Sécurité sociale ~ Social security

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Michael à Fort-de-France, Martinique 🇲🇶

Avant-hier, j’ai écouté une partie de ma playlist de musique Israélienne. Dans l’appartement fraichement désencombré par S, j’ai utilisé son petit speaker « Bose » pour avoir un plus agréable que celle de mon iPhone. Quand j’étais en Israël, j’ai utilisé un logiciel de « peer to peer » sur mon ordinateur pour télécharger de la musique gratuite. Au départ j’avais trouvé environ 600 titres. Comme j’aime surtout la musique douce, où je peux entendre les paroles chantées, après une sélection sévère, il ne m’en reste enfin que 220. Dès que j’ai entendu les premières notes, j’ai senti la nostalgie de mon pays m’envahir… et ça m’a mis à réfléchir. 

Le pair-à-pair, peer-to-peer ou P2P (les trois termes désignent la même chose), définit un modèle de réseau informatique d’égal à égal entre ordinateurs, qui distribuent et reçoivent des données ou des fichiers. Dans ce type de réseau, comparable au réseau client-serveur, chaque client devient lui-même un serveur.

Je n’aime pas le pays qu’Israël est devenu. Pour moi, il y a trop de circulation, trop de pollution, trop de monde, trop de production, trop de bruit et trop de problèmes. Je trouve la grande majorité des gens simplement impolie, grossière, égoïste, arrogante, prétentieuse et trop chauvine. La Vie là-bas manque de profondeur et tout tourne surtout autour des loisirs, de la nourriture, des enfants et des possessions. La seule spiritualité qui reste est vieille de 6000 ans et n’a, vu de ma fenêtre, aucune connexion avec le Divin ou la Source. En plus, de vivre ainsi, confinés entre juifs, fait à mon avis qu’accroitre l’antisémitisme mondial.

Alors, d’où venait cette nostalgie ? Je suis très heureux d’avoir quitté Israël. J’avais hâte de partir, vous vous souvenez ? Quand j’écoutais la musique, j’ai senti une sorte de conflit dans mon for intérieur. Comment pouvais-je aimer et détester un pays en même temps ??? La réponse est simple, en fait. Je n’aime plus Israël, mais j’ai profondément aimé le pays où je suis né et que j’ai pu encore reconnaître pendant un temps en y retournant quand j’étais encore un jeune homme. J’aime le souvenir de ce pays où les gens étaient encore heureux simplement de vivre et se traitaient avec respect. A chaque visite, j’ai vu l’état d’origine de mon pays d’amour décliner un peu. Dans les années ’90, il ne restait plus grande chose. Pour moi, mon pays a disparu en même temps que mon père.

Du coup, le conflit n’en était pas vraiment un. C’était juste un sentiment décalé dans le temps. Je me sens bien en Martinique. Grosso modo, ma vie n’a pas beaucoup changé. Partout où je vais, je m’emmène. Je vis toujours avec moi… et je ne change pas si vite que ça. En revanche, j’aime retrouver une vie à deux et échanger au quotidien avec une partenaire qui me comprend, s’endormir et se réveiller ensemble, puis partager des activités et regarder des films collés l’un contre l’autre sur le petit canapé. Il fait chaud ici. Chaud et humide. Plus qu’en Israël. Alors, trois ventilateurs tournent presque non-stop pour apporter un semblant de fraicheur. En revanche, il y a plus de verdure que dans mon pays et les portes du salon sont tout le temps ouvertes. Et qu’est-ce que c’est bon de voir à nouveau des gens qui sourient et disent « bonjour » et « merci »…

Ma dixième vie demande à être créée à partir de presque rien. Les signes et le miroir me disent de tout accueillir en douceur, de prendre soin de moi, de ne rien forcer, de laisser le passé dans le passé, de vivre simplement sans créer d’objectifs précis, de rester léger et mobile, de ne pas trop me poser de questions et d’avoir confiance en la Vie, de ne pas cesser de tisser et surtout de rester profondément fidèle à l’homme originel, innocent et simple que je suis (re)devenu. Mes journées sont simples. Il y mes rendez-vous habituels par zoom, quelques rendez-vous partagés avec S pour ses patients à son cabinet, mon écriture, les films… et chaque jour je passe le balai dans l’appartement et prépare du jus avec l’extracteur pour consommer ensemble quand S rentre du travail. Le Leclerc est à peine à 10 minutes à pied d’ici et je prends plaisir à y aller pour faire quelques courses d’appoint.

