Après le NON ~ After the NO

Michael à Fort-de-France, Martinique 🇲🇶 

Je me souviens encore exactement quand j’ai commencé à me positionner et dire mes NONs. J’étais encore avec ma dernière compagne, qui vivait à Aix en Provence. Trois ou quatre jours par semaine j’étais chez elle et les autres jours j’étais chez moi au Cannet. C’était tout de suite, quelque part au début de notre relation, que j’ai pris conscience à quel point je m’adaptais aux femmes que j’aimais et que d’aimer voulait pour moi dire être doux, serviable et disponible pour elles. C’étaient clairement les ingrédients qui ont fait de moi un vrai toutou, sans m’en rendre compte. C’était à cause de ça que la relation avec ma compagne de longue date n’a pas pu aller plus loin… je n’étais pas vraiment un homme… je n’étais pas dans ma Puissance d’Etre. ❤️‍🔥

Nous marchions main dans la main vers le centre d’Aix et sans m’en rendre compte elle avait changé de trottoir à plusieurs reprises pour finir par s’arrêter et se positionner devant moi. Avec les mains sur les hanches et un sourire narquois elle me dit : « Et tu me suis partout, comme ça ? Où est ta volonté à toi ??? « . J’étais d’abord un peu surpris et perdu. Ma manière de m’adapter m’avait toujours semblé une preuve d’amour. Toutefois, j’ai fait une grande prise de conscience ce jour-là et à partir de ce moment, j’ai commencé à me positionner de plus en plus. Quelques temps plus tard j’en ai même fait une vidéo… 📼

Je ne le savais pas à ce moment-là, mais c’était ça qui a provoqué la naissance de ma Puissance d’Homme. J’ai vu défiler toute ma vie devant mes yeux et j’ai vu chaque instant où, par manque de positionnement, j’ai manqué d’être un homme vrai, pour toutes ces belles femmes qui sont passées dans ma vie. J’ai vu comment ma mère, comme le font toutes les mères, m’avait castré et coupé les ailes et comment elle a fait de moi son petit bonhomme obéissant, son tout et son toutou… Moi, par simple besoin de me sentir aimé, j’ai obtempéré docilement… 🐶

Je me souviens ainsi d’une petite anecdote rigolote tout au départ de mon apprentissage. Avec ma compagne, nous étions dans sa cuisine à Aix, quand soudainement elle me demande ce que je voulais boire. Sans réfléchir, j’ai répondu : « Ce que tu veux, ce qui t’arrange, ça m’est égal. »… Sur quoi elle réagit avec un « QUOI ? »… J’ai bondi et pointé instantanément mon doigt vers le placard, vers une petite boite en disant « MU, du thé Mu ! ». Je n’aimais même pas ce thé, mais j’ai compris l’importance de développer mon envie, ma priorité et mon choix. Chaque opportunité allait me permettre de trouver un peu plus l’homme que j’étais censé être. 🧙‍♀️

Un autre jour, elle m’a fait le même coup. Je ne pense pas qu’elle était vraiment consciente de ses interventions initiatiques. Dans mon souvenir, elle était simplement très intrusive et n’arrêtait pas de me pousser et de me tirer. Mais, je l’aimais comme ça aussi. Alors, une fois de plus, elle m’a mis devant un choix à faire. A ce moment-là, je ne savais pas quoi choisir. Quand elle a insisté de manière virulente, je me suis positionné d’une manière qui m’a beaucoup plu. J’ai haussé ma voix en lui disant que c’était ça mon choix… de ne pas choisir du tout, ici et maintenant… que ça lui plaise ou non ! 😅

Oh, en même temps c’était un jeu entre nous et nous en riions beaucoup. Moi, je l’aidais à trouver l’harmonie dans sa vie débordante, entre ses enfants, son appartement, sa mère, ses copines, son ex, ses différents boulots, ses études, ses obligations et ses envies… et elle m’aidait à oser être de plus en plus authentiquement moi. Je l’aime encore pour ça. Le chemin que j’ai entamé avec elle, n’est toujours pas terminé. Toutefois, si j’avais su ce qui se cachait derrière l’apprentissage du positionnement, je n’aurais peut-être jamais ouvert cette boite de Pandore… puisque notre relation n’y a pas survécu. 💥

