’image que les autres avaient de moi. En désactivant progressivement mes blessures, en affrontant mes peurs et en osant me déconditionner, peu à peu le fardeau est devenu un cadeau, comme il était censé l’être depuis toujours. J’ai appris à discerner la différence entre Qui Je Suis Réellement, cet être Unique et Incroyable… puis l’image pitoyable que j’ai pu me forger de moi-même, que ceux qui m’entouraient m’induisaient par la force de leurs coups. Oh, je ne suis pas tout le temps complètement serein à 100%, mais je sais aujourd’hui ce qui est vrai me concernant et ce qui vient de l’influence des autres… 🥰

Je vous souhaite une délicieuse journée, soirée ou nuit… où que vous soyez… ∞❤️∞


En savoir plus sur Le journal de Michael

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire