Ballon (72), France đ«đ·Â
Jâai roulĂ© toute la journĂ©e hier. Cette deuxiĂšme Ă©tape ne faisait quâenviron 460 kilomĂštres, mais je me suis arrĂȘtĂ© souvent. Etant Ă nouveau en pause alimentaire, je bois beaucoup et je pisse autant. Alors, des arrĂȘts sanitaires frĂ©quents sâimposaient. En quittant les Pays-bas et en traversant rapidement la Belgique, jâai rĂ©alisĂ© enfin Ă quel point je trouve la France belle et que je trouve que câest beaucoup plus reposant de conduire quâau pays de ma jeunesse. đ
Aux Pays-bas les autoroutes sont gratuites. Chaque propriĂ©taire dâune voiture paie une taxe annuelle lui permettant de les emprunter Ă volontĂ©. Alors, pour se dĂ©placer tout le monde prend lâautoroute. Câest quasiment automatique. Il nâest plus aussi Ă©vident que dans ma jeunesse dâemprunter les petites routes pour faire de grandes distances. ComparĂ© Ă la France, quand je conduis maintenant en Hollande, jâai lâimpression dâĂȘtre poussĂ© au cul et de ne pas pouvoir mâarrĂȘter quand et oĂč je veux. Câest rapide et efficace pour aller dâun endroit Ă un autre, mais pas du tout pour se promener. En plus, Ă Amsterdam toutes les places de stationnement sont payantes. đŁ
Jâaime prendre les petites routes ici et voir les paysages variĂ©s dĂ©filer dans mon pare-brise. En passant ainsi de village en village, jâai davantage lâimpression de voir la vraie France, la France profonde oĂč lâon peut encore voir des rudiments du passĂ© et deviner lâhistoire du pays⊠grĂące aux constructions anciennes et Ă la maniĂšre dont les terres sont agencĂ©es. Je dis souvent de ma voiture que câest comme une vieille grand-mĂšre et quâil faut la conduire dĂ©licatement et avec douceur. Alors, jâai conduit pĂ©pĂšre, ou mĂ©mĂšre, en savourant pleinement mon trajet. Ma vitesse moyenne Ă©tait environ de 50 km par heure. đÂ
En quittant mon cousin Ă Wijk aan Zee, jâai roulĂ© jusquâĂ la frontiĂšre franco-belge. GrĂące Ă lâapplication « Park4night », jâai trouvĂ© un endroit sympa Ă Saint-AndrĂ©-Lez-Lille, au bord de la riviĂšre La Seule, oĂč je me suis arrĂȘtĂ© pour la nuit. Pas de passagers cette fois-ci et jâavoue que ce nâĂ©tait pas pour me dĂ©plaire. Ainsi je me suis senti plus libre de vivre selon mon rythme et mes envies. En arrivant ici Ă Ballon, je nâai pas eu assez dâĂ©nergie pour Ă©crire mes rĂ©flexions. Alors, jusquâĂ lâarrivĂ©e de mon Amie Nathalie jâai regardĂ© en mode âalphaâ quelques Ă©pisodes de mon feuilleton du moment, âSons of Anarchieâ. Pourtant, plusieurs sujets sur lesquels je voulais Ă©crire se bousculaient depuis le matin dans ma tĂȘte.âïž
Mon cousin et moi avons Ă peu prĂšs le mĂȘme Ăąge et nous nous Ă©tions revus il y a environ 6 ans, aprĂšs un silence radio qui a durĂ© aux moins 35 ans. Il est le seul membre de ma famille avec qui je suis encore en contact. En discutant devant un verre dâeau chaude Ă la menthe fraiche, ce que jâai vu chez lui et ce quâil a vu chez moi, mâa permis de mettre le doigt sur un aspect de ma communication qui a besoin dâattention afin dâĂȘtre peaufinĂ© pour mieux encore rester dans mon territoire. Depuis le dĂ©but de nos retrouvailles, il y a un hic dans notre maniĂšre de communiquer que je nâai jamais abordĂ©. CâĂ©tait certainement le moment⊠en plus, câĂ©tait son anniversaire. đŁ
Il trouvait que je ne l’Ă©coutais pas. J’avoue que c’est vrai ! Je lui coupe souvent la parole, ainsi que celle d’autres gens. Quand je lui expliquais que mon intervention venait du simple fait qu’il n’Ă©coutait pas non plus, et qu’il prenait la plupart du temps une attitude condescendante, qu’il me prenait de haut, venait avec des gĂ©nĂ©ralitĂ©s, proclamait des  thĂ©ories Ă deux balles et qu’il prenait sa vie pour LA rĂ©fĂ©rence… il a voulu en savoir plus. Rapidement c’est devenu plus doux, plus profond et plus harmonieux. Une histoire rĂ©glĂ©e ! đÂ
