Amritapuri, Inde đźđł
Il est mercredi 18h30. C’est ce matin que j’ai postĂ© l’article sur ma rĂ©vĂ©lation nocturne. C’est depuis ce moment que j’ai l’impression de ne plus avoir grand chose Ă partager avec vous. Je pense que c’est le calme aprĂšs l’orage. Les choses se posent, se simplifient et j’ai retrouvĂ© une vibration suffisamment agrĂ©able pour ne pas sentir le besoin de manger. đ
C’est encore fragile, je m’imagine… Ătant assis sur mes bancs rouges et train dâobserver les gens, je perçois plus que jamais l’effet de l’endroit oĂč je mets mon attention. C’est presque immĂ©diat. DĂšs que je sens un inconfort dans le ventre, je sais que j’ai oubliĂ© d’ĂȘtre prĂ©sent Ă la beautĂ© de la Vie. Quelques remerciements suffisent pour retrouver mon bien-ĂȘtre. đ
J’ai mĂȘme enlevĂ© mes applications Osho de mon tĂ©lĂ©phone. Ăa me semblait cohĂ©rent avec mon nouveau « postulĂąt ». Plus envie de chercher la petite bĂȘte. Plus besoin, plus envie… Merci la Vie de m’avoir permis de cheminer dĂ©jĂ jusque lĂ . đđŒÂ
Amma part aprĂšs-demain pour sa tournĂ©e aux Ătats-Unis jusqu’en fin juillet. La synchronicitĂ© semble parfaite. Quelque chose se termine pour moi avec son dĂ©part. Je ne pense pas quitter l’Ashram pour autant, en tout cas ce n’est pas mon intention. Je pense que j’ai vraiment besoin des jours qui restent pour intĂ©grer et pratiquer. Un rythme lent, l’amour pour moi, Ă©coute attentive, simplicitĂ©, silence… oublie. đ
Jâai aussi la sensation quâavec tout ce que je lĂąche, je vais laisser partir ma mĂšre, la mĂšre, la femme qui dans mon histoire Ă©tait omniprĂ©sente sans vraiment ĂȘtre lĂ et qui sâest rendue indispensable. A tel point que presque 40 ans aprĂšs son dĂ©cĂšs je peux encore me laisser envahir par des femmes qui connaissent ou ne repĂšrent pas la limite de leur territoire. Quand elle partira, Amma, jâai lâintention de laisser partir cela avec elle. đ”đż
Dâailleurs, je ne pense pas revenir un jour. Peut-ĂȘtre juste une petite visite de courtoisie Ă Toulon quand elle sera de passage comme dâhabitude. Câest assez bizarre et peut-ĂȘtre pour certains contradictoire, car jâapprĂ©cie et aime beaucoup Amma. Pourtant, je nâaime pas cette « multidĂ©pendance » autour dâelle. Beaucoup de gens ne savent plus agir Ă partir dâeux-mĂȘmes. Tout passe par Amma, tout passe par la mĂšre dĂ©esse. Je reconnais ça chez moi quelque part aussi. Le moment est venu de mettre les choses autant que possible Ă leur juste place. Pour dĂ©coller, il est indispensable que je me dĂ©croche des jupes de ma mĂšre. MĂȘme si Amma nâa jamais reprĂ©sentĂ© ça pour moi de maniĂšre consciente. đ
Je pense que câest essentiel pour chacun de prendre responsabilitĂ© de sa propre vie. Ca me rappelle des souvenirs avec la compagne que jâai quittĂ© il y 2 ans. Une femme extraordinaire, certes, que jâaime toujours, mais avec qui je sentais une sollicitation permanente. Je commençais Ă cette Ă©poque Ă rĂ©aliser que jâavais une territoire et des frontiĂšres mais quâil nây avait pas de douane. Jâavais souvent mal au ventre quand jâallais la retrouver, lâinconfort liĂ© Ă la peur de lâenvahissement, de lâintrusion que je pouvais sentir. Elle nâavais aucune intention de ce genre, bien Ă©videmment. câĂ©tait Ă mon avis juste un comportement « normal » inconscient liĂ©s aux blessures. Câest avec elle que jâai appris Ă poser mes limites, exprimer mes besoins. đ
Aujourdâhui je suis devenu hypersensible quant au respect des territoires. DĂšs que je sens la moindre pression, jâai mal au ventre. Heureusement ce nâest pas trĂšs souvent. En ce moment ça mâarrive avec une amie. Elle va se reconnaitre car elle lit mon journal. Et je ne peux rien faire, rien expliquer⊠Ce nâest pas mon rĂŽle. Je nâai Ă changer personne. Chacun doit avoir le droit dâĂȘtre comme il est. Je prend juste du recul, câest tout. Et jâattends que la pression cesse, que lâinconfort dans mon ventre disparait. Mon baro-maĂźtre. J’ai juste envie de continuer Ă me sentir en paix, tranquille. J’aime… đÂ
