Apprendre à parler ~ Learn how to speak

Michael à Fort-de-France, Martinique 🇲🇶

J’ai commencé ce matin par un petit poème que j’ai intitulé « Pour toi, pour moi »Ça faisait un bail que je n’en avais pas fait. Celui qui scrute mon blog peut en trouver au moins une dizaine il me semble. Si les autres exprimaient plutôt un état joyeux, celui de ce matin ressemble plutôt à une petite larme. Je suis sensible, très sensible, trop peut-être pour ce monde de brutes. Mon hypersensibilité me permet de sentir des choses magnifiques et magiques… mais peut aussi m’empêcher d’avoir une relation normale avec quelqu’un. 🙅‍♂️

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Avant de parler réfléchis !
Est-ce vrai ? Est-ce utile ? Est-ce inspirant ? Est-ce nécessaire ? Est-ce gentil ?

Les mots ont une signification, un poids, une charge, une histoire même. Celui qui les exprime y ajoute une intensité, une valeur, une force, une polarité… que cela soit consciemment ou inconsciemment. Notre langue contient beaucoup d’expressions et d’habitudes verbales dont la majorité d’entre nous ne sent pas ou plus la signification qui se trouvait certainement à l’origine un jour. Ainsi, involontairement et inconsciemment, à travers des phrases qui semblent anodines et normales, nous passons notre temps à dire des banalités, à insulter, à donner des ordres, à manipuler, à accuser, à dénigrer, à soumettre, à dévaloriser, à agresser, à faire des jeux psychologiques… et j’en passe. 😣

La plupart de gens ne se sent pas agressée ou intrusée. Ils ont l’habitude que l’on s’adresse à eux ainsi depuis qu’ils sont tout petits. Toutefois, l’impact est là. De ma fenêtre, une tension grandit en chacun d’entre nous au fur et à mesure que le temps passe, et quand un certain seuil est atteint nous commençons à semer à notre tour nos poubelles émotionnelles autour de nous. Moi, je le sens ! Peut-être parce qu’en tant qu’étranger j’ai appris à écouter les mots avec ma tête au lieu d’en être imbibé intuitivement comme les enfants. D’ailleurs, je me souviens que je faisais des jeux de mots que même les français ne comprenaient pas. Ils n’entendaient pas comment certains mots étaient composés. 🤓

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Quand j’écoute les gens, j’ai vraiment l’impression qu’ils n’entendent pas ce qu’ils disent. On dirait que le verbe est devenu un outil automatique avec comme seul but d’atteindre un objectif précis et personnel. Un échange considéré normal aujourd’hui est plutôt un mélange de plaintes, d’accusations, de revendications, de commérage ou de récits factuels… autour de sujets que je trouve souvent plutôt banals et superficiels. Les gens parlent plutôt de ce qu’ils font ou ce qu’ils ont… au lieu de ce qu’ils sont. Pourtant, il me semble que la chose la plus importante est ce qui se passe en chacun d’entre nous… mais, peut-être que je me trompe. 🙃

C’est rare, très rare que j’entende les gens parler d’eux-mêmes. Je suis arrivé au triste constat qu’ils ne savent tout simplement pas le faire. En ce qui me concerne, quand j’ai compris que c’était important pour mes partenaires et que je ne savais pas pas le faire non plus, j’ai appris à parler de moi, de ce qui se passe en moi, de ce que je ressens et de ce que je vis. J’ai appris à lier les événements extérieurs à mes ressentis et à mon cheminement intérieur… puis à y mettre des mots d’une manière très précise. En même temps, mon chemin m’a rendu sensible, très sensible… et aujourd’hui, ma capacité d’écoute est limitée, très limitée. 🙉

J’entends les mots, je sens les intentions et je perçois le langage non-verbal… et dès qu’il y a le moindre agression, même inconsciente ou involontaire, je prends de la distance. Tant que les propos de l’autre ne sont pas agressifs ou intrusifs, je suis encore capable d’écouter, mais je m’ennuie rapidement. C’est peut-être prétentieux, mais j’ai vécu, vraiment vécu. J’en ai vu et entendu des choses. Entre tous mes métiers, mes amours, mes habitations, mes maladies et mes états divers, je n’ai pas connu deux trimestres tranquillement pareils. Je suis peut-être blasé, ou tout simplement vieux (même si je ne le pense vraiment pas), mais je n’ai plus envie d’être le réceptacle d’une charge émotionnelle qui ne m’est même pas vraiment destinée et je n’ai plus la patience d’écouter des bêtises banales que j’entends depuis trop longtemps… 🤪

Même quand il concerne le cheminement thérapeutique et spirituel je n’ai pas la patience que l’on peut attendre de moi. A cause de cette masse humaine inconsciente où tout le monde chemine à peu près de la même manière (même si chacun peut penser vraiment être différent) les gens qui viennent me voir tiennent tous les mêmes propos et ont tous les mêmes résistances… et je les vois depuis des années tous aller dans le même mur… même les enseignants !!! Alors, je ne suis pas un accompagnant-écoutant. Ça m’ennuie mortellement d’entendre des bêtises spirituelles et thérapeutiques que j’entends depuis 40 ans et qui ne fonctionnent clairement pas. Non, je suis un accompagnant-guide, un coach de transformation digne de ce nom. Mais, vous savez bien, on peut mener un cheval à la rivière, mais on ne peut pas le forcer à boire… 🐪

C’est prétentieux, je le sais. J’ai douté tellement longtemps en ce qui concerne mon cheminement, sa validité et son applicabilité pour les autres. Même quand j’étais encore en Israël, il y a trois mois. Aujourd’hui je ne doute plus. Aujourd’hui je sais… disons, pour que mon expression soit plus douce,  je dirais plutôt que je prétends savoir où aller et comment s’y prendre. J’ai physiquement presque 65 ans… psychiquement je me sens à peine la moitié… mais au fond de moi je me sens vieux, très vieux, tellement vieux que j’ai la sensation d’avoir vécu depuis la nuit des temps. J’ai l’impression que c’est de là d’où me vient qu’il faut commencer par re-apprendre à parler, à se parler. Je pense qu’une parole consciente, bienveillante et non-intrusif où chacun ne parle que de soi est un premier pas vers une réconciliation avec soi-même et avec les autres. 🙊

Je pense que chacun devrait au moins une fois par jour s’efforcer à s’asseoir avec un ami, un partenaire ou un autre complice, pour re-apprendre comment parler et se parler. Il peut y avoir un support, comme l’exploration du jour ou un tirage de cartes… puis une technique comme la communication vulnérable, soutenue par le jeu du territoire. Il faudrait d’abord établir les frontières de l’expression, puis un geste en cas de débordement. Ensuite, le jeu de la communication peut commencer. Chaque débordement, chaque intrusion, chaque expression agressante est censé être relevé afin de permettre à celui qui parle de se dire autrement. Il semble que la plupart d’entre nous pensent que la communication se doit libre et spontanée et qu’ils ont souvent pas envie de faire autrement. Okay… J’entends… Et, honnêtement, ça ne me donne pas vraiment envie, à moi non plus… Mais, ce qui se passe actuellement ne marche pas… tout simplement ! Regardez le monde avec le Co-vide… le vide à deux. Je pense qu’une fois une communication vraiment paisible entre nous est en place, tout devient possible. Nous irons peut-être même vers le Co-plein. 😉 

Je vous souhaite une délicieuse journée, soirée ou nuit… où que vous soyez… ∞❤️∞ 

Frissons…


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