Amritapuri, Inde đźđł
Nous sommes mardi, le Shabbat de l’Ashram en quelque sorte et le jour oĂč Amma vient parfois se joindre aux gens rassemblĂ©s dans la grande salle pour mĂ©diter avec eux et partager le dĂ©jeuner ensuite. Personne ne sait d’avance si elle vient ou pas. Alors la salle est pleine et tout le monde attend jusqu’au moment qu’elle arrive ou que quelqu’un annoncĂ© qu’elle ne viendra pas. Je l’ai dĂ©jĂ vu… l’annonce est suivi par une espĂšce d’effondrement et doucement la salle se vide. đ”đŸ
Mardi matin elle distribuait pendant longtemps le petit-dĂ©jeuner Ă tous. Aujourd’hui il y a tellement de monde que c’est devenu impossible. Il me semble avoir vu la semaine derniĂšre qu’elle bĂ©nissait simplement l’assiette de chacun qui se prĂ©sentait devant elle. Ăa faisait encore une longue queue. De toute maniĂšre, je suis pas avec la foule au moment des repas, donc il y des choses que je nâexpĂ©rimente pas. đČ
DĂšs quâelle est arrivĂ©e ce matin, tous se sont mis debout et regardaient dans sa direction. Pas compliquĂ© de deviner dâoĂč elle venait. Elle sâest installĂ©e plus proche des gens que dâhabitude pour la mĂ©ditation. Puis aprĂšs, il y avait un temps pour poser des questions. CâĂ©tait bon de la voir faire de lâhumour, mĂȘme si je nây comprenais que dalle. Certaines mimiques me semblent indĂ©pendant des cultures⊠et jâavais lâimpression de savoir quelle style de remarques elle sortait de sa bouche. đ€Ą
Depuis que je joue avec le miroir et que je me laisse guider par lui, tout devient important : les questions posĂ©es pendant une assemblĂ©e, les personnes assises Ă cĂŽtĂ© de moi, une Ă©criture sur la poitrine de quelquâun qui passe, lâattitude dâune femme dans le rang Ă cĂŽtĂ©, mon regard qui croise celui de quelquâun dâautre, la prĂ©sence de quelquâun en particulier, des bĂ©bĂ©s chats qui jouent sur une table, lâĂ©change avec trois femmes indiennes, etc⊠âïž
Tout, absolument tout devient source de rĂ©ponse pour le Sherlock Holmes en moi. Tout dans le miroir mâindique le problĂšme, le source du problĂšme, les solutions⊠ça dĂ©pend de ma motivation et le nombre de projections que jâarrive Ă relever dans une laps de temps donnĂ©. Plus jâai des indications, moins il y a risque que je me trompe. Je ne fais pas attention tout le temps, partout. Ce serait invivable⊠Mon attention est en permanence Ă « un certain niveau », mais dĂšs que jâen ai besoin, je mets les moteurs « en avant toute » et je ne lĂąche pas tant que je nâai pas trouvĂ© mes rĂ©ponses. Disons, la vie ne me laisse pas tranquille tant que je nâai pas rĂ©ussi Ă lâentendre. đ
Alors, ce que jâai dâabord constatĂ©, grĂące Ă la question posĂ©e Ă Amma, câest que je nâai pas encore assez dâAmour en moi, tout court. Je vois bien quâil y a des choses que je nâai plus envie de faire. Certes, câest peut-ĂȘtre juste jusquâĂ une certaine mesure, mais il est aussi grand possible, et câest ce que jâentends, que je nâai simplement pas assez dâAmour pur en moi pour faire « ce qui est Ă faire ». Je sentais en mĂȘme temps une forme de culpabilisation Ă travers le discours que jâentendais. La dĂ©valorisation qui en suivait mâa donnĂ© faim !!! đ€
Jâai constatĂ© aussi que dĂšs que certaines femmes sont proches de moi, mon Ă©nergie monte. Je semble avoir besoin de la nourriture de la mĂšre, par la bouche ou par le cĂąlin. Les deux choses qui me calment rapidement. Lâavantage des cĂąlins, la prĂ©sence des femmes, câest quâelles me permettent de trouver mon autonomie tout en me nourrissant. Si je le vis de maniĂšre conscient, ce nâest pas figĂ©, comme la nourriture. En plus, je vis toute une rĂ©habilitation des Ă©nergies avec et grĂące Ă elles. đ
Lâappel du Prana est là ⊠Je le sens. Il ne me lĂąche pas. Il faut absolument que je trouve comment me nourrir dans cet endroit chaud ou beaucoup tourne autour de la nourriture et oĂč les cĂąlins ne sont pas permis, sauf pour Amma. Il faut que je trouve des sensations qui me font du bien, comme un levĂ© de soleil, la beautĂ© dâun chant, le regard de quelquâun, un endroit frais, etc⊠Pourtant, c’est ce que je partage avec ceux qui viennent participer aux retraites de Prana-Tantra. Mmmm… đ
Et peut-ĂȘtre jâai trouvĂ© une bonne source de nourriture subtile, car je me suis entendu critiquer Ă plusieurs reprises ces occidentaux qui habitent ici et qui semblent ĂȘtre sĂ©lectionnĂ©s pour leur aptitude Ă faire la gueule et Ă ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able. Peut-ĂȘtre câest une piste me disant que je peux me nourrir en cherchant une douceur alĂ©atoirement Ă droite et Ă gauche ??? Un regard, un sourire, une complicité⊠A expĂ©rimenter et Ă suivre⊠đ
Douce soirĂ©e cĂąline Ă tous â€ïžđđđđÂ
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Je crois que nous nourrissons notre feu intĂ©rieur avec diffĂ©rents types d’aliments.
La nourriture solide étant probablement la plus longue et la plus lourde à transformer en carburant final.
Le fait que la prĂ©sence de la femme te nourrisse me fait dire qu’en rĂ©alitĂ© elle nourrit ton feu. D’oĂč son rĂŽle de gardienne du feu ou de prostituĂ©e sacrĂ©e dans certains rites.
J’ai besoin aussi de cette puissance fĂ©minine pour rĂ©veiller le Dragon lors de mes « voyages ».
Sans cette puissance fĂ©minine, le feu ne s’anime pas, et le Dragon ne surgit pas de sa taniĂšre.
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Mmmm… Ă mĂ©diter… đ
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