Il y a un scénario qui se met en place depuis notre enfance. Nos parents et éducateurs nous éduquent pour eux-mêmes et pour nous adapter à une société monochrome. Pour cela, ils nous coupent de notre identité profonde et ainsi de notre élan naturel et spontané vers ce qui est bon pour nous. Une colère, souvent inconsciente, grandit progressivement à l’intérieur de chacun. La plupart du temps elle est réprimée et masquée par la tristesse. C’est normal, puisque la violence n’est pas admise dans notre société… la tristesse si. Seulement quelques uns restent des révoltés. Dans notre monde ils sont considérés comme des parias, alors qu’à mon avis ils ne réclament que le droit, justifié, à être eux-mêmes. 💪

Aujourd’hui, quand je vois quelqu’un de triste, je sais qu’il y a de la colère accumulée qui se cache derrière ça. Je l’ai moi-même découvert de la manière dure. Un peu plus tard dans ma relation avec la même compagne d’Aix, je me suis positionné un jour par rapport à quelque chose. Je ne me souviens même plus ce que c’était. Quand elle reniait mon positionnement et que je me suis senti dépossédé un fois de plus de mon envie ou besoin, j’ai senti la même colère titanesque monter que j’ai manifestée contre mon père quelques années auparavant, en 2010. J’ai senti un tourbillon très puissant et non-maitrisable monter de mes jambes. Je ne pouvais que me laisser traverser et transporter par lui. C’était trop fort… 🌪

Après cette première fois, j’ai compris que cela faisait partie de mon processus de libération et que j’allais avoir certainement d’autres crises comme ça. Nous en avions parlé et j’ai vérifié que c’était okay pour elle de vivre ça avec moi. Elle a acquiescé… et pourtant… notre couple n’a pas survécu aux 3 manifestations involontairement violentes de cet ordre. Je m’en souviens très bien. A plusieurs reprises j’ai hurlé mon désespoir de toute ma voix. C’était au fond même pas dirigé contre elle… mais contre ma mère… et toutes les mères de tous les hommes castrés. 🦮

J’ai accompagné pas mal d’hommes tristes, à qui j’ai appris à se positionner. Souvent, ils ne voulaient même pas croire que la violence accumulée pouvait soudainement faire son apparition chez eux. C’étaient tous des hommes doux. Systématiquement ils me disaient : « pfff, mais non, pas avec moi… »… puis, quelques mois plus tard ils revenaient souvent en pleine détresse, incapable de gérer les tsunamis de colère qui les envahissaient. Aujourd’hui, après plusieurs années de ré-équilibrage, ma colère est devenue plus saine. Elle est comme chez les petits enfants. Je tape des pieds quelques instants et je passe rapidement à autre chose. 👶

L’art consiste à apprendre à exprimer ses besoins et ses envies au quotidien et à les adresser aux personnes concernées… au lieu d’attendre que les reproches se transforment en ressentiment et en colère. Mais, avant ça, il faut d’abord re-découvrir ce dont nous avons besoin ou envie ! Aujourd’hui, après avoir avancé quelques années sur ce chemin, je sais déjà un petit peu mieux ce que j’aime et ce qui me fait du bien. Ce sont des envies ou besoins très basiques, comme regarder un film, faire une sieste à deux, écrire mes articles, accompagner à ma manière et poursuivre mon rêve… et je m’octroie pleinement le droit de les vivre selon mon humeur du moment, sans me laisser brimer par les attentes des autres… même pas de ceux que j’aime… ❤️ 

Je nous souhaite une délicieuse nouvelle journée… ∞❤️∞ 

J’adore toujours autant !!! Quel swing…

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