Le Mans (72), France đ«đ·
Je vois bien que la plupart dâentre nous ne savent pas que nous avons des blessures et que nous portons tous en permanence des masques pour gĂ©rer les attaques Ă©ventuelles et les douleurs qui en suivent. Ces masques se prĂ©sentent comme un ensemble de comportements de protection, de dĂ©fense ou mĂȘme dâattaque. đ
Je constate aussi depuis longtemps, que lâensemble des masques est souvent considĂ©rĂ© comme âle caractĂšreâ ou âla personnalitĂ©â de quelqu’un et que la plupart dâentre nous pensent que il est immuable et que câest normal ainsi. Ils pensent que câest vraiment eux et ne voient pas quâil sâagit des comportements âdâadaptationâ. Jâai remarquĂ© que ces gens-lĂ deviennent avec lâĂąge des caricatures de leurs blessures. đ
Quand jâai compris pour la premiĂšre fois que jâavais des blessures, un nouveau monde sâest ouvert Ă moi. Ăa voulait dire que je pouvais rĂ©ellement changer sans me perdre. Mieux encore, je pouvais devenir davantage moi-mĂȘme. La difficultĂ© Ă©tait de voir quelles Ă©taient mes blessures, de me voir de maniĂšre objectif. Pas Ă©vident, car quelque part au fond de moi, jusque lĂ j’avais Ă©tĂ© un peu ma propre rĂ©fĂ©rence. Pas trĂšs solide peut-ĂȘtre, mais câĂ©tait tout ce que jâavais. âș
Je voyais dâabord les blessures des autres et pour ne pas me tromper me concernant, jâai carrĂ©ment Ă©laborĂ© un questionnaire avec 500 affirmations. Jâavais du ma Ă assumer le rĂ©sultat, mais la projection avec laquelle jâavais dĂ©jĂ commencĂ© Ă jouer, ne faisait que confirmer ce que jâavais trouvĂ©… pire mĂȘme. Je pense que ce que jâai vĂ©cu sâapplique Ă dâautres aussi et que ceux qui savent que les blessures existent, ne voient pas nĂ©cessairement par lesquelles ils sont atteints. Ils voient les blessures des autres, plus ou moins correctement, mais pas les leurs. đ
Quand je pratiquais en tant que relation dâaide et que jâaccompagnais des gens vers un mieux ĂȘtre, jâexplorais d’abord les blessures avec eux. Jâai essayĂ© de passer outre, de parler directement de leur vĂ©ritable identitĂ© et le fait quâils Ă©taient rĂ©ellement crĂ©ateur de leur vie, mais ça ne passait pas. C’Ă©tait encore tout nouveau Ă l’Ă©poque. Il me semblait donc logique de commencer avec un âconstat des lieuxâ. Jâai vu Ă quel point les gens rĂ©sistaient et reniaient lâĂ©vidence⊠à quel point ils se connaissaient mal. Et plus ils Ă©taient intelligents, pire câĂ©tait. đ
Jâai vu comment lâintelligence mis, inconsciemment bien sĂ»r, au service de lâego, peut tourner les choses comme il le veut. Je me suis vu raisonner et changer de raisonnement simplement par intĂ©rĂȘt, sans me rendre compte vraiment que je le faisais. Et je pense que ça aussi, ça arrive Ă beaucoup dâentre nous. Chacun dĂ©fend tout simplement ses intĂ©rĂȘts et essaye dâobtenir au mieux ce dont il a envie ou besoin… et utilise son intelligence et son raisonnement aussi bien quâil le peut pour l’obtenir. đ€Ș
Il y avait pendant lâaccompagnement un moment trĂšs important, dĂ©terminant mĂȘme. Au dĂ©but je ne lâavais pas vu. Il fallait que je passe Ă cĂŽtĂ© Ă plusieurs reprises, avant que je comprenne et dĂ©cide dâen parler quelque part au dĂ©but. Quand les gens commençaient Ă aller mieux, ça se manifestait par plus dâassurance, de force et de dĂ©termination⊠Et quand ça arrivait, et quâils nâĂ©taient pas prĂ©parĂ©s, ils allaient lâutiliser inconsciemment pour renforcer leurs masques, leurs protections⊠et ça pouvait ainsi crĂ©er des âhyper fuyantsâ, des âhyper rigidesâ, des âhyper contrĂŽlantsâ, etc. đ€š
