Comme un vrai simplet

Tel Aviv, Israël 🇮🇱

Sachant que les transports publics en Israël peuvent parfois réserver des surprises, j’ai préféré tâter le terrain avant-hier pour savoir exactement de quel endroit le 130 pour Tel Aviv allait partir. La gare routière à Modi’in a deux niveaux et j’ai bien vu que mon bus n’était pas annoncé sur les panneaux lumineux du rez-de-chaussée. Alors, je suis monté à l’étage et j’ai fini par trouver le panneau qui indiquait l’arrêt du 130.

Comme je ne le voyais pas arriver à l’heure annoncée, je me suis adressé à un homme assis sur un banc avec mon habituel “Ata medaber angliet ?”, ce qui veut dire “Parles-tu anglais ?”. Il m’a répondu par un mot qui rend les choses pour l’instant encore un peu compliquées et inaccessible pour moi “Lo !”, ce qui veut dire “Non !”. Après m’avoir fait comprendre avec les quelques mots dont je dispose, mes mimiques et mes mains, il m’a indiqué que le bus que je cherchais partait du niveau inférieur… lamata… et non supérieur… lamala !

Ça m’a suffit pour le moment, mais pour être sûr de mon coup, j’y suis retourné hier dans l’après midi. Il faut se rappeler, que je n’ai vraiment rien de mieux à faire et que je peux réellement me permettre d’explorer des broutilles pareilles… là où d’autres personnes ne se posent mêmes pas de questions. Alors, j’ai sagement attendu “lamata” le bus de 15 heures qui était bel et bien annoncé par Google plans et Moovit.

Comme je ne l’ai pas vu arriver à l’heure prévue, je suis allé au guichet d’information où j’avais préalablement acheté ma carte de transport. Je savais que le monsieur assis derrière la fenêtre ne parlait pas autre chose que l’iwrieth, alors j’ai préparé les phrases à dire dans ma tête. Après avoir demandé comment il allait, j’ai demandé de manière tout à fait autochtone où se trouvait ce bus que devait m’emmener le lendemain. Avec un geste de le main et le mot “lamala”, j’ai compris que c’était à l’étage supérieur.

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J’avais le temps et j’étais de plus en plus curieux de savoir par où passait enfin ce bus fantôme. Alors, je me suis assis sur le banc devant l’endroit où il devait théoriquement s’arrêter. Il était bien annoncé sur le petit panneau lumineux extérieur. Il y avait même le temps d’attente. Mais, quand l’heure est arrivée et que je ne le voyais pas, j’ai vérifié à nouveau l’affichage. A la place des minutes d’attente, il y avait une flèche vers le bas. Mince, je me suis encore fait avoir ! 

Le temps qu’il ma fallu pour descendre, il n’y avait déjà plus aucune trace de lui. Dans ma tête, c’était un bus qui, certainement en fonction des paramètres qui m’échappaient, s’arrêtait tantôt en haut, tantôt en bas. Ça m’a suffit pour la journée. Je me suis dit que le lendemain, ce matin donc, j’allais venir très tôt pour découvrir comment ce bus faisait pour m’esquiver. Bien évidemment, je n’y voyait pas de problème, juste une énigme à résoudre.

Le soir de Noël, je me suis couché très tôt. Je voulais être bien reposé pour mon interview ce matin. Je me suis réveillé avant que mon réveil ne sonne. Il était 6 heures 30 et je me sentais assez en forme pour me lever tout de suite. Je savais qu’un bus allait partir vers 7 heures 20, pile le temps qu’il me fallait pour faire ma toilette et me rendre à la gare.

Vers 7 heures 15, je me suis trouvé “lamala”… à l’étage supérieur et fraîchement rasé pour l’occasion, j’étais persuadé que ce bus tant attendu allait s’arrêter devant mon nez. Puis… encore une fois… au moment où il devait être là… sur le panneau… s’affichait une petite flèche vers le bas. Alors, j’ai vite couru vers “lamata”. Bon sang de bois… encore loupé. Il y avait juste le 111, qui allait partir pour Tel Aviv aussi. J’ai demandé au chauffeur d’où partait le 130… sur quoi il m’a répondu patiemment et explicitement : “lamala !”

j’aurais pu monter dans le 111. Mais, d’une part, j’avais encore le temps et je voulais résoudre l’énigme. D’autre part, comme avec le 130 je n’ai pas besoin de prendre une correspondance, j’ai voulu vivre l’expérience de ce trajet que j’allais potentiellement faire de manière quotidienne. Alors, interrogatif je suis remonté “lamala”. J’avais 40 minutes pour résoudre l’énigme et pour éviter que le 130 fantôme m’échappe encore une fois. Jusque là, je ne l’avais encore jamais vu… Existait-il vraiment ???

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Lamala, j’ai attendu d’abord un petit peu sans rien faire. Ensuite, j’ai étudié un peu mieux le panneau lumineux. Et là, j’ai compris ! Quand la durée de l’attente diminue et arrive à 1 minute , puis que l’arrivée du bus est imminente, une petite flèche vers le bas apparait. Même si elle peut en effet indiquer “lamata”, il semble que dans ce cas précis ça signifie “ici”… et que ça veut dire que le bus entre en gare bientôt. Pour celui qui a pu observer mon manège d’en haut, ça a dû être hilarant de voir ce type qui, à l’arrivée de son bus part en courant !

Bref, je me sentais un peu bête, mais positif, prêt et persuadé de l’avoir cette fois-ci. Pourtant, à l’heure pile, je ne le voyais toujours pas. La flèche était là aussi. Je ne l’allais pas partir en courant à nouveau, pas cette fois-ci. Je n’y comprenais plus rien… et là, je l’ai vu enfin. J’ai failli le manquer encore un fois, car c’était un bus de la taille d’une petite navette, avec juste de la place pour une vingtaine de personnes bien tassées.

Mon parcours de combattant de simplet n’était pas encore terminé. Ma toute nouvelle carte ne voulait pas passer. Le chauffeur du bus a essayé maintes fois. Elle indiquait bien mon avoir, mais ne voulait pas débiter mes 3 shekel 70 (1 euro environ). Grâce à une jeune française, avocate à Tel Aviv j’ai compris plus tard, j’ai compris le chauffeur et su me faire comprendre. Alors, j’ai dû payer le tarif plein, 11 shekel… mais, j’étais enfin dans ce bus que j’avais tant convoité.   

Après 50 minutes de route et en passant à pied par mon marché préféré à Tel Aviv, dont je vous montrerai des photos demain, je suis arrivé au David Intercontinental Hotel. Je suis assis dans le lobby depuis 9 heures environ et dès que j’aurai mis ma page du journal en ligne, je vais vérifier où je dois me rendre exactement pour mon interview. Ça me plait ici ! J’ai déjà fait connaissance de Vered (Rose), une belle Israélienne, qui avait besoin de la prise électrique à côté de ma chaise pour recharger son téléphone. A suivre… 

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