Il va y avoir des Bahjans ce soir, comme d’habitude… Vue la foule, Amma va sĂ»rement y ĂȘtre. Je ne vais pas aller dans la salle. De l’endroit oĂč je suis, les bancs, j’ai un aperçu au loin et je me sens beaucoup mieux ici. En effet, elle vient d’arriver Ă l’instant. Du coup tout le monde se prĂ©cipite vers l’intĂ©rieur. Je pense que je vais m’allonger ici et me laisser confortablement bercer par la musique, tant qu’il ne pleuve pas. âïž
C’est rigolo, depuis que je n’ai plus de films, une dizaine de jours environ, je pensais que j’allais sentir un manque. Je suis content de constater qu’en tant que cinĂ©phile affirmĂ© je ne suis pas un addicte ! Les films ne me manquent pas. Peut-ĂȘtre je les arrĂȘterais aussi en rentrant… Mmmm, Ă voir. Du coup j’Ă©coute d’avantage de la musique pour me faire voyager dans la tĂȘte. đ«
Donald vient s’asseoir Ă quelques bancs de moi. Il ne m’a pas vu. Quel gentille personne⊠Quand je regarde bien, il me fait penser Ă Popey, sans pipe et un peu plus vieux. Les matins, en sa prĂ©sence pendant mon seva, je sens mon Ă©nergie monter et l’envie de lui raconter des histoires drĂŽles. Il essayes en vain de les retenir. J’apprends beaucoup en sa compagnie. Pas en paroles, juste par sa prĂ©sence simple et bienveillante. đ
Tara est aussi une de ces personnes auprĂšs qui je me sens bien. La prĂ©sence de cette jeune anglaise blonde aux yeux bleus avec le visage ouvert et souriant m’aide beaucoup. Son charme s’accentue grĂące Ă quelques rondeurs et un tout tout petit « cheveux sur la langue ». Pas besoin de la chercher. Je tombĂ© tout le temps sur elle. Pourtant il y a du monde. J’aime beaucoup son attitude positive et ce regard curieux tournĂ© vers le monde. đ
Les chants touchent Ă leur fin. Encore quelques minutes et je vais chercher un peu d’eau potable pour ma gourde et monter dans ma chambre pour faire une longue longue nuit. J’aime ça ! MĂȘme le grand ventilateur au plafond ne m’empĂȘche plus de dormir. đŽ
Douce nuit (belle journĂ©e) à tous… â€ïžđđđđ
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savoure le calme…
quelle douce lecture, encore….
il pleut ce matin,
Namasté
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Merci Colette… NamastĂ©…
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tu as mis une trĂšs belle photo. Cette jeune femme enceinte est magnifique.
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Sur Unsplash.com je les trouve… đ
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Se dĂ©crocher de….. Pas un addict…. etc…… tu vois encore tes bugs?
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Tu vois les miens en tout cas đ Hug mon frĂšre… đđŒ
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Ă te lire il semble que tu laisses partir une part du « contrĂŽlant »; plutĂŽt une bonne chose.
Je crois que c’est une bonne chose aussi que de rester aprĂšs le dĂ©part d’Amma. Tu laisses partir maman.
La visite de courtoisie à Toulon me semble aussi intéressante dans son esprit.
Couper les liens, les fils Ă la patte et aimer librement.
Je travaille aussi à ça en ce moment, avec ma mĂšre et « le » pĂšre. Car je veux aussi m’envoler.
Si on ne coupe pas ces liens, on n’est pas libre. On se sent toujours obligĂ© de demander Ă papa, maman, Dieu, ou une quelconque « autoritĂ© » l’autorisation de vivre.
Fils du Dragon reprend vie. BientĂŽt il volera de nouveau.
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Tu vas peut-ĂȘtre apprĂ©cier mon post de ce matin alors đ Bisous
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Merci pour ce partage du coeur, Michaël.
« je nâaime pas cette âmultidĂ©pendanceâ autour dâelle. Beaucoup de gens ne savent plus agir Ă partir dâeux-mĂȘmes. Tout passe par Amma, tout passe par la mĂšre dĂ©esse »
Et alors ? Tu peux aller la rencontrer pour toi, pour ce que ça t’apporte. Peu importe ce qui animent ceux qui vont la voir.
Ceci Ă©tant, je lis que tu dis aussi « Pour dĂ©coller, il est indispensable que je me dĂ©croche des jupes de ma mĂšre. » alors effectivement, si Amma est, pour toi, une reprĂ©sentation / projection de ta mĂšre, oui il peut ĂȘtre bon, en conscience, de la laisser partir et, plus tard, de juste la regarder, sans attachement.
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Tout Ă fait… je suis en train de le vivre… đ đđŒ
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