Tout au dĂ©but, quand je ne le savais pas encore, les blessures se renforçaient subitement ainsi, Ă tel point que je ne pouvais parfois mĂȘme plus continuer lâaccompagnement. Ăa mâest arrivĂ© heureusement seulement 2 ou 3 fois,. Le pire Ă©tait quâils ne le voyaient pas chez eux-mĂȘmes⊠car ils se sentaient vraiment mieux. Au prĂ©alable, loin avant que ça arrive, il fallait que jâexplique le phĂ©nomĂšne et que je les apprenne Ă utiliser le miroir pour voir âla rĂ©alitĂ© en faceâ. Par contre, une fois averti, compris, acceptĂ© et reconnu, la force nouvellement acquise allait pouvoir ĂȘtre mise au service de plus de libĂ©rations encore. đ
Câest la raison principale pourquoi jâavance sur des oeufs et que jây vais avec des pincettes. Le chemin est truffĂ© de piĂšges⊠Des piĂšges qui peuvent facilement obscurcir la clartĂ© de ma conscience et me diriger vers une voie egotique avec de lâabus et du pouvoir. Simplement en Ă©crivant ces mots dĂ©jĂ , je sens le malaise dans mon ventre. MĂȘme si je me fou ce que les gens peuvent penser de moi, dâĂȘtre droit et juste face Ă la Vie elle-mĂȘme est la valeur la plus importante pour moi. đ
Je sais Ă quel point câest facile de se tromper. Je sais Ă quel point il est facile que je me trompe. Je connais mon intelligence. Je connais la force de mon raisonnement. Je connais bien mes blessures et mes faiblesses aussi. Jâai vu ce que cela donne dans ma vie au niveau de mes sensations et de ma santĂ© quand je suis Ă cĂŽtĂ© de la plaque. Je suis dĂ©jĂ souvent passĂ© par-là ⊠et ça suffit comme ça. Doucement donc, avec patience, prudence et discernement⊠đ
VoilĂ , je suis Ă la gare du Mans. Mon train aurait dĂ» partir vers 11 heures mais il a Ă©tĂ© annulĂ©. Du coup jâai eu le temps de terminer tranquillement mon article avant de commencer mon voyage. Une nouvelle exploration de quelques jours mâattend. Face Ă cette nouvelle expĂ©rience je me sens vigilant et dubitatif. Je me sens du coup un peu plus  observateur avec un peu en retrait et sur le qui vive. OĂč vais-je ? Que fais-je ? Qui sers-je ? JâespĂšre vraiment de ne pas me tromper⊠đđŒÂ      Â
Je vous souhaite un dĂ©licieux voyage aujourdâhui⊠peu importe votre destination⊠đđđÂ
oh beaucoup de doutes depuis que mon homme est dĂ©cĂ©dĂ©,il y a 4 mois,je ne sais plus dans quel sens aller,dois-je aussi fuir mes douleurs,mais il ne reviendra jamais,hier dans la rue,j’avais qu’une envie de le croiser,mais ce n’Ă©tait que mon cerveau,donc mon esprit qui ne voulait pas s’Ă©chapper des lieux…comment faire pour avancer en oubliant ce jour oĂč je l’ai trouvĂ© parterre et oĂč je l’ai vu dans le coma ensuite et oĂč je l’ai vu la derniĂšre fois…comment oublier aussi les mauvais souvenirs,les personnes qui m’ont aussi trahies et qui m’ont abandonnĂ©es lorsque j’en ai eu le plus besoin…oĂč est vraiment ce beau monde qui t’ouvre les bras et qui t’Ă©coutent?…dans quel monde vais-je Ă vrai dire?…combien de fois,je me suis dit,si je me suicidais,j’aurais alors et peut-ĂȘtre une meilleure vie au-delĂ car il y a peut-ĂȘtre une rĂ©incarnation…je suis au point mĂȘme de lire des livres sur les morts et l’au-delĂ ,beaucoup de questions qui ne me font pas avancer mais reculer…Je me dis mĂȘme que ma vie est entre les mains de Dieu mais il ne me facilite rien car je souffre…Pourquoi je ne vois que de la souffrance autour de moi et ces personnes tristes,je ne vois plus ce monde si beau…Je veux aussi me rĂ©veiller de ce cauchemar,comme si j’Ă©tais dans un tunnel ou au coma,est-ce ça l’Ă©preuve du deuil,autant souffrir???…J’espĂšre que j’arriverais Ă reprendre confiance aux gens et trouver des gens bons,car beaucoup de toxicitĂ© depuis le dĂ©cĂšs…est-ce que c’est moi qui me suis empoisonnĂ©e dans une vie ainsi???…