Je dĂ©teste quand les gens sont condescendants avec moi. La plupart du temps je trouve que c’est intrusif et je rĂ©agis au quart de tour. Quand quelqu’un me parle de lui-mĂȘme, je peux Ă©couter des heures. Je suis un bon Ă©couteur… mais, en rĂ©alitĂ©, peu de gens savent parler d’eux-mĂȘmes. C’est devenu une habitude de commĂ©rer, gĂ©nĂ©raliser, sauver, comparer, juger… et de cette maniĂšre souvent imperceptiblement et en permanence d’agresser son interlocuteur. Avec mon hypersensibilitĂ© j’ai beaucoup souffert de ça dans le passĂ© et je suis devenu trĂšs conscient de ce dysfonctionnement relationnel. đ€š
Je me dĂ©sengage maintenant d’une conversation quand quelqu’un devient intrusif. Ceux Ă qui je permets de m’approcher et de rester de maniĂšre durable dans mon espace intime sont ceux qui veulent bien faire un effort. Pas besoin d’ĂȘtre parfait, juste de se mettre d’accord sur le respect mutuel naturel, nourrissant et constructif… en jouant ensemble au simple jeu du territoire. Bien Ă©videmment, ça ne m’empĂȘche pas de cĂŽtoyer d’autres gens. Je garde juste une petite distance de sĂ©curitĂ© supplĂ©mentaire pour Ă©viter les conflits ou malentendus Ă©ventuels. đ Â
J’ai pris l’image que mon cousin m’a miroitĂ© pour moi aussi. Il me semble Ă©vident que je me prĂ©pare encore et encore Ă vivre avec quelqu’un ou en groupe de maniĂšre harmonieuse. J’apprends progressivement comment amĂ©liorer la relation en respectant simplement le territoire de l’autre et en occupant plus adĂ©quatement le mien. Mon apprentissage me permettra certainement un jour d’ĂȘtre un bon garant de l’harmonie… en donnant simplement le bon exemple et en sachant expliquer de maniĂšre simple comment vivre en groupe sans rĂšgles et sans problĂšmes. đ
Alors, je vais faire encore plus attention Ă mes attitudes, le positionnement de mon corps, le ton de ma voix et ma maniĂšre de parler. Mais Ă©galement Ă ne pas gĂ©nĂ©raliser, me prendre pour la rĂ©fĂ©rence et aider ou enseigner de maniĂšre non-sollicitĂ©e. Ăa semble redondant dans mon histoire, mais, vu de ma fenĂȘtre c’est une sorte de rĂ©glage en finesse qui s’opĂšre au fur et Ă mesure. Je trouve que j’ai vraiment bien avancĂ©, mais tant qu’il y aura encore des gens qui font intrusion dans ma vie et qui ont une attitude condescendante, je sais que mon miroir, et donc la vie-mĂȘme, me montre que je n’ai pas encore tout Ă fait atteint mon objectif. đ Â
Je vous souhaite une dĂ©licieuse journĂ©e de fin d’Ă©tĂ©… âđâÂ
Cc Michaël,
Vive les petites routes du nord !
Tu évoquais Tourcoin dans ton post précédent. Il se trouve que je suis né a Hérin pres de Valencienne.
J’ai quittĂ© le nord a 4 ans et je n’ai jamais mis les pieds a HĂ©rin. Je vais voir sur google earth si je peux localiser la rue oĂč je suis nĂ©, dans la cuisine du bar que tenait ma maman. Je vais voir ma mĂšre demain sur FrĂ©jus, et je compte sur elle pour le faire car je n’ai pas l’adresse…
Bises
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Bonne exploration Eric âșïž
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J’ai souvent pris les nationales au cours de mes pĂ©riples routiers en France.
Et j’ai effectivement Ă©tĂ© touchĂ© par la beautĂ© des paysages et des villages de notre France rurale.
Je quitte dĂ©finitivement les grandes villes dans deux semaines pour rejoindre un petit bourg proche de Cholet oĂč je dĂ©marre un nouveau job.
On a trouvĂ© une trĂšs jolie maison en plein centre bourg avec un joli jardin pour ma petite Flamelle đ
Je pense m’installer dĂ©finitivement en rĂ©gion Pays de la Loire.
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Bon voyage Ă toi… âșïž
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