Pendant mes années d’itinérance, il était clair que la France m’expulsait doucement et me poussait à rentrer dans mon pays de naissance pour terminer mon cycle traumatique. Administrativement, les choses devenaient progressivement de plus en plus compliquées pour moi. Je le voyais comme des signes et généralement je devançais les événements en avançant et en me dépouillant de plus en plus. A l’époque, c’était devenu impossible de me connecter par internet au site de l’administration Française. Il y avaient trop de bugs et de blocages et je me faisais renvoyer de site en site sans jamais aboutir. La seule chose qui marchait à l’époque a été la déclaration d’impôts en ligne quand j’étais déjà Israël. A contrario, l’intégration administrative en Israël, en tant que manifestation de retour à la vie commune, passait comme une lettre à la poste.

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Depuis 2015, je m’assume en payant tout ce dont j’ai besoin de ma poche. J’avais fini par renoncer à ma retraite et à tout autre soutien de la société. J’avais carrément découpé ma carte sésame vitale, vous vous souvenez ? En partant en Israël, j’ai brûlé les derniers ponts derrière moi. J’ai résilié mon compte bancaire et mon adresse postale. Et pourtant, me voilà de retour sur le territoire Français. Me voilà invité à m’intégrer à nouveau dans la société. Je pensais que j’étais rayé de la carte administrative en venant en Martinique. Dans ma tête, j’avais juste mon passeport Néerlandais qui me donnait droit de me sentir malgré tout chez moi sur le territoire Européen.

Je ne sais pas si je vais prendre mon troisième vaccin. Pour l’instant, je vais d’abord aller faire une prise de sang pour vérifier le niveau de mes anticorps. Si mon système immunitaire fonctionne bien, je ne prendrai pas le vaccin. Je me rappelle encore des effets secondaires après la deuxième piqure. Il se peut très bien que le niveau de mes anticorps était déjà assez élevé et que le vaccin m’a plutôt fait du mal que du bien. Je suis entré dans un état de faiblesse et de dépression dont je sens encore les séquelles aujourd’hui. Mais, pour faire les tests et recevoir éventuellement le vaccin, il faut que je sois reconnu dans le système de la Sécurité Sociale.

Je pense que vous pouvez vous imaginer mon grand étonnement quand j’ai constaté, après seulement quelques clics et détours sur l’application Ameli de la Sécurité Sociale, que je suis toujours inscrit et que j’ai toujours droit au soins et aides. Certes, il y a S qui m’aide dans le démarches à faire… mais je vis la facilité apparente comme une confirmation que c’est pour le moment bien ici ma place et que mon intégration à la société française est juste. C’est vrai, Israël est mon pays de naissance et sera toujours logé dans un coin tendre de mon coeur. C’est vrai aussi que les Pays-bas ont été un merveilleux pays d’accueil et de transfert et que je m’y sentirai toujours chez moi. Mais, malgré mon aversion au départ pour la langue française et la France, liée aux expériences douloureuses que j’ai vécues au lycée, puis un système administratif défaillant, ça a été la France qui m’a accueilli à bras ouverts et qui m’a offert les plus belles années de ma vie.

Je nous souhaite une délicieuse nouvelle journée d’été… ∞❤️∞ 

4 commentaires sur « Sécurité sociale ~ Social security »

  1. Tant de paix dans ces mots, en effet le 3e vaccin ne paraît pas du tout nécessaire. Vont-ils en faire 4 ou ou 6 ? C est pas sérieux ! Bonheur sur le monde !

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