Michael à Fort-de-France, Martinique
Dans le passé, il m’arrivait régulièrement que quelqu’un que j’accompagne me demande : « Je veux accompagner comme toi ! Qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? ». Ma réponse était plutôt standard à l’époque, mais je pense qu’elle était en même temps pleine de bon sens. Je répondais tout simplement avec quelque chose comme : « Deviens d’abord heureux toi-même… une fois heureux de manière durable, tu seras prêt ! ». Pour moi, il était évident que pour accompagner quelqu’un, il faut avoir fait le chemin, où au moins être en train de le faire avec une petite foulée d’avance. « Tu apprends toi-même ce que tu enseignes » n’est pas juste un proverbe pour moi… je le considère comme une des vérités absolues. C’est pour cela que ça me désole quelque part de voir des gens enseigner séance après séance, conférence après conférence, stage après stage et année après année, la même chose… car ça veut dire pour moi qu’ils ont cessé de changer… 🤪
En fait, la réponse n’était pas vraiment très adéquate. Le bonheur n’a jamais été une mesure d’évolution spirituelle fiable pour moi. La Paix durable, qui s’installe au fur et à mesure du cheminement, si. La sensation de bonheur peut seulement mesurer un progrès momentané. Je ne parle pas de la sensation quand j’achète une nouvelle voiture ou que je tombe amoureux. Non, surtout pas ! C’était vers 1990 que j’ai découvert qu’à chaque fois que dans mes choix j’affrontais mes peurs, pour me sortir de mes conditionnements, et que je m’approchais inconsciemment de l’Amour, mes maladies diminuaient et une sensation de bonheur apparaissait… restant juste le temps de me préparer au défi suivant. La sensation de bonheur est aujourd’hui certes un indicateur de progrès, mais qui disparait dès que le changement est intégré. Aujourd’hui, je ne donnerai donc pas la même réponse… 😅
Si aujourd’hui quelqu’un venait me voir avec la même question, je lui dirais plutôt d’apprendre à jouer avec le miroir et les signes… et qu’il serait prêt dès qu’il maîtrise l’outil. Dès le début de mon accompagnement, la projection était devenue mon outil le plus important. Pendant les 4 années où j’ai proposé des approfondissements, un dimanche par mois, la moitié de la journée était consacrée à cet outil extraordinaire. J’ai accompagné beaucoup de thérapeutes, même des connus… et beaucoup de ceux que j’ai accompagnés sont devenus à leur tour des accompagnants. Pour moi, il est indispensable en tant que thérapeute (peu importe la méthode) de maîtriser l’outil du miroir et les signes. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est le seul outil qui me permet de voir la réalité en face. C’est le seul qui est gratuit et disponible à tous et qui me permet de me voir, et voir l’autre, en toute objectivité pour savoir comment changer et où aller ! ✌️
Mais, apprendre demande un effort… pratiquer demande un effort… se mettre en question demande un effort… et mettre en place un changement et changer demande un effort. Ça fait beaucoup d’efforts et ça demande donc beaucoup de motivation, d’endurance, mais également beaucoup de conscience et d’humilité. Je ne connais quasiment personne qui a continué à pratiquer la mise en question de soi par le miroir de manière sérieuse. C’est à mon avis trop demander. Il est plus facile de fonctionner comme tout le monde et de faire confiance à son savoir conditionné, ses pensées déformées et ses sensations dénaturées par les blessures. La plupart des gens sont inconscients d’être inconscients ! Ils se voient d’une manière très subjective et colorée. Ils ne se voient pas réellement. C’est la chose la plus difficile pour moi en tant qu’accompagnant. Ça crée une résistance au changement et donc au bonheur et la paix terrible. 🙅♂️
Etre thérapeute est une grande responsabilité. Ceux qui le deviennent sont généralement ceux qui ont le plus besoin d’aide pour arriver à se changer et transformer leur vie. Pratiquer sans utiliser le miroir, pensant injustement que nous sommes là pour les autres et que nous savons déjà, est la plus grande erreur qu’un thérapeute peut faire. J’appelle ce mécanisme : le piège du thérapeute ! En même temps c’est logique. C’est plus facile d’apprendre une méthode ou une technique intéressante, mais stérile, et d’en faire un métier intéressant, mais banal, pour gagner sa vie confortablement. Je l’ai vu des centaines de fois que, dès que les grands problèmes commençaient à se résoudre, la volonté de continuer à changer et à poursuivre son chemin de manière connectée, diminuait à vue d’oeil. Non, nous sommes tous UN et, en tant qu’accompagnant, je suis là pour me changer MOI. Si moi je change tout le monde change… Le monde, les autres, mes patients me montrent exactement où j’en suis dans ma transformation et sur mon chemin. 😇
Et, bien évidemment, si les gens changent, ne me dérangent plus ou quittent ma vie, ça veut dire que j’ai réussi à changer… un petit peu en tout cas. Apprendre à jouer avec le miroir est simple… mais le pratiquer au quotidien est loin d’être facile ! Ça ne demande pas simplement d’appliquer quelques règles. Oh non, ce n’est pas si linéaire que ça. Ça demande beaucoup d’intuition, de bon sens, de créativité, de curiosité, d’enseignabilité, d’initiative, d’inventivité, de centrage et d’autodiscipline. Par contre, une fois les bases posées, l’outil s’enseigne lui-même. Je joue avec le miroir et les signes presque sans cesse depuis plus de 30 ans. Je prétends maitriser l’outil à la perfection. Et c’est vrai, ce n’est pas toujours confortable d’être confronté avec « ce qui ne va pas »… Mais putain, quelles guérisons et réparations magiques j’ai vécues… quel chemin magnifique j’ai parcouru grâce à cette guidance par la Vie en direct ! Je me trouve de plus en plus dans le coeur de l’Amour même. Ça ne se voit peut-être pas… mais je le sens… de plus en plus fort… Merci, merci, merci… 🙏
Une suite est prévue pour demain… 😉
Je vous souhaite une journée, soirée ou nuit paisibles… où que vous soyez… ∞❤️∞