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Merci de ton partage… đ
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Je te lis souvent, amour Ă toi, je suis gĂ©nĂ©ralement heureux et pĂšse peu pour mon entourage. Le 49, c’est un peu loin…
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Ah bon ? đ
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Ton article m’en a inspirĂ© un autre sur ma page facebook : le bon ordre pour changer. Oui il y a des Ă©tapes Ă suivre dans un ordre bien prĂ©cis. C’est ce que j’ai dĂ©couvert dans mon travail personnel. D’ailleurs j’y retourne, hier j’ai pensĂ© aux croyances sur ma vie familiale, mais il reste un ou deux traumatismes Ă traiter avant.
Belle aprĂšs-midi Ă toi Michael.
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Je n’ai pas Ă©crit l’essentiel : les traumatismes sont, pour moi, Ă traiter en premier quand on veut avancer đ
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Merci Brigitte… Ă toi aussi
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Je te lis toujours réguliÚrement !
» Je connais la force de mon raisonnement » .C’est bien lĂ le piĂšge pour avancer !
Belle Année Michaël !
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Belle annĂ©e GĂ©rard đ
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En lisant cet article, j’ai tout de suite vu mon compagnon, dans ce moment oĂč il a avancĂ© suffisamment en thĂ©rapie pour se sentir mieux, reprendre des forces… Qu’il utilise aussi pour renforcer ses fuites.
Et puis le titre m’a ramenĂ© Ă moi. C’est moi la vigilante du couple, de la famille. celle qui prĂ©voir, organise, prend soin, se bat. Celle qui contrĂŽle, cherche Ă maitriser, exige.
Alors j’ai relu ton texte, en le prenant « pour moi ».
Oui je connais une grande partie de mes blessures, de mes failles, de mes dysfonctionnements. J’en prends conscience parfois sur le moment, parfois aprĂšs coup. J’ai l’impression d’arriver Ă intervenir sur quelques « chouillas », mais encore tellement peu.
Je vois mes peurs quand je contrĂŽle, j’entends mes jugements, pour moi et les autres, je sens ma rigiditĂ©.
Et si je sais la douceur que j’heberge au creux de moi, ça reste trĂšs difficile de lui ouvrir la porte. De permettre que cette bienveillance s’exerce envers moi et mes proches. Avec pourtant des expĂ©riences oĂč l’amour est lĂ , Ă©vident, sans que je puisse encore bien comprendre ou savoir comment le retrouver simplement.
Et cette tristesse qui me submerge souvent et me renvoie Ă ma place de victime sans que j’arrive encore Ă en sortir.
Oui il y a de la conscience, beaucoup.
Si elle me permet d’avancer petits pas Ă petits pas, elle ne me guĂ©rit pas.
Et mon impatience me rappelle encore souvent combien ce chemin est long et Ă©puisant. Alors je m’efforce de rester au prĂ©sent, attentive Ă ce qui me rĂ©jouit, Ă ce qui avance. Et en regardant mon agacement face Ă mon compagnon, Ă sa difficultĂ© Ă se positionner, je vois combien j’ai Ă dĂ©cider de ma vie, de ma place, pour me libĂ©rer du poids que j’accorde encore au regard des autres.
Merci des outils simples que tu transmets. J’utilise souvent le miroir, que je trouve souvent trĂšs dĂ©rangeant ! Et rester dans mon territoir, oui, encore du chemin, que je couple avec dire OUI Ă la vie.
Belle journée à toi
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Merci pour ce partage Isabelle… đ
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